umbrella was behind everything
Mercredi : -1- chercher des provisions. Le rouge ne va pas à Paula.
Jeudi : jack a défoncé la porte de service, il a dû s’y prendre depuis un bon bout de temps. Remplacer les planches du coming out.
Vendredi: -5- Ai commencé le grand nettoyage de printemps par l’aile B, Mme Witkowski n’en a toujours pas fini avec son mari.
Samedi : Vérifier le terrain de basket et peut-être demain, crier des noms de la NBA en sautant partout, qui sait ?
Dimanche : -3- Barricader les entrées principales du terrain. Une voiture de flic garée à dix mètres. Vérifier la radio.
Lundi : Aucun Tango Charlie à l’appareil. Du Wagner, ça venait du magasin, je ne vois aucune lumière.
Mardi : Un message à côté du poste « je reviendrai dans quelques jours », je réponds « ok, l’appartement 16, passe par devant, attention aux Mc Intire, leur fils james a très faim et n’oublie pas le vin » je change pour du pink floyd.
Mercredi : De moins en moins d’hurlements. Tiens, James a retrouvé son chien.
Jeudi : Coma philanthropique. Laisser prendre l’instinct, laisser mourir…
Vendredi : -2- Ai sécurisé la ruelle vers le magasin.
Samedi : Taguer « copinage 24h/24 » sur la façade de l’immeuble.
Dimanche : Deuxième meute de chiens, finalement jack a servi à quelquechose.
Lundi : Toujours pas de cinémathique flippante pour boss de fin de niveau, pas faute d’avoir dégommé le quota plus que nécessaire.
konsstrukt / 26
à la radio ils parlent d’une meuf qui a accouché sans rien dire à personne et qui a planqué ses bébés au congélo
putain elle a trop raison cette pute
son mec était en prison
putain moi mon mec il est même pas en prison
c’est moi qui suis en prison
en taule
en cabane avec jason une putain de cabane hlm et je n’en sors que pour aller mendier du fric à la caf putain
je me refais une clope
pendant que son père s’en fout pendant que son enculé de père il est à paris où je sais pas où avec sa pute à prendre du bon temps
moi j’ai même pas de quoi m’acheter des vraies clopes
je fume de l’aja 17 parce que c’est moins cher
saloperie
huit ans que je suis en prison
et ils veulent me coller une assistante sociale ces pédés
elle a raison cette connasse
elle n’a plus d’emmerdes elle
j’aurais du avorter
j’aurais du avorter putain
je me rappelle ce cette autre meuf qui a abandonné son mome à la terrasse d’un quick
putain elles ont trop raison ces connasses
je ris encore
j’éteins la radio
il est onze heures du soir
je pense à un truc
une voiture passe dehors
je pense à un truc
je pourrais me casser
je pourrais très bien me casser
c’est pas comme si je tuais jason
c’est pas comme les autres tordues
nononon
moi les enculés des services sociaux font tout pour me faire comprendre que je suis pas une bonne mère
que jason est perturbé
que s’il fout rien à l’école c’est à cause de moi
c’est parce que je suis seule
c’est parce que je suis au chomage
ils parlent tous de me le piquer et de le foutre en famille d’accueil
hé bin je suis pas une bonne mère
d’accord bande d’enculés
alors gardez-le
gardez-le putain et moi je me casse
une autre voiture passe
ouais
c’est ce que je vais faire
c’est ça que je vais faire
c’est pas un crime
je vais le leur laisser
après tout son enculé de père s’est tiré sans poser de question
il est heureux maintenant avec sa nouvelle salope
il est heureux et personne ne vient le faire chier lui
il est pas harcelé toutes les semaines par les putains de services sociaux lui
hé bin je vais faire pareil
je vais juste faire pareil
jason je vais le laisser
exactement comme son connard de père l’a laissé
et c’est tout
je vais me barrer moi aussi
moi aussi je vais la quitter la prison putain de merde
moi aussi je vais la quitter
je regarde ma clope
elle est éteinte
je la rallume
je la fume
mon cerveau tourne dans tous les sens
c’est comme si j’étais défoncée
l’excitation m’empêche de penser
il faut que je prenne mes affaires
mais pas trop
c’est pas la peine
de toute façon je n’ai pas besoin de grand chose
je vais dans ma chambre
je prends un sac
je le remplis d’affaires
je ne fais pas attention
mon esprit tourne dans tous les sens
je n’arrive pas à me concentrer
je vais à la salle de bain
je prends des trucs
mon sac est rempli
ça suffira
pour le reste j’ai ma carte bleue
je vais dans la chambre de jason
j’ouvre la porte
j’ouvre la porte
il dort
la couette est rabbattue à ses pieds
il dort en pyjama
il est tourné sur le côté
il est bien quand il est comme ça
il faudrait qu’il ne se réveille jamais
ce matin je lui ai mis une claque et il a pleuré
j’en peux plus
je le supporte plus
il ne n’aime pas je crois
je crois qu’il ne m’aime pas
quand il me regarde je le sens dans son regard
de l’indifférence
du mépris
rien d’autre
pas d’amour
aucun amour dans son regard
dors
dors bien mon ange
puisque je ne te supporte plus
et puisque tu ne m’aimes pas
on va se laisser une nouvelle chance à tous les deux
dors bien mon ange
adieu
je referme la porte
je traverse le couloir jusqu’à l’entrée
je pose le sac dans le couloir
je mets mes chaussures
j’ouvre la porte d’entrée
le froid de la cage d’escalier vient contre mon visage
je referme la porte de l’appartement
je suis dans le couloir
je tourne la clé
ça y’est
ça y’est c’est terminé
peut-être je devrais pas refermer à clé
non
c’est pas grave
l’agence a un double
j’appellerai demain pour les avertir
jason va avoir un peu peur
je devrais lui laisser un mot peut-être
oui
je devrais lui laisser un mot
je rouvre la porte
j’entre
j’ouvre son cartable
je déchire une feuille de papier à son cahier de texte
j’écris
chéri,
je dois partir en voyage. un très long voyage. je t’aime, je pense à toi très fort. nous ne nous reverrons pas avant un très long moment. des gens vont s’occuper de toi, ne t’inquiète pas. ça sera mieux comme ça. surout n’ai pas peur, et ne sois pas triste.
je t’aime.
ta maman.
j’ai trop chaud avec mon manteau dans la maison
je pose la feuille en évidence sur la table
je range le cahier de textes dans son cartable
je ressors
je referme à clé
je me sens soulagée
terriblement soulagée
je quitte l’immeuble
dehors il fait froid
le froid vif me fait du bien au visage
combien de temps que je suis pas sortie seule en pleine nuit
ça se compte en années
en années
je marche un peu au hasard dans les rues
je marche en direction du centre-ville
il fait noir
il n’y a pas beaucoup de voitures
il n’y a que les lampadaires et le vent et moi
quelques fenêtres sont allumées
je ne croise presque personne et puis au fur et à mesure que je m’approche du centre-ville il y a un peu plus de monde et un peu plus de bruit et puis les rues deviennent animées des bandes de jeunes des couples des types seuls des zonards avec des chiens des bars de la musique qui s’en échappe des odeurs de kébabs des rires des aboiement des gens qui s’engueulent des phrases saisies au vol
je déambule au milieu de tout ça mon sac pèse lourd mais je m’en fous je trouverai un hôtel mais c’est pas le plus urgent
je me balade et c’est bon
la liberté
je pense un peu à jason
je me sens coupable
mais je le supporte plus alors quoi
j’entre dans un bar
il fait chaud
le brouhaha est plus fort
l’odeur de tabac est très prononcée
je m’installe à une table
je commande une vodka pomme
le serveur l’apporte
je la bois d’un trait
une bonne chaleur me remplit le ventre
je me roule une clope
le temps de fumer trois taffes et je suis pompette
je commande une autre vodka
je me souviens que j’ai pas mangé ce soir
je n’ai pas faim
je termine ma clope
je bois ma vodka à petits coups en écoutant la musique
j’en commande une troisième
je bois et je fume
un type vient s’asseoir à ma table
on discute
je lui raconte ma vie
il me raconte la sienne
il est chomeur
il est divorcé
il me plaît bien
je suis bourrée
je commence à avoir faim
il me propose d’aller manger un kébab
j’accepte
on marche un peu
le froid me dégrise
on se roule des pelles pendant que le type prépare nos kébabs
ça sent la viande
on se roule encore des pelles en mangeant dans la rue
il me dit qu’il habite pas loin
je le suis chez lui
on boit du whisky et je ne me souviens pas de la suite
je reviens à moi il fait nuit
il dort
je sais pas comment il s’appelle
il y a deux capote par terre
elles sont remplies
j’ai mal à la tête
je cherche la cuisine
je trouve du coca
je bois une longue rasade de coca glacé
ça me détruit la gorge et intensifie la barre à ma tête
je me casse de chez lui
dehors il gèle
l’air est humide et glacé
je marche longtemps
je suis encore bourrée mais ça n’a rien d’agréable
j’ai les jambes coupées
je sais pas combien de temps je marche heureusement que l’alcool attaque la notion du temps
au bout d’un moment je suis devant chez moi et je me souviens pas du trajet
je rentre
je froisse le mot et je le jette à la poubelle
j’ouvre le frigo
il y a une bière
je la décapsule
je la bois lentement en bloquant devant la télé
il est quatre heures du matin
je jette un œil dans la chambre de jason
il dort
il a changé de position
il dort tourné vers le mur et la couette est sur lui maintenant
j’ouvre une autre bière
j’ai pas sommeil fait chier
mon mal de crâne est parti
je suis bourrée
je regarde les émissions de la nuit
je fais pas gaffe à ce que je regarde
je termine pas ma bière
je commence à piquer du nez
je vais au lit
je me déhabille pas j’ai trop la flemme
je m’endors instantanément et je suis réveillé par la télé
je regarde l’heure
il est six heures quarante-cinq
dans quinze minutes le réveil va sonner
va falloir se lever pour préparer jason
y’a école aujourd’hui
je suis en vrac
le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 20ème livraison
un peu de mayonnaise
un peu de ketchup
un peu de purée de piment
un peu de sauce aigre-douce
j’ai mélangé tout ça
la mayo fait des grumeaux
et j’y ai trempé des saucisses de strasbourg froides
encore humides de leur sachet
c’est comme un concentré de célibat
ramassé en trente secondes
le temps de bouffer les saucisses
et c’est bon
on est trois parents pour accompagner vingt-quatre gamins
à un passage piéton on dépasse un aveugle
personne ne le calcule et lui non plus ne nous capte pas
toute la colonne lui traverse devant la canne
qu’il tapote sans comprendre dans le caniveau et puis il s’engage
il se mélange à la colonne
j’entends quelques voix d’enfants qui lui disent excusez-moi
et en passant devant l’église
il y a une renault espace de couleur noire
des fonctionnaires et des gens habillés en noir
et des couronnes
et les commentaires fusent
c’est un mort
tu crois qu’il est mort
ça c’est des fleurs pour les morts
ensuite les gosses disent bonjour à leurs reflets
croisés dans la vitrine réfléchissante d’un immeuble de bureau
et pareil au retour
et pareil pour le convoi mortuaire
qui n’a pas bougé
au théâtre ils vont pisser par groupes de six
et ils s’emmerdent pendant le spectacle
et nous aussi d’ailleurs
je devrais m’inquiéter mais je ne peux pas
toujours cette saloperie de liberté
que je place au dessus de tout le reste
y compris au dessus du droit des autres
de ne pas se faire écraser par une meuf bourrée
y compris au dessus du droit de valentin
de ne pas grandir sans sa mère
valentin qui est inquiet
que sa mère soit partie
valentin qui croit
qu’on va se séparer
je suis assis dans le couloir et valentin aussi
moi dos à un mur et lui dos à un autre
on parle d’amour et je me sens proche de lui
je lui parle comme un père et il m’écoute comme un fils
c’est curieux qu’on vive ça
dans ces circonstances qui me rendent malade
Imagine all the people…
(monomanie tourgueno-déserté – tout fout l’camp ma bonne dame !)
do e mo la ma n
i y a b e c s éc il e t q i m p us e un p u p r out – le m ins di c ète t me dé or s par ois la m itié du vi age – m is j squ’ ci ce n’est pas i dol re à arr cher.
C’est tou ours des qu stions et je s is là je ne uis pa fâché, non, non pas la tête, je ne suis pas malh ur ux, je s is bien qu’on me rt partout, très viola ment, et la misère aussi, je sais tout cela, mais quoi ?
to t va bi n, je suis t ujo rs moi-même, non ?
j’ai un p u moins de cheveux po r te plaire, je l’a mets, et ce ve tre : il y a ce creux, là, dessous les côtes, cette dép ession surp enante, ma s il suffit d’un peu d’ex rcice et c’est comme une lig e qu’on veux garder
aha … cette obsee sion
mais n n! c’est ta faço de me reg rder ta façon d ne plus me voir, co me si on ne s’étai jamais con us alors que pré isé nt nous ne no s sommes jam is connus, alors po rqu i pe ses-tu le contra re ? tu s is je n’ai pas envie d’e trer dans ton lab rinthe
mais … il n’y a pas de lab rinthe, seulement toi,
parfois j’ai du mal
c’est bi n ce q e tu veux ? ce que tu ve x ? c’est bien ce q e tu ve x ?
surfaces / nouvelles / 3ème livraison
je suis dans la file
devant moi il y a trois personnes
derrière moi une personne vient de s’aggréger à la queue
mon regard glisse des menus lumineux au dos de la personne devant moi
la personne qui était en train de commander est servie
elle prend son plateau et dégage la place
un pas
plus que deux personnes
le brouhaha m’empêche d’entendre ce que commande la personne dont c’est le tour
en même temps je m’en fous
je suis en train de réviser de répéter le menus que je veux
un menu chicken wings avec coca
il me demandera normal ou xl
je répondrai euh normal
euh comme si j’hésitai alors que je sais
pour me faire croire que cette conversation est de l’ordre de l’improvisation alors qu’elle n’est qu’une suite de stimulus et de réactions parfaitement codifiés
la personne qui commandait part avec son plateau
un pas
plus qu’une personne devant moi
maintenant je peux entendre la commande
même si je m’en fous ça marque mon oreille puis mon cerveau
un quick’n’toast et un sprite en xl
l’employé se retourne pour attraper un quick’n’ toast
il va chercher les frites
il dépose tout sur le plateau
vous payez par carte ou espèces
espèces
le type sort de son portefeuille un billet de dix euros
l’employé attrape le billet le range dans son tiroir caisse récupère de la monnaie fourre la monnaie dans la main du type en même temps que le ticket de caisse
bon appêtit bonjour monsieur
il dit ça dans la même phrase sans laisser le temps au type de dégager
je réponds bonjour je marque une courte pause pour laisser le temps à l’autre l’employé attend sans rien manifester
bonjour je répète
je voudrai un menu chicken wings en normal avec coca s’il vous plaît
il me regarde il tapote sur son clavier il me demande
menu vous m’avez dit
oui
normal avec coca c’est ça
oui oui
sur place ou à emporter monsieur
euh sur place
sur place très bien
il me tourne le dos pour aller mettre en route les ailes de poulets il les sort d’un sac congelé et les verse dans de la friture au passage il installe un verre à coca sous le bec de la machine il repasse devant moi pour aller ramasser les frites dans un petit sac en papier quand il les pose sur mon plateau le coca est rempli il le couvre et le pose aussi
on vous apportera le reste à table si vous le voulez bien
d’accord je dis mais c’était pas une question
vous réglez par carte ou espèces
euh par carte
par carte ok
il prend ma carte tape un truc sur l’appareil enfile la carte me tend l’appareil
vous pouvez saisir votre code monsieur
taptaptaptaptap
code bon
paiement accepté
l’employé me reprend l’appareil
il crache deux tickets l’employé m’en tend un avec la carte
il me donne aussi le ticket de caisse
voilà allez vous installer monsieur on vous apporte le reste à table bon appêtit
merci au revoir
bonjour
ce n’est pas à moi qu’il parle
je pars avec mon plateau et constate qu’il a oublié de me demander quelle sauce je voulais avec mes ailes de poulet
j’ai la flemme de retourner me plaindre
je cherche une table vide c’est pas ça qui manque à cette heure ci
je m’assieds à une table pour deux personnes
je me relève pour aller chercher des serviettes
j’attends un peu en bouffant quelques frites et en aspirant à la paille une gorgée de coca pas assez pétillant
je regarde autour de moi
rien de spécial à observer je me fais un peu chier je n’ai pas vraiment faim la prochaine fois j’achèterai un magazine j’aurai peut-être l’air moins con
il n’y a pas grand monde et en fait les gens m’intéressent pas trop
je me dis encore une fois que la prochaine fois j’achèterai un magazine
je reporte mon attention à mes frites
j’en mange une
le vendeur s’approche avec le plateau
il dit les wings c’est pour vous je réponds oui
il pose le truc sur la table me dit bon appêtit puis s’éloigne
je déballe les wings
je me rends compte que j’ai oublié les serviettes
je me lève je vais en choper deux je reviens je m’assieds
j’attrape une aile de poulet
je souffle dessus pour la faire refroidir
je mors dedans c’est bon même sans sauce
j’aspire une gorgée de coca ça laisse des traces grasses sur le bord du gobelet
là je me dis merde mais je voulais un sprite
alors je fouille ma mémoire pour savoir si c’est moi qui ai commandé un coca ou si c’est le serveur qui s’est planté
j’en conclus que c’est moi
j’aime pas la trace grasse que laissent mes lèvres sur le coca
je m’essuie les mains avant de bouffer une frite je me dis aussitôt que c’est con de s’essuyer avant de bouffer un truc sale
je relève la tête
j’aperçois un type entrer et marcher comme un caïd avec deux de ses potes vers le comptoir
il a un truc à la main
c’est une arme
merde il a une arme
il la range dans son jogging
je sens mon estomac se nouer mon coeur accélérer d’un coup j’ai plus faim j’ai juste envie qu’il ne me voit pas
je regarde sans avoir l’air de regarder
j’ai l’air d’un con d’un con et d’un trouillard je le sais ça me rend encore plus trouillard encore plus con
on dirait que les trois essaient d’embrouiller la serveuse
les deux petits cons lui parlent tous les deux en même temps elle elle a l’air d’avoir la trouille
l’autre est un peu en retrait il profite du spectacle on dirait
il met la main à la poche putain pourvu qu’il braque pas la caisse je veux pas être témoin de ça je veux rien avoir à foutre avec lui
je retourne à ma bouffe je me force à pas regarder
je bois une gorgée de mon coca j’ai les yeux baissés
je bouffe une poignée de frites elle ont un peu refroidi
je bouffe une aile de poulet elle est juste chaude comme il faut
je m’essuie les doigts sur la servitte je reprends une gorgée de coca
j’entends un raclement de chaise tout prêt de moi
je n’ose pas relever la tête de peur que ce soir le connard de la caisse
j’ai la trouille mais je préfère quand même relever la tête
c’est lui de dos assis sur une chaise en train de mater la salle il me tourne le dos il regarde ses copains qui sont toujours en train d’embrouiller la serveuse sans client derrière eux putain je me demande ce qui se passe je me demande vraiment
là le connard sort son flingue
merde il sort son flingue il le regarde je regarde autour de moi personne ne le voit à part moi putain qu’est-ce qui se passe bordel un peur horrible m’envahit m’envahit d’un coup
il le tripote comme un porte clé moi je me dis putain personne le remarque comment ça se fait comment ça se fait j’ai envie de me tirer de me tirer de me tirer putain si je me lève je vais en prendre une je suis déjà en train de flipper comme un gros con j’ai peur de mourir juste ça comme un gros con peur de mourir c’est tout c’est tout c’est tout mon coeur bat trop fort j’arrive à peine à respirer j’ai trop peur il reste de la place pour rien d’autre je sais pas quoi faire nom de dieu de merde je sais pas quoi faire je veux juste pas mourir je me dis si ça se trouve le pétard c’est un faux mais si ça se trouve c’est un vrai comment savoir je veux pas savoir je m’en fous je veux juste me tirer me tirer putain mais comment ça se fait que personne le voie son flingue ils sont con ou quoi les gens merde
il se lève rejoint ses potes au comptoir il range le flingue
je me lève aussi je laisse mon plateau à moitié bouffé je me tire lentement
je quitte le quick
je me mêle à la foule du centre commercial
j’aperçois un vigile
j’hésite à aller lui parler
finalement je vais regarder les dvd à la fnac
au bout d’un moment je suis plus calme
le lendemain je feuillette le journal
il n’y a aucune allusion à ce que j’ai vécu hier
je marche dans la rue
je remarque une copine qu’est-ce qu’elle fait là je me demande
elle a l’air de discuter avec un type elle regarde un peu partout comme si elle s’emmerdait quand son regard me croise elle sourit surprise
je les rejoins
c’est ton copain le type lui demande en parlant de moi
c’est la première chose que j’entends le type me regarde ça a pas l’air de lui plaire que je sois son copain
non je répond je suis pas son copain juste un ami
elle est belle hein
oui je réponds gêné je suis gêné parce que je le pense elle sait que je le pense mais là elle n’est pas gênée je sais même pas si elle a entendu
t’as pas envie de te marier avec elle
euh non
on est tous les deux gênés il la regarde de haut en bas les gens passent j’ai envie de l’envoyer chier mais j’ai peur c’est comme ça c’est con j’ai peur
putain t’es belle t’as un mec
oui elle répond
il a de la chance
il ajoute tu veux venir chez moi
non elle répond j’ai pas le temps là
moi je souris bêtement
t’as même pas dix minutes bon c’est pas grave donne-moi ton portable
j’en ai pas
allez te fous pas de moi
putain qu’il est lourd je pense
bon faut que j’y aille elle dit
tu pars comme ça tu me fais même pas la bise
elle avance la tête en soupirant moi je regarde ailleurs je souris comme un con je fais comme si la situation était amusante et distanciée alors que j’ai peur juste peur
le type lui attrape le visage et lui roule une pelle
hé ho elle crie
elle se dégage elle lui fout une gifle
tu me frappes pas pétasse il lui retourne une claque qui l’envoie valser par terre
des gens s’arrêtent un instant et repartent
je m’avance
t’en veux une toi il dit
je réponds pas je baisse les yeux j’aide mon amie se relever j’ai peur j’ai honte
le type crache à mes pieds
toi salope tu perds rien pour attendre
il s’éloigne
espèce de pute il dit encore
elle est un peu sonnée
j’ai un mollard sur la chaussure ça m’écoeure
j’ai le coeur qui bat très fort le ventre noué
tu rentrais chez toi elle demande
ouais
tu veux venir boire un thé ou un truc
ouais je veux bien
elle est pale elle a besoin de soutien j’ose pas la toucher
on s’éloigne de la place
je suis chez moi
on a parlé de ce type pendant qu’on buvait le thé
les phrases ont gommé son importance
on a réussi à se convaincre que ma non réaction était normale n’était pas honteuse qu’il n’y avait rien à faire que je n’allais pas lui casser la gueule que de toute manière ça se produit toutes les heures ce genre de merde
alors voilà
le thé s’est terminé elle est partie elle m’a manqué
j’ai honte
***
Nul donc un-dispensable
le récitant : my love is a flower (just beginning to bloom).
la poste, la depression de fevrier, les accents, ce soir on va pendre le DJ, one more time, Je le regretterai sans doute, de cocktails subtils en filles dociles, le micro et sa mixette, panic, etc…
Encore te deseo
Instant magique où j’espère ton appel, téléphone à la main, doigts croisés, superstitieux comme un enfant amoureux.
Instant magique où tout me dit le contraire : tu n’appelleras pas, le moment est passé, je suis fou, qu’espérer d’un appel ?
Instant magique où dans ma main le téléphone s’illumine de ton nom, malgré la raison.
Tu sais me faire rire, j’entends tes sourires, tu es là tout entière dans mon oreille et dans ma tête.
CHERS MONSIEUR, MADAME
Je vous envoie ce message pour demander votre aide je me nomme FRANCK MICHAEL j’ai 25ans je suis precisement en COTE D’IVOIRE.
Franchement dit, depuis je suis petit je rêvais à tout moment de tourner un film porno mais je ne sais pas quoi fais.
Je vous le dit en toute sincérité je suis abandonné par mes parents, présentement je vis chez mon camarade ici dans cette maison nous vivons à quatre(4) mais malheureusement j’ai deux(2) amis qui ont rejoint un correspondant en FRANCE qui tourne un film porno que j’adore de tout mon coeur, mais ce dernier me mène la vie très dur dans cette maison, mais je n’ai pas le choix je suis obligé de supporter ces caprices.
chers monsieur et dame pour l’amour de DIEU aidé moi je vous le jure je n’ai pas les moyens pour me déplacer en EUROPE pour devenir un acteur de porno c’est pour cela que je m’invite à vous par ce message pour plus d’aide.
S’il vous plaît je vous implore aider moi car je souffre dans les mains de mon amis, il n’aime pas voir son prochain réussit.
Je vous le jure si vous m’aider je serai très reconnaissant en vers vous, je vous le promet car mon plus grand rêve c’est de devenir un grand acteur de porno.
Je vous laisse mon adresse téléphonique: 00225 04 73 46 06.
NB: VOUS POUVEZ MEME ME LAISSER VOTRE CONTACTE POUR QUE JE VOUS APPEL
DANS L’ATTENTE DE VOTRE RÉPONSE VEUILLEZ RECEVOIR TOUTES MES
SALUTATIONS LES PLUS DISTINGUÉES.
CORDIALEMENT.
FRANCK MICHAEL.
dîner galant
Qu’est-ce que tu leur as encore promis
Des tendres croques
Ouais ouais ouais
Il est temps papa
Il faut se dépêcher, papa il devient fou
Tu as raison
Tendre croque Herta si tende si croustillant
Oh t’es calmé là
Ça va beaucoup mieux
C’est toujours une fête
Herta le goût des choses simples
Les voiles blanches se dressaient fièrement dans l’azur, tandis qu’Ulysse,
le torse gonflé d’air, se tenait immobile.
Elle lui lança à peine un regard fuyant, préférant longer le rivage des yeux.
Son navire quittait lentement l’ombre méprisante.
Le sel de ses larmes lui inspira soudain une rage terrible.
L’écume aux bord des lèvres, il lui cria : « J’aurai ta peau Calypso ! ».
D.T.C.
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No d’annonce : 55Paru le : 21/01/2006
Association : ASSOCIATION DES SYMPATHISANTS DU « DANS TON CUL ! » (ASDTC).
Activité(s) : Action socio-culturelleNo de parution : 20060003Département (Région) : Alpes-Maritimes (PROVENCE-ALPES-COTE-D’AZUR)
Lieu parution : Déclaration à la sous-préfecture de Grasse. Type d’annonce : ASSOCIATION/CREATION
Déclaration à la sous-préfecture de Grasse. ASSOCIATION DES SYMPATHISANTS DU « DANS TON CUL ! » (ASDTC).
Objet : rassembler les personnes qui répondent oralement par l’expression « Dans ton cul ! » aux questions qui leur sont posées avec le mot « où » par leur proche entourage, dans le milieu non professionnel ; peut, en outre, adhérer à la présente association toute personne sympathisant avec cette pratique verbale, sans toutefois la pratiquer elle-même.
Siège social : 11, rue de la République, 06370 Mouans-Sartoux.
Date de la déclaration : 12 décembre 2005.
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SRC = Le Journal Officiel
Coppa Benveniste
His name was Emile, he was a showgirl
With yellow feathers in his hair and a dress cut down to there
he would merengue and do the cha-cha
And while he tried to be a star, Claude Lévi-Strauss always tended bar
Across a crowded floor, they worked from 8 till 4
They were young and they had each other
Who could ask for more?
At the Coppa, Coppa Coppa Benveniste (Coppa Coppa Benveniste)
The hottest spot north of Havana (hise)
At the Coppa, Coppa Coppa Benveniste
Music and passion were always the fashion
At the Coppa….they fell in love
(Coppa Coppa Benveniste)
His name was Pierre Gourou, he wore a diamond
He was escorted to his chair, he saw Emile dancin’ there
And when he finihed, he called his over
But Pierre Gourou went a bit too far, Claude Lévi-Strauss sailed across the bar
And then the punches flew and chairs were smahed in two
Thise was blood and a single gun shot
But just who shot who?
At the Coppa, Coppa Coppa Benveniste (Coppa Coppa Benveniste)
The hottest spot north of Havana (hise)
At the Coppa, Coppa Coppa Benveniste
Music and passion were always the fashion
At the Coppa….he lost his love
his name is Emile, he was a showgirl
But that was thirty years ago, when they used to have a show
Now it’s a disco, but not for Emile
Still in the dress he used to wear, faded feathers in his hair
he sits there so refined, and drinks hisself half-blind
he lost his youth and he lost his Claude Lévi-Strauss
Now he’s lost his mind!
At the Coppa, Coppa Coppa Benveniste
The hottest spot north of Havana
At the Coppa, Coppa Coppa Benveniste
Music and passion were always the fashion
At the Coppa Coppa…. don’t fall in love
Don’t fall in love
otium
« Il existe deux types de travail : le premier consiste à déplacer une certaine quantité de matière. Le second, à dire à quelqu’un d’autre de le faire. »
… Blogger ta mère !
Pardonnez tant de vulgarité mais … putain de bordel à culs ! tant de tracas pour retrouver un login recouvert de poussière et se voir refoulé par le rutilant nouveau Blogger qui tue sa race qui veut vous faire migrer, c’est contrariant.
Je voulais juste dire, Igor, il manque un bouton « écrire » dans le bouton à gauche : c’est fatiguant de taper blogger.com.
(ok j’aurais pu le faire en privé)
Ah il est tout en bas ?
Bon et alors ?!
Nan j’ai rien à ajouter !
Merde.
Bonne Chandeleur
(en plus y a même pas mon nom infalsifiable, pfff)
idiosyncrasie – scarification – régression
mais quand vous marchez dans la rue vous regardez les gens ?
je veux dire dans les yeux, ceux que vous croisez vous les voyez ? cherchez-vous leur regard ?
quand j’avance certains jours
– surtout si j’ai rêvé de toi, si tu m’as ignoré, si j’ai eu mal aux tripes d’être anéanti –
j’ai peur de voir dans leur yeux la difformité
mon âme
je crains que mes jambes ne s’emmêlent, j’ai le vertige
je ne croise que leurs yeux
aimantés
globuleux
curieux
ça me porte au cœur, j’ai un peu peur
vous voyez mon cœur, n’est-ce pas ? oui c’est ce qui déforme ma poitrine, je ne sais pas comment ça se fait
non ils ne me voient pas, chacun est son propre centre du monde
et je ne sens que ton absence et ton indifférence et rien n’importe plus que ma belle douleur
je la chéris comme une trace de toi, je veux des cicatrices
parfois j’ai mal à la tête
très mal
à ramper sur le carrelage pour chercher la faîcheur
à frapper le sol de mon cerveau nu,
avez-vous remarqué comme ma boîte cranienne a rétréci ? ça ne peut-être que cela
ces maux de tête
non ?
parle-moi
je veux encore sentir ta peau
je veux encore sentir ta peux
je veux encore sentir ta peau
konsstrukt / 28
vingt-huitième livraison
***
le bordel quotidien
***
(un vieux texte presque inédit)
des nouvelles des morts :
mon grand père paternel s’est tiré une balle dans la bouche
ma grand-mère maternelle n’est finalement pas morte
c’était un mensonge destiné à ma mère
mon grand-père, c’était un suicide
mon père est mort d’un cancer qui a mis deux ans à se développer
ma mère n’est pas encore morte mais j’ai bon espoir
non en fait je m’en fous
cyril est mort écrasé par une voiture
quand je pense à lui je me dis que le truc le plus extravagant qu’il ait fait de sa vie
c’est de baiser sa meuf en levrette
pendant qu’elle lui lisait le seigneur des anneaux
des nouvelles des vivants :
ils prennent le bus et ils tirent la gueule
et finalement cyril n’est pas mort
c’était un mensonge inventé par ma mère
pour on ne sait pas quelle raison
***
(un vieux texte presque inédit)
les enfants espèrent toujours que quelque chose va survenir
une catastrophe
ou quelque chose
un truc grave
pour venir perturber les corvées
que l’école crame
et demain le contrôle de maths sera annulé
on l’a tous espéré
ça
et puis des fois ça arrive
un enfant écope d’un d en écriture
et on décide de le faire bosser et tant pis si c’est mercredi
et l’enfant espère qu’un truc va se passer
un truc grave qui va prendre la tête à tout le monde
et que tout le monde oubliera le d en écriture
et la corvée pourrie du mercredi
et là le coup de bol : la mère se tranche les veines et il n’est plus question de bosser
***
(un vieux texte presque inédit)
je suis vide
je suis une chose creuse et vide
et je suis bien comme ça
j’y trouve mon bonheur
oui
seulement
pas de chance pour moi
la nature a horreur du vide
et il se trouve toujours des gens
et des gens que j’aime par-dessus le marché
pour remplir ce vide
pour le remplir de leur amour
pour le remplir de leur désespoir
pour le remplir de leur malheur
et tout ça c’est souvent la même chose
et au bout d’un moment je suis trop plein et je dégueule
en ce moment mon fantasme c’est d’avoir juste une chambre
une chambre dont j’aurais la cléf
et un frigo
et un ordinateur
et rien d’autre
et juste assez de fric pour bouffer tous les jours
Carte de voeux
Mars 2007, pas de moutons oranges, mais sans doute pas non plus de mois pluvieux pires que ce mois passé. On range les bottes en plastoc en reniflant tout ce qu’on a. Cécile n’est toujours pas de sortie. On pousse les meubles contre les baies vitrées. Dehors les enfants chantent la bonne nouvelle. 3 mois déjà depuis ce mois de janvier fatal. ![]() Fatal janvier, fatal major, fatal mambo, fatale pluie acide qui ronge nos bugatti trouées. Oneko pèse 6 kilos, temesta devient idéale, on peut voir le dos de ma main en regardant ma jambe gauche. Le chef est dans la cuisine presque tout les jours, Clothilde bosse, tout est bien, sans doute. Tourgueniste, encore un effort… |
loin des sectes millénaristes, les aborigènes – Résultats 1 – 10 sur un total d’environ 329 000 pages en français pour aborigène. (0,15 secondes) – ont décidé d’arrêter de se reproduire. Ce qui au départ ne semblait être qu’une rumeur a pris un tournant médiatique suite à l’annonce des frères Wachowski il y a une semaine d’entreprendre d’effacer numériquement tous les figurants de type aborigène visibles lors des plans des grands rassemblements sur Zion dans leur trilogie Matrix – Résultats 1 – 10 sur un total d’environ 2 450 000 pages en français pour Matrix. (0,13 secondes). Depuis les joueurs de didgeridoo sont en deuils. Hier soir 20h, Los Angeles, David Beckham® – Résultats 1 – 10 sur un total d’environ 1 060 000 pages en français pour David Beckham. (0,15 secondes) – exhibe son nouveau tatouage inspiré de peinture rituelle sur un grand network et lance un appel rageur au monde pour sauver les aborigènes qui ont arrêté de se reproduire. Partenaire de l’opération « L’aborigènes c’est aussi notre histoire », Sony® – Résultats 1 – 10 sur un total d’environ 13 100 000 pages en français pour Sony. (0,16 secondes) – a installé gracieusement des écrans dans les réserves certifiées, celles où les aborigènes portent des Levi’s® – Résultats 1 – 10 sur un total d’environ 792 000 pages en français pour Levi’s. (0,13 secondes) – aussi appelées « communautés », pour diffuser des programmes d’accompagnement à un retour des pratiques sexuelles entre aborigènes consentants.
Hélas force est pour nous de constater que les espoirs qu’ont fait naître les très bons scores d’audiences de la série pornographique Bang Bus, – Résultats 1 – 10 sur un total d’environ 322 000 pages en français pour bang bus. (0,18 secondes) – courte mais jolie victoire d’aborigène – astucieusement rebaptisé Bang Bush, ainsi qu’une reprise d’une certaine forme de sexualité dans ces communautés qui habitent presque toutes des maisons avec l’électricité, furent de courte durée. L’adoption massive de l’ejac facial par l’aborigène qui a arrêté de se reproduire ne laisse plus guère présager à un retour de la natalité.
ceci est un attentat…
On peut pas refuser éternellement les invitations (c’est ce qu’elle me disent toutes).
On peut donc logiquement s’attendre à une pluie de chiures de mouettes dans le quartier…
alors, puisque t’insistes :
et comme on dit chez mycroft:
Thanx for the add…
Et pourtant, il tourne…
Le Tourguenisme tourne, avance et s’élève. Plus qu’un programme politique, plus qu’un plan de carrière, plus qu’un choix de vie, le Tourguenisme est en vous, le Tourguenisme est en nous, est-ce que tu le sens, tu le sens là ? Tu le sens bien ? Le Tourguenisme est partout et en toute chose, entre le tronc de l’arbre et son écorce, entre le proton et l’électron, entre la Terre et sa Lune, entre la poire et le dessert.. entre toi et moi aussi, entre-nous soit dit ; il est au fond du couloir à droite après la cuisine, jamais entre les repas. Il est même entre le sol et ton vaisseau. Il souffle des profondeurs infernales jusqu’en extrême-amont, il souffle jusqu’au jour d’après, il souffle les bonnes réponses mais t’entends pas les chuchotements à cause de ton putain d’Ipod. L’hélicoïde tourgueniste étale ses branches nébuleuses sur des millions d’années lumières, balaie les galaxies, allume les soleils et emporte les qasars dans une immense transe cosmique mêlant énergie sombre et rayonnement stellaire éternel. Les Tourguenistes sont des derviches tourneurs sinistrogyres qui ont trop bu et chopent le hoquet. Le bonjour chez vous, la paix sur toi. Nan mais sans déconner.
Moderar comentarios : pastillas…
lundi, bcn, jour 5, le baron et moi sommes un peu fatigues, mais nous gardons confiance l’un dans l’autre. nous progressons vers le nord, bon rythme. les epreuves sont de plus en plus erudites. mes pieds ne sont que plaies purulentes, on a trouve de la betadine. ole !
Salaud de voeux
Février 2007, pas de doutes, l’année qui commence est vraiment pourrie. Un land cruiser pour Noël, je leur avais dit c’était une mauvaise idée Babette, partons avec les enfants à Acapulco mais rien à faire, sur le parking, un dernier regard en arrière, rien à faire Babette, tu marches mais tu es déjà morte à l’intérieur. ![]() Fatal janvier, fatal Billy Jean, fatale surmultipliée, fatal Eyrand qui court toujours à 280 sur les départementales du Périgord, on peut voir ma jambe gauche en regardant à travers le trou dans ma tête. La pluie tousse, je vomis mes yeux, Babette passe la cinquième, tout est bien, sans doute. Tourguenistes, mangez du chevreuil… |
konsstrukt 29
jean-marc renault – www.jmr02.blogspot.com)
***
le bordel quotidien
***
(un vieux texte presque inédit)
il paraît que je suis libre
que je suis plus libre que
disons
une mère célibataire qui vit avec son enfant
qui a des tas d’ennuis liés à sa famille pourrie
liés à son passé judiciaire
liés à son passé psychiatrique
liés à son quotidien de tox et d’alcoolique
mon cul
conneries
quoi
elle
elle ne peut pas abandonner son gosse pour partir en vacances
c’est vrai
c’est vrai
et moi
ET MOI BORDEL
tu crois que je peux faire machine arrière
tu crois que je peux dire :
AH NON FINALEMENT JE NE VEUX PAS ETRE RMISTE SANS AVENIR ET SANS AUCUNE POSSIBILITE D’AVOIR MON PROPRE APPARTEMENT
maintenant
je veux être prof de lettre
je veux avoir fait des études
tu crois que je suis libre moi
MERDE
on a vingt ans
on fait des choix
on renonce au fric et aux resposabilités et au confort
on renonce à des trucs et on en chope d’autres
on fait des choix à vingt ans
un peu avant
un peu après
***
le retour du fanzine :
abattoir numéro 1 sort jeudi ou vendredi. ça consiste en une bête feuille A4 photocopiée recto/verso, pliée, et distribuée à l’arrache. si vous voulez en recevoir une dizaine pour faire profiter vos copains ou votre belle-mère ou vos chiottes, faites-le moi savoir. il vous suffit de m’énvoyer un mail avec votre adresse postale et vous constaterez très rapidement qu’il vous manque votre écran plasma et votre ps3, euh, non, c’est pas ça, et vous recevrez très vite une dizaine d’exemplaires d’abattoir.
normalement, la périodicité du machin est mensuelle, mais qui peut prévoir ?
le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 12ème livraison
j’ai envie de sortir
mais il n’y a nulle part où aller
le seul truc qui pourrait me faire du bien
ça serait de prendre le train
vers une grande ville
choper un journal de petites annonces
téléphoner à une pute
ou trouver un salon de massage
aller me faire branler ou sucer
et trouver un hôtel
et marcher toute la soirée
et dormir à l’hôtel
je crois bien que ça serait la seule chose
qui pourrait me faire du bien
dans l’état où je suis
***
je n’ai plus rien pour me branler
mes vidéos me manquent
j’ai été obligé de convoquer le souvenir
d’une pute qui m’a sucé
l’été dernier à montpellier
c’était très agréable
les putes me manquent
***
je circule dans la maison sans faire de bruit à part dans ma tête
je regarde les jouets et je m’imagine les écraser
à coups de rangers
je vois un couteau et j’imagine
je vois un vase et je le visualise
après que je l’ai éclaté contre un mur
des images très réalistes
qui ne m’apaisent aucunement
qui ne me font aucun bien
je ne fais rien
rien du tout à part un coup de genou
donné dans un mur sans aucune force
ce soir je vais manger du bœuf
pendant que vanessa ira seule au cinéma
on fera peut-être l’amour
mais je n’y compte pas trop
Mardi 11h30, enveloppe craft glissée sous la porte.
Par l’intermédiaire du wumuau le yetquot a. Fixe connexe, cours d’instruction si le besoin. Mon chargement auxiliaire, attendent svp l’emplacement. Édité par le quotie de P.M. voir le leur marais. Chaque, la tentative assurent le conseil précis, cause, mal cependant ! Offre qui donnent, l’expertise, font chaque tentative. Les conseils ou signalent maintenant des messages possèdent des liens, mises à jour ! Le téléchargement de problème de résolution de Xbased, installent, laquo d’updatequot. Droit sans pastebin de galerie, mailirc de chesslug. Les dispositifs ont tabulé la lecture rapide, droite de bouton de pages Web en dehors ! Situe des utilisateurs a eu, rapporté le nouveau filtre phishing. Ici aide libre de trouvaille de youll et. Fin d’automobile de volonté d’emplacement dans la bienvenue de secondes. Pourrait visiter des pièces rapportées sont. La page contente la révision de revue d’iegt ! Youre, employant que compatible, suggérer fortement le firefox pensent ? Navigateurs nouveaux de cette poussée sur quelques sites Web. Cela, amplifient nouveaux navigateurs sur certains. Posséder, groupe du DEC AM de profil de membre de vue de mises à jour de liens. Le paquet de service xbased le téléchargement de problème de résolution installent l’updatequot. Apprendre explorent nos panneaux de message ou signalent maintenant des messages. Lentement, évalue la page, contenu. Ouvert est des commentaires parler de nouvelles. Les options mon chargement auxiliaire attendent svp l’emplacement. Avait rapporté nouveau filtre phishing ralentissant des PCs. Updator de groupe du DEC AM de profil de membre de vue, poteaux. Options de cet onlymore de forum mon aide, chargeant svp ? Quotie voient leur multiframe de marais, indicateurs de fraude avec grand.
Le Cabinet des Affaires Internes a mis en place une adresse mail publique à laquelle vous pouvez écrire :
1. Lorsque vous avez trop bu et qu’intensément désinhibé, vous ressentez l’irrépressible envie d’entrer en contact avec quelqu’un par sms, mail, ou téléphone (CE QU’IL NE FAUT JAMAIS FAIRE VOUS LE SAVEZ) pour par exemple lui déclarer soudain votre flamme ou encore votre colère éthyliques. Afin de pallier votre pic expressif éthylique incontrôlable, vous avez donc le choix d’écrire votre scandaleux message au réceptacle neutre que constitue le Cabinet des Affaires Internes.
2. Lorsque vous avez écrit un texte intimiste ou un poème que vous ne pouvez poster nulle part ni montrer à personne, mais que POURTANT vous devez absolument faire lire à quelqu’un. Et bien ce texte inavouable, vous pouvez l’envoyer au réceptacle neutre du Cabinet des Affaires Internes.
3. Lorsque vous avez un secret à dire mais que vous ne bénéficiez pas de petit trou dans votre mur pour chuchoter le secret.
4. Lorsque, mû par une envie de distraction détachée, vous avez juste envie d’envoyer une jolie histoire sympa au Cabinet des Affaires Internes.
5. Lorsque, passionné de ficus, vous ne trouvez personne à qui en parler.
6. Lorsque seul un soir de pluie vous avez envie de tuer le chien de votre voisine et que tous vos amis fêtent le nouvel an sans vous et que votre petit copain n’a pas pu vous emmener dans sa famille parce que sa famille ne vous aime pas et que vous ne savez pas quoi faire de vos dix doigts.
Il est entendu que l’anonymat des correspondants sera respecté.
Le Cabinet des Affaires Internes se réserve tout droit d’exploitation des messages reçus afin de les recycler dans la grande machine géante qui avec des mots fait pousser des espaces verts. Plus les mots sont sincères, plus la machine peut produire des marguerites.
Le Cabinet des Affaires Internes se réserve le droit de répondre ou non, aux messages reçus.
Si vous vous sentez concerné par ce message, n’hésitez pas :
cabinet.des.affaires.internes(at)gmail.com
surfaces / nouvelles / première livraison
je me tourne sur le côté
je n’arrive pas à dormir
je ne sais pas quelle heure il peut être
putain
l’image de ma soeur
ça ne me quitte pas
sa bouche qui s’active sur la bite de ce mec
les yeux fermés
le plaisir qu’elle y prend
ça dure une seconde et elle me remarque
une seconde où j’entends les bruits mouillés de sa bouche qui pompe cette queue
où je vois le type qui lui tient la tête
son visage crispé par le plaisir
sa tête à elle
les yeux fermés
les humm-hummm qu’elle pousse en le pompant
ça dure une seconde
même pas
et j’enregistre tout
et le bruit que je viens de faire en ouvrant la porte de sa chambre lui arrive au cerveau
on est figés tous les trois
je me retourne encore dans mon lit
j’ai la gaule
je n’ai pas sommeil
le silence de la baraque m’énerve
je suis sur le dos
cette image ne me quitte pas
ces deux images
un
sa tête quand elle pompe le type
deux
leurs têtes à tous les deux quand ils m’ont capté
je suis sur le ventre
ma queue frotte contre le matelas
ça m’envoie des décharges
j’ai envie de me branler
j’ose pas
ma soeur qui ouvre la bouche et le type qui se rhabille
sa bite qui se dégonfle
je détourne les yeux et ma soeur me gueule dessus et je lui gueule dessus aussi
elle claque la porte
je retourne dans la chambre
j’entends le type partir
il discute avec ma soeur à voix basse dans le couloir
je ne comprends pas ce qu’ils disent
ils s’embrassent
ça je l’entends
j’ai envie de sortir et de l’emplatrer
je ne sors pas
je suis scotché
ma soeur retourne dans sa chambre
putain j’ai trop envie de me branler mais ça le fait pas
ça le fait trop pas
je me mets sur le ventre
j’ai la bite gonflée à mort j’ai le gland hypersensible
je n’arrive pas à me débarrasser de cette image
la bouche de ma soeur qui avale la bite du type
ses yeux fermés
le plaisir qu’elle y prend
les hummm-hummm qu’elle pousse
je me branle
je me branle rapidement
si j’y allais
si j’y allais putain et que je la force à me la mettre dans la bouche
haaaaannnn
comme l’autre type
mes mains qui attrapent ses cheveux
sa langue qui s’enroule sur mon gland
haannn
je suis taré ou quoi
hooo
hooo putainnn
je lâche tout sur mon ventre
il y en a un bon paquet
mon coeur bat très fort
j’ai trop chaud
je prends le rouleau de pq sous mon lit
je m’essuie
je roule le papier en boule et je le jette par terre
ma sueur sèche vite
mon rythme cardiaque se calme
j’ai sommeil d’un coup
je me mets sur le côté
peut-être je devrais faire ça
elle aime sucer
elle aime ça j’en suis sur
elle était bizarre au repas
elle me parlait pas
elle me regardait à peine
on s’est pas parlé depuis que je l’ai vue pomper ce type
elle en a pompé beaucoup si ça se trouve
elle aime ça j’en suis sûr
elle doit super hyper bien
je sens le sommeil qui arrive
je me demande
je me demande si
thierry
si thierry ça l’intéresserait
ça
***
on entre dans la chambre de ma soeur
elle lève la tête
elle était en train de faire ses devoirs
elle nous regarde
elle dit : « vous pourriez frapper, merde ! »
et puis elle croise nos regards et elle se met en colère
elle se lève
« cassez-vous bande de blaireaux »
on ferme la porte elle est sur nous
« calme-toi » je dis
elle essaie d’ouvrir la porte je l’attrape par le bras et je la repousse
thierry est bloqué il regarde
« arrête connard ! »
je la repousse sur le lit
je dis à thierry : « aide-moi ! »
on maintient ma soeur sur le lit
« putain mais qu’est-ce que vous faites ? connards ! »
elle se débat
j’ai aussi peur qu’elle
mais j’ai trop envie
j’ai trop envie
je la tape aussi fort que je peux
du plat de la main
elle est à moitié assommée
je défais ma braguette
thierry lui maintient les bras
elle me mets des coups de pieds
« connard, connard, connard ! »
je m’assieds sur elle
elle est affallée sur le lit
ses jambes sont par terre
thierry est derrière elle et lui tord les bras en arrière
je suis sur elle
ma bite est à moitié dressée
« qu’est-ce que tu veux faire ! connard ! »
sa voix devient plus aigüe
ses yeux reflettent de la terreur
je ne bande pas beaucoup
thierry a l’air dégoûté
ma soeur pleure et hurle en même temps
je l’étrangle pour qu’elle se calme
j’en peux plus de ses cris
« ouvre la bouche ! ouvre la bouche ! »
elle se débat
je l’étrangle
je la force à ouvrir la bouche
elle bat des jambes mais ça ne fait rien
je m’enfonce en elle
je suis à moitié en érection
je m’enfonce dans sa bouche
thierry lui maintient la tête en arrière
hhhmmm putain c’est trop bon
je n’ai plus peur
je bande comme il faut
« vas-y pompe-moi pompe-moi ! »
je donne des coups de reins
hooo putainnnn
c’est fantastique
elle a la bouche grande ouverte et les yeux vitreux de peur
sa langue glisse sur ma bite
de la salive coule sur son menton
je vais plus vite
je lui tire les cheveux
thierry rigole mais en fait il a l’ai un peu dégoûté
putaiiinnnnnn
hmmmmm
hannnn
je vais jouir
je vais jouir
je
hoooo
j’attrape son visage à deux mains je m’enfonce tout au fond de sa bouche
elle a un haut-le-coeur
je jouis
le sang bat à mes tempes
je suis dans un état second
je décharge tout dans sa bouche
elle se dégage
du sperme lui coule sur le menton
thierry la lache
je lui dis : « tu veux aussi ? c’est trop bon »
il fait non de la tête
il dit : « on devrait peut-être y aller, là »
ma soeur dit : « connards. bande de connards de fils de pute. allez vous faire foutre. »
je la regarde
je dis rien
elle pleure
je me dis qu’elle s’est pas beaucoup débattu
je me dis que si elle n’avait vraiment pas voulu on aurait eu du mal à la force
je me dis que celui qui veut me forcer un faire un truc pareil il faut qu’il me tue d’abord
on sort de la chambre
thierry fuit mon regard
« bon je peux pas rester. je me sens pas très bien. je crois que c’est un peu dégueulasse ce qu’on lui a fait. tu crois pas ? »
« je sais pas. elle s’est pas beaucoup défendue non ? »
je rigole
il rigole
d’abord un peu jaune
et puis franchement
« bon c’est quand même pas si grave hein. on n’a tué personne et on n’a violé personne, non ? »
« non, c’est vrai. mais bon. c’est quand même un peu dégueulasse. »
« ouais, bon, c’est vrai, mais elle m’en a fait aussi, des coups de pute, t’inquiète. et puis tu sais quoi ? c’était franchement trop, trop bon. c’est une super suceuse. »
on se regarde pendant un court instant sans rien dire
je vois dans ses yeux qu’il hésite
finalement il dit : « je vais y aller. on se voit demain au lycée ? »
« ouais »
je le raccompagne
je reviens dans ma chambre
je me sens bizarre
je ne regrette rien
le mur qui sépare nos chambres n’est pas très épais
j’entends ma soeur chialer et sangloter comme une conne dans sa chambre
je me dis qu’il ne faut pas exagérer
ça n’a même pas duré cinq minutes
elle ouvre la porte de la chambre
elle sort
elle claque la porte de la chambre
elle marche dans le couloir
elle entre dans la salle de bain
elle claque la porte de la salle de bain
elle verrouille
elle ouvre le robinet du lavabo
l’eau coule pendant un moment
je suis allongé sur mon lit
l’eau coule encore
je me demande ce qu’elle fait
au bout d’un quart d’heure elle sort de la salle de bain
elle retourne dans sa chambre
je mets un cd
***
le soir elle dit à maman qu’elle ne veut pas manger
qu’elle ne se sent pas bien
le repas se passe comme d’habitude
je regarde les experts à la télé avec les parents
je chatte un moment sur msn
je discute avec thierry
on ne parle pas de ça
je pensais qu’on en parlerai
mais il n’y a rien à dire
ma soeur est dans sa chambre
je l’entends écrire des textos
elle raconte ça à toutes ses copines
peut-être
je me demande comment elle présente le truc
mon frère m’a forcé à le sucer
j’ai sucé mon frère
j’ai fait une pipe à mon frère
je ne sais pas
moi je n’aimerais pas raconter ça à tout le monde
peut-être qu’elle n’en parle à personne
moi à sa place je n’en parlerai à personne
thierry va se coucher
il est minuit et demi
je traine encore quelques minutes sur des sites de cul gratuits
je vais me coucher aussi
il est une heure du matin
dans la chambre de ma soeur c’est le silence
pendant quelques jours elle me lancera des regards de pure haine
et puis ça se tassera
This is not a War, this is a Rescue Mission !
jack : mes couilles !
king : ça commence bien.
jerry : si catherine est là, je reste.
fanny : si on peut danser, je reste.
cathy : si jerry est là et qu’on peut danser…
boy : jack ?
jerry : danser le tango de l’entropie ?
fanny : je suis pas trop tango pour une brésilienne.
cathy : electro ce soir pour moi.
jack : la roupe surtout.
king : ouvrir les portes de la perception, ganesh, hermes.
fanny : la transe shamanique peut en effet… oui, de l’electro.
cathy : si personne ne meurt à la fin, ça serait mieux.
jack : on pourrait s’embrasser.
king : oui, on pourrait.
jerry : tu embrasses ma soeur je te tue, frosty.
fanny : du calme les machos, moi tout le monde peut m’embrasser.
cathy : laisse le tranquille jerry, on finira ensemble de toute façon.
boy : jack ?
jack : oui, boy. tu n’aimes pas trop danser.
king : has anyone actually done anything with CM and gotten results?
fanny : if CM means Ceremonial Magick, then yes,
i have gotten results. if CM means Chaos Magick,
i have gotten results… make them stop…
sweet mother of god make them stop.
cathy : alors la roupe et les baisers ?
jack : danser surtout.
king : la liberté aussi, ou la mort.
le récitant : une utopie où poser son hamac ?
klimperei & mme patate au ninkasi
Le 19 octobre à 22 heures, au Ninkasi Kfé (gratuit), à Lyon,
C. Petchanatz (Klimperei, donc), accompagnera Madame Patate. De Madame Patate on dit : « Comme une ballade épique entre breakbeats convulsifs et effets bucoliques carbonisant les lucioles, les mixs de Madame Patate pourraient bien servir de bande son pour un « Alice au Pays des Merveilles » chaotique… Un jardin magique avec champignons hallucinogènes, escargots à la lave de javel, friandises à la poussière lunaire et lapin au regard malcieux. Aride et ludique, références electronica et combinaisons fantomatiques de styles, on réécoute les compositions d’Ovuca sur un lecteur cassette usé, on imagine Aphex perdu dans une clairière de brume épaisse… »
mystique-moi —
complique-moi l’amour mon dieu my god alambique -moi fais-moi vapeur mon dieu my god n’ai pas peur distille-moi du liquide au gazeux envoie-moi plus loin très haut dans les cieux alchimiste de mon désir mon dieu my god l’amour complexe c’est la formule qui me rend belle mon dieu my god plus tu m’enchevêtres plus je me substance essentielle
surfaces / nouvelles / 4ème livraison
– gauche… droite… gauche… droite… gauche-droite-gauche-droite-gauche-droite… impasse à gauche… gauche… droite. impasse à droite… gauche-droite-gauche et tu m’attendras là.
je regarde les pavillons au fur et à mesure
je suis le dernier à sortir
les autres sont déjà dans leur secteur
gilles arrête le van le temps que je descende
il fait demi-tour et repars plus vite
je suis seul
je porte mon carton
dans mon carton il y a encore quatre gâteaux et six paquets de nougats
il est dix-sept heures
la journée est commencée depuis midi
il fait encore super chaud
je commence à puer un peu la transpiration
j’ai mal aux pieds à force de marcher
je marche d’un pas lent vers le premier numéro de mon secteur
posé sur les paquets il y a la liste des tarifs
un produit pour quatre-vingt-neuf francs
deux prduits pour cent quatre-vingt dix-huit francs
etc.
je soupire
j’en ai plus que marre
depuis que la journée est commencée j’ai vendu deux paquets dee nougats
ça veut dire que j’ai gagné cinquante-quatre francs
le tiers de chaque vente est pour moi
vingt-sept francs par vente réalisée
et c’est tout
rien d’autre
je suis devant la porte
je rumine encore
je n’ai pas envie de sonner
c’est un petit pavillon merdique
ils se ressemblent tous
façade blanche en crépi
porte een bois
une espèce de cigale ou d’abeille moche en céramique
des volets en bois à l’ancienne avec un renforcement en z – ouverts
les trucs pour bloquer les volets en fer forgé
en fer forgé aussi le nom à la con du pavillon à la con
un petit garage qui flanque le pavillon et un petit jardin qui l’entoure
des nains
un vélo d’enfant
un petit toboggan
un muret en pierre blanche crépi qui sépare le petit jardin de la rue
un portillon en bois marron de la couleur des volets pour les piétons et un autre plus large pour les voitures
les deux sont ouverts mais je sonne
j’ai du bol y’a pas de visiophone ni d’interphone
le quartier est plutôt classes moyennes
si ça ouvre ça sera une femme de quarante ans dont le mari est au travail
il faut que j’en vende au moins quatre à cette connasse
allez
quatre
un coup de quatre c’est ça qui me faut
il faut que j’en vende au moins quinze par jour pour ne pas me faire jeter
normalement je dois en vendre minimum vingt-et-un
tu parles
bande d’enculés
bon ça répond pas
je ressonne
quand j’en vends dix c’est pas si mal déjà
ça me fait même pas trois cent balles par jour
en soustrayant le fric pour les sandwiches sur l’autoroute ou dans un bistrot
et ma part de l’essence
ça fait pas très lourd
ça répond pas
bon
je continue
je vais remonter la rue – tous les numéros pairs et l’impasse à droite et puis redescendre tous les numéros impairs et l’impasse à gauche jusqu’à mon point de départ et attendre le camion
je sonne
ce fils de pute viendra me chercher et il y aura déjà tout le monde et si j’ai rien fait il me foutra la honte devant tous les autres
putain il fait chaud
putain de sa mère
ah
la porte s’ouvre
une meuf de quarante ans en robe qui attend sur le pas de sa porte et qui crie : « ouiii ? »
j’ai le soleil dans la gueule je souris à tout hasard
je la déteste déjà – cette conne
– bonjour !
mon carton est posé par terre – hors de vue
je lui souris – allez approche-toi bordel de merde
– c’est pour quoi ?
– bonjour, je représente l’association oui-dir ! puis-je vous prendre une minute de votre temps
elle s’approche enfin mais je sais déjà que la vente est foirée
tant pis
je continue mon baratin et mon sourire artificiel mais elle ne m’écoute pas
quatre-vingt neuf francs le gateau ? mais c’est hors de prix – oui mais c’est une bonne action, madame. cet argent sert à financer un centre d’acceuil, vous comprenez
dynamique
je dois être dynamique
sourire
bouger les mains
créer une énergie
non, merci
vous êtes sûre ?
oui, je suis sûre
bon, au revoir, alors
allez – au suivant
putain de merde il fait chaud j’en peux plus
j’arrive à la porte suivante
et pareil je me fais poliment jeter
à la porte suivante aussi
à celle d’après la meuf est dans soon jardin – elle m’a vu faire – je suis grillé d’avance
– non merci je n’ai besoin de rien
son sourire de connasse
salope
pute
je continue
au bout d’un quart d’heure je n’ai rien vendu
j’attends le camion
je suis en sueur
le camion passse me chercher – les autres son là
je grimpe à l’avant
j’annonce deux ventes
le chef me regarde
deux ventes ? c’est tout
bin oui
putain, tu dors ! djamilla en a fait six ! et thierry, un coup de huit ! tu fous quoi, bordel ?
bin, je sais pas
je suis hébété par la chaleur
je mens pour pas me faire jeter et je me fais quand même jeter
maintenant il va falloir faire gaffe à retomber sur mes pattes à la fin de la journée
au pire je rognerai sur mes bénefs – si j’en ai
pfff
et c’est reparti
il largue tout le monde
et moi en dernier
allez ! et t’en fais au moins cinq ! c’est facile, un coup de trois, un coup de deux, et hop c’est fait !
ouais
le camion repars
je suis collant de sueur et de poussière
c’est un quartier de centre ville avec des vieilles baraques – sûrement habitées par des vieilles pauvres ou radines – putain de merde – enfin y’en aura au moins une qui m’offrira un jus d’orange
putain je crève de soif
c’est parti
je sonne à la première maison
le soleil me cogne sur le crâne
c’est une vieille qui ouvre
– bonjour madame !
grand sourire
elle voit le carton
non merci
elle sourit pas
elle ferme direct – je retire ma main tendue
putain ça commence bien
vieille pute
connasse
dans la rue il y a deux jeunes sur un banc
ils me regardent faire
deuxième porte je sonne – ça répond pas – je toque – pfff merde
je pousse la poignée – ça s’ouvre – j’entre en disant « il y a quelqu’un ? » je referme
il y a quelqu’un ? bonjour ! j’ai sonné mais vous n’avez pas entendu !
il fait frais ça fait du bien
dans le salon il y a une vieille assise sur une chaise les bras ballants – les poignets et les mains et la jupe trempés de sang – une mare de sang sous la chaise
ho bordel de dieu
un cutter posé sur la table
je me sens faible
je pose le carton
je m’assieds dans un fauteuil
j’ai une bouffée de chaleur
putain de merde
je regarde la vieille
elle est assise bien droite
elle porte une robe à fleurs et un tablier bleu ciel
elle a des cheveux blancs
une permanente
il y a une croix sur le mur et une peinture du christ
il y a une photo du pape
la mare de sang s’étend sous la chaise
le sol est fait de tomettes rouges
je commence à retrouver mes esprits
je vais fermer la porte à clé
je ne veux pas être surpris ici
faudrait quand même pas que je traine trop
je cherche la cuisine
je bois un verre d’eau
quand je reviens je contemple encore pendant un bon moment la vieille
je vais ouvrir les tiroirs du buffets
je trouve le pognon rapidement
des billets rangés dans une enveloppe
et encore quelques billets dans son sac à main
plus de trois mille francs
je laisse un paquet de gateau et un paquet de nougat
j’annoncerai un coup de quatre et le compte sera bon avec les deux de tout à l’heure
le sang commence déjà à figer
je range les billets dans ma poche
sauf quatre cent balles que je mets dans la banane qui me sert de caisse
je regarde encore la vieille
elle est maquillée
elle sent l’eau de cologne et le fond de teint
elle a les yeux fermés
le sang est noir marron à ses poignets
elle a mis du rouge à lèvres
sur la table il y a un verre a moitié rempli d’eau
il y a la télécommande de la télévision
il y a télépoche ouvert à la page des programmes d’aujourd’hui
la vieille porte une alliance
je me demande si elle est veuve ou mariée ou séparée
il est temps d’y aller
je sors de la maison
dans la rue les jeunes ne sont plus là
je vais frapper à la porte suivante
quand le camion vient me récupérer il me manque deux maisons à faire
le chef d’équipe me dit de monter quand même
il me dit qu’on change de ville
j’annonce six ventes
les quatre de la vieille
plus un coup de deux que j’ai réalisé après
mon chef semble content
on sort de la ville
on roule en silence sur la départementale
Segmentation sociale et contrôle bionumérique : la Tectonique s’agrège
« Avant de s‘illustrer récemment dans la rubrique « eugénisme » en affirmant le caractère inné de certains troubles de conduite, Niqueulas S. affichait son ostracisme à l’égard des immigrés. Pourtant, ce serait une erreur de croire que Niqueulas est d’abord raciste, il est viscéralement ultra-libéral. Là où les attardés de la France profonde s’entêtent à séparer le bon sang du sang étranger, Sarkozy, porte-parole de la « droite décomplexée », ne juge les hommes que par leur utilité. Sa loi relative à l’immigration et à l’intégration promulgue l’étiquetage de produits humains venus d’ailleurs, parce qu’il est de bonne pratique économique de qualifier les ingrédients de la machine à produire, afin de valider la planification pour obtenir la compétitivité.
De même, l’égalité des chances et la discrimination positive induiront davantage de concurrence entre de nombreux postulants à l’exploitation, et la carte de séjour temporaire indiquant la raison retenue pour importer chaque étranger est une façon enfin sérieuse de gérer le capital humain : les scientifiques ou footballeurs acceptés à l’import dans la case « compétences et talents » mériteront bien une carte de trois ans renouvelable « pour le développement et le rayonnement de la France ».
Bien sûr, la stratégie de prise du pouvoir peut aussi amener à faire plaisir aux électeurs sensibles à la démagogie anti-immigrés. Mais ces concessions tactiques cachent la philosophie de libre concurrence qui fonde le projet de société de Niqueulas. Car, au-delà des niaiseries racistes, les carences innées ou acquises sont à risque économique si elles créent des handicaps ou des dysfonctionnements qui entravent la compétitivité.
Finies les sottises criminelles en vogue au siècle dernier sous le nom d’eugénisme. Les tolérances de Niqueulas pour les communautarismes religieux montrent qu’il ne hiérarchise pas les héritages culturels. Et si les femmes sont encore moins bien rétribuées que les hommes, c’est la rançon de pesanteurs historiques aujourd’hui indéfendables.
Ainsi l’ultralibéral accepte l’égalité biologique entre catégories humaines, mais parce qu’elle multiplie les occasions compétitives en jetant dans le même sac (le même marché) tous les sexes, races, origines. En revanche, la proclamation d’inégalités innées entre individus d’une même catégorie permet de justifier les échecs, malgré tous les efforts d’un pouvoir bienveillant et démocratique…
C’est une des pesanteurs de la social-démocratie que de fonctionner avec le même moteur libéral et le même carburant scientiste que le capitalisme, mais sans avoir ni le goût ni l’audace d’assumer les exclusions…
Par là s’explique peut-être la relative passivité qui a accueilli les propos récents de Niqueulas sur le caractère inné de certains comportements. Des responsables politiques de gauche se sont débarrassés du vilain bébé eugénique en le remettant aux scientifiques. Comme si l’enjeu était de démontrer une vérité définitive plutôt qu’affirmer des convictions pour une société capable de gérer humainement les différences.
Grâce à la science on pourra faire mieux dans l’identification et la sélection. Selon le souhait du gouvernement où siégeait Niqueulas on pourrait connecter ensemble tous les fichiers informatisés pour accéder à des éléments de la vie privée que le travailleur ou le chômeur auraient préféré dissimuler. Mais voilà que l’informatique se marie avec la génétique : Google veut créer une base de données qui mettrait en ligne toute l’information disponible sur les génomes pour l’avènement de « la médecine personnalisée », laquelle permettrait à chacun de gérer son existence en fonction de son capital génétique… et aussi à chaque employeur d’évaluer « scientifiquement » son personnel.
Nous n’en sommes qu’à l' »immigration choisie » mais, comme prévu il y a un demi-siècle par le généticien progressiste Hermann Muller (Prix Nobel en 1946), « l’eugénisme de la société future, libéré des traditions de caste, d’esclavage, de colonisation, pourra être une eugénique véritable et radicale ». Comme à Singapour où on récompense le mariage entre diplômés aussi bien que la stérilité des couples sans diplômes. Comme en Europe où, encore récemment, la stérilisation forcée ne visait pas tant la dissémination d’une « tare génétique » que l’incapacité du porteur à « assurer la subsistance de ceux qu’il pourrait engendrer ».
Le philosophe américain Peter Singer a tiré profit des récentes connaissances génétiques : puisqu’il y aurait davantage de différences entre le génome d’un trisomique et celui d’un homme « normal » qu’entre le génome du même homme et celui d’un chimpanzé, il faudrait utiliser des « mongoliens » plutôt que des singes dans l’expérimentation… Le futur des hommes sans qualités s’illumine avec les propositions des « transhumanistes » pour enrichir le corps humain en nanoprocesseurs afin d' »optimiser » les performances du muscle ou du cerveau.
Le message d’Hermann Muller est en bonne voie pourvu qu’on ne perçoive pas l’eugénisme par la lunette étroite du racisme ou de l’antisémitisme : dès qu’on saura produire les oeufs humains en abondance et sans instrumentaliser les femmes, le tri des pontes au laboratoire sera intensifié pour la sélection du meilleur bébé possible. Cette mise en compétition de leurs embryons permettra à chaque couple, et hors de toute suspicion de racisme, de remplir efficacement la case sarkozienne « compétences et talents« … avec confirmation grâce à des tests pratiqués dès l’âge de 3 ans.
La « cérémonie d’accueil dans la citoyenneté », baptême tardif aujourd’hui exigé pour les immigrés élus, fera alors place au combien plus précoce et scientifique Diagnostic génétique préimplantatoire (DPI), concours médical d’entrée dans la jungle compétitive. Et ce tri biologique promettra encore l’égalité des chances pour tous les géniteurs, quelle que soit leur origine.
Décidément, le libéralisme économique est bien l’ennemi de l’humanisme, et le scientisme est toujours son allié. »
Définition des profils biologiques et moraux, surveillance numérique, et couvercle biopolitique… A la philosophie d’Optimisation Généralisée des Ressources promue en douce par le plus démagogue des tribuns en lice sous couvert de volontarisme économique et de « sécuritarisme » communautaire, correspond une Cartographie Permanente des Comportements en cours d’élaboration, et ses illustrations technologiques saisissantes. L’histoire n’avait pas prédit que le plus perfectionné des zélateurs de la Machine Tectonique en cours de synthèse allait revêtir les atours d’un franc-tireur qui dit vouloir « rompre avec le système ». Reste qu’il y a contradiction dans les termes : c’est bien joli de placarder sa tronche partout en martelant qu' »ensemble, tout est possible« , quand l’essentiel de son action passée, de son discours actuel et son programme futur ont pour effet, sinon pour objet, de jeter les individus et les groupes sociaux les uns contre les autres.
Demain commence le règne des « Troisièmes Couteaux ». (Huxley avait imaginé la devise « Communauté, Identité, Stabilité ». Etonnant qu’on hésite encore à la reprendre rue d’Enghien.)
bagarre de fille à la galerie mycroft !
bon, en tout cas, avant, c’était vachement bien.
le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 17ème livraison
je vois la tour siemens dressée dans le ciel gris
au moins quarante étages et une enseigne en béton au sommet
d’au moins quinze mètres de long et qui tourne lentement
et chaque fois je me demande
à quoi peut bien servir
un immeuble aussi grand
à quoi ça peut bien servir
tout ça
quelle activité nécessite
quarante étages de gens
quelle activité nécessite
autant de gens que ça
et je ne comprends pas
des arabes en jogging qui crient
un curé en soutane qui se tait
une copine à moi qui rigole et moi
qui raconte des conneries
un type qui écoute et ne rit pas du tout
un indien et un type
qui apprécie enki bilal
des gens
des gens
des gens
avec un chapeau noir et un habit noir
et une barbe blanche et un grand sac ed
blanc et vert et rouge
hors du train un type fait son jogging sur une chemin de campagne éloigné de tout
je le regarde courir et ne vois ni maison
ni voiture
ni rien
des fois il pleut
des fois il ne pleut pas
ça dépend des kilomètres
à une gare déserte
le rabbin descend
je reste seul dans le wagon
et je remarque
sur le dossier du siège qu’il occupait avant
un vieux smiley
dessiné au marqueur
à la couleur passée
le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 19ème livraison
et je suis allongé sur le dos
il est six heures douze
et vanessa est allongée sur ma poitrine
entre mes bras
je ne dors pas
elle ne dort pas non plus
je ne pense pas à grand-chose
et j’ignore à quoi elle pense
elle est triste je crois
je ne suis pas assez réveillé pour lui remonter le moral
je sens battre ses cils contre ma clavicule
limitée d’un côté par les hlm
et de l’autre par une petite ruine et puis plus loin la route
valentin a trouvé un rat mort
il le trimballe embroché au bout d’un bâton
pour pas se saloper les mains
il le montre à ses copines
il essaie de le réanimer
je regarde tout ça depuis la fenêtre
il cherche un endroit où le poser
il ne trouve pas trop
des passants le voient avec son rat crevé au bout d’un bâton
ils sont horrifiés
je me marre depuis la fenêtre
valentin est près du tobbogan
valentin fait du toboggan avec le rat crevé
il est bientôt l’heure de manger
ou les couvertures de magazines
ou les couvertures de bouquins
etc.
qui montraient soit une illustration
soit la gueule de l’auteur
et j’établissais mes goûts en fonction de ça
et aussi je jugeais une carrière
en fonction de ce que le mec
passait de l’une à l’autre
de ces philosohies
j’avais raison je crois
mais aucune copine
avec qui partager
mes théories à la con
—————– Original Email —————–
De : ydl
Date : 19/01/2007
c’est marrant
un collègue m’a expliqué très fier
que sa boîte mail
s’appelait
dingdongquiestlà
j’ai cru que j’allais m’étouffer
Troudair : Une déchèterie est tout le contraire d’un dépotoir. Il s’agit d’une aire de stockage organisée où les consignes sont strictes. Sont interdits : les ordures ménagères, les fumiers et déjections, les cadavres d’animaux, les déchets hospitaliers ou médicaux, les carcasses de voiture, les engins explosifs, les produits radioactifs ou à base de mercure, l’amiante, les toners de photocopieurs et les bonbonnes de gaz.
Des millions de connectés érogènes
plus de quatre-vingt poèmes
et un concours menstruel gratuit
à Paris, Lille, Lyon, Marseille, Strasbourg, Rouen.
Association pour le ramassage et recyclage
des amoureux : Quelle est la principale raison qui nous pousse
à papillon dans le ventre ?
parce qu’il m’émeut Vente de vins de France au prix de la propriété (www.amourduvin.com).
Tout est possible sur Réseau Contact :
se réduire, dès le plus jeune âge, au positif, romantique et facile à comprendre (éducation sexuelle agréée par les pouvoirs publics) (en plus des œuvres des poètes reconnus) et devenir enfin UN AMOUR DE TAPIS.
Petite chatterie familiale d’élevage de l’amour courtois : tout sur la pêche à la carpe, recettes de bouillette, pas de discrimination ni d’interdit, jeux, bricolages, expériences, Aragon, Ronsard, ta menteuse école où j’ay perdu l’esprit (présentation de la chatterie, informations sur la race et son élevage, la génétique et la santé).
Et enfin : ESPRIT_AMOUR Dancing espace vituel (animé par Dj Yoyo) qui augmente l’espérance de vie, à 800 m de la plus belle plage d’Europe et à 1.2 km du centre ville.
Une lettre d’Amour pour vous, elle vient directement du cœur du Père.
Ça avait commencé peu à peu, sournoisement. La première fois, j’ouvrai la porte de mon frigo. À la vue de ce bout de fromage noyé d’eau, un rire subit, interminable, me Je restai à genoux, secoué quarante minutes. J’enserrai ma gorge, rendu à l’évidente certitude que j’allais sans l’ombre d’un foutre en mourir, de cette aiguille vorace, qui n’en finissait plus de se développer et de se développer depuis mes jusqu’au plafond. Puis la crise s’interrompit brutalement et le silence chuta sèchement entre mes pieds, le morceau de fromage racorni et mes entrailles.
(Ma rue, piquetée de corps d’enfants et de réverbères). Le souvenir de ce rire qui m’avait (crevé les joues), mourut tout à fait vers cinq heures de l’après-midi. Rien de bien significatif par la suite, durant le mois d’avril.
42% d’indécis bien décidés
« Nous nous déclarons ennemis de tout pouvoir d’Etat, de tout gouvernement, ennemis du système étatique en général ; et nous pensons que le peuple ne pourra être heureux et libre que lorsque, s’organisant de bas en haut, au moyen d’associations autonomes et entièrement libres (…), il créera lui-même sa vie. »
le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / septième livraison
au feu rouge il y a une file de voitures arrêtées
dans l’une d’entre elles il y a un jeune type assis à la place du passager
il porte une veste jaune fluo
un genre de truc que mettent les mecs qui bossent sur les voies ferrée ou sur les autoroutes
et il dort
la tête posée contre la vitre
le soleil fait briller sa veste et éclaire bien son visage
à côté de lui
le conducteur baille et s’étire et au même moment le soleil
éclaire son visage
je passe mon chemin
***
un type ouvre la porte de la maison d’arrêt
la petite porte pas la grande
il y a deux portes
une grande comme une porte de château fort
et l’autre de taille humaine
les deux sont en acier bleu
le type ouvre la porte de la maison d’arrêt
la petite pas la grande
regarde derrière lui et son regard croise le mien
et entre
et ferme la porte
je n’entends rien du bruit de la serrure à cause de la circulation
et j’ai cette pensée à la con
je me demande si les gens là-dedans
ont tant que ça envie de s’évader
je repense à mon état d’esprit
quand j’étais en foyer
à mon absence totale
de volonté
***
jouir dans ta bouche mon amour
et mon nez et ma bouche à moi
plongés dans ta chatte
tes mains sur ma bite et mes couilles mon amour
et mes mains à moi aggripées à tes cuisses
incapable d’autre chose que d’éjaculer
tous mes sens réduits à ta chatte
mon nez plongé dedans
ma langue écrasée contre
mon seul univers réduit à ça
c’est bien
Sometimes I feel so happy
Sometimes i want to be
et ainsi de suite
le bordel quotidien / 22ème livraison

vient d’arriver alors que je lis un bouquin
un recueil de nouvelles de jean-bernard pouy
en écoutant de la musique classique
sur france inter
elle est quelque part dans la cambrousse
en train de bouffer de la viande grillée au barbeuk
avec des gens que je n’aime pas
je l’imagine dans la fraîcheur
un verre de rosé à la main
sa main un peu grasse peut-être
ou alors un peu cendrée
éclairée par le feu
en train de rigoler sans doute
et de penser soudain
(est-ce qu’elle rote à ce moment-là ?
est-ce qu’elle avale une gorgée de pinard ?
est-ce qu’elle mord dans une merguez ou une cotelette ?)
qu’elle ferait bien de m’envoyer
un sms plein d’amour
et moi de l’autre côté
après quelques rebonds contre des satellites
je suis ému aux larmes
il joue dans sa chambre et je surveille l’heure
pour aller le remettre au lit et d’un coup
j’ai une vision bouleversante
d’un jeune homme blond au visage allongé
d’un valentin de dix-sept ans
et moi qui me souviens
(quelle gueule j’aurais, moi ?)
de tout
et lui qui se souvient
de toutes ces années
comme une brume vague
une ambiance
chaque image possible fondue dans une ambiance
et cette vision me bouleverse
me terrifie
et me remplit de joie d’impatience et de trac
pas un appel ne passe
et vanessa cherche à me joindre ce soir
elle est partie faire la fête
avec ses potes
et moi je suis à la maison
avec un bon bouquin et france inter et je me sens comme un vieux chat
content
et chaque coup de fil raté
j’entends le trt-trt-trt trt-trt-trt trt-trt-trt trt des parasites à la radio
et puis arrive le sms qui m’annonce que l’appel n’est pas arrivé
ça me fait comme un petit signal d’existence
comme si vanessa me sonnait simplement pour me dire
je suis encore en vie
je passe du bon temps
je pense à toi
je t’aime
et tout ça me suffit
tellement
ça devient de plus en plus dur
de se replonger dans les drames rigolos
du bouquin que je lis
Message personnel
Comme s’il suffisait d’une journée d’information pour se faire pardonner des millénaires d’indifférence et de domination, on ouvre les yeux une fois par an et l’on s’étonne encore que tu marches voilée -et pas qu’à l’autre bout du monde, et l’on s’étonne aussi que tu sois torturée, violée, battue, pour un regard, un sourire, un désir soupçonné, pour une idée, pour avoir voulu savoir, pour avoir voulu être libre … Mais on ne s’étonne plus que tu travailles, que tu élèves les enfants, que tu fasses le ménage, la lessive, les courses, à manger …
Je ne te souhaite pas vraiment de devenir notre égale, tu vaux mieux que ça.
La journée de la Femme est finie et je voulais te dire je t’aime.
Tous les jours.
Même si des fois tu me fatigues.
#8486 : comme sur un vrai blog
deretouràparis. je lis la geôle pastroptôt je suppose. il fait un drôle de temps. le monde est finalement vasteetêtrangeetouvert si bien sûr on est né au bon endroitmoment. commesurunvraiblog je, igortourgueniev, raconte les choses simples et détachées de sa vie sans motif, oupas. igortourgueniev toujours nouveau boudha en 2007ajc, des nouvelles donc je donne. le corps semble fonctionner, point d’electrochocs destructeurs à signaler, vie de couple normaleagitéesimplecomplexe aveclafemmequej’aimequim’aime ou pas. igortourgueniev est il en russiesibérie à casser des caillou avec ses deux frères bossus et rêve t’il sa vie parisienne. le papillon qui rêve qu’il est igortourgueniev marié trois enfants et le petit raoulsidifférent qui joue dans la cuisine avec les couteaux pointus. non point de crises, de chimiques explosions electriques. pourquoi se rêver épileptique. pourquoi ne pas sinon. dans le ciel, les zeppelins symbolisent l’utopie, l’uchronie et rappellent que l’empire n’a jamais pris fin. de longs tubes de métals prompts à la destruction. de longs putainsdevibrosvolants pour les femmesgéantesde50pieds qui nous enjambent, géantes chinoises aux petits pieds d’argile, triades lesbfem victorieuses, enfin et à jamais. i shot andy warhol. en bref une belle journée pour avoir 34 ans, s’en foutre un peu de tout ça et raconter avec simplicité sa vie sur un blog. je cause aussi un peu avec mycroft. il prendra de la valeur quand l’oeil humain pourra voir 128 images seconde. qui sait, dans pas si longtemps sans doute. de retour à paris donc, je m’étire, ramasse un marteau, ouvre la porte et sors dans la rue en souriant, no future.
Strange shiny clouds…
L’accumulation de nuages noctilucents aux pôles a provoqué des suicides collectifs de gnomes de niveau 1. Il faut arrêter le massacre.
le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 16ème livraison
je regarde les mannequins
dans les vitrines
comme si c’étaient des putes et les putes
j’ose pas
je sais pas quoi leur répondre
si jamais elles me raccolaient
j’aimerais bien bander
mais je suis amoureux
***
à paris j’ai vu
des crottes de pigeon fluos
et des arrestations
et des gens qui parlent tout seul
et plein de bistrots
et philippe jeanada
et une amie bousculer un balayeur et ne pas s’excuser
mais moi oui
et plein de gens promener plein de chiens
et deux clodos casser la croute
assis à califourchon sur un banc
l’un en face de l’autre
un papier gras entre eux deux et dessus
du fromage
de la saucisse
du pain
***
j’ai revu esparbec
au salon du livre
vieux et seul sur une chaise
ses bouquins à côté des miens
je lui ai souri
il m’a pas reconnu
j’aimerais bien veillir
comme lui
Aube 2007
« L’aurore grelottante en robe rose et verte
S’avançait lentement sur la Seine déserte,
Et le sombre Paris, en se frottant les yeux,
Empoignait ses outils, vieillard laborieux. »
Crépuscule du matin, Charles Baudelaire
L’estragon est originaire de Chine et il fait partie des aromates classiques. Les cuisines chinoise et française en sont friandes et il aromatise à merveille le poulet, certains poissons et les sauces béarnaise et tartare. Il aromatise également les cornichons au vinaigre.
Tout s’explique au niveau des cornichons.
Loop 2
Gobackthere, gobackthere, gobacktheregobacktheregobacktheregobackthere
gobacktheregobacktheregobacktheregobacktheregobacktheregobackthere
gobacktheregobacktheregobacktheregobacktheregobacktheregobackthere
I wanna gobackthere gobackthere gobackthere gobackthere gobackthere
I wanna gobacktheregobacktheregobacktheregobacktheregobackthere..
le récitant : je ne sais pas vraiment ce que je voulais dire et même si ça n’était pas bien clair, merci à tous, ami(e)s, cette année sera brillante ou ne sera pas. sortez de vos conapts, accrochez la photo du gourou barbu sur le mur du dojo et commencez-continuez à pratiquer la self defense intellectuelle (geste de la main aux Triplettes de Nouville). tourguenistes de tous pays, unissez-vous et frappez fort !