II

L’histoire commence, tout à coup. Quelqu’un prend la parole, et s’inscruste littéralement dans l’oreille d’autrui. Choquer ? Agir plutôt, faire tourner la mécanique du dialogue ; au nom de l’amour, du sacrifice peut-être ; Il y a-t-il des actions remarquables ? Des positions enviables ? Je ne pense pas ; celui qui va saisir la voix risque d’incommoder, de gêner, d’ennuyer. Il y a l’espoir d’être entendu ; monde des écrans, écrans des mondes, enthousiasme groupées, réalité masquée ou transmise dans la fatigue. Quel est l’objet ? Le sujet ? Déplacés. On sait vite comment neutraliser le projet en l’escamotant, c’est à dire en le montrant du doigt. Laissons de côté le style grandiloquent contre les petites doses de paroles prévues. En général, vous lisant, j’éprouve ce sentiment lassant d’avoir déjà vu, digéré, cela est bien. Mais facile, d’étonner, systématiquement. La question (encore) demeure vive, acérée, comme s’il dépendait de nous pour échapper à l’anxiété de la réponse. Où sommes-nous ? Au seuil des possibles. J’avoue que la phrase est presque ridicule. Mais encore. Dans aucune tonalité, aucun territoire ; aucun pays. Dans une langue, soit. Mais nous n’avons pas le choix. Jaloux des images, certes. Avec les mots, il y a l’exigence du sens, de la direction, du fruit à trouver. Se dépeupler, accepter le vide en soi, prendre sur soi et comprendre cette vérité au milieu de l’encombrement des interfaces. Dans l’éphémère, je devine l’importance d’une posture du doute ; momentanée, oui. Mais après, la vie reprend ses droits ; le téléphone sonne etc. Dans l’exception d’aujourd’hui, j’assume n’être personne, être nulle part, ne rien à voir. L’aveu d’une nudité ? C’est ça. Attitude ascétique ? Religieuse : que cette purification m’achemine bientôt jusqu’à vous, dans le désordre, le trop plein d’idées, de matières etc. Des liens entre les esprits, corps, lignes… Mais un mot bourdonne à mon oreille et je ne l’aime pas. L’histoire l’a grossi, signalé comme le pire de tous : fusion. Restons à l’abri du MO®T.



Etes-vous post-humanumilitariste ?
Etes-vous post-humanistariste ?
Etes-vous post-humanitsariste ?
Etes-vous post-humanitariste ?
Etes-vous post-humanitaire ?
Etes-vous post-humaniste ?
Etes-vous post-humain ?
Etes-vous humain ?
Etes-vous ?

Old par igor le 17 Août 2002

« As a child, a library card takes you to exotic, faraway places.
When you’re grown up, a Credit Card does it. »
Sam Ewing

Affiche trônant sur les guichets de l’Himalayan Bank, Katmandou, Nepal.

« les fantômes ivres avaient tendance à se minoucher« 
I.Tourgueniev, in Sociologie de l’ivresse, 1922

Old par igor le 06 Août 2002

Deux pas dans une rue familiere trop familiere.

Et pourtant, une larme sort encore comme au premier jour, comme a nouveau une emotion premiere au fond du ventre, au fond des poumons. Je ne sais pas bien ce que mes doigts me dictent, le soleil ecrasant, l’odeur des chevaux immobiles sous un plomb liquide l’ombre du Giraldillo sur un aveugle promettant des millions, toujours Seville, des annees apres, et toujours un corps traverse de composes chimiques, comme avant, comme a Seville, immobile, rien n’a change.

Yo quiero Sevilla, y Sevilla tiene una cosa que solo tiene Sevilla.

Effeuilage des jours, voilà l’expression qui taraude, grande vitesse du réseau férovière dont je suis jaloux : circulation facile, allers et retours possibles ; régions, piqué du nord au sud en espérant voir à la fenêtre une petite crémière qui viendra vous vendre du lait chaud, et peut-être encore davantage, si la place que vous occupez dans le train lui certifie que vous êtes bien vu parmi les autres ;

grignotage discret des nouvelles du journal par-dessus l’épaule d’une vieille femme : les titres, que les titres ;

lecture appliquée d’une encyclopédie. ( Cf Article : MODERNITÉ, CROCODILES, TÉLÉVISION, FEMME, DÉPAYS, ENFANCE, RÉCIT)

Puis retour à la case départ.

je suis arrivée. arrivée? j’ai encore quitté pour arriver ici, quitté une fois de plus un lieu que je ne retrouverai jamais. aussi insignifiantes qu’elles puissent paraître des choses vont couler dans cet appartement dont je viens de claquer la porte. et parmi ces choses le temps. demain il sera différent. qu’en sera-t-il dans un mois?
de toutes façons je men fous voilà maintenant 22 ans que je quitte des endroits. ces départs m’ont-ils affectée? le premier sans doute, qui signait une vie d’errance. non, je ne vis pas dans une caravane, mais je ne vivrai jamais chez moi. je ne trouverai jamais mon pays parce qu’il n’existe pas. ma terre aurait été celle de mon lieu de naissance si on m’y avait laissé grandir. une terre qui n’avait rien à voir avec mes origines ni avec ma nationalité. mais c’est la seule terre que j’aurais pu reconnaître comme mienne, sans penser aux autres. si mon imaginaire s’était limité à cette terre. maintenant je sais tout ce qu’il y a autour de nous. je sais que dans ce fatras de pays, beaucoup m’ont donné de leur sang. je sais que tous nous en mêlons en nous. mais ce qui peut nous donner le sens de vivre dans un endroit sans se sentir étranger, c’est d’y naître. vous sentirez encore le pays de vos parents battre dans vos rêves, vous croirez encore que c’est le vôtre. moi, pour être revenue dans le pays de mes parents, je sais que ce n’est pas le mien, et je sais aussi que les autres pays non plus ne peuvent être le mien. le jour où on quitte un pays on apprend l’exil, et on le garde pour toujours.

I

Tu dis : affronte ton contraire, je suis dÕaccord avec mon image, le nŽgatif de ce corps, de ces lettres indŽchiffrables, pr�t ˆ considŽrer sans prŽavis quÕun regard ˆ rebours de soi est une expŽrience nŽcessaire avant la traversŽe vaillante de la vie, de lÕesprit, des villes, des affaires de la citŽ. Au moment voulu, les responsabilitŽs tant attendues seront lˆ. Tu ne peux encore tÕengager car les qualitŽs ne sont pas rŽellement mise ˆ jours ; parfois tu devines une possibilitŽ, une pose, un style, mais le lendemain, parceque tu es volage, tu troques cette impression contre une autre, dont tu dois assumer le fonctionnement pour en retirer plus tard le bŽnŽfice escomptŽ. On appelle �a papillonner. Les intellectuels ont para”t-il des aspirations ˆ lÕaltitude. Nous rŽduirons leur qu�te ˆ une approche timide de lÕair, du vent surtout. LÕinconsistance a toujours ŽtŽ lÕŽcueil dans lequel souvent tu tÕes senti piŽgŽ. La sŽduction de lÕabsence de sens ? Bien, mais ce projet doit trouver une forme intelligible. Contradiction Žvidente donc douloureuse ; Voilˆ que tu nÕacceptes pas �tre dŽpassŽ et conduit dans lÕangle mort de ton travail. O� va-t-il ? NÕest-ce pas seulement le mouvement quÕil rŽalise qui tÕintŽresse ? SÕil avait tout ˆ coup un nom, tu ne dŽsirerais pas continuer. Vers qui ? (Toujours la probl�me de lÕadresse. B. Parle du Ç couillon de lecteur. È) Tu tÕinventeras spectateur dŽtachŽ de ta production.


Une nuit
Elle marche dans la ville
Bord du canal, encore
Pas de lune
Elle porte jeans et manteau long camouflage
Cheveux court, garçonne farouche
Bord du canal, toujours
Grosses chaussures bruyantes
Musique à fond à en perdre l’oreille
Elle est en retard
Elle se presse, monte le son
L’entrepot devant elle
Rendez-vous secret
Pour une étreinte clandestine
Elle est là, bien sûr
Elle l’attend, longue robe bleue
Longs cheveux, sourire
Taille fine, émaciée presque
Elle t’ouvre ses bras
Et sa bouche, et son ventre
Dehors la lune se lève
Roulez sur le sol
Criez, chantez le bruit de l’amour
Une nuit

Old par igor le 05 Août 2002

Les corps fatigués ne nous déplaisent pas.

C’est un vieux monsieur pas très honorable. Dans son oeil inquiet brille l’assurance de celui qui sait qu’ils parleront. Creusé de respectables rides il inspire la confiance en ceux que l’âge, paraît-il, assagit, mais les deux points noirs au fond de leurs orbites démentent et s’embusquent.
Il parviendra à ses fins car le prix ne lui importe pas. Il y parviendra car nos vies ne comptent pas. Nous tomberons. Sans échappatoire. Et nul besoin de se souiller de notre sang. Ils se bousculent pour le servir. Je tomberai demain. Demain il te demandera de nous trahir. Tu trahiras aussi. Et tous les autres jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne à trahir.
Alors il sera repu et pourra s’étendre quelques heures sous le soleil, apaisée sa soif de sang. Il s’étendra sur le tapis puant de nos corps déchirés, nettoiera ses crocs acérés en rêvant à son prochain repas.

à vous

Faire l’image au plus vite, vivement. Ecrire dessus une légende, un texte. Savoir qui
écrit et celle qui va lire. Au moins, la prose est au-devant d’une femme.

Cela élimine un certain nombre de gêneurs. Les états civils sont encombrants, certes. Mais la privation pose d’autres difficultés. Légères gênes solitaires.

A qui suis-je en train de penser, sinon à vous-même ?
J’évoque tout de suite l’insuffisance du procédé, et son manque de finesse. L’insistance a la part belle de l’entreprise. Je vous rends l’image. Je n’y figure pas. Comment pourrais-je ? Je la fabrique. Il y urgence, je pense. J’ai été photographe, mais il y a longtemps. Une générosité : c’est le mot qui s’écrit sur l’image, et le reste défile sur l’écran blanc.

à vous

(correspondance/deux/chapitre/comment je me figurais l’autre/comment
la rencontre et pourquoi la rencontre/recommencements/
autologie/anticipations/public & privé/vies/politique oblique/nubile et humide/dragues/commentmontrer/faire/penser/vivre/interface/inter-fesses/
retour paniqué de l’aura/critiques/impudeur/inconnues/infini/monde discret
/intime & ignoble/amis et cochons/prévisions
/comment je m’étonnais de m’étonner/tous les jours/une à une/réveils moyens/recommencements/retour paniqué de Laura/correlats/image-nique/recommencements/devenir fou/ écrire
/parasites/éloges/aventures/
audaces moyennes/image/vraie/origine/recommencement
/comment j’accumulais les bourdes/)

Procédé pour une installation : le miroir aux alouettes.
Une petite pièce carrée.
3 murs unis de 3 couleurs différentes (bleu, vert et rouge par exemple).
1 mur noir brillant : on croit être face à un miroir. En fait c’est un écran.
On entre un par un par une porte dissimulée dans le mur bleu et on sort par une porte presque invisible dans le mur en face (le rouge).
Quand le visiteur entre, quelque chose bouge sur le mur brillant. le visiteur observe, ça bouge comme lui.
Le visiteur a l’impression d’être face à un miroir (l’image est inversée comme un miroir classique).
En fait des detecteurs/capteurs de mouvements observent le visiteur et envoient en temps réel les infos à un ordinateur.
L’ordinateur génère un avatar sur l’écran, de taille et de corpulence similaire au visiteur (pour l’identification), mais ayant des caractéristiques physiques distinctes.
A l’entrée du visiteur des infos sont tirées aléatoirement : sexe, cheveux, yeux, forme du visage, etc…
Le visiteur bouge, se penche, ondule, grimace et son « reflet » l’imite.
On a affaire à un reflet étranger à soi-même.
A expérimenter…

Old par igor le 04 Août 2002


Philosophie et luttes diverses – mode on
Karaoké rouge étoilé !
Philosophie et luttes diverses – mode off

Old par igor le 14 Août 2002


Et moi je te dis,
mes dents sur tes lêvres
et ton amour sous mes rêves

Envôle toi, petite et,
nos idées sont comme du cyanure,
douces et mortelles

Non ?

Old par igor le 30 Août 2002

Une île, les vacances de Pâques, il y’a bien longtemps
Un camp scout, éclaireurs en fait, une légère nuance
Me retrouver perdu, isolé pour quelques minutes
Entre les rochers, la mer en furie et un sous bois profond
« Brocéliande ! » dis-je
Un instant magique, propice…
Un rayon de soleil traverse le feuillage et m’entoure d’un halo bienveillant
« Sortez créatures magiques, n’ayez pas peur, je suis des vôtres, montrez-vous à moi »
Rien ne bouge, le vent se lève, je suis seul
Je patiente, recommence à appeler, à implorer
Personne ne s’est dévoilé
Des cris pas loin, les autres, je sors de ma transe
Ils me cherchent
En larme, je les rejoins
Ce jour là, j’ai beaucoup trop grandi

Old par igor le 20 Août 2002

Chère … ?

Nos facéties prennent fin, ici. Assez. On prend nos affaires qu’on déplace ailleurs. La journée commence sous un autre ciel. Je n’assiste à aucun lynchage hélas.
Je ne condamne personne : tout le monde fait ce qu’il peut selon ses moyens. Vous êtes adorables, raison d’un départ anticipé. Tu progresses mon ami.
Est-ce seulement raisonnable ? On m’a tant reproché de choses dans le silence. Et le silence dans les chambres dans la nuit c’est épouvantable.
On sortira du placard le monstre qui vous effraye. Le sourire n’est pas interdit — défilements. Je vous serai gré de me tenir au courant de chacun de vos déplacements. N’ayons pas peur.

un peu pathétique mais ça marche toujours comme ça.

Tout reste à faire
Jeunesse
etc.

Il avait des dents comme des pierres tombales dans une région de tempête.

« Same shit,
Another Day »

écrit au feutre sur le T-shirt du serveur maussade du Mona Lisa, Benares, India (mother).

« Frédéric, en écoutant ces choses, regardait Mme Arnoux. Elles tombaient dans son esprit comme des métaux dans une fournaise, s’ajoutaient à sa passion et faisaient de l’amour. » Flaubert

blig blag blog, sérieux que signifies-tu? rond un tour autour du monde, et ffff un doux rêve où tu es. je ne veux plus que tu sois dans mes rêves. alors protprotprot je sors du danger dans une voiture inventée imaginée imagée. je sors du sommeil je sors de la journée je sors du réel. rrrrrrrr les voyez-vous encore? ils déjeunent entre eux, ils discutent ils se parlent se regardent. se trouvent-ils beaux? je les trouve pâles. brrmm un deuxième tour autour du monde, ils sont de plus en plus loin. où m’avancent mes anneaux, dans le temps, ailleurs? je ne connais rien alors je ne comprends rien. mais je sais que je perds toutes mes chances de les revoir un jour. ouf. maintentant je peux m’endormir tranquille loin de mes rêrves de toi et des contacts d’eux.
je m’endors dans un monde où je flotte, uniquement parce que je ne le connais pas. je soupire d’aise, entendez-vous mon confort? je suis très loin de vous et ça me fait du bien. je siffle doucement dans mon sommeil une chanson angeline que jamais on n’avait entendue, ni vous ni moi. de chez vous vous l’entendez, certains se prosternent, ils montent une église. ils créent un culte. ils vous haranguent, vous obligent à croire comme eux. mais ce n’est que le sifflement perfide d’une méchante fille qui a craché sur la société des hommes! croyez-vous toujours au règne du juste? Dans mes rêves à l’autre bout des ténébres je sais que le juste ne peut pas régner. Quand je reviendrai, si je reviens, je vous trouverai prosternés à mes pieds, vous reconnaîtrez mon chant et mes larmes de cristal, j’arracherai vos gorges et vous comprendrez. mais vous resterez à mes pieds. il ne faut plus croire au juste. vous ne pouvez le voir, il erre dans l’imagination du mauvais; peut-il être mieux caché?
je vous aime

Il y avait la chambre d’amour : carrée, murs rouges, plafond blanc — fenêtres ouvertes. Le temps passé à regarder dehors. On s’ennuyait. Alors je t’offris une autre pièce, celle-ci fut circulaire : jours après jours, nous accrochions au mur des polaroids, pris à travers l’ouverture de notre chambre d’amour. L’un après l’autre, nous guettions l’image juste :

Ce fut un enfant qui trébucha au bout de la route
Ton visage vieillissant s’embellisant.
Le vent.
Une télévision éteinte.
Un bateau échoué.
Deux hommes qui se serraient la main.
Les branchages affectant la toiture.
Une mère en fuite et qui portait sa fille.
Une valise fermée à clefs.
Nos corps & nos voix.

Cette nuit, profitant se l’obscurite du courant d’air frais qui reveille la ville occupee a s’oublier sur un bord de fleuve, je monterai a la force de mes mains pour la deloger, la pousser dans le vide apres l’avoir serree dans mes bras, ma femme froide et silencieuse, enveloppee de sa robe immobile. Je lui volerai sa lance et je ne bougerai plus, du haut de ma tour rose poussiere je serai rigide comme le bronze, et le regard lointain, je serai hors de portee du monde. Alors, je fermerai les yeux, mon coeur doucement ralentira, et je pourrai enfin retrouver le sommeil.

L’herbe était verte et les filles très belles
Depuis les étoiles sont parties et les robes sont noires
Le renard, après avoir festoyé, a jeté les restes sanguinolants de son précédent met.
A la nuit tombée, dans les vapeurs éthyliques de l’anis étoilé, il crie « Tavernier! la même chose »

Et personne ne citait le docteur Moreau. C’était il y a une semaine jour pour jour…

Old par JR le 27 Août 2002

bienvenue dans la famille petit

Old par igor le 23 Août 2002

le monde est si beau, mais je suis mort
…putain, ce que je peux être mièvre parfois…

Old par igor le 12 Août 2002

À D’AUTRES

Déconcerté, sans pouvoir de jugement, il provoque quotidiennement cette hémorragie, cette dégringolade qu’on pourrait à juste titre nommer accident, bévue ou glissement ; feignant de ne rien attendre, il espère néanmoins qu’une personne bien attentionnée viendra soutenir sa maladie et le convaincre de sa nécessité ; après-tout, la guérison doit passer par les extrémités et se fichtre du monde, de la norme et du jugement d’autrui ; car là où elle se produit, nous ne sommes nulle part ; les autres textes agonisent, tandis que lui, tenté souvent souvent d’aller voir ailleurs, préfère résister et regarder avec une certaine délectation tomber l’un après l’autre ces esprits bien plus malades que lui — et sans prétention à la guérison : ils font semblant de survivre alors qu’ils sont bien évidemment déjà morts.

Houla, plus de charcuterie pour Igor

Old par igor le 16 Août 2002

Il……… …… ………… ……
…………………… …………………………ne………… ……………

…………… ………………… …………… ……………………… vise…………………
……………………………… aucune………………………… ………………………………

………… …………… ……………… …………cible………………… ………………………………

Un après-midi d’octobre

Badinage et Billevésées suite et fin

Acte Deux

Eren et Pavel sont au centre d’un champ, l’un face à l’autre, les poings sur les hanches

Eren : Je n’arrive vraiment pas à comprendre ce qu’elle peut trouver au Troll boutonneux et pustuleux que tu peux être !

Pavel : Peut être ce qui manque à la limace emmanchée se trouvant face à moi en ce moment, mon pauvre ami.

Eren : Limace ? Penses tu vraiment que le joyau de Troublefort s’intéresserait à un être effroyablement visqueux ?

Pavel : En ce cas je peux te retourner l’argument, mon cher.

Eren : Soit, je concède la victoire pour cette fois, je suis battu ! Ceci dit il faudrait trouver un moyen de nous départager, cette situation ne peut plus durer.

Pavel : Etant aussi peu prêteur que toi et ne supportant même pas l’idée de tes paluches sur ses seins blancs, je ne peux qu’être en accord avec ta volonté.

Eren : Alors réfléchissons… je sais ! La belle aime les vers, les phrases bien galbées et nos sœurs gémelles ne sont pas en manque concernant la ritournelle. Demandons à Piotr d’apprêter l’estrade de satin et ensemble joutons jusqu’à ce que le cœur nous lâche.

Pavel : Et le vainqueur l’emmènera jusqu’à sa couche que plus jamais elle ne quittera… soit, topons là, le marché me semble équitable !

Ils partent après s’être serré la main, chacun assuré de sa victoire.

Acte 3

Les six sont réunis.

Eren & Pavel : Alors, qu’en pensez vous ?

Marine : Hommes qui se battent pour mon cœur et mes formes, cela m’excite, j’aime bien !

Laina : Et puis cela mettra un peu d’animation dans nos parfois si mornes vies, même si l’enjeu n’est que Marine.
Alaine : La maligne Marine car, contrairement à nous, elle sait les mener par le bout du membre, nos mâles !

Piotr : Et moi alors, vous m’oubliez ? J’ai beau ne pas avoir l’avantageux physique d’Eren ou de Pavel je ne me ridiculise pas pour elle !

Marine : Heureusement tu as au moins ça pour toi, mon pauvre.

Pavel : Bon, bon, bon, langues de vipères, pouvons nous commencer ?

Marine : Allez y, nous sommes toutes ouies.

Eren : Tu verras
L’aube sera paisible
Comme un puits en été
Comme après une éclipse
Les tâches blanches de l’héliotrope
Les oiseaux langoureux à l’équerre des arbres.

Pavel : Tu verras
Une aumône de jais
De saphirs et de perles
Orner la main des filles
Et la vanille à leurs cheveux
Tresser ses gousses noires.

Eren : Tu verras
Dans Eden au matin
Sur le boulevard du pommier
La fontaine verser
Du cidre dans ses vasques.

Pavel : Tu verras le détail
D’un geste d’allégresse
Cette main qui s’élève et flotte comme un voile
Le mot qu’une onde de la lèvre
Qu’un mouvement du cœur
Habille de sel clair.

Eren : Tu verras
Comme je vois
La robe du désir
Les veines, la fumée
Le socle d’encre bleue
Qui roulent dans les chélicères.

Pavel : Tu verras
Derrière la terre creuse et abrupte
Cette chemise qu’une femme
Glisse sur la magie de l’épaule des femmes.
Eren : Tu verras la couleur du dépit
Le linge rouge de la consomption
L’épidémie de peine.

Pavel : Tu verras sur la margelle
Un nénuphar
C’est ta taie d’Ophélie.

Laina : Les phrases sont belles, mais le sentiment y est il vraiment ?

Alaine : Le sentiment est beau mais les tournures sont obscures…

Laina : Le tour me semble bien incomplet, cercle faussé…

Alaine : Et le serpent se mord la queue…

Marine : Bref votre prose nous laisse pantoises, rien de concluant…

Piotr : Pour lui même Je lui envoyais une lettre, elle ne lui plut pas, aussi elle la jeta, pour que même le temps ne s’en rappelle pas…

Marine : De quoi parles tu donc mon Piotr, de quelle lettre ?

Piotr : Oh, euh, enfin… tu as du oublier.

Alaine : Cesses donc de te faire prier, nous sommes, telles des grappes de raisin, pendues à tes lèvres !

Piotr : Il y a de cela quelque temps, alors que nous n’étions que de jeunes pousses, j’envoyais une missive à Marine, sur mes sentiments, et je la vis, tout tremblant, la brûler. Depuis ce jour je n’eus plus aucun espoir en l’amour.

Marine : C’était donc toi ?
Poussière, soir, une femme assise devant moi
Gardant une secrète distance pendant que des gouttes de rosée affleurent sur son corps lunaire.

Piotr : Je fixe mes yeux sur elle et une métamorphose commence
Un étrange redressement en elle même
Elle commence à se courber tel un arc en ciel
Sa pression augmente, elle rougit tel un soleil à son paroxysme

Marine : Une étrange réfraction d’argent et de soufre débute de l’intérieur de son centre
Je m’assieds dans l’une des chambres magiques de l’espace
Elle aussi se repose, ancrée en moi, ses tranches coupant à travers mon corps
Comme deux énormes planètes inexplorées

Piotr : Ses seins oscillent, ils sont fait de chair qui ne salit pas
Ils ont une forme mais point de ligne limite
Un éclat fuse du fourneau, s’accroche

Marine : Vacillant au coin de ses lèvres, fouillant la mort
Sa température excède le point bouillonnant
Je me sens comme une poignée de cendres blanches

Piotr : Aujourd’hui j’aimerais connaître l’amour de cette femme.

Marine : Je n’avais point de rejet pour ce mystérieux amant, je me sentais au contraire indigne de tels sentiments, moi l’abeille volage.

Laina : Serions nous en train de vivre un rebondissement dans toute cette comédie, la Belle et la Bête partant convoler de concert sur les routes fleuries ?

Marine : Cela serait bien possible car si il m’accepte, alors je serais sienne, femme de ce tendre poète enfin dévoilé !

Piotr : Comment pourrai je refuser ce que tout me vie durant j’ai attendu, espéré ?

Alaine : Tu nous laisseras bien dans ce cas prendre à notre compte tes deux éconduits, nous n’aimerions pas rester seules trop longtemps, nous nous fanerions…

Laina : Et moi, sentimental artichaut, qui allais oublier ce point ! Venez donc vous deux, lequel prend tu petite sœur ?

Eren : N’avons nous rien à dire ?

Alaine : Hm mm, non ! Et de plus le choix serait impossible pour vous, comment donc différencier si parfaites jumelles ?

Pavel : Après réflexion, pourquoi pas, il est vrai que vous êtes plutôt agréables.

Eren : Fort plaisantes dirais je même…

Alaine : Alors petite sœur, tu me laisses le Pavel ?

Laina : Très bien, je prend l’autre dans ce cas et puis… si ça ne colle pas… nous pourrons toujours échanger !

Piotr : Il ne nous reste plus alors qu’à célébrer cette triple union !

Marine : Et faire la fête, on ne se marie pas tous les jours !

Ils quittent tous la scène en couples, joyeux.

FIN

(Extraits de poèmes légèrement remaniés de Denys Louis Colaux et Pradip Choudhuri, recueil Lieux d’Asil, Lieux d’Exil)

Old par Rodia le 16 Août 2002

Hector, tes peintures sont tristes.

Avant, je pouvais m’approcher de n’importe quel chat et il ne s’enfuyait jamais
Maintenant c’est très différent

Old par igor le 20 Août 2002

Ca me prend à la gorge, j’ai envie, j’ai besoin de hurler mais bon sang ! rien ne sort, ça m’étouffe quelques secondes puis ça redescend très violemment dans mon ventre, ça me serre les intestins, je me tors puis ça remonte encore, encore et encore jusqu’à en avoir la nausée. Je dois fermer les yeux pour oublier. J’arrête de respirer pour ne plus penser. Illusion. Je sais que c’est encore là. Ca reviendra. Ca somnole au fond de moi mais c’est prêt à bondir, à rugir, à déchirer mes entrailles pour gagner la surface. J’inspire profondément, yeux clos, muscles relâchés. Effort inhumain. Des larmes me montent au yeux, je déglutis péniblement.
Respire. Respire.
Respire.

Je suis très calme et derrière mes paupières douloureusement sèches je ne vois plus que des phosphènes muticolores, manège kaléïdoscopique. J’apprécie ces instants de régression. Video. Je ne vois plus qu’un espace imaginaire et mouvant. Quelques mots … Quelques notes … Déjà les souvenirs affluent. Les images se superposent. Peu à peu tout reprend forme et ternit.
J’ouvre les yeux..
Tu ne m’as pas encore eu.

Je ne suis pas vraiment là où vous pensez me trouver. Ce n’est pas que j’essaye de vous échapper. Je suis un peu plus loin. C’est tout. Mais j’apprécie les réactions. Ce que vous dites en un sens je l’accepte. Mais cela ne me concerne déjà plus. Vous n’êtes pas vraiment clair. Ou alors je suis idiot. Le vertige n’a rien d’organique comme vous semblez le penser. Laissons le corps à sa place. Il n’y a pas que du malaise dans cette histoire qui recommence. On espère une pause. J’ai expliqué qu’il faut parfois passer par là, par une lutte, une crise. Et plus tard, on espère pas de réconciliation, mais autre chose, un amour comme vous dites. Avec ses soubresauts violents, parfois très doux aussi. Sachez qu’il n’y a pas que des chutes ou des corps à terre inanimés, saignant. Je n’ai rien d’autre à vous dire.
Par ailleurs, corrigez mes accents, sinon je ne viendrai plus. (Peut-être est-ce que vous attendez ? Libre à vous : l’espace est bien plus vaste que ce que vous pensez.)

Amicalement, A.D.C.

L’image — (dimanche, 13h07) — la chaleur dont le foyer serait sous le bitume attaquant l’air blanc, consistance noire, pollutions.

Si un jour, tel un sanglier abstrait, tu me cherches sciemment,
Souviens-toi, que le sortilège angoissant fleurit, ô cauchemars solitaires.
Tes fesses de chien seront toujours mes moutons mécaniques,
Et jamais je n’oublierai, tes oreilles de cafard et ta sensualité ovale.

Badinage et Billevesées

Pièce Idiote pour 6 acteurs en trois ou quatre actes, çà dépend des jours…

Acte Un

La belle Marine est au pied d’un arbre, Paul, Alaine et Laina s’en approchent.

Marine : Le soleil se lève, la brume estompe les fenêtres, le chat est parti, mistigri !

Piotr : Mais que racontes – tu ma belle ?

Laina : Chagrin des matins automnaux, feuilles ambrées tombant dans les ruisseaux : la belle se languit…

Piotr : Duquel ? C’est qu’ils sont nombreux les oiseaux voulant picorer notre perle océane !

Marine : De tous ! De tous mon nabot. Seuls, ils ne sont rien, poussières éthérées ne méritant pas l’ombre d’un regard mais unis…fous de désir ne serait ce qu’à mirer mon ombre ; quelle magnifique sarabande !

Alaine : Et là voilà, coquette imbue de son reflet, brisant les cœurs en toute connaissance de cause, juge, juré et bourreau !

Laina : Il est vrai, petite sœur – roseau, que la modestie n’étouffe pas ta langue, toi qui ne nous laisses que le Piotrot, demi homme devant contenter tant de femmes aux appétits insatiables.

Piotr : Et dieu sait que cette activité me prend tout mon temps, moi qui n’aspirais qu’à prélasser et regarder les arbres pousser…

Marine : Fi donc, homme – champignon ! Ne me dis pas que pour toi il puisse s’agir de torture, je n’en croirais traître mot, aussi vrai que mes amants sont aussi nombreux que les étoiles dans le ciel !

Laina : Bougresse, il ne faudrait tout de même pas exagérer ! Ou alors c’est que le ciel nocturne n’éclaire que bien peu….

Alaine : Ou que le jour est perpétuel…

Piotr : Voire que tu es affublée d’une terrifiante cécité…

Marine : Médisants ! Laissez moi donc pleurer l’absence de mes doux compagnons et partez vaquer à vos occupations.

Les Trois : Très bien maîtresse, ordonnez et nous obéissons.

Ils partent bras dessus, bras dessous, en riant.

Old par Rodia le 16 Août 2002

Staphylocoque… exil (volontaire ?!) de la Toile, retour, vision de cet être, de ce concept, que dis je, de ce monument… Benoit… et ce mot qui hante mon esprit depuis ; Sta – phy – lo – coque… petite bactérie deviendra grande dit on.. heureusement pour nous certaines meurent dans l’oeuf !

Et inlassablement il retourna à son dur labeur, secouant et remuant des tonnes d’immondices, espèrant, un jour, peut être, atteindre la mythique perle de merde

Old par Rodia le 07 Août 2002

une nuit...
Même en période diurne, les salles obscures m’attirent et me reposent l’âme
Mr. Fox est de retour, les accents pas corrigés, c’est la rentrée pour le Tourguenisme
Une nouvelle année tendre et soyeuse
Sûrement.

Old par igor le 29 Août 2002

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Rose Poussière. Une nuance oubliée, en vogue dans les nuits des années soixante-dix, après ça s’est perdu, moi je m’en sers encore.
Caresse du doigt sur l’arcade, un souffle, frôlement du bâtonnet sur la paupière, balayage furtif du pinceau sur la pomette.
Panne d’électricité. Noir. Silence.

Né en 1818, Tourgueniev est élevé au monastère de Spasskoje. Il y connaît une éducation stricte et les rigueurs et monstruosités auxquelles donnait lieu l’institution du servage : malgré de nombreuses cicatrices laissées par le fouet des précepteurs orthodoxes, il garde un bon souvenir de la vie en contact avec la nature et proche du peuple. À quinze ans, il entre en pension à Moscou et continue ses études à Saint-Pétersbourg. Il rencontre Pouchkline et commence à écrire des notices techniques. Un long séjour à Berlin lui donne accès à la culture occidentale. De retour en Russie, il rencontre Pauline Viardot, la célèbre cantatrice sœur de la Malibran, et son mari ; il tombe éperdument amoureux de la jeune femme. Cet amour sera toléré par les jeunes époux et Tourgueniev admis dans le cercle familial. En 1847, Tourgueniev décide de quitter la Russie pour vivre auprès de Pauline Viardot. La publication des Récits d’un chasseur , réquisitoire implacable contre le servage, lui assure une toute première place parmi les écrivains russes. À la mort de sa mère en 1850, il devient propriétaire d’une grande fortune, mais il est retenu en exil sur son domaine. En 1856 seulement, il peut repartir en France, mais Pauline Viardot ne lui est plus favorable. Il devient mélancolique, se met à boire, voyage, rentre en Russie, continue à écrire récits et romans sur la vie russe et à s’adonner à sa passion première : les manuels et les notices techniques que sa connaissance du français, de l’allemand et du russe lui permettent de traduire avec un talent inégalé. Il se brouille avec les critiques de son pays et décide de s’installer définitivement à l’étranger en 1864, à Baden en Allemagne, près du domicile des Viardot. Il y fréquente une société brillante d’artistes et de techniciens. Il renoue avec Pauline Viardot, toujours délurée. La guerre de 1870 vient briser cet idylle, et l’écrivain reprend ses voyages avant de s’installer à Bougival, près de Paris, près du domaine des Viardot. Il se lie d’amitié avec Flaubert, Zola, les frères Goncourt. Sa gloire est désormais établie, il est élu vice-président au Congrès international de notices techniques en 1875, aux côtés de Gustave Eiffel, et reçu triomphalement lors d’un séjour en Russie où il retrouve avec émotion ses frères Igor et Nicolaï ainsi que sa petite soeur Dot. La création en 1879 d’Un mois à la campagne, écrite en 1850, est un énorme succès. Vieilli et malade, Tourgueniev meurt en 1883 à IKEA.

comme un week end à la campagne,

tout simplement.

S’il fallait recommencer l’histoire. Lire encore. Examiner
nos erreurs. En serais-tu capable ? Passer plusieurs nuits
anxieuses ensemble ; imaginer les projets. Aucun programme.
On verra si �a tient tout seul. Quelles destinations ?
Beaucoup de sites visitŽs en surface. Revoir ainsi les pierres,
les hauteurs et ces granites vers Napoli. Ne pas se dire surpris.
Voir tout pour que nos yeux ensemble changent.
Un pŽriple saccadŽ, sans s’Žpuiser. Les forces doivent nous mener
jusqu’ˆ aujourd’hui. Es tu capable de produire du dŽsir ?
Relisons-nous avant de prendre une dŽcision.

Ê

Maintenant… elle sent son souffle dans son cou, il est sur elle et lui écrase les seins, elle aime cette douleur qu’elle sent rouler sous ses mouvements. Il est entre le souffle la parole et les baisers. Elle ne sait plus ce qu’il fait ce qu’il veut. Mais elle le sent sur elle, elle sent ses allées et venues qui oscillent dans les rythmes qu’il leur donne, petite partition privée, elle sent sous ses mains ses fesses durcir ; bientôt elle sentira son corps trembler. Cela ne vient pas, elle lève à peine la tête, comme elle le peut émergeant de son corps de titan, elle tente elle aussi de murmurer dans son oreille d’embrasser n’importe quel endroit de sa peau. Il ne l’embrasse pas il ne la regarde pas, il s’applique sur ses mouvements, ses rythmes, rien à voir avec une partition avec la musique, juste du calcul du mouvement du sport. Il compte ses aller et retour, il compte le temps qu’il dure il compte -à peine- ses gémissements à elle. Il sait déjà combien il y en aura, il sait où appuyer pour qu’un femme crie, avec toutes c’est pareil. Et pourtant, elle le respire sa transpiration amoureuse son haleine ses cheveux. Elle aime quand brusquement il passe sa main dans son dos et la soulève l’arque sous lui quand il tient sa tête pour ne pas la cogner quand soudainement il sort d’elle appelle le manque et place son sexe entre eux deux d’aucun corps en aucun corps avant qu’il ne la renfonce comme un viol un acte oublié quelque chose d’involontaire. Il est sur elle et il fait tout cela, il se regarde faire il pense à ce qu’il fera ensuite ; il ne la regarde jamais. Il fait l’amour avec lui-même. Elle s’en veut d’être là.

Procédé pour une installation : la vie
Marcher, toujours déambuler, le long de ce même canal à l’infini, ou le long d’une route, d’une rue, un soir, un matin New-York-fantasmée ou Paris-mon-rêve-en-vrai. Je ne sais plus, mais ne jamais s’arrêter d’avancer, courir parfois, ramper souvent. Amasser les espoirs, les rires, les regards doux, les ranger contre son coeur et les chérir quand il fait froid sur le chemin, toujours avancer. Un nouveau foyer, une place au coin du feu, s’y asseoir une seconde, se lever, saluer et reprendre la route. Trouver un compagnon de voyage, tenir sa main un instant, l’aider quand il peine, s’appuyer sur lui les jours de fatigue, se séparer, se retrouver plus tard à un carrefour, à la veillée, se blottir une minute et se relever, repartir, sans cesse avancer vers…

Old par igor le 12 Août 2002

« Si je n’étais pas devenu
Tellement lâche
Pour avoir toujours sans relâche
Brûlé mon cœur à ton sein nu
Je te tuerai comme une chienne
Toi qui m’a perfidement
Trompé pour un nouvel amant
Sans même qu’un remords te vienne
Je plongerai dans ton sein nu
Qui tous les tente
La lame rouge et tremblotante
Du premier coutelas venu
Je crèverai de piqûres
Tes lèvres roses
Tes lèvres qui disent des choses
Où somnole une trahison
Et je balafrerai tes hanches
Tes flancs et leur duvet cendré
De quelque croix de Saint André
Faisant sillon dans tes chairs blanches
Mais quoi ? Tes lèvres m’ont menti!
J’en veux encore…
Menti tes yeux – j’en veux encore…
En implorant ton repentir
Je veux à nouveau sans relâche
Brûler mon cœur à ton sein nu
Puisqu’ Hélas ! je suis devenu
A force de t’aimer
Un lâche. »

L’herbe était verte
et les filles jolies,

les renards sont rentrés !

Mea culpa
C’est ma faute
C’est ma faute
C’est ma très grande faute d’orthographe
Voilà comment j’écris
Giraffe.
Jacques Prévert. Histoires

On peut se dire : où ça se passe ? On peut se dire : que désires-tu ?
Et les réponses sont chuchotées, soufflées : des crises & des empêchements.

Et le monde : a-t-il un effet sur toi ?

Quel monde ? Incapable de le trouver. Est-ce l’escalier qui me mène à la rue ? Le premier avion pour l’exotisme ? Toutes les chambres où j’ai dormi ? Des télévisions en boucle ? Image d’images d’images ? Description d’une huitre ? Soyons sages, ne disons rien. On dispose encore d’un pouvoir de séduction : les choses vont venir à soi. On va le re-mettre debout. Mais nous ne sommes pas obligé de l’appeler le monde. Nous restons dans une chambre. Faire l’amour ou compter, ou regarder nos cartes-postales en attendant que dehors tous s’épuisent. Il y aura quelque chose à faire, à penser, mais ça ne sera pas noir, pas triste, surtout pas.

Voilà j’y suis. Je pense à quoi ? Voilà j’y suis. Je voudrais remplir cet écranpage blanche. Je voudrais j’y suis j’y voilà qu’est-ce que j’y fait comment ? /Pas très abouti/ Je voudrais mes doigts s’égarent dans le fil de tes pensées cheveux tes yeux bleues J’approche. Je souris /ça me plait/ Ton souvenir, des images le souvenir de nous Ton rire s’égarer s’envoler respirer s’élever Des nuages /des clichés:dépasser/ Toi partout sur tous les murs de mes rêveries nostalgiques gris lépreux fânés libidineux définitifs. Un jour toujours ce jour mythique dans le passé ou dans l’avenir ce jour meilleur inaccesible qu’on a vécu quelques secondes quelques minutes Pas plus. J’y crois. Peut-être tu y crois aussi alors ce serait bien tous les deux d’y aller. Qu’attendons-nous ?
Retomber en soufflant quel lourdeurdésespoir sans grâce sans finesse sans magie Retomber comme une merde glisser dans l’oubli anonyme des jours énumérés machinalement mécaniquement /c’est pareil/ Toi Quelques ombres quand même Des empreintes Un parfum
C’est le tien …

Dégager de nos difficultés une couleur. Cela sera le blanc, comme vous l’avez choisi. Il y a des murs, aussi des images surexposées. Des photographies sur le mur où nous voyons déjà les formes de nos vie à venir.

Il y a la peau blanche, les surface, rien en dessous. Peut-être sous les images des traces de clous : empreintes de cadres anciens dont nous nous sommes séparés. Ils disent qu’il nous faut de la place.

Plutôt sortir vite pour se prélasser, ne rien faire, attendre.

— Tu frôles l’insignifiance.
— À quoi bon ?
— Toujours les lourdes questions.

La sensation immédiate, juste après la virgule, je la cherche, tremble, la voilà : yeux fermés, respiration coupée comme si j’allais plonger.

Il faudrait exiger un train, un avion, un accident, une langue que personne ne parlerait. Pas de souffrance à ne rien y comprendre. Enfin ? Je n’ai jamais caché un idéal, dieu, coits, errances stériles, siestes puisque c’est l’été.

( ces notes ne forment rien qui vaillent, je le sais. Exercices en vue d’autre chose. Préliminaires appliqués)

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………(pour Astrid)

Parce qu’il y avait ces retours de la joie, ces découvertes incongrues venues de nulle part, nous décidions de racheter notre temps, de recommencer à attendre ; par exemple, au bord de l’eau, guettant je ne sais quoi, un bateau, une mouette à l’œil sévère qui m’avait impressionné dans la photographie de Joseph Koudelka ; en ville aussi, dans un restaurant, discutant à la fois de livres, de désastres, et de nuits qu’il nous faudrait passer pour honorer ce changement. Nous ? Qui sommes-nous ? Le temps, les années, hommes, femmes, animaux même, défis insensés pour relever un monde mortifère, ennuyeux le plus souvent, où vous (femme quelconque, toute femme) vous vous plaigniez que personne ne sache vous guider ou vous prendre tout simplement, regardant en face le temps, les années à venir, les directions possibles à partir d’un baiser, d’un pas, d’un engagement ; je me rappelle ce jour où nous avions marché dans le parc du luxembourg sur une carte géante et qui représentait la nation française ; nous riions je me souviens, mais il y avait là de quoi nous rendre heureux : parc, été, vos yeux curieux de mes yeux, le monde discret derrière nous, des enfants, ou un homme qui lisait le journal et vous m’aviez juré de ne pas regarder les tragédies planétaires, les titres gras sur la feuille que l’homme lisait en tremblant ; assis je me concentrais sur vous, moi, encore cette affaire de temps qui réunissait tout ce que j’aurais pu vous dire, par amour qui multiplie les regards sans jamais les identifier, modalités changeantes, théories diverses, exercices de mise en jambe, pas de mise à niveau, oubliez les niveaux : nous avions choisi le dérapage, la pré-vision, la balade autour de la littérature, malgré notre souhait de l’écarter, elle revenait sans cesse se joindre au monde si bien que nous savions plus qui imitait l’autre ; finis les remontrances, l’homme qui lisait le journal avait l’air de redouter l’emphase, mais à partir de cette journée ce fut le mot d’ordre, la déviation constante, le balayage des saisons, le rattrapage du passé, l’anticipation romanesque de nos prises de position sur les choses, fermes et toujours à réévaluer, et enfin, dans le crépuscule où nos chemins nous séparaient, j’avais juré ceci : MUTATIONS, AVENTURES, ENSEMBLE.

AUTOLOGUE

COCO C’EST PAS BIENTÔT FINI CEs JÉRÉMIADES,
JE TE L’AI DIT TU N’AS TOUJOURS PISSÉ QUE DE L’EAU (je ne pouvais pas prévoir une réaction aussi violente ?).

Peut-être fallait-il envisager l’affrontement ?

(Sous la littérature, sous le monde, là où il y a encore de quoi faire, sans poser.)

TOUT CE QUI VIENT DE TOI NE M’ÉTONNE JAMAIS. CHACUNE DE TES PENSÉES EST EMPRUNTÉE À D’AUTRES PENSÉES MAIS PAS LES TIENNES…

(j’avais conçu le projet d’une œuvre qui se serait éloignée des autres, des livres, près de la vie, du vivant surtout.)

J’écartai avec une certaine élégance les gêneurs. Mais pour qui ?)

Nous nous voyons.
« BONJOUR COMMENT çA VA ? »
Le culot de la question m’irrite au plus au point :
« çA VA TRÈS BIEN MERCI. »

Il y a du silence après l’entretien : nous sommes engagés désormais l’un vis-à-vis de l’autre. Nous nous serrons la main. Après les questions. Nous évoquons des prouesses de la littérature.

« Elle va très bien merci. »

Mais personne n’écoute plus personne.

« C’est pour ça que la littérature va bien. »

(Jouer la scène dans une cage.)

« Puis

Tourgueniev International Slip Contest

Postez votre slip, et soyez peut-être l’heureux gagnant d’un voyage aux Bahamas !

Pardonnez-moi cette incursion.

« Changez-tout
Changez-tout
Pour une vie qui vaille le coup
Changez-tout
Changez-tout
Changez-tout »
M.J.
Oui, enfin il exagère un peu, non?

Un homme, une femme, le monde. Après l’inventaire, il ne subsiste que ça.

tu m'étonnes...

Old par igor le 29 Août 2002

Interview de François «FunkMaster» Hollande, premier secrétaire du Carnaval socialiste
Par Jean-Pierre «Lavable en machine» Elkabbach
Cent jours après la fistule de Jean-Pierre «Poï Poï» Raffarin à Matignon, François «A quelle heure passe le bus ?» Hollande, interrogé par Jean-Michel «Le magasin est interdit aux chiens» Dhuez, fait un premier bilan de la caricature au cachet de la poste. Il dénonce une photocopie fiscale invraisemblable, la peinture à l’huile des gourdes, la fin des kinder surprise jeunes, ou encore une cystite de moteur turbo-diesel sur la clarinette à revoir… Et en profite pour dire toute son punk à l’aile avant-droite d’Air France.

« Mais vous êtes fous ? »

L’image — (samedi, 18h10) — Maurice Blanchot et Marguerite Duras discutant sur une plage naturiste.

(quelques prétextes aux amusements : périphérie du drame)

Une récapitulation s’impose.
Il y a des humains, soit. Mais aussi des problèmes. Une perception immédiate des problèmes. Une pudeur curieuse aussi. Vous portez des lunettes noires, je comprends. Vous souhaitez conservez vos yeux, ne pas les jeter trop vite aux crocodiles. Pourquoi cette sauvagerie ? Fait-elle partie des « problèmes » évoqués ? Caresser un crocodile ne doit pas être désagréable. Mais ça vous dévore très vite un crocodile. Je vous rassure, il n’est pas question d’une métaphore. Je pense : crocodile ; je vous vois en ma compagnie fréquenter des crocodiles. Est-ce une façon d’échapper aux problèmes que de mettre tout sur le compte du crocodile ? Mais un tel animal ne dévore pas les yeux : inutile de porter vos lunettes, regardez-nous en face, le crocodile et moi. Ais-je fait l’image ? Ce fut uniquement pour vous distraire. Il aurait pu être question de n’importe quoi d’autre qu’un crocodile. Un chat ou des amis, une robe, une émission de télévision. Mais vous le savez et c’est un problème. Continuons je vous en prie.

III

Dans l’étonnement, visions fatiguées des lignes d’écritures sur un fond blanc, images
mortes, texte pour rien. Surpris par cette participation hybride, je souhaitais non pas apporter mes biens (je ne suis pas un spécialiste), ni tonner contre les risques de pollution que peuvent engendrer ces systèmes — mais juste signaler en toute hâte et
sans me priver d’avouer un certain enthousiasme — que je suis tout à fait apte à saisir l’esprit dans lequel viennent s’insérer ces signes, excluant un nombre non négligeable d’individus, sans afficher cependant les couleurs d’une quelconque communauté : je ne rejette rien, et si aujourd’hui je fais acte de ma présence, c’est juste pour m’infiltrer dans cette brèche moyenne, sans valeur effective ; singularité quelconque idéale en somme pour reprendre à zéro nos entreprises. Ainsi : nulle intention tueuse. Aucune identité sérieuse. Quelque chose de naissant, de fragile, menacé par l’annexion frivole de songes-creux ; cette liberté apparente peut susciter de drôles de rêves égotiques, des attitudes démesurées pour chercher à tout prix le contact en le privant de contenu. Il y a de quoi avoir peur. Cette distance froide et brûlante à prendre vis-à-vis de ce phénomène n’interdit cependant pas d’y venir signaler le vacillement de sens dont il pourrait être coupable : à peine la communauté reliée, elle peut s’éteindre dans l’insignifiance, mais bizarrement c’est l’insignifiance même (momentanée) qui lui donne une raison de vouloir monter plus haut. À SUIVRE ?

–> Une vraie discussion d’intellectuels philosophes mondains bâtisseurs etc…

Old par igor le 22 Août 2002

extension nouvelle www.webzinemaker.com/amaury

Marilyn
Ma chérie
Attends-moi !
J’arrive.
Tu m’as manqué
Toutes ces années
J’ai traîné mon ombre le long du canal
Sans avoir le courage
Jamais eu le courage
De venir te retrouver
Tu m’as tellement manqué
Souris-moi
S’il te plait
Ca me fait tellement mal quand tu souris
Je mourrais pour te voir sourire encore une fois
Tu vois ces mots que j’aligne au hasard de mon désespoir
Je te les adresse secrètement pour que tu saches que je ne t‘oublie pas
Je t‘aime.

Au point où on en est, il semble que Mozart soit inutile.

The erectile tissue is composed of many tiny blood vessels arranged in random coils. The penis is capped with a pink, acorn shaped tip called the glans. A sleeve of skin, the foreskin, naturally covers the glans but is sometimes removed in an operation called circumcision.
l'orage approche !
A nice technique to set the mood for cunnilingus is to lightly massage the area between the navel and the pubic hair with the tip of one index finger for a few minutes. Put a few drops of glycerine (purchase at drug store) on her belly and massage into the skin with slow, small circular motions. You should warm the glycerine before applying it to her skin (place the bottle in hot water for a minute). This massage technique tends to relax and sooth the woman and is especially good for the first time she experiences cunnilingus.
l'orage approche...
The man can place his hands lightly on the back of the woman’s head to provide guidance. Lightly stroking the woman’s ear or earlobe with the forefinger can provide stimulation for the woman. Try massaging her forehead; run your thumbs from the center of her forehead outward, ending at the temples with a small circular stroke. Repeat.

Old par igor le 02 Août 2002

A Thanksgiving Prayer
Ce héros
Thanks for the wild turkey and the passenger pigeons, destined to be shit out through wholesome American guts.
Thanks for a continent to despoil and poison.
Thanks for Indians to provide a modicum of challenge and danger.
Thanks for vast herds of bison to kill and skin leaving the carcasses to rot.
Thanks for bounties on wolves and coyotes.
Thanks for the American dream, To vulgarize and to falsify until the bare lies shine through.
Thanks for the KKK.
For nigger-killin’ lawmen, feelin’ their notches.
For decent church-goin’ women, with their mean, pinched, bitter, evil faces.
Thanks for « Kill a Queer for Christ » stickers.
Thanks for laboratory AIDS.
Thanks for Prohibition and the war against drugs.
Thanks for a country where nobody’s allowed to mind the own business.
Thanks for a nation of finks.
Yes, thanks for all the memories– all right let’s see your arms!
You always were a headache and you always were a bore.
Thanks for the last and greatest betrayal of the last and greatest of human dreams.
William S. Burroughs

Old par igor le 17 Août 2002


champagne-peinture
paranoia
vendredi 2 aout
igor + 1 an
il fait pas beau
l’orage approche
chat perché
pot-peinture
où es-tu ?

Old par igor le 02 Août 2002

214 rue Béranger, 92700 Colombes… la Force est avec lui.

Old par Rodia le 16 Août 2002

ici
à Paris
il fait gris
et il pleut
aussi
ici
  ici
à Paris
il fait gris
et il pleut
aussi
ici

Old par igor le 08 Août 2002

Eu envie de parler du fluo. Eu envie de parler du réel. Des mauvaix films. D’une enfance dessinée. Du sale genre poétique. De pornographie dégradée. Du désir sans objet. Du vide toléré. De la peau. Des vêtements. De la possibilité de parler entre. De quelqu’un. De l’impossibilité de parler.

« Les mots perdent leur sens. L’instinct vous guide. Vous devenez un animal … »
Docteur Moreau.

Apr�s-tout, votre scandale ne m’intŽresse pas.

MF dans une révolution synthétique
souviens-toi une femme se détruit
excuses moi sur des verres à moitié pleins

les paysages défilent derrière les doubles vitrages, cimetières, cimetières pas terminés à espace prévu pour les suivants, villages, lotissements, campagnes, autoroutes, à l’intérieur tous les bruits sont étouffés, on n’entend pas passer les gens dans le couloir, ni le voisin tousser, ou si peu… la tête tombe, sursaut réveil d’une micro seconde de sommeil. le regard retourne à la fenêtre, il voit son visage dans le reflet, si précis, contours un peu troubles, mais chaque imperfection de la peau dessinée, et le visage de celui de devant endormi. derrière les yeux sans profondeur des taches vertes, marrons qui se mêlent dans la vitesse; zoom, le regard se rectifie, un champ. douceur du passage, bonheur du départ.

Consignes

Je l’avais attendue, plusieurs mois — attendue. Mais elle n’est pas venue.
(Répéter plusieurs fois « pas venue ».) Aujourd’hui, je ne l’attends plus. (Supprimer « attends plus. »)
Yeux beaux bleus perdus.
(Dessiner « yeux beaux bleus perdus » sur carton noir, graphie infantile, soleil à angle supérieur droit, maison, jardin, chemin.)

Faire circuler le dessin.

j’ouvre les yeux encore en dormant. j’ai un peu froid et mon corps est humide. Il y a une lumière que je n’avais jamais vue ici. je m’asseois dans le lit, je caresse mes cils, je regarde un peu autour de moi un doigt sur mes lèvres, je redécouvre comme chaque matin mon goût: je me réveille. La lumière est froide et bleue. Il pleut. Après tout ce mois de chaleur étouffante c’est à peine croyable. Je sors sur la terrasse, je suis déjà toute mouillée. Je pleure sous la pluie, j’ai peur. Mes longs cheveux noirs dessinent des courbes violentes sur la chemise blanche qui colle à mon corps. Tout a disparu: plus de terrasse, plus de jardin, et j’en suis sûre plus de maison. Je n’ose pas me retourner. Je tremble. Des lumières blanches fugitives passent devant mes yeux, parmi les éclats d’eau. Tout ça est si beau, mais si effrayant! Je ne discerne pas ce que je vois, alors j’invente le plus terrible et le plus séduisant; des fantômes transparents qui passent comme des flèches dans un rêve ténébreux. Ma peur me plaît parce que j’ai l’impression qu’on me voit, que je séduis ceux qui me voient. Je n’arrête plus de pleurer malgré tout mes efforts de faire de ma réalité un décor. Un bruit, inventé, entendu? Je me retourne violemment. Il n’ya rien! rien! La pluie est si dense que je ne peux rien voir, et que j’imagine ce qu’il y avait là détruit par les gouttes. Je ne peux plus que tomber à genoux, gémir et gratter le sol. Tout cela était si immaculé, si pur, si glacial. Je sens maintenant la terre chaude sous mes ongles, il y en a aussi sur ma chemise blanche, et qui dégoutte de mes cheveux. Mes sourcils sont de la terre mouillée, je sens mon coeur dégouliner à l’intérieur de mon estomac, mes intestins se liquéfier et je les pisse. La pluie continue, inbattable.
j’ouvre les yeux encore en dormant. j’ai un peu froid et mon corps est humide. je m’asseois dans le lit, je caresse mes cils, je regarde un peu autour de moi un doigt sur mes lèvres, je redécouvre comme chaque matin mon goût: je me réveille. Ma chemise est trempée, elle me colle, je vois comme des taches brutales le triangle noir de mon sexe et les bouts de mes seins qui lui répondent.

nous recherchons une parole vraie, pas rejetée, souveraine ;
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Alors, plus que jamais en rentrant, l’arrogance devient insoutenable. Trop de bile dans cette voix, la nausée à chaque syllabe, une marée de paroles, le vertige de la spirale, les mots tournent en soulevant des spasmes, une diarrhée orale d’abjections – se retenir, introspection, après tout, votre scandale ne m’intéresse pas, pourquoi pas, l’alcool déforme l’émission autant que la perception – mon poing dans ta gueule.

Seul comme un lâche, sans accent, je serre les mâchoires et je retourne dans un bois animé ou les contacts des mains pincent mon coeur, ou un simple regard amène à mon estomac l’émotion d’un enfant de 15 ans. Upercut. Des gens évoluent encore dans ma tête, mon esprit clair, et les mélodies discordantes d’un piano ivre et insistant crispent l’amour que je porte à ces inconnus. Crochet du droit.

Certains mots refusent de sortir, ce soir où je devrais m’excuser de partir, je lève les bras et il danse avec moi ; l’absence d’image ne sert plus de prétexte à l’indigestion verbale et la nausée persistante, balayage de la jambre droite un coup décisif sur l’arête du nez qui explose dans un craquement ni sourd ni bruyant, un craquement de cartilage, juste, pour remédier à l’odeur des mots qui puent la mort, pire, la satisfaction d’avoir été prononcés.

Manque de bol, le français utilise beaucoup trop d’accents. Coup de chance, j’ai gardé sur moi mes petits ciseaux pour découper le sparadrap, et du haut de mon mètre quatre-vingt dix de trop, je contemple ce corps allongé, pataugeant dans ses flaques de contentement. Coup de chance, j’ai gardé sur moi mes petits ciseaux.

Un happening Tourgueniste.
11 septembre 2001, je suis un artiste contemporain et Elvis Presley, le King, est vivant
euh, désolé, on le fera plus…

Old par igor le 18 Août 2002

elle a toujours pensé : urgence : La France : notre rivale, adversaire, chierie même, cheribibi s’aime. (Être né dans ce pays, à cette époque) Ne pas commenter les aversions, l’ hexagone. Les Français ne savent ni apprécier, ni détester, aujourd’hui. Dans les soirées ou personne ne connaît personne, c’est un silence flippant, la France. Quand on se connait, on détruit, on se gausse, on se place au-dessus de toi. Le Français a cette ambition ringarde, et ne sait pas vraiment s’aimer, se voir parmi vous. Ne pas commenter les aversions, les duels latents, les vengeances, la perfidie, la culture-patrimoine — la honte. La France, aux autres, celle des autres. La honte. Et puis ce pays d’écrivains me répugne, radio, télé, paroles de la surenchère perpétuelle, de la souffrance naine, de Paris surtout. Il faudrait songer à écrire comme T. Bernhard notre haine de la France. Je laisse ce projet à d’autre.

Ainsi c’était donc ça. Pardonnez la simplicité de l’idée. Vous étiez donc une femme. Et ça changeait tout. Vous n’y pouvez rien, alors continuez.

(Les textes laissés ici ne sont que les contours du travail. Profitant de l’été, du temps, le projet a quelque chose à voir avec une exténuation : jusqu’où aller en proposant des objets, manipulables, interchangeables qui pourraient tout à fait se retrouver un jour ensemble.)

je regarde derrière moi. puis devant moi. encore derrière moi. de nouveau devant. je me rends compte que je me tourne dessus, je tourne en rond sur moi-même je pivote je surveille les alentours sans avancer sans reculer. je ne fais qu’un mouvement giratoire qui me conduit toujours à moi. les notes à venir seront-elles aussi rondes que ce mouvement?
je sors! je respire, je prends un élan et tue le mouvement. d’abord je pose un pied qui ne bougera plus. je réprime mon envie de voir de l’autre côté. c’est dur. mon corps tremble en tirant sur la jambe. mon corps explose. je sens ses lambeaux qui volent dans l’espace en tous sens. ils envahissent toute cette partie du monde sans s’arrêter d’évoluer. ils commencent à dessiner un mouvement. oh non! ils tournent! mon corps explosé se réunit se refait, mais là-haut au centre, au milieu du ciel. je me recompose objet volant et tournant, toupie céleste, qui voit, qui voit tout, qui voit toujours.

gîîîîîîîîîîîi
Je ne suis ni trop prude ni trop délicat
Mais j’en avais vraiment assez
De mon dos lacéré
Après nos étreintes
A cause de tes ongles trop longs
Alors j’ai décidé
De te couper les bras
Excuse-moi

Reprenant son souffle positif qui revient parfois animer ce qu’il croyait perdu, il pense à un œil franc et calque sa respiration sur la saccade heureuse du temps : prêt à entrer dans le vif de la vie. N’importe quel événement peut alors combler son désir de participation.

Tous les jours, le téléphone, voilà… ha ! ha ! j’ai trouvé ce qui m’agace le plus le téléphone il sonne tout le temps
Il s’interromp c’qu’on fait non parce que… y’a… hein, le téléphone oui, mais je, je…
Je peux… je peux pas vivre sans parce que quand je voyage, c’est mon seul… lien avec ma famille, avec mes amis…

En même temps, ça me torture…

AUTOLOGUE

… les mots que j’aurais dû dire, et ceux qu’il m’aurait fallu taire pour que les autres soient en phase avec moi, dans le chemin étroit où le moindre faux pas est une invitation au précipice.
(Me suis-je trompé ?)
De toute manière, nous ne sommes pas faits pour nous entendre. C’est limpide. Il n’y a pas de place pour tout le monde. Ou alors il s’agit d’élargir le passage & décider d’ une destination commune. Savoir aussi quand on va s’arrêter. Ce qu’on choisira de voir… si le chemin doit être élevé, ou creusé sous la terre. Soit, des détails. Mais depuis que je suis ici, je n’ai reçu aucune consigne.
(Parceque je me suis trompé ?)
J’ai toujours rêvé d’obéir à une voix, mais ce que j’entends, c’est l’écho de la mienne renvoyée sans pitié, que j’accueille, que je brime, transforme à nouveau, jusqu’à créer une saturation désagréable.

La fabrique du sens dans les………………………………………………………………………………………………………coins.

*
Projet, programme.

*

Au-devant d’elle.

*

Allers et retours dans le laboratoire de fiction.

*

Un mois encore jusqu’à……………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………exténuation ou

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………ennui. (Feuillets nombreux.)

………………………………………………………………Reprises.

…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Images.

Facile de tourner au tour du pot, de varier les distractions, les inventions, d’accumuler les surenchères.

On pointe une vérité ? On pense l’atteindre et pour y arriver, je suis prêt aux glissades autour du sujet. Puis j’en doute. Ce qui me semble important et que je peux limiter à un énoncé, tout à coup sous le poids de la phrase, se dérobe & perd de son intensité.

Alors subsistent les jeux.

Ce qui n’est pas mal aussi en somme.

Pus rien n’a d’importance, si ce n’est l’éloignement progressif du sérieux, du tragique.

On fête cette indétermination.

Il y a encore la mémoire, mais celle-là, nous induit en erreur. Plutôt qu’une conformité à la vie, il s’agit d’accepter d’en être séparé. (« éloignement progressif du sérieux, du tragique »)

Est-ce une façon de légitimer l’invention ? Au nom d’une perte, d’une maîtrise impossible.

Comme les textes sont artificiels, au moment où je m’apprête à écrire : alors… (comment conclure un problème sans énoncé ?)

Alors il y a tout à faire, du temps surtout et de l’espace. Les jeux, les mensonges, les personnages ; on retrouve peut-être ici la littérature, même si nous n’avons pas grand chose à voir avec elle.

Après un combat titanesque avec ma conscience, je reviens sur ce dernier post et annule honteusement cette proposition spéculatrice/tive/nte.
Veuillez donc ne pas tenir compte de ce précédent message. IL N’Y A PAS D’EMPLACEMENT À VENDRE !

François Martin m’a raconté qu’un jour dans l’avion il fit cette découverte extraordinaire transmise illico presto à son ami Jean-Luc Nancy via son portable : ETC. = Eros. Tanatos. Chronos.

MATIN (qui ne recouvrira rien) « Fais en sorte que je puisse te parler. » Blanchot. Rhume métaphysique (aspirine et vérité, vite).Sortir de la « stratosphère du verbe. » Matin « pluie d’une aurore mêlée. » Tout traverser, vite. Littérature ?  » Nous n’avons rien à voir avec L. mais nous sommes capables de nous en servir. »

*
Le moment improbable où il faut tout revoir, considérer à nouveau nos phénomènes adorés. Des mots cruels, « Tu as été élevé à un manque d’amour. » Pasolini.
*

Et puis il y a la tentation du désœuvrement. Quelques temps après, la mort. Douce plutôt.

*

— Les expériences se rejoignent-t-elles quelque part ?
— Finiras-tu par te taire ?

*

 » Je n’ai jamais été mis en vie.  » Bernard Lamarche-Vadel.

*

Comment nous avions regardé ensemble la photographie d’une femme derrière une vitre, sur une terrasse et qui regardait la mer. Le verre opaque, la figure enfin tracée. Tu as dit : c’est là où je veux aller, c’est elle que je veux être.

*

« On peut changer de mode aussi. »

*

Cela donnera ceci

ici »