Mina, Igor, poser des bombes au petit matin. Dans les rues, les milices, ivres. Carver confectionne munitions et alcools. Et, on danse, nus.
L’homme à la tête de chat saute au dessus du feu et, intronisé membre, propose à la tribu sa pratique libertaire de l’astronomie hivernale.
Dans les tunnels, on manquait de tout. Sauf de rats et de pestilence. Nos fêtes étaient légendaires et éphémères. Mina, toujours en blanc.
Mina, Igor et Carver, ce matin gueule de bois. L’homme à la tête de chat prépare une infusion. Préparer sacs de sable et cocktails. Molotov.
Dehors, tombe la neige, noire, sur l’antique capitale européenne. Les véhicules blindés inutiles encombrent la rue, défoncée. Et, on chante.
Sous les projecteurs halogènes nucléaires, nos peaux cuisent doucement. On pense à Paris, sous la mer. Et nos reflets, si révolutionnaires.
Et Mina de s’exclamer avant de défourailler en se jetant sous la table basse du salon : « les virgules, haha, les virgules »
Igor surveille la porte. Dans le bar, trop sombre, on ne compte plus les victimes. Man Ray est au fumoir. Carver recharge les fusils. Break.
Jeudi : bonne ambiance.
Et les pourparlers de paix de se conclure par une bataille d’oeufs. Les ambassadeurs génocident. Des poussins incendient le Dôme. Vengeance.
Lundi matin. Éclairs.
Mardi matin, Igor accuse le coup. On annonce une pénurie de soleil vert dans le 19e. Mina tricote un pull cyclope. C’est l’hiver. Nucléaire.
Ensuite : des hémorragies internes et externes surviennent ensuite, suivies du décès par choc cardio-respiratoire dans 50 à 90 % des cas.
Et nous connaîtrons d’autres moments. D’autres moments plus grands. Mais aussi, sans doute, quelques autres, vraiment, petits.
Et d’autres inductions de fiction.
Antarctique 2003. Te revoir enfin. Nos vacances à la mer. Margarita, amicale émulation, ours polaire. Mina bouquine.
Mina testait la Méthode d’endormissement des tigres sur les miliciens corses. Le thé hallucinogène incas coule à flot. Igor relance de dix.
Lieu maléfique. Boîte de nuit en journée. Sièges en Skaï défoncés. Sur la scène violemment éclairée, une batterie, rouge. Mina, sa gattling.
L’homme à la tête de chat découvre une réserve naturelle de souris décapitées, in vitro, sous la table de la cabine. Première classe.
Sur la colline. Roder, avec toi, dans la futaie. C’est l’aube. Nos yeux sont rieurs, aimants, si vieux. Une brume monte du sol argileux.
Il y a un taxidermiste ivre (et flou) devant la porte. Mina ne veut pas lui ouvrir. C’est sûrement mieux. On boit du cidre. Hips. Nus.
Traverser l’Australie en dirigeable. Jouir de nos cabines. Première classe et cuir de buffle. La salle de bal, ouverte sur le vide. Vertige.
Samedi soir, on saute sur Strasbourg. Dans les sections, on révise son chinois, son karaté. La vodka coule à flot. Carver, le caporal, nus.
À l’ouverture de l’antique abri, un furet, ironique, s’échappe en faisant « pop ». Mina y voit un signe de fraîcheur. Igor sanglote, ivre, nu.
On a décoré nos masques à gaz avec de petites étoiles phosphorescentes. On parfume le bunker à la sauge, à la myrrhe. Dehors, tout est mort.
Pas facile de trouver de bons éléphants mitrailleurs en cette saison. Mina visite la Région Libre du Nord Tarn, recrutant pour la Milice Bi.
Plus tard. L’hôtel à l’abandon. La piscine toujours vide. Carreaux brisés, herbes folles. Hiver nucléaire. Dans le grand salon, Igor, Mina.
Et le chaman de fournir aux participants une petite bassine ronde et un pistolet brillant. Et une balle, explosive.
Seul bâtiment intact de l’antique cité une fromagerie du quartier Nord. Sa rénovation était en œuvre au moment de la guerre des champignons.
Carver fabrique des munitions. Igor fait du vélo sur les murailles. On ne fait pas de selfie en zone de guerre. Les miliciens sont en grève.
L’homme à la tête de chat, en conférence, avec la femme à la tête de panthère nébuleuse. Si. Ça existe. Conférence de paix. Fin du monde.
Et Igor de se laisser glisser lentement dans l’eau glacée. Au fond de l’eau, l’entrée du tunnel. Et les requins bleus atomiques consanguins.
Dans la salle de conférence souterraine, une grande roulette customisée. Nos héros tirent alors rôle, genre et orientation sexuelle. Ou pas.
Ce soir là, Howard Philip : « Le rêve de Seekonk – raz-de-marée – foudre du ciel – exode depuis Providence – la chute du dôme du Congrès. »
Mina, légèrement nostalgique, à Igor : « Je crois que le trou effrayant à la place de mon cœur est le centre de l’univers connu ». Vertige.
Le gomi, partout, et personne pour le trier, l’entasser, le compiler, le régénérer. Igor, son nouvel arc, entraînement. Suivent accidents.
Sur la plage, les mouettes irradiées, meurent, calmement. On construit de splendides châteaux de sable, luminescents. Nos mains, si lisses.
Mercredi. Carver ouvre les volets. Entrée d’une aube blafarde, chargée de poussière de radium. Mina révise son morse. Igor reste au lit, nu.
Les membres du Front de Libération de la Réalité ne se nourrissaient que du riz ramassé par terre après les mariages et autres offrandes.
Et, illustre, l’homme à la tête de chat referme, paisiblement, le grand livre de sa, chaotique, jeunesse. t.co/Jh82UyINdy
Amenez vos amis, c’est le temps des aventures. Nous partons pour de lointaines contrées. Princesses, rois fous et reines vampires attendent.
Les vivres commençaient à sérieusement manquer. Nourriture, eau, munitions et caleçons propres. Mina, sur la brèche.
Sans doute pire que le foot. Sans doute. Igor balance l’écran par le sas. Dehors, la ligue des rouquins ricane.
Enfant soldat ivre, Igor ne devait sa survie qu’à un sens de l’humour immobile et de couleur plutôt ultraviolet. La nuit, j’ai si froid, si.
Les miliciens du rail portaient en permanence capuches et manteaux verts. Leurs prénoms, première lettre, un W. De sacrés loulous. Vraiment.
C’est l’aube. Les dernières rations sont distribuées aux miliciens ardéchois. On arme la phalange turco-suisse. Dans le bunker : frissons.
Dans la Conurb, grand retour des Panthères Modernes, du Front de Libération de la Réalité. Ambiance toujours pourrie. Cannibalisme.
Papa, pourquoi tu as mangé mes frites ?
Réunion secrète au mini golf. Carver lance un assaut sur le trou numéro douze et plante le mini van bourré d’explosifs bio dans le bunker.
Mina, Carver et moi découvrons, sous les ruines de la cathédrale, les réserves des miliciens indonésiens. Lysergsäurediethylamid pour tous !
Nouvelle année. Autour du temple, en ruine, les feux s’élèvent à la nuit tombée. Mina, Igor, du balcon, contemplent les combats, tremblants.
Mina saute Igor contre la portière arrière du bus Paris-Irkoutsk. Les charnières lâchent. Noyade générale. Yeah.
Dans le frigo, 1000 embryons de Ninjas, collés aux bouteilles de champagne prévues pour la fin du conflit. On fait tout sauter. Direct !
Et nos visages, voleurs de poules. t.co/RZP0ADSB7A
Fin de l’happy hour.
Rire, détente. Golf dans le champ de mines. Cubes sur l’autoroute. Natation synchronisée dans le volcan. Mina, Igor, Carver, qui fait quoi ?
Fier de ma nocturne nudité, je croque la pomme, deux fois.
Dans la cave, ombragée, de l’appartement 42 on écoute Pop Satori religieusement. Dernières minutes avant la fin de tous les chants. Éclairs.
Igor glisse sa valise, en bois, dans le compartiment sous le siège du pilote. Ses mains, tigrées de vert, fendent l’air d’un obscur signe.
Mercredi : viennent les diarrhées, les vomissements, les éruptions cutanées et l’insuffisance rénale et hépatique.
Carver aimait le vélo et changer d’orientation sexuelle et / ou de genre plus souvent que de chemise. Et les écureuils, pour le tennis. Nus.
Mina, Carver, Igor observent tranquillement le début de l’embrasement. Les armées en mouvement. Les champignons dans le ciel. Cette lumière.
Le capitaine du dirigeable rebelle était du genre à posséder divers petits animaux irradiés luminescents. Mina le balance par le hublot. Nu.
Nager la nuit sous les étoiles, nos mains nouées. Redouter, espérer, la grande, dernière, vague.
Il trouva une fille qui s’appelait Michael.
Dans la rue, Ebola.
Et en face… C’est la côte anglaise. Mina enlève son pull. Sur le ferry, l’ambiance est vraiment pourrie. On balance les corps à la flotte.
L’homme à la tête de chat, sur la terrasse de l’hôtel en ruine, contemple, au téléphone, la destruction de l’époque humaine. Des croquettes.
Déjà 4 hivers.
Souviens-toi que tu vas mourir.
Il y a des tâches de sang partout dans la cuisine. Surtout sur les casseroles et les couteaux. Porter le deuil de ce lundi matin illustré.
Igor, Mina, Carver : la rencontre. Nous étions clients du même marchand de glaces à l’eau. John Citron, sur la 5e avenue. Août 1937, Saigon.
Les ambassadeurs se réunissaient, ivres, dans la grande piscine de l’hôtel, vidée pour l’occasion, nus, pour éviter les assassinats rituels.
Il neige dans le 19ème. De la cendre noire. De la pluie grisâtre. De petites pierres pointues vraiment très très coupantes et revanchardes.
Après le premier choc, sa mère à Igor : « Bali c’est joli, Capri c’est fini, Java c’est basta, Lombok c’est pas toc ».
Pendant l’explosion, Carver embrasse furtivement Mina. Igor, hypnotisé par les flammes, le chaos, ne remarque pas. Ils se blottissent, gais.
Et, vive le feu.
Sans glace, ces cataclysmes apocalyptique se terminent souvent, mal. Enfin, tu vois, quoi.
Le cratère, presque l’aube. On stocke nourriture et vêtements pour le festival. La neige, brune, recouvre tout peu à peu. Mina somnole, nue.
Pour échapper aux grenades biologiques, s’enduire de monoï. Insister aux embranchements glaireux. Ne pas débattre de sujets politiques, nus.
Dans le bureau le vieux général solennellement rédige une dernière lettre. Fredonne le thème de Motus. Se jette par la fenêtre. Nu. Splotch.
Les mains sur les yeux, faire mine de ne pas remarquer cette étrange créature qui ne se nourrit que de la couleur rouge des objets éparts.
Te regarder me sourire, je peux mourir.
C’est l’aube. Dans les débris éparpillés les réfugiés récupèrent métaux lourds, organes transplantables et petits biscuits au sésame. Deuil.
Igor, ligoté derrière le mur, fredonne de vieux airs oubliés de tous. Mina fait mine de ne rien entendre. Carver insulte les rats. Hésiter.
Mina, Igor, se refusent à tout commentaire. Carver, sous la camionnette, bricole. L’homme à la tête de chat coordonne les opérations. Pause.
Ils ouvrent la porte sur la fin du monde. Interlude.
Dans les décombres de la gare, cent jouets d’enfant : de minuscules mitraillettes, des grenades ebola et des masques à gaz au look rétro.
Métro Crimée, les observateurs russes préparent la troisième guerre mondiale. Ça sera funky, vert foncé. Mina, rue de Nantes, calcule grave.
Écrivons ensemble les légendes, les murmures, les histoires, les sagas de la fin des temps. Mains nouées, souriants, échangeons les secrets.
Carver, écroulé sur le cadre. Carver pédalant à fond, rattrape son retard. Dans son sang, mille dopants. Derrière, les premières explosions.
Dehors, les titans.
On repêche les corps au niveau de l’écluse de la rue des mauvais garçons. La cause de la mort semble être une malédiction péruvienne. Oui.
Sous le sapin de Mina, un zx spectrum, une kalachnikov et les clefs du zeppelin. Après ce décisif réveillon, rien ne serait comme avant.
Difficile d’expliquer à nos gardiens les raisons réelles de notre misérable tentative d’évasion. Nos cheveux courts, le maquillage, hilares.
Jeudi soir. Igor et Mina dérobent le trésor de Toutankhamon. Le Galak ça n’est pas du chocolat. Carver tricote un pull d’été en fer rouillé.
Ils ont volé mes cartes de crédits, pas le liquide, je me lève, ils me repoussent, dans la baignoire, je brûle les plans du zeppelin.
Mina dans sa jeunesse, aventureuse, possédait papa libraire bien pratique pour fournir munitions intellectuelles, cocktails molotov, en kit.
Mardi : fièvre accompagnée d’asthénie, de myalgie, de céphalées ainsi que de maux de gorge. Débutent ensuite les diarrhées…
À Florence, Mina a ouvert un bordel de plage anarchiste. Carver, employé-e du mois, meilleur-e client-e aussi. Gratuit pour les martyrs.