Enfant soldat ivre, Igor ne devait sa survie qu’à un sens de l’humour immobile et de couleur plutôt ultraviolet. La nuit, j’ai si froid, si.
Fier de ma nocturne nudité, je croque la pomme, deux fois.
On partage les bâtons de dynamite en trois. Puis c’est l’heure de la pâtisserie artisanale. Mina assure. Carver explose les conventions. Si.
Dans les tunnels, on manquait de tout. Sauf de rats et de pestilence. Nos fêtes étaient légendaires et éphémères. Mina, toujours en blanc.
L’homme à la tête de chat saute au dessus du feu et, intronisé membre, propose à la tribu sa pratique libertaire de l’astronomie hivernale.
Mina portait une combinaison caméléon. Mina arborait un karma sans tâche. Et, un optimisme sanguinaire, homicide.
Sous le sapin de Mina, un zx spectrum, une kalachnikov et les clefs du zeppelin. Après ce décisif réveillon, rien ne serait comme avant.
Tic tac. Fin du monde.
Les membres du Front de Libération de la Réalité ne se nourrissaient que du riz ramassé par terre après les mariages et autres offrandes.
Et l’aube de saluer les survivants, hilares, d’une nuit de bombance, de doux sourires, de complices révolutions, nus.
Il trouva une fille qui s’appelait Michael.
Et Mina de s’exclamer avant de défourailler en se jetant sous la table basse du salon : « les virgules, haha, les virgules »
Les vivres commençaient à sérieusement manquer. Nourriture, eau, munitions et caleçons propres. Mina, sur la brèche.
Carver, à vélo, à l’aube, remontait les Champs. Sur sa chemise, un message : la langouste ne passera pas. Les miliciens ricanent. Grenades.
Les mains sur les yeux, faire mine de ne pas remarquer cette étrange créature qui ne se nourrit que de la couleur rouge des objets éparts.
Réunion secrète au mini golf. Carver lance un assaut sur le trou numéro douze et plante le mini van bourré d’explosifs bio dans le bunker.
Sous les projecteurs halogènes nucléaires, nos peaux cuisent doucement. On pense à Paris, sous la mer. Et nos reflets, si révolutionnaires.
Dans la Conurb, grand retour des Panthères Modernes, du Front de Libération de la Réalité. Ambiance toujours pourrie. Cannibalisme.
Déjà 4 hivers.
Bricolage. Sous le plancher, origine de l’odeur, un corps oublié. Dans sa bouche un diamant. Dans sa main, un poumon de chat. On range, nus.
Ensuite : des hémorragies internes et externes surviennent ensuite, suivies du décès par choc cardio-respiratoire dans 50 à 90 % des cas.
Et, vive le feu.
Pas facile de trouver de bons éléphants mitrailleurs en cette saison. Mina visite la Région Libre du Nord Tarn, recrutant pour la Milice Bi.
Il neige dans le 19ème. De la cendre noire. De la pluie grisâtre. De petites pierres pointues vraiment très très coupantes et revanchardes.
Carver, décidant de ne pas décider, reste sous la couette. Mina bouquine. Igor cuisine. Œuf, bacon, grenade. Les pieds se frôlent, sourires.
À Florence, Mina a ouvert un bordel de plage anarchiste. Carver, employé-e du mois, meilleur-e client-e aussi. Gratuit pour les martyrs.
Mina, pratiquement lucide, répète les derniers mouvements de sa passe contre le conglomérat lituanien. Carver repasse sa plus jolie robe.
À Chiba, on trouve un nouveau foie à Carver. On l’échange contre un vieux rein, tatoué, tigré. Mina refuse de porter une cape. Igor déguste.
Papa, pourquoi tu as mangé mes frites ?
Et nos visages, voleurs de poules. t.co/RZP0ADSB7A
Mina testait la Méthode d’endormissement des tigres sur les miliciens corses. Le thé hallucinogène incas coule à flot. Igor relance de dix.
Un conapt minuscule où nos trois amis cohabitaient souplement depuis déjà un an, un seul lit mais tout un univers d’innovations nucléaires.
Dehors, tombe la neige, noire, sur l’antique capitale européenne. Les véhicules blindés inutiles encombrent la rue, défoncée. Et, on chante.
Nager la nuit sous les étoiles, nos mains nouées. Redouter, espérer, la grande, dernière, vague.
Et Igor de bondir dans l’action. Et le train d’exploser. Et Mina de conclure la paix. Et Carver de soigner son alcoolisme mondain. Et…
Dans la rue, Ebola.
Igor dansait nu sur la colline herbeuse. Igor, yeux au ciel nocturne, ignorait tout des guerres à venir. Au nord, l’atome.
Sur la plage, les mouettes irradiées, meurent, calmement. On construit de splendides châteaux de sable, luminescents. Nos mains, si lisses.
Hey ! Le dialoguiste de nos vies, stop l’acide.
Igor, Mina, Carver : la rencontre. Nous étions clients du même marchand de glaces à l’eau. John Citron, sur la 5e avenue. Août 1937, Saigon.
Dans le bureau le vieux général solennellement rédige une dernière lettre. Fredonne le thème de Motus. Se jette par la fenêtre. Nu. Splotch.
Lieu maléfique. Boîte de nuit en journée. Sièges en Skaï défoncés. Sur la scène violemment éclairée, une batterie, rouge. Mina, sa gattling.
Ils ont volé mes cartes de crédits, pas le liquide, je me lève, ils me repoussent, dans la baignoire, je brûle les plans du zeppelin.
Seul bâtiment intact de l’antique cité une fromagerie du quartier Nord. Sa rénovation était en œuvre au moment de la guerre des champignons.
Dans le frigo, 1000 embryons de Ninjas, collés aux bouteilles de champagne prévues pour la fin du conflit. On fait tout sauter. Direct !
Carver fabrique des munitions. Igor fait du vélo sur les murailles. On ne fait pas de selfie en zone de guerre. Les miliciens sont en grève.
Nouvelle année. Autour du temple, en ruine, les feux s’élèvent à la nuit tombée. Mina, Igor, du balcon, contemplent les combats, tremblants.
Samedi soir, on saute sur Strasbourg. Dans les sections, on révise son chinois, son karaté. La vodka coule à flot. Carver, le caporal, nus.
Jeudi soir. Igor et Mina dérobent le trésor de Toutankhamon. Le Galak ça n’est pas du chocolat. Carver tricote un pull d’été en fer rouillé.
Dans les décombres de la gare, cent jouets d’enfant : de minuscules mitraillettes, des grenades ebola et des masques à gaz au look rétro.
Il y a des tâches de sang partout dans la cuisine. Surtout sur les casseroles et les couteaux. Porter le deuil de ce lundi matin illustré.
Carver, du genre fluide, de genre fluide, portait robes et trucs roses quand il se sentait viril et marcel et short si elle se sentait girly.
Ils se prennent la main, se sourient, vérifient les parachutes, sautent. En contrebas : Paris sous les bombes. Mars 1995.
Ils ouvrent la porte sur la fin du monde. Interlude.
Le gomi, partout, et personne pour le trier, l’entasser, le compiler, le régénérer. Igor, son nouvel arc, entraînement. Suivent accidents.
Amenez vos amis, c’est le temps des aventures. Nous partons pour de lointaines contrées. Princesses, rois fous et reines vampires attendent.
Jeudi : bonne ambiance.
L’homme à la tête de chat, en conférence, avec la femme à la tête de panthère nébuleuse. Si. Ça existe. Conférence de paix. Fin du monde.
Grosse agitation autour du métro Crimée. Vivres et munitions commencent à manquer. Les milices tiennent le Monoprix et le Castorama. Misère.
Mina, Igor, poser des bombes au petit matin. Dans les rues, les milices, ivres. Carver confectionne munitions et alcools. Et, on danse, nus.
Igor, ligoté derrière le mur, fredonne de vieux airs oubliés de tous. Mina fait mine de ne rien entendre. Carver insulte les rats. Hésiter.
Et, illustre, l’homme à la tête de chat referme, paisiblement, le grand livre de sa, chaotique, jeunesse. t.co/Jh82UyINdy
Mina, Igor, se refusent à tout commentaire. Carver, sous la camionnette, bricole. L’homme à la tête de chat coordonne les opérations. Pause.
C’est l’aube. Dans les débris éparpillés les réfugiés récupèrent métaux lourds, organes transplantables et petits biscuits au sésame. Deuil.
Alors je pleure. Mes frites, pourquoi, Papa.
Mina, Carver, Igor observent tranquillement le début de l’embrasement. Les armées en mouvement. Les champignons dans le ciel. Cette lumière.
Squee !
Plus tard. L’hôtel à l’abandon. La piscine toujours vide. Carreaux brisés, herbes folles. Hiver nucléaire. Dans le grand salon, Igor, Mina.
Et en face… C’est la côte anglaise. Mina enlève son pull. Sur le ferry, l’ambiance est vraiment pourrie. On balance les corps à la flotte.
Difficile d’expliquer à nos gardiens les raisons réelles de notre misérable tentative d’évasion. Nos cheveux courts, le maquillage, hilares.
Igor surveille la porte. Dans le bar, trop sombre, on ne compte plus les victimes. Man Ray est au fumoir. Carver recharge les fusils. Break.
Un traducteur corrézien ivre de joie mélange pourparlers de paix et phase de poules. Drame.
Dans le lointain, les villas en flamme. Sur la terrasse de l’hôtel, Mina, Igor, se resservent en pastis et allument la piscine de pétrole.
Les miliciens du rail portaient en permanence capuches et manteaux verts. Leurs prénoms, première lettre, un W. De sacrés loulous. Vraiment.
Mina, les ruines d’Angkor, partage un thé, des œufs, avec la patronne des Forces de Libération de la Réalité. Elles rigolent bien, malines.
Par la fenêtre, les hommes en noir. Le bruit des bottes.
Sans glace, ces cataclysmes apocalyptique se terminent souvent, mal. Enfin, tu vois, quoi.
Et nous connaîtrons d’autres moments. D’autres moments plus grands. Mais aussi, sans doute, quelques autres, vraiment, petits.
Te regarder me sourire, je peux mourir.
Le cratère, presque l’aube. On stocke nourriture et vêtements pour le festival. La neige, brune, recouvre tout peu à peu. Mina somnole, nue.
Sur la colline. Roder, avec toi, dans la futaie. C’est l’aube. Nos yeux sont rieurs, aimants, si vieux. Une brume monte du sol argileux.
Écrivons ensemble les légendes, les murmures, les histoires, les sagas de la fin des temps. Mains nouées, souriants, échangeons les secrets.
L’homme à la tête de chat, sur la terrasse de l’hôtel en ruine, contemple, au téléphone, la destruction de l’époque humaine. Des croquettes.
Mercredi matin. Lipstick pour tous. Les miliciens sont sur les nerfs. Dans le ciel, le noir léviathan, somnambule. Carver et Igor, au lit.
Mina, légèrement nostalgique, à Igor : « Je crois que le trou effrayant à la place de mon cœur est le centre de l’univers connu ». Vertige.
Ce soir là, Howard Philip : « Le rêve de Seekonk – raz-de-marée – foudre du ciel – exode depuis Providence – la chute du dôme du Congrès. »
Le petit déjeuner est gratuit jusqu’à 10h30. L’hôtel est entièrement détruit. Plus de tasses intactes. On boit le thé dans de petits bidons.
Mercredi. Carver ouvre les volets. Entrée d’une aube blafarde, chargée de poussière de radium. Mina révise son morse. Igor reste au lit, nu.
Et le chaman de fournir aux participants une petite bassine ronde et un pistolet brillant. Et une balle, explosive.
Mina, Igor et Carver, ce matin gueule de bois. L’homme à la tête de chat prépare une infusion. Préparer sacs de sable et cocktails. Molotov.
C’était mes frites.
Carver aimait le vélo et changer d’orientation sexuelle et / ou de genre plus souvent que de chemise. Et les écureuils, pour le tennis. Nus.
Antarctique 2003. Te revoir enfin. Nos vacances à la mer. Margarita, amicale émulation, ours polaire. Mina bouquine.
Sans doute pire que le foot. Sans doute. Igor balance l’écran par le sas. Dehors, la ligue des rouquins ricane.
Les ambassadeurs se réunissaient, ivres, dans la grande piscine de l’hôtel, vidée pour l’occasion, nus, pour éviter les assassinats rituels.
Rire, détente. Golf dans le champ de mines. Cubes sur l’autoroute. Natation synchronisée dans le volcan. Mina, Igor, Carver, qui fait quoi ?
Le patron des Forces Libres en prison. Une sombre affaire de trafic d’hélicoptères civils. Dans la cité, déserte, une fille, nue, manifeste.
Chaque nuit je rêve d’une maison penchée.
Mina, Carver et moi découvrons, sous les ruines de la cathédrale, les réserves des miliciens indonésiens. Lysergsäurediethylamid pour tous !
On trouve de petits morceaux d’étoiles, vifs, au bord du canal, les soirs pluvieux. Organiser une battue. 1000 chats. Igor, parfois la nuit.