Mon disque dur est mort. Saudade.
Sous les projecteurs halogènes nucléaires, nos peaux cuisent doucement. On pense à Paris, sous la mer. Et nos reflets, si révolutionnaires.
Dans la cave, ombragée, de l’appartement 42 on écoute Pop Satori religieusement. Dernières minutes avant la fin de tous les chants. Éclairs.
Mina saute Igor contre la portière arrière du bus Paris-Irkoutsk. Les charnières lâchent. Noyade générale. Yeah.
Et, illustre, l’homme à la tête de chat referme, paisiblement, le grand livre de sa, chaotique, jeunesse. t.co/Jh82UyINdy
Carver fabrique des munitions. Igor fait du vélo sur les murailles. On ne fait pas de selfie en zone de guerre. Les miliciens sont en grève.
Chaque nuit je rêve d’une maison penchée.
Pendant l’explosion, Carver embrasse furtivement Mina. Igor, hypnotisé par les flammes, le chaos, ne remarque pas. Ils se blottissent, gais.
Il trouva une fille qui s’appelait Michael.
Dans la zone, plus d’espoir. Igor et l’homme à la tête de chat se murmurent, à l’oreille, de doux secrets. Minarets et citadelles cachées.
Dans la carlingue défigurée de l’antique DC10, l’homme à la tête de chat repère les plus gros rongeurs, trace le patron de son futur caban.
Mardi : fièvre accompagnée d’asthénie, de myalgie, de céphalées ainsi que de maux de gorge. Débutent ensuite les diarrhées…
Et nos visages, voleurs de poules. t.co/RZP0ADSB7A
Réunion secrète au mini golf. Carver lance un assaut sur le trou numéro douze et plante le mini van bourré d’explosifs bio dans le bunker.
Mina, les ruines d’Angkor, partage un thé, des œufs, avec la patronne des Forces de Libération de la Réalité. Elles rigolent bien, malines.
Carver aimait le vélo et changer d’orientation sexuelle et / ou de genre plus souvent que de chemise. Et les écureuils, pour le tennis. Nus.
Jeudi : bonne ambiance.
Mina, Igor, poser des bombes au petit matin. Dans les rues, les milices, ivres. Carver confectionne munitions et alcools. Et, on danse, nus.
Après le premier choc, sa mère à Igor : « Bali c’est joli, Capri c’est fini, Java c’est basta, Lombok c’est pas toc ».
Par la fenêtre, les hommes en noir. Le bruit des bottes.
Fin de l’happy hour.
Te regarder me sourire, je peux mourir.
Le patron des Forces Libres en prison. Une sombre affaire de trafic d’hélicoptères civils. Dans la cité, déserte, une fille, nue, manifeste.
À Chiba, on trouve un nouveau foie à Carver. On l’échange contre un vieux rein, tatoué, tigré. Mina refuse de porter une cape. Igor déguste.
Igor, Carver, se jouent des forces maléfiques invisibles des milices mystérieuses, des phalanges grises, des œufs mal cuits, nus, forcément.
Un traducteur corrézien ivre de joie mélange pourparlers de paix et phase de poules. Drame.
La révolution est en marche. Nos pupilles sont tellement énormes qu’on peut y écrire notre devise, en cinq langues. On trinque.
Dans le bureau le vieux général solennellement rédige une dernière lettre. Fredonne le thème de Motus. Se jette par la fenêtre. Nu. Splotch.
C’est l’aube. Les dernières rations sont distribuées aux miliciens ardéchois. On arme la phalange turco-suisse. Dans le bunker : frissons.
Le petit déjeuner est gratuit jusqu’à 10h30. L’hôtel est entièrement détruit. Plus de tasses intactes. On boit le thé dans de petits bidons.
Les membres du Front de Libération de la Réalité ne se nourrissaient que du riz ramassé par terre après les mariages et autres offrandes.
Et les pourparlers de paix de se conclure par une bataille d’oeufs. Les ambassadeurs génocident. Des poussins incendient le Dôme. Vengeance.
Dans les tunnels, on manquait de tout. Sauf de rats et de pestilence. Nos fêtes étaient légendaires et éphémères. Mina, toujours en blanc.
Souviens-toi que tu vas mourir.
Les miliciens du rail portaient en permanence capuches et manteaux verts. Leurs prénoms, première lettre, un W. De sacrés loulous. Vraiment.
Carver, du genre fluide, de genre fluide, portait robes et trucs roses quand il se sentait viril et marcel et short si elle se sentait girly.
C’est l’aube. Dans les débris éparpillés les réfugiés récupèrent métaux lourds, organes transplantables et petits biscuits au sésame. Deuil.
Jeudi soir. Igor et Mina dérobent le trésor de Toutankhamon. Le Galak ça n’est pas du chocolat. Carver tricote un pull d’été en fer rouillé.
Carver, écroulé sur le cadre. Carver pédalant à fond, rattrape son retard. Dans son sang, mille dopants. Derrière, les premières explosions.
Alors je pleure. Mes frites, pourquoi, Papa.
On a décoré nos masques à gaz avec de petites étoiles phosphorescentes. On parfume le bunker à la sauge, à la myrrhe. Dehors, tout est mort.
Mercredi. Carver ouvre les volets. Entrée d’une aube blafarde, chargée de poussière de radium. Mina révise son morse. Igor reste au lit, nu.
Mardi matin. On fait l’inventaire. Le matériel est aussi défectueux que l’humain. Essence, chiffons, bouteilles. Les filles nous sourient.
Le tsunami est annulé. Vous pouvez reprendre vos activités habituelles. La poésie peut aider. Carrément.
Tic tac. Fin du monde.
Antarctique 2003. Te revoir enfin. Nos vacances à la mer. Margarita, amicale émulation, ours polaire. Mina bouquine.
Et en face… C’est la côte anglaise. Mina enlève son pull. Sur le ferry, l’ambiance est vraiment pourrie. On balance les corps à la flotte.
Dehors, tombe la neige, noire, sur l’antique capitale européenne. Les véhicules blindés inutiles encombrent la rue, défoncée. Et, on chante.
Collocation 101 : le ménage, toujours nus, partager les munitions, les vivres, les amant-e-s, un seul lit, se sourire, et la révolution.
Les ambassadeurs se réunissaient, ivres, dans la grande piscine de l’hôtel, vidée pour l’occasion, nus, pour éviter les assassinats rituels.
Mina, Igor, rodent dans les parages. Visite nocturne ultra connectée des antiquités égyptiennes. Momie en folie. Carver, sa valise, en bois.
On partage les bâtons de dynamite en trois. Puis c’est l’heure de la pâtisserie artisanale. Mina assure. Carver explose les conventions. Si.
Lieu maléfique. Boîte de nuit en journée. Sièges en Skaï défoncés. Sur la scène violemment éclairée, une batterie, rouge. Mina, sa gattling.
Dans la salle de conférence souterraine, une grande roulette customisée. Nos héros tirent alors rôle, genre et orientation sexuelle. Ou pas.
Mina, Carver, Igor observent tranquillement le début de l’embrasement. Les armées en mouvement. Les champignons dans le ciel. Cette lumière.
Mina, Carver et moi découvrons, sous les ruines de la cathédrale, les réserves des miliciens indonésiens. Lysergsäurediethylamid pour tous !
Le cratère, presque l’aube. On stocke nourriture et vêtements pour le festival. La neige, brune, recouvre tout peu à peu. Mina somnole, nue.
Squee !
Dans le lointain, les villas en flamme. Sur la terrasse de l’hôtel, Mina, Igor, se resservent en pastis et allument la piscine de pétrole.
Mina portait une combinaison caméléon. Mina arborait un karma sans tâche. Et, un optimisme sanguinaire, homicide.
Il neige dans le 19ème. De la cendre noire. De la pluie grisâtre. De petites pierres pointues vraiment très très coupantes et revanchardes.
Et d’autres inductions de fiction.
Écrivons ensemble les légendes, les murmures, les histoires, les sagas de la fin des temps. Mains nouées, souriants, échangeons les secrets.
Igor, ligoté derrière le mur, fredonne de vieux airs oubliés de tous. Mina fait mine de ne rien entendre. Carver insulte les rats. Hésiter.
Igor dansait nu sur la colline herbeuse. Igor, yeux au ciel nocturne, ignorait tout des guerres à venir. Au nord, l’atome.
Difficile d’expliquer à nos gardiens les raisons réelles de notre misérable tentative d’évasion. Nos cheveux courts, le maquillage, hilares.
Sans glace, ces cataclysmes apocalyptique se terminent souvent, mal. Enfin, tu vois, quoi.
Et le chaman de fournir aux participants une petite bassine ronde et un pistolet brillant. Et une balle, explosive.
Pour échapper aux grenades biologiques, s’enduire de monoï. Insister aux embranchements glaireux. Ne pas débattre de sujets politiques, nus.
Fête des dieux ! Igor dépense 30 pierres magiques, 6 tirages. En pure perte. Même pas un œuf d’or. Soirée fichue. Nager dans le canal. Nu.
Ils ouvrent la porte sur la fin du monde. Interlude.
Et Igor de bondir dans l’action. Et le train d’exploser. Et Mina de conclure la paix. Et Carver de soigner son alcoolisme mondain. Et…
On trouve de petits morceaux d’étoiles, vifs, au bord du canal, les soirs pluvieux. Organiser une battue. 1000 chats. Igor, parfois la nuit.
Métro Crimée, les observateurs russes préparent la troisième guerre mondiale. Ça sera funky, vert foncé. Mina, rue de Nantes, calcule grave.
Amenez vos amis, c’est le temps des aventures. Nous partons pour de lointaines contrées. Princesses, rois fous et reines vampires attendent.
Enfant soldat ivre, Igor ne devait sa survie qu’à un sens de l’humour immobile et de couleur plutôt ultraviolet. La nuit, j’ai si froid, si.
Bricolage. Sous le plancher, origine de l’odeur, un corps oublié. Dans sa bouche un diamant. Dans sa main, un poumon de chat. On range, nus.
Ce soir là, Howard Philip : « Le rêve de Seekonk – raz-de-marée – foudre du ciel – exode depuis Providence – la chute du dôme du Congrès. »
Igor, Mina, Carver : la rencontre. Nous étions clients du même marchand de glaces à l’eau. John Citron, sur la 5e avenue. Août 1937, Saigon.
Mina testait la Méthode d’endormissement des tigres sur les miliciens corses. Le thé hallucinogène incas coule à flot. Igor relance de dix.
Traverser l’Australie en dirigeable. Jouir de nos cabines. Première classe et cuir de buffle. La salle de bal, ouverte sur le vide. Vertige.
Et nous connaîtrons d’autres moments. D’autres moments plus grands. Mais aussi, sans doute, quelques autres, vraiment, petits.
L’homme à la tête de chat découvre une réserve naturelle de souris décapitées, in vitro, sous la table de la cabine. Première classe.
On repêche les corps au niveau de l’écluse de la rue des mauvais garçons. La cause de la mort semble être une malédiction péruvienne. Oui.
Pour le lever de la constellation du chien, la canicule : Augurium Canarium à la porta Catularia, sacrifice de chiots roux.
Et, vive le feu.
À l’ouverture de l’antique abri, un furet, ironique, s’échappe en faisant « pop ». Mina y voit un signe de fraîcheur. Igor sanglote, ivre, nu.
Mina, légèrement nostalgique, à Igor : « Je crois que le trou effrayant à la place de mon cœur est le centre de l’univers connu ». Vertige.
Et l’aube de saluer les survivants, hilares, d’une nuit de bombance, de doux sourires, de complices révolutions, nus.
Plus tard. L’hôtel à l’abandon. La piscine toujours vide. Carreaux brisés, herbes folles. Hiver nucléaire. Dans le grand salon, Igor, Mina.
Nouvelle année. Autour du temple, en ruine, les feux s’élèvent à la nuit tombée. Mina, Igor, du balcon, contemplent les combats, tremblants.
Carver, décidant de ne pas décider, reste sous la couette. Mina bouquine. Igor cuisine. Œuf, bacon, grenade. Les pieds se frôlent, sourires.
Sur la plage, les mouettes irradiées, meurent, calmement. On construit de splendides châteaux de sable, luminescents. Nos mains, si lisses.
Le gomi, partout, et personne pour le trier, l’entasser, le compiler, le régénérer. Igor, son nouvel arc, entraînement. Suivent accidents.
L’homme à la tête de chat, sur la terrasse de l’hôtel en ruine, contemple, au téléphone, la destruction de l’époque humaine. Des croquettes.
Et Igor de se laisser glisser lentement dans l’eau glacée. Au fond de l’eau, l’entrée du tunnel. Et les requins bleus atomiques consanguins.
Dehors, les titans.
Le capitaine du dirigeable rebelle était du genre à posséder divers petits animaux irradiés luminescents. Mina le balance par le hublot. Nu.
Les mains sur les yeux, faire mine de ne pas remarquer cette étrange créature qui ne se nourrit que de la couleur rouge des objets éparts.
Ils se prennent la main, se sourient, vérifient les parachutes, sautent. En contrebas : Paris sous les bombes. Mars 1995.