Fréquemment, le héros décide de vadrouiller dans Paris pour laisser son regard circuler ; il a remarqué que depuis quelques semaines, il observe avec obstination certaines facades d immeubles en cours de rénovation. Est-ce que cela veut dire quelque chose ? Souvent son attention privilégie aussi des détails insignifiants qui ne produiraient pas de très jolies images. Il apprend ces agencements de choses banales, sans les classer :
femme lisant dans un parc, pigeons en groupes sur grilles d aération, fils électriques emmelés, minuscule tete d enfant émergeant à la surface d une haie, miroir brisé posé contre la porte d un magasin de jouets, poignet en spirale d’une porte vitrée, numéros écrits à la craie sur l asphalte, balai agité par un corps sans sexe apparent, homme allumant une cigarette sous une échelle, graffiti de cinq minuscules soldats sur un mur blanc, enseigne d un hotel dont il manque quatre lettres etc.
Il se dit que s il ordonnait cela, il comprendrait quelque chose ; certes le monde resterait une énigme, mais il pourrait relier ces visions à son imaginaire. Le risque ? Constat que ces regards de choses banales fassent de lui un etre banal ? Et alors ? Et bien ainsi, il le saurait, et pour de bon. (Doit-on lui laisser encore le désir de croire au caché, à l invisible, au symbole, à toutes ces sornettes qui ne font que retarder la sentence qui suit ? Si peu à voir, si peu à vivre, si peu à penser, si peu à attendre.)
– tu prends de la poudre, toi ? – bah oui, ça va de soi. mais je la paie pas, on me la file – wahooo – c’est parce que je connais tous les bons plans de paris, je suis invité partout. Je tutoie Ardisson et sa femme. – wahooo – et puis je te parle pas des meufs que je me tape, que des bombes, et puis 2 ou 3 en même temps, c’est la moindre des choses. – t’es fort dis donc. – ouais, je suis heureux, quoi. Je suis au sommet. – t’as de la chance – c’est pas de la chance, c’est du boulot. Faut travailler son réseau, s’incruster là ou il faut, coller aux basques de qui il faut etc. – heu… faire le gentil toutou quoi ? – c’est plus compliqué que ça, petit. Bon, laisse moi bosser maintenant, j’ai un article à terminer pour Génération Séries.
Leur sueur, leurs muscles et leurs efforts sont réels. Leur virilité est brute et absolue. Leur équipement militaire de combat, leurs uniformes et leurs armes sont authentiques.
Aujourd’hui en ouvrant ma boîte j’ai de la chance : Quelqu’un se propose de s’occuper de mon découvert bancaire, Un autre d’augmenter la taille de mon pénis Et une certaine Angela m’invite à un premier rendez-vous gratuit…
Qui seulement écoute ? Ou parle ? Gesticulations verbales insensées. Images vides du monde. Centres décentrés. Infatigable exercice au devant d’une femme. Elle serait morte et assisterait loin d’ici aux virtuosité ridicules, comme toutes virtuosités qui se doivent de l’etre, RIDICULES. Mais on insiste. Quelque chose doit absolument se faire savoir. Nous ne savons pas encore quoi.
Cette loi de l’alternance est aussi un motif, ou plutôt une épreuve qu’il faut accepter, sans ressentiment ; lorsqu’une phase d’abattement rend le travail impossible, espérer pouvoir à nouveau retrouver ce pouvoir de dire, d’exister en somme puisqu’on a pu enfin accepter le péril, car cette loi est bien entendu une machine infernale !
En exclusivité sur Tourgueniev : J’ai couché avec un bloggeur, c’est moi. Quand je vous dis que je sais pas écrire, que j’ai que de la gueule et qu’en plus j’ai aucune inspiration ni imagination : 1 post nul en une semaine… Je vais bientôt fermer, d’ailleurs, j’ai autre chose à foutre…
AUTOLOGIE (Le héros accumule des notes dont il ne sait que faire ; fourre-tout encombrant. Il a décidé maintenant de s’en délester. L’exercice — qu’il appelle pompeusement AUTOLOGIE ressemble donc à cela :)
Bravo. J’ai envoyé ce soir, par texto à des femmes nombreuses éparpillées au bord de la méditerranée : « nuit sans air à Paris ». Triste (C’est tout, trop court, pense-t-elle.) Weil « La grandeur, de nos jours, doit prendre d’autres voies. Elle ne peut d’ailleurs être que solitaire, obscure et sans écho… (or, pas d’art sans écho). » Titres Compléments d’objets.(Ne pas me voler merci.) Diatribes contre une femme ailée.(Me la retrouver, merci.) Mots de passe. L’identité pleure. Atroce. Quand je dis je, j’ai l’impression de recevoir une claque dans la gueule. 10 rue, de Rome. Belle serveuse, belle comme une gravure d’intérieur, sage et décorative. Vérifier plus tard Inanité de ceux qui écrivent, de tout ce qui s’écrit. Difficulté Comment écrire un cri ? Handke. « Il ne percevait rien, cela lui tombait sous les yeux. » Projets. Ecris comme tu penses comme tu vis comme tu veux. Téléphone Une femme parle : » Je ne comprends rien. » Le jeune homme dit : » Je ne t’entends pas. » Bis Si je pouvais parler d’un autre point de vue que le mien, croyez-le, je le ferais. Oui. Tu vois une chose et tu penses à une autre. ? Il n’y a que des défauts. Radio La misère ne te secoue pas assez. Souvenir. « Si tu continues à jouir en moi, tu seras père avant la fin du mois. » Roman Dans le cafouillis d’un carrefour, j’arrivai pour me faire plaquer, jeté du haut d’une histoire, devant une femme plus âgée que moi dont j’avais tout espéré, y compris la mort. Duo. Le suce-suce panique (expression trouvée en buvant un verre d’eau.) Naufrage du non-sens (expression trouvée en pissant.) Drame Toute pensée se produit sous l’autorité absente (ce qui est la pure preuve du pouvoir) de L. Scandale Le séduction et ses immondes banderolles. Drame II Plus j’écrirai, moins j’aurais l’impression d’avoir dit quelque chose. Trio Un homme, une femme, le monde. Après l’inventaire, il ne subsiste que ça Fable Tout est bien qui finit enfin Image. Le string de la maman baissée via Giosue Carducci. Triste. Besoins d’échanges réguliers avec des spirituels estimables. Baudelaire « Et le printemps adorable a perdu son odeur ! »
Je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime, je m’aime… « Ouf, j’avais tellement besoin de le dire.«
Un dragon point trop écailleux lissait ses moustaches gominées en méditant sur les restes de son repas, déjà envahis par de grasses mouches pourtant affamées. Pourquoi encore et toujours vouloir posséder, se rendaient elles seulement compte de la vacuité de leurs existences ? Philantrope et d’un souffle, il abrégea ses pensées par une crémation générale.
Il en vient à penser que lorsque la peur s’atténue, qu’il a bravé la folie, et avec elle cette proximité de mort – il n’a plus rien à perdre ; il se laisse donc conduire dans la confiance vers un espace blanc qu’il imagine etre le lieu du repos, celui du bonheur. Quel serait l’avantage de ce lieu ? Quel serait ce lieu ? Transparence. Rien au-delà.
#10 Il pressent un scandale qui l’entoure, mais il ne sait pas le nommer. Dénoncer l’obscurité. Voilà son programme. Dénoncer l’incapacité à désigner le mal. Il avance, légèrement courbé ; je vois traverser l e temps jusqu’au moment où seule la vieillesse le calmera. Cheveux longs sales. Petite maison. Petite nourriture. Petite femme pour le regarder décliner. Voir comment il se meurt depuis le commencement. Je me méfie de toi tous les jours. Le héros fatigué ne tracera pas un point final. Trop fatigué aussi pour se retourner et compter les bravades.
Pages du héros (à la campagne) Le corbeau vient de me regarder ouvrir à nouveau les paupières, d’un air étrange, j’ai eu l’impression de n’etre pas un homme (aucune méfiance de sa part), ni une proie possible ; si les corbeaux m’ignorent, j’ai déjà gagné quelque chose, mais quoi ? La permission de voir, peut-etre. Je me plais à penser que les alouettes sont d’accord pour que je contemple leur plumage, que le pie vert est enchanté que je sois un auditeur qui apprécie sans culture son hennissement ; il y a les branches méandrines, le coucou qui pourrait folatrer, je ne lui ferai pas de mal, je suis là en ami, sans sciences, je l’ai dit, mais plombé d’idées imprévues. Ce que je vois se double de morts, d’imaginaire. Pourquoi est-ce ainsi ? Et pourquoi surtout résister ? La bombe cosmique est lachée, je l’ai déjà prévenue, et je continue dans un mélange d’angoisse et de bien-etre, et il faut etre fort pour ici faire naitre une tension à partir d’un si paisible paysage.
Parole vaine du héros #7 Héros car je m’invente sans cesse, je n’ai pas de seuil, je ne contiens aucune essence, aucune rareté, aucune singularité ; héros car cela ne me satisfait pas mais cela me regarde — plus jeune ceux que j’aimais, je souhaitais leur prendre leur ame, leurs pantalons, leurs femmes ; héros, puisque je conçois la vie comme l’invention de soi à chaque fragment de temps insensible aux communs, (betise du temps soi disant partagé !) ; héros, car le désir de construire l’emporte sur le chaos (si séduisant soit-il) ; héros, car j’ai beaucoup de taches à accomplir ; héros, en fin car il faudra qu’au bout du compte cette entreprise touche aussi ceux que ne je connais pas.
Autologie, un retour. Et vint à lui cette idée désarmante Laquelle ? Avalée. « Si écrire ce n’est ni dire, ni nommer, on est mal barré » Rire (doucement.) Digérée Restituée Sauvée Michaux : « Je n’écris pas pour construire, juste pour préserver. » Le silence entre les mauvaises pensées du héros me fatigue. Indigestion. Se relire à la gueule de bois. Et puis exposer tout cela : obscène ! Se réfugier dans les livres des autres ; dormir dedans, faire l’amour dans les marges. Il faudrait qu’à partir de ces notes, on puisse déduire un certain nombre de choses sur lui. Ecrire à blanc comme tirer à blanc off course !
#3 Apparemment, vu de l’extérieur, tout va bien. Il ne vit pas en marge du monde, n’a pas tué son père, paye ses factures. A quatre vingt dix pour cent comme vous et moi. Mais…
Vracarme Et il en vint à penser qu’il n’y avait pas de second degré, que le secret n’avait plus de prestige, la confidence, aucune classe, gesticulations vulgaires (des bruits sans significations), pas de promesses, d’extensions, humour limité jouissance minimale, méfiance — voilà comment parfois il voyait le monde, et voià que ce sale monde pouvait à tout moment se contaminer à ses rêves il comprenait très bien les déjections des modernes, leurs cynismes, et leur manque insensé de goût.
#28 Ne faire son portrait qu’à partir de ce que les autres ont dit (récemment) de lui : faussement humble, minet, play-boy, impatient, petit, tourmenté, ambitieux, cynique, coureur, superficiel, satisfait, à l’aise etc. Et s’ils avaient raison ? Bigre ! Ce sont les yeux et les mots des autres qui me font ? Salauds ! Cela ne se passera pas comme ainsi ! ».
Les symboles brillent et notre arche semble éveillée d’un sommeil millénaire, elle vibre lorsque nous dormons, nos mages les plus brillants avouent leur incompétence quant à la signification de ces manifestations étranges
J’aperçois les vieilles pierres de l’arche durant mon sommeil, elles possèdent une aura brillante et semblent émettre un chant que je comprends mais dont je ne puis me souvenir au reveil
Nous avons formé un groupe et nous veillons l’arche nuit et jour, guettant la moindre de ses manifestations. Certains pensent que nous devrions lui rendre un culte ou qu’il faut s’échapper tant qu’il en est encore temps
le récitant : d’après les experts, il existerait une méthode secrète ‘sannen-goroshi » qui consiste à porter un coup entraînant la mort à coup sûr au bout de trois ans.
« C’est dans la technique du dépassement de cette révulsion, qui a sans doute à voir avec les barrières qui s’élèvent entre chaque moi individuel et les autres, que gît la véritable ars poetica. » Freud.
L’ivresse roucoule lorsqu’elle parle de toi, elle dit qu’elle ne sait pas dans quel sens te prendre et que ni à l’endroit, ni à l’envers elle ne fournira de carte d’embarquement en classe loisirs à ce bras qui dépasse de toi
bon, ok, la paix universelle n’est pas possible, ni même souhaitable, sûrement, mais parfois, les dommages collatéraux des actes volontaires me laissent un peu fébrile et perturbé. cela étant dit, je vais, en bon bloggeur de base, vous raconter ma matinée. ce matin donc…
« La place de la Bastille à Paris est le symbole de la révolution. Au centre se trouve une colonne et sur un côté l’opéra Bastille. Le quartier est souvent fréquenté par les jeunes en roller, surtout du côté de l’avenue Daumesnil. Non loin, des bars et des discothèques (notamment le Balajo), se trouvent dans la rue de Lappe. »