Place de la République, nos amis avisent un petit homme naïf qui s’époumone, fier, on est mercredi, dans quelques jours, l’hiver nucléaire.
Les milices kurdo-siciliennes déchirent la dernière forteresse du dictateur aux abois. Dans le bunker, Igor prépare son ultime discours. Nu.
Mina et Igor bloquent la porte de l’abri avec une chaise tordue. Dehors, Carver change de disque, se tourne vers la lumière et sourit. Ivre.
Et Mina termine, cul sec, la bouteille de vodka. Igor, tête dans la cuvette, renonce à la poésie. Carver, à la fenêtre, tire dans la foule.
Et la peur de l’autre, l’égoïsme pur et simple, le je avant le nous, avant le eux, la simple ignorance, toujours les armes du capitalisme.
Sortant de scène, tu m’embrasses furtivement, Igor nous sourit, Carver ouvre le coffre, je m’extirpe par la fenêtre des toilettes, il neige.
Les élections approchent, les manipulations deviennent évidentes. Tellement de temps pour démentir chaque mensonge. Mina sur les barricades.
Mina et Igor rejoignent Carver à l’étage pour admirer les premières déflagrations. Combinaisons inconfortables alors se dévêtir, se blottir.
Et… Vive le feu.
Carver, sur une île au large de Bornéo, s’imagine éviter le pire du festival nucléaire, il oublie à chaque fois le raz de marée, et l’hiver.
Espoir fou des révolutionnaires, le dirigeable blindé canonne l’antique cité. Les hommes sans âme s’égorgent dans les décombres hantés. Oui.
Les dernières gouttes d’essence, les dernières balles, les dernières étreintes paniquées, nos doigts qui se touchent, puis la fin, de tout.
Dans les ruines, la VHS que tu avais laissé pour tes amis, au Pérou, ton sourire m’impressionne, les avions tombent du ciel. Être en larmes.
On marche, sur la jetée, époques variées, nos mains se frôlent, nos doigts se touchent pratiquement, rire de concert. Presque se connaître.
Avec Carver, on avait parié sur un conflit relativement rapide, ça a duré 56 minutes. Dans la cave, il fait vraiment froid. Larmes et rage.