Cher ami, tu m’as sauvé du silence, et maintenant, mes gestes ne sont plus étriqués ; j’ai confiance dans la violence qui me dirige ; elle est juste. C’est le cri de soi dans une pièce où personne ne m’entend. Le violence est juste ; elle dit un monde de joies, et enferme les doutes dans des pierres. Les mots et les choses roulent dans ma tête, et j’expulse ce vacarme en trouvant le ton juste — pour arriver tranquillement sur une plage, et me baigner en changeant de peau.(Excès d’images…)

Il en vient à penser que lorsque la peur s’atténue,
qu’il a bravé la folie, et avec elle cette proximité de mort
– il n’a plus rien à perdre ; il se laisse donc conduire dans
la confiance vers un espace blanc qu’il imagine etre le lieu
du repos, celui du bonheur. Quel serait l’avantage de ce lieu ?
Quel serait ce lieu ? Transparence. Rien au-delà.

Le lieu de la pure visibilité.

(Texte retiré finalement.)

KAFKA M’A DIT HIER SOIR AU TELEPHONE :

« Dans ton combat avec le monde, seconde le monde. »

MAIL DE PROUST (ce matin) :

« Les années heureuses sont les années perdues,

et on attend une souffrance pour travailler. »


TEXTO DE STENDHAL (à midi) :

« Mes jugements ne sont que des aperçus. »

Fatigué, repris cours de photographie,
moulin à paroles pour les images des autres
(monologue devant des têtes silencieuses) — numéros
comme d’hab. — je fais le pitre, j’amuse la galerie ; dehors il pleut
(une étudiante me dit : « mais qui est-il ? ») — nous
avançons dans la journée qui s’opacifie, en même
temps que mon regard fatigué.(Demain idem).

EROS

THANATOS

CHRONOS

ô mon amour !

C’est le début du livre pour toi. La chaleur m’oblige

à rester caché dans l’ombre d’une pièce ;

j’ai accroché au dessus du bureau des images

de la mer, de vieilles photographies ; pouvoir enfin s’y rendre, te retrouver et

oublier les vilaines têtes, les noyer ; avant d’écrire ce livre,

je te propose d’éliminer toutes les nuisances qui font obstacle

à notre amour ; nous penserons tous les deux à des meurtres

minutieux, au découpage concerté des vilaines têtes ; oui il nous

faut de la place ! Tu sais comme moi, l’époque se satisfait du minimal,

et bien mon amour nous ferons tomber l’une aprés l’autre ces

dérisions, casserons aussi tous les postes de TV qui menacent

nos vie blanches.

Parole vaine du héros

« Je me suis perdu plusieurs fois dans le corps des femmes.
J’y ai laissé des mèches de cheveux, des livres
dans leurs chambres, des photos collés/offertes sur les glaces
des salles de bains, dans lesquelles j’étais fier (sometimes)
de me trouver beau, la femme attendait blottie dans un lit froid.
Ce que je suis : sans ressemblance avec mon image : embrasser une
femme c’est comme passer de l’autre coté de moi-meme ; c’est
pourquoi j’ai avoué à G. que le risque du baiser (le premier)
est toujours une épreuve. Si par lui je coincide avec mon image,
je me laisse oublier, je me laisser regarder, j’aime et je peux etre aimé. »

Pages du h&eacuteros (à la campagne)
Le corbeau vient de me regarder ouvrir à
nouveau les paupières, d’un air &eacutetrange,
j’ai eu l’impression de n’etre pas un homme
(aucune méfiance de sa part), ni une proie possible ;
si les corbeaux m’ignorent, j’ai déjà gagné
quelque chose, mais quoi ? La permission de voir, peut-etre.
Je me plais à penser que les alouettes sont d’accord
pour que je contemple leur plumage, que le pie vert est enchanté
que je sois un auditeur qui apprécie sans culture son hennissement ;
il y a les branches méandrines, le coucou qui pourrait folatrer,
je ne lui ferai pas de mal, je suis l&agrave en ami, sans sciences,
je l’ai dit, mais plombé d’idées imprévues.
Ce que je vois se double de morts, d’imaginaire. Pourquoi est-ce ainsi ?
Et pourquoi surtout résister ?
La bombe cosmique est lachée, je l’ai déjà
prévenue, et je continue dans un mélange d’angoisse
et de bien-etre, et il faut etre fort pour ici faire naitre une tension à
partir d’un si paisible paysage.

CE SONT DES CHOSES QUI ARRIVENT

Women

Les petites vieilles s’entretuaient devant ma porte. Que pouvais-je dire ou faire ?

Les séparer ? J’en étais capable. Mais une vicieuse me fit un croc en jambe.

Je tombai sur le parquet. Me relevant, j’en giflai une. Les autres se mirent à pleurer.

J’éclatai aussi en sanglot. Elles profitèrent de mon abattement

pour se remettre à se battre.

Note sur le héros
(Intermittence etc.)

Il y a quelque chose qui s’ouvre parfois, une
amitié s’amorce, un retour d’&eacutenergie
comme des milliards de points qui convergeraient
sur cet impératif : vivre ; l’échange
doit se produire, car la chance tourne vite : la loi de l’alternance
comme dit R. Laporte est une machine qui peut n’importe
quand lui retirer ce pouvoir, alors urgence de tendre la main avant
qu’elle soit brulée, pour construire son regard dans l’amour.

(Amour de quoi ? corps, spectres, mots, pays………)

Où me conduisez-vous ?

#41
Quelques titres pour prendre la responsabilité de ces divagations :
Bataille de soi pour moi.
Les pages d’un héros.
Autologie.

Je connais un peintre qui depuis des années, écrit des titres pour
des œuvres pas encore réalisées. (FR. M.)
ex : « Le babouin va-t-il enfiler Milou ? »
Trouver un titre pour un travail au milieu de lui-meme.

Maurice Blanchot, cet eros


Lu tard dans la nuit un livre terrible

Histoire d’une heure facile

Le temps c’est toi,

Tu te déplaces en lui

comme un nuage dans le ciel.

C’est une page du cœur intime. Les méchants
peuvent m’attaquer. Les méchants, quant à
eux, n’en n’ont jamais fini. Ils peuvent dire que la
parole à soi, c’est insuffisant. Mais si tel
est le verdict, je meurs. Bizarre comme
la voix vient caresser ma pensée. Souvent,
je me bats pour faire une phrase. J’essaye d’être
direct pour me saisir.

Autologie.
(Avant de déjeuner.)
Bizarre.
Pourquoi n’ai-je toujours
pas développé
les dix films noir & blanc des
dix dernières semaines
de ma vie ?
Nuit.
Malgré un demi stilnox, insomnies.
Projets démentiels.
« Chère A. je m’en vais écrire
un monologue pour ta voix, ton corps. »

Matin.
Et les obligations m’obligent à ajourner
mes travaux.
Musique.
Retrouvé un morceau d’enfance
(Concerto pour la main gauche)
que j’avais découvert chez ma
grand-mère à Saint Malo.
Nuit.
Pour surmonter le temps, je retravaille
un texte qui s’appelle épreuve.
Mot.
Obstacle,
Difficulté,
Image,
voilà que ce que l’épreuve contient.
Force.
Quelque chose de trop fort bat en moi continuellement
depuis quelques semaines, dois-je me mesurer
&agrave cette énergie qui semble émaner
de nulle part ? Faut-il l’ignorer ? Est-ce une richesse ?
Fiction.
Et le photographe à décid&eacute de déchirer
ses images, elles neutralisent le souvenir, l’apauvrit.
Réjouissances.
Mercoledi, diner prévu avec Arnaud Claas et sa femme
Laura.
Repentirs.
Détails sordides, je me souviens
d’un montage photographique que j’avais appelé
« L’intime est ignoble. »
Radio.
Entendu la semaine derniè chez Veinstein,
l’écrivain Pons, qui se plaint aussi de l’intime,
et que l’autobiographie n’est souvent qu’une autobiographie des
humeurs, qui sont off course d’affreuses choses.
Laporte.
Solutions : la biographie. Terme dont le sens est inversé
il ne s’agit pas d’écrire la vie, mais de suivre au plus prêt
la vie de l’écriture. Vie d’homme de côté.
Détour.
Je vais déjeuner.





Approche du héros

Fréquemment, le héros décide de vadrouiller dans Paris
pour laisser son regard circuler ; il a remarqué que depuis quelques
semaines, il observe avec obstination certaines facades d immeubles en cours de rénovation. Est-ce que cela veut dire quelque chose ? Souvent son attention privilégie aussi des détails insignifiants qui ne produiraient pas de
tr&egraves jolies images. Il apprend ces agencements de choses banales,
sans les classer :

femme lisant dans un parc, pigeons en groupes sur grilles d aération, fils électriques emmelés, minuscule tete d enfant émergeant &agrave la
surface d une haie, miroir brisé posé contre la porte d un magasin de jouets,
poignet en spirale d’une porte vitrée, numéros écrits à la craie
sur l asphalte, balai agité par un corps sans sexe apparent, homme allumant une cigarette sous une échelle, graffiti de cinq minuscules soldats sur un mur blanc, enseigne d un hotel dont il manque quatre lettres etc.

Il se dit que s il ordonnait cela, il comprendrait quelque chose ; certes le monde
resterait une énigme, mais il pourrait relier ces visions à son imaginaire.
Le risque ? Constat que ces regards de choses banales fassent de lui un etre banal ?
Et alors ? Et bien ainsi, il le saurait, et pour de bon.
(Doit-on lui laisser encore le désir de croire au caché, à l invisible,
au symbole, à toutes ces sornettes qui ne font que retarder la sentence qui suit ?
Si peu à voir, si peu à vivre, si peu à penser, si peu à attendre.)

Récemment les types louches qui traînent ne me font plus peur.

« (…) les mains du Greco ont toujours l’air de lavettes
sales et mouillées. »
T. Bernhard.

Méthodes du héros.
#8
Il doit avoir le courage d’imaginer sa vie toute entière comme
la recherche méthodique des problèmes, avec ce curieux alibi :
celui d’etre lavé, comme si plus tard, vieux et lâche, il préparait
déjà sa vie dans l’au-delà. Ou bien mourir sainement
sans rien avoir négligé ; sans évitement, sans remords,
en ayant tordu le cou aux bestioles nuisibles, ayant honoré le ciel s’il fut
à un moment honorable, en ayant célébré la terre
quand elle fit pousser de belles fleurs ; vivre à tout prix, pense-t-il ; vaste
commentaire interminable, poser la question sur la bonne partie du monde, se battre
contre tous, et se poser néanmoins comme une personne sage et sereine
dont on ne mesure ni la tourmente ni le bonheur à la fleur de ses yeux.
(Le programme fait de l’homme un héros, entendons-y des vieux attributs :
hardiesse, témérité, persévérance, solitude, etc.
Peut-être du ridicule, mais il fait partie de ceux qui sont en train de fonctionner,
il marche presque tout seul. Quant aux malentendus, on ne peut pas les éviter.)

Est-ce que je peux être lui ?

Bonnefoy : « Le mensonge du discours est qu’il
supprime l’excès. Il est lié au concept,
qui cherche dans l’essence des choses qu’elles
soient stables et sûres […]. L’excès, lui, est
le craquement de l’essence, oubli de soi et de tout,
joie autant que souffrance par néant. »

— Quel était l’origine de toute cela ?
— Qu’entendez-vous par cela ?
— La lutte, je ne sais pas, votre présence ici.
— Problématique.
—C’est pourquoi je vous demande de m’expliquer.

Veuillez briser les images, décoller

le résidus du monde, plonger

ces fragments dans l’eau chaude, attendre

de nouvelles craquelures, et restez joyeux,

je vous en prie.

(DIX MILLE MONDES ENTRE CHAQUE PARAGRAPHE)

« Les fragments ne sont pas des aphorismes, chaque
fragment est ouvert à la multitude des autres fragments. »
Blanchot

Il ne faudrait lire que lorsqu’on a soif, puis pisser,
(écrire) mais plus tard, quand on ne peut plus se retenir.

Beauté

Je voudrais dire deux ou trois choses sur la beauté.

Premier essai : la beauté comme énigme.

La beauté n’exige rien, et m’offre des pistes

que je dois traduire — pour être avec elle.

Si j’essaye de la posséder, elle se rétracte,

puis disparaît. Ma position de spectateur est la seule attitude

possible : prudemment distancié.

En elle, s’irise une image. Ne rentre pas dans la beauté, ne

te contemple pas en elle, sinon elle te crèvera les

yeux. La beauté est une chose du dehors. Est-ce l’émotion

qui la signale ? Oui, mais la beauté a quelque chose à voir

aussi avec la pensée mais je ne sais pas trop quoi. Quand Rimbaud

décide de lui tordre le coup, la beauté est devenue sa rivale.

Ne te bats pas contre elle, n’essaye pas de l’assagir, ou de la faire

mentir. Comme si la beauté était une création !

La beauté : dimension inconnue. En elle parle la raison

qui s’affolle, les larmes d’un enfant. Elle naît dans l’intervalle

mince, quand la vie matérielle se met à rêver.

Chacun a sa propre expérience de la beauté.

Quant à moi, je l’ai souvent trouvée au milieu des

grandes villes étrangères, sur un visage

mélancolique d’une femme qui allait nulle part.

Francis Ponge :  » Jeunesse : « Qualités d’un être
ou d’une chose qui n’a pas encore acquis toutes les qualités
dont il (ou elle) est susceptible. »

Le juste retour de soi aux choses, plutôt.

vivre sans femme est un enfer que je ne vous conseille pas

AVIS : TROP DE MAUVAISES IMAGES M’ELOIGNENT DU BEAU MONDE.

#34
On n’a jamais fini de remettre le sujet sur le feu.
Pour le saisir à point il faudrait inventer un langage nouveau,
aussi fulgurant que lui.
L’accompagner, ne pas l’arreter.
Découper soigneusement chacune des tranches du temps où il s’est exposé.

AUTOLOGIE.
(Il faudrait songer à rassembler et
classer un jour ces notes pour ne pas être
pulvérisé. Etat d’esprit du
moment ? Calme, frivole, tout reste à faire.)

Rouge
La lumière qui venait du dehors transperçait les rideaux
rouges, et diffusait cette couleur dans la chambre d’amour, sur
les draps blancs, peau mate ; je me rappelle la nuit dans le noir quand
elle m’avait avoué le désir de peindre un tableau rouge ;
nous avions donc trouvé à neuf heure du matin
l’origine de la couleur, et celle de son désir d’image.
Texto (from Perros Guirec, Bretagne)
Vive les langoustines, les coquilles st Jacques et les tourteaux !
Titre (idiot.)
Lit et ratures : un personnage nous confie qu’il passe de son bureau
à son lit et accomplit ses besognes (coits, phrases) — qu’il manque
toujours, ça va de soi.
Micro.
Il faudrait qu’à chaque instant de la journée nous
puissions vivre l’insolite, et laisser la surprise décider
de nos pas, sans commander, sans souci de régner,
amoureux de faits parfois ridicules et de situations folles
— juste se désorganiser.
Moderato
Il faut considérer ce lignes d’écriture comme
des bruits ; les associer à la fulgurance d’un doigté
de pianiste que je ne suis plus, — je me tue à vous dire que je ne suis
pas un sémioticien, et ces murmures qui s’inscrivent par accidents,
sont proches des mains de l’enfant, qui veut faire du
vacarme pour se signaler.
Chanson.
 » Je me tue à te dire, qu’on ne va pas mourir. »

Les pages d’un héros (extraits)

Il y a donc le héros : créature inconnue, burlesque et tragique.
(Quoique je n’ai pu explorer que le second registre.)
Il y a le rapporteur : celui qui espionne faits gestes et pensées du
héros. Homme au niveau juste du réel : vivant.
Et l’autre, le scribe, l’homme du bureau dont je suis peut-etre le plus proche.
Il écrit.Une voix extérieure me coupe à l’instant :
 » Vos complexités ne sont-t-elles pas exagérées ? »
Dois-je répondre à toutes les objections ?
Nous sommes inquiets.
Et d’ailleurs qui etes-vous ?
Les critiques.
Les hommes au niveau juste de la raison. Nous nous marrons, c’est tout.

Ethymologiquement, « délirer » signifie, « sortir du sillon. »
J’écris dans les fossés.

Les admirateurs de belles femmes.

Les dingues d’images.

De voitures fuyantes.

De cranes lisses.

De femmes volubiles.

(Peut-on se dévoiler dans l’image ? Helas non, Felix. )

ETC

#10
Il pressent un scandale qui l’entoure, mais il ne sait pas le nommer.
Dénoncer l’obscurité. Voilà son programme.
Dénoncer l’incapacité à désigner le mal.
Il avance, légèrement courbé ; je vois traverser l
e temps jusqu’au moment où seule la vieillesse le calmera.
Cheveux longs sales. Petite maison. Petite nourriture.
Petite femme pour le regarder décliner.
Voir comment il se meurt depuis le commencement.
Je me méfie de toi tous les jours. Le héros fatigué
ne tracera pas un point final.
Trop fatigué aussi pour se retourner et compter les bravades.

Au fait, de quoi a-t-il déjà triomphé ?

De la torpeur bon sang !

Produire des phrases comme on ferme des portes, pour dormir enfin.
(Ecrire pour atténuer le bruit du dehors.)

On lui dit « très sceptique », il entend « stress optique »,
il est photographe.

D’une note à l’autre, il y a des manquements assumés.
Fiasco complet.





Complainte du héros
#44
Vous insinuez qu’il n’y a aucune diff&eacuterence
entre lui et moi, que cette division est une coquetterie,
ou pire une lacheté, que je n’ose pas assumer
le grand jeu, le grand bavardage de soi, et que j’use
de ce moyen à des fins de duperie, façon complaisante
de complexifier la tache ? Oui vous avez raison, en un sens,
mais la réponse à votre scepticisme prendra
un tour violent et sincère : sachez docteur que je me
considère à la fois comme le sujet le plus banal
qui soit (et dont la vie ne mérite aucune considération)
et aussi comme quelqu’un menacé de disparaitre ;
ainsi j’ai confié au héros, digne représentant
de mon ame égarée, la mission d’agir pour me requinquer
et retrouver dans la vie et dans l’autre des petites graines
que j’ai plantées jadis.

On revient toujours ici pour dire sa chose, la cracher, lit-on ;
Bizarrement, l’écran de mon ordinateur supporte
encore la salive, c’est sa sève.

Vracarme
Et il en vint à penser qu’il
n’y avait pas de
second degré, que le secret
n’avait plus de prestige, la confidence,
aucune classe, gesticulations vulgaires
(des bruits sans significations), pas de
promesses, d’extensions, humour limité
jouissance minimale, méfiance —
voilà comment parfois il voyait le monde,
et voià que ce sale monde pouvait à
tout moment se contaminer à ses rêves
il comprenait très bien les déjections
des modernes, leurs cynismes, et leur
manque insensé de goût.

« C’est dans la technique du dépassement de cette révulsion,
qui a sans doute à voir avec les barrières qui
s’élèvent entre chaque moi individuel et les autres,
que gît la véritable ars poetica. »
Freud.

« Car c’est toujours un rien, mais niaisement sentimental,
anti-hygiénique. »
Proust

-(repentirs)

Vous n’aimez pas la vie ?

CINDY DON’T READ THOSE BOOKS !

Ecrit en pause longue

Clic

Parler pour soi ne va pas de soi.

Avis

Vivre est désormais inséparable de l’écriture, le

mariage est déjà consommé.

400 iso

Je regarde sur la planche de la bibliothèque les dix

films noir et blanc non développés. Pourquoi

est-ce ainsi ? 360 images de la vie cachées dans

ces boîtes. Je ne me souviens de rien.

Il doit y avoir, grosso modo :

– Des inconnu(e)s

– Des connu(e)s.

– Objets d’intérieurs.

– Fragments de nuages.

– Une épaule.

– Un pied.

– E. cachée sous les couettes pour fuir l’objectif.

– Portrait de mon père sur son canapé Louis XV (rouge).

– Autoportraits insatisfaits.

– Chute de films illisibles.

– Peut-être des images d’Italie ? (Milan ? Turin ?)

Contrariétés

Je n’écris pas (ou très peu) d’histoires. (Nouvelles ou romans.)

Dans la vie, quand une histoire amoureuse s’amorce, je flippe, je me casse

et retrouve mon chaos : repère pas pépère du tout.

ALLEZ SAVOIR POURQUOI !

Autologie.

Autoportrait en rameur.

Clac

Je m’endors sur le grand canapé

rouge, comme une Olympia déplûmée. Entendez- le

comme vous voudrez : fauché, à court d’idées.

Pourquoi avoir honte de sa vie intérieure ?

des pleurs alors nous avons franchi un cap

tu es ouvert et sans vulv-garité

torrent oui oui ça passe ça vient

petits jets de phrases absconses

pour les demoiselles en tongs

dont les jolies robes me font penser

parfois à des nappes de pique-nique

des pleurs ? pourquoi des pleurs ?

ha oui faciliter la connection, l’accrochage

des engins dans la mécanique du

plaisir vous n’avez que ce mot rikiki

plaisir et petites bouffes pénardes

sur les quais des Seine, mon dieu c’est

pas glorieux, mon dieu vous pleurez pour

un POEME PROEME PROBLEME

mangeons mangeons mangeons-nous

Je ne déteste pas m’évanouir.

Avertissement.

Ecrire, se provoquer, se dresser — en se donnant

des règles. Passage du sauvage à l’enfant

scrupuleux qui chaque jour fait ses lignes d’écriture.

Matin pluie d’une aurore mêlée, c’est toute ma peau qui la voit.,

Ce qu’il faut faire

Dans ton texte, laisse apparaître les ratures, repentirs, contre l’idée

dégoûtante de la réussite, et du prêt à admirer.

ETC.




Il y a parfois de biens curieuses annexions. Un bide.

PERDU CHAT GRIS, YEUX BLEUS, RAPPEL DE VACCINS URGENT

HOW DOES IT FEEL ?

Du jour au lendemain

C. m’a raconté que son homme l’insulte quand il lui fait l’amour.
Une phrase revient régulièrement :
“ Montre moi comment elles aiment jouir les petites putes. ”

Cachée derrière le a ?

Autologue.
# -1
Je ne pourrais le percevoir qu’à distance, comme si je me souvenais
de la vie d’un mort.

Et pourtant les bruits, les paroles des autres sont si près de lui,
que je le vois maintenant, presque sous mes yeux.

Tout est prêt.

« Il ne me reste plus qu’à m’en emparer. »

Là. Rien au-delà. Présent.

Tentation de ne voir plus que les choses minuscules.
Tentation de n’aimer que l’ombre dévorante
de l’amour que je ne m&eacuterite pas.

C. m’a confié :

« peur dans un grand restaurant de mettre à hurler, &agrave
danser nue sur une chaise. »

Mais toute allusion à la vie est un déchirement,
comme si je bafouais son silence,
son secret.

Viol du réel par le langage, c’est très sérieux et
vraiment ressenti comme tel.

Fermeture des yeux du héros, main saisissant le front
stressé de notre homme, extinction de la lumière, fermeture du lieu.

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Contre-texte.

Agacé par certaines expressions que des intellectuels

pratiquent, s’échangent. De l’ordre de…

…C’est une force de proposition…
.

Utiliser ce type de langage, comme stratégie d’évitement

du réel, forcément violent — indomptable.

Être pédant, c’est avant tout parler par peur de la Présence .

Refuge dans la soi-disante culture, couverture.

Pédant ? Adopter le code par crainte de l’informe.

ETC

« Et c’était toute sa vie qui m’inspirait du désir. » Proust

Dans les hauteurs.
Clémentine partie mystérieusement de Paris, m’appelle
des Alpilles, et me raconte qu’elle dort chaque nuit
dans un monastère différent, loge gratis
& dîne gratis à condition de faire la vaisselle.
Un aumonier lui a dit ça :« Cette saloperie de prochain !
On l’aime bien quand-même ! »

Finalement Clémentine m’avoue n’être pas contemplative,
et dimanche, elle descendra à Marseille pour retrouver la ville.

Tout le monde devant le portrait de quelqu un pourrait
se reconnaitre.
« C est lui, c est moi. »
Pas question de s émerveiller,
de le prendre pour modèle,
la peau incandescente vient
déchirer ses sourires, et quand on le voit
(image solarisée)
on peut se dire : mais il a perdu sa forme,
il a déjà cramé sa présence.

Il y a eu donc quelqu un, et je veux le retrouver.
Présenter le banal,
sans histoires, sans biographie, sans visage.
Si tel est le projet,
à quoi bon continuer ?
Foi dans le personnage de quelqu un.
En lui, je vois mes héros favoris dans la vie littéraire.
Comme si, en faisant cet effort de le dessiner,
je me me mélangeais
aux créatures de nulle part.

ETC ETC ETC ETC ETC

ETC ETC ETC ETC ETC

ETC ETC ETC ETC ETC

ETC ETC ETC ETC ETC

ETC ETC ETC ETC ETC

Elle

Pas un jour où il ne pensait pas à elle.

Elle se laissait parfois saisir, puis lui faisait volte-face.

Il la coursait, sans qu’elle fût devenue une ennemie.

Il savait bien qu’un tel jugement sur elle l’aurait rendue à

tout jamais hors d’atteinte. Depuis qu’il la convoitait, il avait fallu ruser :

elle pouvait à tout moment l’intimider au point de le laisser choir.

Pas question de créer un conflit, à coup sur il le perdrait.

Elle s’offrirait à lui uniquement s’il était clair avec lui-même.

Pourquoi une telle détermination à désirer posséder

quelque chose qui n’a pas encore de visage?

Il persévérait en dépit de son inconsistance,

et des railleries de son entourage.

Il avait une foi superbe et c’est pourquoi rien de l’arrêterait.

Cauchemar

a a a
a
a
a a
a
a a a a
a
a a a a a

a
a a a a
a a a

a a a a




Je n’avais pas eu l’impression de réaliser
une action décisive.Il se saisit du bonheur
uniquement pour faire battre plus
vite son cœur. Au moment voulu, tu diras à tes amis :
« N’importe où dans le monde ! « 

J’ai découvert récemment que la simplicité est une sagesse,
un ralentissement des pas, un refus des nerfs lyriques.
Le début d’une vision élargie.

« Qu’est-ce que résister ? C’est avant tout
avoir la force de décréer ce qui existe,
décréer le réel, être plus fort que lui. »

Giorgio Agamben

Exploration dans les mailles du temps,

colmatage des trous d’amnésie, retouches en

tous genres.

Qui seulement écoute ? Ou parle ?
Gesticulations verbales insensées.
Images vides du monde.
Centres décentrés.
Infatigable exercice au devant d’une femme.
Elle serait morte et assisterait loin d’ici aux
virtuosité ridicules, comme toutes
virtuosités qui se doivent de l’etre,
RIDICULES.
Mais on insiste.
Quelque chose doit absolument se faire savoir.
Nous ne savons pas encore quoi.

Au désir de renouer avec la toile, vacance : forme ?
petits jets de petites choses. Pour préserver comme
dirait l’autre, pas pour construire.

Impératif fatras, mélange,
c’est tout ce que je peux faire, et vaille que vaille.

Oui, parfois qualité douteuse. Gommage interdit.

Parole du héros
La persévérance ? Oui, quand bien
même l’objet de la recherche serait vain, ou impossible
à atteindre, seul l’effort donnerait du sens à
l’épreuve ; c’est le mouvement du travail qui reste
sacré, la cible pourrait ne pas exister, il en serait de
même : l’acharnement, oui c’est le mot juste, pourquoi ?
mystère acharnement à montrer que rien n’est
évident.
Danger.
Considérer que le sens
de sa recherche est hors de soi,
est une mort à
petit feu.

Avertissement

Le désir d’écriture est plus fort que celui d’être lu.

Maintenant, il va falloir falloir prendre des mesures : fichages

des faussaires, décoration des héros, congratulations diverses selon la qualité des interventions hors de chambres etc.

J’ai dit hier soir à T. que la littérature a une autorité
si forte sur moi, qu’à chaque instant de vie heureuse, il y a
une voix qui s’attriste, comme si ce bonheur m’écartait du travail.

Parole vaine du héros.
Je n’accepte pas ma faiblesse ; celle de mon corps,
et j’éprouve plus que personne mes limites, et
je devine qu’il peut se passer quelque chose,
mais l’effort qui doit m’y mener me navre ;
la lacheté, ce n’est pas la mienne ; c’est la
fatigue du monde — son usure —qui est responsable ;
quelque chose du dehors me menace, et perturbe
le sens d’un devoir naturel : celui d’etre l`,
davantage que les autres.

« SOUMETS TOI TOUT ENTIER A TON MEILLEUR MOMENT. » P.V.

Comment poursuivre ? Voilà la question
qui m’avait occupé jusqu’au moment crucial
(dimanche matin) où je décidais
sans consulter mes femmes, mes docteurs, de changer
du tout au tout en reprenant sur un autre mode le travail : fini
le temps de l’éparpillement aux quatre coins du désir,
temps perdu d’errance sans consolation, vite, une autre voie plus
lumineuse (même si le soleil faisait encore défaut) avec
un face à face émouvant comme une image fixe
découpée sur un film de Bergman en silence,
bouche ouverte qui ne dit rien, sentence revenue d’une très
vieille lecture (Blanchot Au Moment Voulu, 1996, Limousin)

« FAIS EN SORTE QUE JE PUISSE TE PARLER. »

#38
(En témoin de la vie sordide, intérieur-jour.)
Comment soulager l’énervement ? Ecrire multiplie la haine.
Partir serait mieux mais il a rendez-vous avec une femme,
alors il faut subir ces vieux cons alignés comme
des bocks le long du zinc.
La jeune fille : « Vous m’en voulez ? »
— Absolument !
— Qu’avez-vous fait en m’attendant ?
— Des projets de meurtres !
— Sortons s’il vous plait.
— Bien entendu.
Il faut imaginer le héros s’en allant,
la femme à son bras vers une nouvelle aventure.

Textes pour rien

Erratum.
(Compris l’impossibilité de parler en mon nom.
Plutôt se demander ce qu’il y a derrière le nom.
Avant le nom. Une créature épouvantable ?
Un sauvage que je me propose d’apprivoiser. La création
du héros comme un ego d’expériences, momentané, textuel.
Un être abstrait. Un moule dans lequel tout peut se fondre.
Même si le héros est une force vide, je suis responsable de lui puisque je l’ai crée. )

Chacun semble utiliser le langage comme s’il allait de soi ; personne pour faire son procès ; on a l’impression qu’il est facile d’avancer, de noircir des pages, et que votre cheminement est évident à suivre. Quelle est seulement votre exigence ? Les critères de cette exigence surtout. ANSWER SVP.





PRAXIS ETC FETE DE L’INTELLECT BABIOLES FOIRADES

A prendre ou à laisser ; à consommer

sur place, ne surtout pas ramener à la maison ; genre

nouveau = easy-writing, ou action-writing.

Voir quelques lignes plus bas pour informations, ou s’adresser

à la caisse pour contact.

BIEN ENTENDU QUE JE SUIS JOYEUX !

Avertissement

Si vous ne vous bridez pas davantage, nous vous couperons la langue.

« Once upon a time you dressed so fine
You threw the bums a dime in your prime, didn’t you?
People’d call, say, « Beware doll, you’re bound to fall »
You thought they were all kiddin’ you
You used to laugh about
Everybody that was hangin’ out
Now you don’t talk so loud
Now you don’t seem so proud
About having to be scrounging for your next meal.

How does it feel
How does it feel
To be without a home
Like a complete unknown
Like a rolling stone?

You’ve gone to the finest school all right, Miss Lonely
But you know you only used to get juiced in it
And nobody has ever taught you how to live on the street
And now you find out you’re gonna have to get used to it
You said you’d never compromise
With the mystery tramp, but now you realize
He’s not selling any alibis
As you stare into the vacuum of his eyes
And ask him do you want to make a deal?

How does it feel
How does it feel
To be on your own
With no direction home
Like a complete unknown
Like a rolling stone?

You never turned around to see the frowns on the jugglers and the clowns
When they all come down and did tricks for you
You never understood that it ain’t no good
You shouldn’t let other people get your kicks for you
You used to ride on the chrome horse with your diplomat
Who carried on his shoulder a Siamese cat
Ain’t it hard when you discover that
He really wasn’t where it’s at
After he took from you everything he could steal.

How does it feel
How does it feel
To be on your own
With no direction home…

Like a complete unknown
Like a rolling stone?

Où est la vie ?

Hors de la question, hors

d’atteinte, dans les chambres des autres. C’est la

nuit, je joue au fièvreux ; voyageur

d’états extrêmes bien au-dessus de

ce que je fais d’habitude. Pousse mon ami, étends

toi, mets toi à la place des dieux et regarde toi.

Pourquoi s’arrêter maintenant ? Ecrit dans la sauvagerie,

la résistance au confort du sommeil. J.P.R m’écrivait

l’an dernier : « Il n’y a pas de tragique dans le mail, nulle part, d’ailleurs

aussi. »
Ecrire pour la lumière, contre la nuit. Je me

souviens des états de jeunesse, lorsque j’écrivais

dans la chambre de Levallois la première phrase

scandaleuse en regardant la lune. Je l’avais appelée

« PUTAIN ! » Où est la vie ?

Et aujourd’hui, qu’as-tu encore dans le ventre ?

Les traits traversent les périodes,

les amours, les chambres, et tu sais qu’à partir de demain,

il faudra continuer. La légende est la suivante, je

l’invente : prologue écrit dans les tranchées avant

la pluie d’obus, sur ce petit carnet noir.


Où est la vie ?


tu pensais vraiment en arriver là me laissant
de l’autre côt&eacute sans rien à prendre de ce
temps qui nous avait unis oubliant aussi l’image
que tu aimais m’entendre décrire celle de
nos corps en sang en joie
au présent je t’en prie l’image est ce présent
perpétuel hors d’atteinte mais qu’est-ce que ça veut dire
je résiste au désir de te rejoindre je fais
durer l’éternité mais qu’est-ce que ça veut dire
pourquoi du côté de la plume j’ai à débroussailler
le sens alors que depuis l’enfance je rêve formes
mélange palettes échanges
m’étant battu à mort pour
éliminer les phrases entre nous sucer
jusqu’à la fin les pauses les points
pour filer ensemble dans le mouvement
des choses en face c’est le mot par l’image
quand enfin je retrouve le ciel sans
pouvoir le nommer mais qu’est-ce que ça
veut dire la nuée la fatigue l’usure
la perte la mort de l’eau du point de l’image
à force d’avoir voulu savoir nommer pointer
nos efforts n’ont plus tenu tu le sais alors je me rattache
à n’importe quel signe pure de la vieille présence
nos corps en face gênés par la parole
silence mais qu’est-ce que ça veut dire ça ne dit plus rien
et ne passe plus que par le silence
caché sous leurs mots.

« là