[…] Certes,

monsieur Tourgueniev,

mais il y a plus intriguant encore

que les ambiguïtés de l’oeuvre du sieur Tolkien,

auteur culte pour les Beatles et les post-beatniks, mais aussi

écrivain adulé par plusieurs générations de trublions pagano-fascistes.

Enchaînement hypertextuel, accrochez-vous : si l’on clique sur ce fameux « Julius Evola »

(théoricien du fascisme et adepte du bouddhisme tantrique), celui donc que vous évoquiez dans

votre post, on tombe sur son vieux compagnon de route français « Jean Parvulesco ». Qui

c’est suilà, me demanderez-vous ? Et bien c’est un écrivain fasciste, tendance

mystico-psychotique, concepteur du « grand-gaullisme », un truc que

je serais bien incapable de vous expliquer (en gros, Parvulesco

est une sorte de Dantec qui aurait mal tourné – je veux

dire : vraiment mal tourné). Il faut décidément

être un lecteur monomaniaque de

Pierre-André Taguieff pour

savoir ce genre de truc,

me répondrez-vous,

mais bon je vous rassure

j’ai arrêté depuis longtemps.

Bref, à ce stade de la lecture vous

vous êtes probablement déjà allumé

une cigarette magique et vous êtes parti

contempler les hiéroglyphes envoûtants de

notre amie Gü, un peu plus bas, et vous avez

bien raison. Pourtant c’est là que ça se corse : Jean

Parvulesco est le personnage mythique qui est au centre

d’une séquence non moins mythique du film « A bout de souffle »,

que j’ai eu la bonne idée de revoir l’autre jour (actuellement disponible

à 2,99 euros chez cdiscount.com, une affaire à ne pas manquer – à noter aussi,

le film « Zombie » de A. Romero est disponible à 4,99 euros, d’ailleurs si quelqu’un peut

l’acheter et ensuite me le prêter ça serait super cool). Donc, vous aurez bien sûr identifié la fameuse

interview de Jean Parvulesco à Orly par Jean Seberg (Patricia dans le film), où l’écrivain chauve (tiens tiens)

est magnifiquement campé par Jean-Pierre Melville (qui pour l’occasion s’est inspiré de Nabokov himself, genre

dandy-mégalo-misogyne-désinvolte-etc…, le résultat étant une séquence incroyable où les dialogues

et les faux-raccords sont maniés avec une absolue perfection, une sensation assez proche

du vertige koozilien). Tout cela je l’ai déjà expliqué à des alcooliques sur une liste

de diffusion, mais ils n’ont bien sûr rien capté. Donc c’est là où je voulais

en venir, si quelqu’un pouvait enfin m’expliquer ce qu’un fasciste

notoire fout au beau milieu d’un film de Godard, j’achète

illico. D’autant que ce personnage bizarroïde joue

aussi (en vrai cette fois-ci) dans un film de

Rohmer dont j’oublie toujours le titre

et que je n’ai d’ailleurs jamais vu.

Et voilà comment on passe de

Tolkien à Rohmer en un clin

d’œil. La classe absolue.

Merci d’avoir tenu

jusqu’au bout,

bonjour

chez

v

o

u

s