Il en vient à penser que lorsque la peur s’atténue, qu’il a bravé la folie, et avec elle cette proximité de mort – il n’a plus rien à perdre ; il se laisse donc conduire dans la confiance vers un espace blanc qu’il imagine etre le lieu du repos, celui du bonheur. Quel serait l’avantage de ce lieu ? Quel serait ce lieu ? Transparence. Rien au-delà.
Au début, rien d’autre que l’arrachement au temps présent, et ses chevalets. On recommence. Le sujet ne meurt pas, ne délire pas. Il souffre. On continue.
Méthodes du héros. #8 Il doit avoir le courage d’imaginer sa vie toute entière comme la recherche méthodique des problèmes, avec ce curieux alibi : celui d’etre lavé, comme si plus tard, vieux et lâche, il préparait déjà sa vie dans l’au-delà. Ou bien mourir sainement sans rien avoir négligé ; sans évitement, sans remords, en ayant tordu le cou aux bestioles nuisibles, ayant honoré le ciel s’il fut à un moment honorable, en ayant célébré la terre quand elle fit pousser de belles fleurs ; vivre à tout prix, pense-t-il ; vaste commentaire interminable, poser la question sur la bonne partie du monde, se battre contre tous, et se poser néanmoins comme une personne sage et sereine dont on ne mesure ni la tourmente ni le bonheur à la fleur de ses yeux. (Le programme fait de l’homme un héros, entendons-y des vieux attributs : hardiesse, témérité, persévérance, solitude, etc. Peut-être du ridicule, mais il fait partie de ceux qui sont en train de fonctionner, il marche presque tout seul. Quant aux malentendus, on ne peut pas les éviter.)
#38 (En témoin de la vie sordide, intérieur-jour.) Comment soulager l’énervement ? Ecrire multiplie la haine. Partir serait mieux mais il a rendez-vous avec une femme, alors il faut subir ces vieux cons alignés comme des bocks le long du zinc. La jeune fille : « Vous m’en voulez ? » — Absolument ! — Qu’avez-vous fait en m’attendant ? — Des projets de meurtres ! — Sortons s’il vous plait. — Bien entendu. Il faut imaginer le héros s’en allant, la femme à son bras vers une nouvelle aventure.
elle ne faisait que dire du mal de tout et de tout le monde et un jour la mer agacée par ses jacassements la noya en son sein pour ne plus rien entendre
Il y a un papillon chez moi que je n’arrive pas à déloger Il vole partout, il papillonne quoi… Ce qui m’embête c’est que s’il pouvait parler Il trahirait tous mes secrets les plus honteux Je suis un peu mal à l’aise maintenant Un peu intimidée Est-ce que c’est ça l’oppression?
j’ai croisé tout un tas de spectres qui errent dans les dédales du bandeau rouge du panneau d’interdiction de stationner de la rue Croulebarbe à la recherche de leur voiture…
bon, ok, la paix universelle n’est pas possible, ni même souhaitable, sûrement, mais parfois, les dommages collatéraux des actes volontaires me laissent un peu fébrile et perturbé. cela étant dit, je vais, en bon bloggeur de base, vous raconter ma matinée. ce matin donc…
Autographies … CLIC… Valéry « Soumets toi tout entier à ton meilleur moment. » Conversation. Je lui dis au milieu de la nuit, lors d’une fête insensée : — C’est en apriorisant de tout que tu deviendras folle. Fête. Grande santé : être irresistible, illimité le corps se sent vivre et la pensée dans les alcools a quelque chose de sanguin. Titre. Après le Mécrit de Denis Roche, voici venir le Décrit de … Avertissement. Si votre prénom comporte un seul A, passez votre chemin. On m’a dit : « Fais en sorte que je puisse te parler ! » Dans la maison. Je chante, et j’admire la tenue de x, y, et z, mes favorites. Réponse/ De quoi veux-tu que je te parle ? L’eau, l’acidité, la vague, la transmission, la perle, l’esquisse, le mouvement qui déplace les lignes, le battement de l’œil, le coit pour imiter la vie, l’extension de mon corps vers toi, bruissements, moment qui s’éternise, et multiplie les raisons de voyager. Samedi. Regardé Alien en buvant du porto, puis attrapé au vol la voiture d’un petit photographe de mode Italien (Une Lada rouge de Torino), direction LouisWeiss où je regarde sans conviction la vidéo de Sarah Jones et ses plages de Miami. Rêves. Mélange de temps, et fusion de personnes de ma vie, périodes fondues ensemble, sans espoir de pouvoir les discerner, les comprendre, les aimer : effrayante unité ! Matin. Téléphone de M. ,dans le sud : Charles Fréger est un connard ! « Reprise De quoi veux-tu que je te parle ? Tout ceci n’est qu’un échauffement en vue d’un texte à venir. …CLAC…
#36 Percevoir la vie des autres à travers ce qu’ils en disent avec admiration, tristesse que la sienne lui semble si pauvre, sans urgences, bien inférieure à leur emploi du temps chargé. Ne rien planifier, et subir quelques années après les conséquences d une existence pas assez prise au sérieux ; il écoute comme un enfant les projets de E. qui n a pas une minute à perdre, il est ravi pour elle, cette attention est aussi douce que d ouvrir un livre de récit fantastique.
Qui seulement écoute ? Ou parle ? Gesticulations verbales insensées. Images vides du monde. Centres décentrés. Infatigable exercice au devant d’une femme. Elle serait morte et assisterait loin d’ici aux virtuosité ridicules, comme toutes virtuosités qui se doivent de l’etre, RIDICULES. Mais on insiste. Quelque chose doit absolument se faire savoir. Nous ne savons pas encore quoi.
Accoudé au bastingage, on regarde s’éloigner le quai du petit port, puis défiler de belles rives sauvages. Bientôt l’odeur des embruns se fait plus forte.
« L’homme est un animal, il est né comme ça. Il est pourri dès la naissance. C’est un animal condamné et très subtil à la fois. C’est un vice de naissance. Qu’est ce que l’histoire ? La démonstration de l’inhumanité de l’homme. Quelque chose d’impur, de méprisable. Je crois que c’est sans remède. »
« aujourd’hui, c’est une journée spéciale: si tu fait bien attention, tu remarqueras que tout le monde ressemble à Jean Gabin. Dans les cafés, tout le monde parle avec un drole d’accent parigot, même les filles se mettent à porter des casquettes un peu de coté, et les gens ont un petit regard bleu mouillé, comme Jean Gabin. Si tu allumes la télé, tu verras sans doute un des enfant de Jean Gabin, sa fille ou son petit fils qui trainent sur le plateau de Drucker; ou bien un acteur diras avec un regard pénétré et une voix rocailleuse: « t’as de beau yeux, tu sais », ou bien ça pourrais être la rediffusion de « la bête humaine »… c’est Gabin day… »
Où cela avait-il commencé ? Que pouvais-je envisager ? Revenir ? Chercher les causes premières ? Oublier ? Me briser le cou ? Une peuplade d’images, faussées par les medias, les contes et les livres, m’insupportaient, et contre le récit que je pouvais faire de mon enfance, je préférais encore mettre à jour une nouvelle porte, définitivement close, oubliée.
le récitant : Souhaitant vivement vous rencontrer pour vous exposer plus amplement mon expérience et mes motivations, je me tiens à votre disposition et vous prie de recevoir, Madame, l’expression de mes salutations distinguées.
Parole vaine du héros. Je n’accepte pas ma faiblesse ; celle de mon corps, et j’éprouve plus que personne mes limites, et je devine qu’il peut se passer quelque chose, mais l’effort qui doit m’y mener me navre ; la lacheté, ce n’est pas la mienne ; c’est la fatigue du monde — son usure —qui est responsable ; quelque chose du dehors me menace, et perturbe le sens d’un devoir naturel : celui d’etre l`, davantage que les autres.
The truth is that none of our thousands of nuclear weapons can protect us from these terrorist threats. President Clinton said that we are a target because we stand for democracy, freedom, and human rights in the world. Nonsense! We are the target of terrorists because our government stands for dictatorship, bondage, and human exploitation. We are hated because our government has done hateful things. We did it in Iran. We did it in Chile. We did it in Vietnam. In country after country, our government has thwarted democracy, stifled freedom, and trampled human rights. In short, we should do good instead of evil. Who would want to bomb us? Did you know that in 1986 the World Court convicted America of being a war criminal for its crimes committed in Nicaragua in ’83 and ’84? More about understanding Geoge W Bush and his cabinet, NATO, the oil, US inner Politics after 11 September. . .
Autologie. L’hésitation entre le mot et l’image — magistral Michaux : « Je peins pour me déconditionner du verbal. » Soleil (15h/18h) Pas travaillé Douleur : Les lentilles ont macéré dans un verre d’eau, yeux rouges, il n’aurait pas du dormir chez A. Conversation : — après-midi bizarre, non ? — (…) —« Je crois que c’est le café, il m’a hyper stressée » M.G. Scandale.(ou nuisances.) 1.Temps. 2.Commerçantes (celle des cigarettes.) 3.Sentiment de parfaite normalité 4. Trop de choix. Réjouissance Me concerne. Le héros ne divulguera pas son quotidien. Difficulté Je lis pour me perdre ou me (re)trouver ? (Vagues relents d’images des heures récentes, « grande vague du moi », sentiments romantiques : seul, exclusivement seul.) Entourage. Au trois quart féminin. Carte postale « Etre à 10 000km de Paris, en plein été sur une île aux Caraibes et attraper une grippe terrassante est une idée idiote. C’est celle que j’ai eue. Je t’embrasse. FR. » Cuisine Filet de Merlan + pommes de terres surgelées. Remarque. Fidèle à sa pensée en restituant son mouvement (chaos.) Remarque. — Où dormir ce soir ? — Ensemble dans un verre d’eau. Bonheur Le héros en apprend autant que vous sur lui, en écrivant. Difficulté Quand lire et écrire deviennent une seule et même chose. Voyage. Partir de Aden jusqu’à Oman ? Reprise.
« – J’ai changé en 3 ans, tu sais. J’ai compris beaucoup de choses, je ne te tromperai plus. Je veux qu’on se marie. – Ecoute, je t’aime beaucoup, tu es mon gros nounours mais … – Je ne peux pas vivre sans toi… – Je ne peux pas revenir avec toi. Tu es gentil, je t’aime beaucoup, mais je me marie bientôt. – … – Et je suis heureuse. – Bon. Tant pis. C’est pas grave… »
J’ai croisé Bouddah ce matin, dans une arrière cour du 13ème. Il puait l’alcool rance et le parfum de poule. Il m’a dit : « la contemplation, bullshit » et puis « Le Nirvana, j’en suis revenu ». Il m’a dit : « l’ascèse c’est du flan ». Il penchait déjà beaucoup pour une heure aussi matinale, je pense qu’il a du s’assoupir peu après. Et puis il avait cette chanson serrée entre ses dents : « c’est moi le coco, le roi des cocos… » Je me suis demandé où il avait passé la nuit…..
le récitant : d’après les experts, il existerait une méthode secrète ‘sannen-goroshi » qui consiste à porter un coup entraînant la mort à coup sûr au bout de trois ans.
« Comment as-tu pu, mon Dieu, Dans ma détresse, dans ma crainte et mon découragement, te détourner entièrement de moi ? Hélas ! ne connais-tu plus ton enfant? Hélas ! n’entends-tu pas la plainte De ceux qui te sont Attachés avec fidélité ? Tu étais mes délices Et tu m’es devenu cruel; Je te cherche en tous lieux, Je t’appelle, je te réclame à grands cris Mais je n’entends que ma propre plainte et ma lamentation ! Il semble que tout cela te soit indifférent. »
Jean-Sebastien Bach – Cantate BWV 21 (Récitatif T – Violon I/II, Viole, Basson et Orgue et Continuo)
Elle me pourchassera, indéfiniment, jusqu’à la fin de ma vie. Pulsion destructrice d’une pureté cristalline. Virus de dernière génération – en cela elle réunit en un même corps toutes les caractéristiques des virus précédents, tout en les surpassant allègrement. Incarnation parfaite, froide, lisse, sans faille, et souriante de surcroît. Aucune technologie, si avancée soit-elle, n’y pourra rien changer. « Lui » peut crever – ou simplement la renier, l’humilier une fois de plus ; ça n’y changera rien non plus (d’ailleurs, existe-t-il réellement ? peut-on être transparent à ce point ?).
« Suit un soupir, un léger haussement d’épaules, un autre soupir. Et au-dessus d’une des portes, masquées par des tentures de velours rouge, il y a un panneau, et sur ce panneau, en lettres assorties à la couleur des tentures, est écrit : SANS ISSUE. »