Il fait incroyablement beau ce matin de printemps. Alors on ouvre la lourde porte du bunker. Dora, alors, nous laisse là, seuls, sans son sourire et sa lumière. Alors on pleure, on se tient la main, puis on retourne dans le bunker où il fait un peu plus noir, un peu plus froid.
Dans le bunker on compte les paquets de papier toilette inutiles. Dehors les sangliers, les singes et les cerfs s’approprient les espaces désertés. La pluie est noire et chaude. Mina chantonne l’Internationale.
Dans les rues désertées les miliciens chassent les élans pour leur viande et leur peau. Mina, Carver et Igor, nues et confinées dans le bunker, préparent tracts et cocktails, mojito et Molotov. Dehors pluie noire et soleil froid. Arc en ciel grisâtre. C’est la fin des temps. Ouf.
Alors le président a dit que l’on était en guerre, et on a regardé les missiles qui se croisaient dans le ciel grisâtre. Puis vinrent les lumières qui fondent les yeux des enfants et puis la pluie noire, le bunker puant et les pillards idiots. Et arrivèrent les rats. Et la peste.