Igor et Carver entament une grève de la faim. A l’hôtel, Mina commande du champagne puis fait exploser le rez-de-chaussée. Sale ambiance.
Rencontrant Mina, le simple d’esprit sourd muet avait écrit sur son ardoise : « je mapel silence é je sui genti ». Coup de cœur immédiat.
Le mystérieux manager androgyne de Mina et ses Minettes, Carver, hantait le backstage, ses pupilles, énormes, ses amulettes, mortelles. Si.
Les pourparlers se passent surtout dans le bunker des tahitiens. Ailleurs on ne fait que picoler, sec. Les délégués, ivres, se font tatouer.
Mina défonce le portier, castagne le videur, embrasse la fille du vestiaire et l’entraine sur la piste de danse. Leurs mains se frôlent. Si.
Mina et Igor, beaucoup de thé, les ruines d’Angkor : ça ne rigole pas. Les délégations sont logées dans de simples tentes.
La sueur brulante qui goutte du plafond aveugle Igor, un instant. Son cœur manque un battement, les basses, énormes, sa main dans la tienne.
Sur la plage, Carver, nu, se perfectionne au maniement du grand arc. Sa barbe se coince encore, parfois, dans la corde. Hurlements et rires.
Le petit barman, chauve et torse nu, se faisait appeler Igor. Il bondissait, derrière le comptoir, couvert de mousse, complètement hilare.
Le cimetière d’aéronefs était une perpétuelle source d’émerveillement pour Mina. Carver trouvait ça, au mieux, barbant. Igor filmait tout.
Les milices pastels occupent la plage Sud. Dans le ciel, les ballons bigarrés filment les alentours. Mina, dans sa Morgan Aero 8, s’éclipse.
A la grande époque, une manifestation populaire de colère se devait d’être destructrice, sanglante, radicale et complètement inspirante. Si.
La chanteuse aphone, la peau diaphane, une main sanglante, s’appelait Mina. Ses musiciens, invisibles, armés, nus, les Minettes. Si logique.
On racontait le soir autour des poêles nucléaires que Carver avait survécu au premier choc en se construisant un abri avec des minitels. Si.
Igor suit du doigt le dessin tatoué sur la clavicule de Mina en psalmodiant une comptine russe magique. Carver roupille sec dans le placard.
Les ambassadeurs croquent des amphétamines au breakfast, mâchent de la coca au déjeuner. Le soir, défoncés et nus, ils négocient la guerre.
Les filles bronzaient sur le toit du vieux Boeing. Igor ramassait les douilles dans le cockpit. Les Minettes dormaient encore dans la soute.
Igor, Mina, Carver, sur le toit, terminaient les derniers flacons de vodka malienne. Dans la plaine, les cadavres de dirigeables. Nostalgie.
Un rideau de mystères, de dissimulation entourait les origines du sulfureux patron du Bunker : L’homme à la tête de chat. Gare aux souris !
Assis en tailleur dans le salon crasseux, Igor s’essaie à la neuromancie. Déjà, le correcteur orthographique refuse d’accepter le mot. Dur.
Carver installe la table pliante. Mina apporte les chaises. Igor fournit la provende et le latex. Petit déjeuner dans les ruines de Londres.
Dans son bureau, forcément ovale, l’homme à la tête de chat compte, calcule. Par la baie vitrée, on aperçoit les lueurs de l’aube, les feux.
Mina décide, sur un coup de tête, de diffuser le fichier nominatif de tous les sales types. Noms, états civils et la liste de leurs crimes.