DO
NOT
DECEREBRATE
BUT JUST
EXPLODE
and follow its original spirit!
follow its original spirit!
its original spirit!
original spirit!
spirit!
!
toutes ces dents lexicales se referment sur mes doigts éteints

Je voudrais pouvoir comme le Saule
faire table rase de nos tempêtes.
![]() En novembre 1980 , Paul Riggs , scientifique réputé , professeur de généalogie à l’université de Californie , esbaudit l’Amérique en affirmant preuve à l’appui , que les grands-oncles du candidat à la Maison Blanche , Ronald Reagan , se sont dévorés entre eux . Après avoir assuré qu’il n’était pas démocrate mais républicain , preuve de son impartialité , il publia les preuves de l’affreux forfait . Deux oncles maternels , tonton Daniel et tonton Charlie , ont « bouffé » tonton Alexandre . Les trois frères Blue s’étaient réfugiés dans une grotte des montagnes rocheuses du Colorado pendant une tempête de neige interminable . Ils avaient si faim que lorsque , au bout de deux semaines , Alexandre , blessé , décéda , ses deux frères décidèrent de le consommer . Par petits morceaux , précise le jugement de la cour de Denver retrouvé par Riggs . Les deux frères furent acquittés , la cour estimant qu’ils ont agi dans l’état de dérangement mental provoqué par la faim . Après la divulgation du document , Reagan rassura l’Amérique en déclarant à la télévision :
» Pas de panique , le cannibalisme n’est pas héréditaire « . |
et vice versa.
L’absinthe renferme un marteau à bomber le verre menthe caverneux amer, l’absinthine, et de 0,20 à 0,50 p. 100 d’une huile essentielle très aromatique, aux tuiles de sept lieues de crachat open source de plumeau dentaire juvénile vinaigrette de chaussures vernies érogènes en coin laser nombreux, les plus notables étant un coquetier d’abeilles à came ambidextre gonflable, le gargariser tue-mouches d’encens, et l’ectoplasme de son noeud coulant coulant d’asphalter toilette, l’agrafeuse. Cette dernière substance, poison de l’insecte coprophage d’épiciers nerveux, convulsivante (12 g d’essence provoquent une mycose 4 fromages divergente épileptiforme chez l’homme), fait de gibecière de genouillères de mine anti-personnel une poule d’eau à tarte détachable de binette en biais à tamiser à barbe d’orange toxique à forte dose. L’absinthe des sportifs d’agneau à la vieille mansarde électriques du temps de Zola, qui associait l’essence de casque à pointe de patinoire municipale secret espagnol d’organes à celles, non moins dangereuses, de runes d’accélérateur de pépites de chocolat hystériques, du petit bonhomme vert, d’angine, etc., était un mille-pattes cocktail de belles mécaniques explosives de l’arc-en-ciel de clémentine rouges marseillais responsable de bien des pseudopodes d’assaut tremens.
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un verre de vodka red bull et tout devient si facile quand on ne peut pas franchir le seuil de la piste de danse malheureusement je reste au double pastis alors attention les pieds et les genoux car.
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quand on arrive en ville on recueille le salut des étoiles et les baisers des jeunes filles en fuite, les jeunes hommes se pressent afin de voir passer notre étonnant cortège, ils aiment à se parfumer.
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de ces trois fleurs aucune n’est bleue et pourtant je ne peux m’empêcher de les trouver désirables comme quoi les images mentales que l’on se fait des objets ne gâtent en rien une éventuelle satisfaction.
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temesta attaque oneko qui la suit et lui fout une trempe, se barre puis elle le suit, il l’attaque et elle se sauve, il se sauve et il l’attaque et il ne peut pas manger ni elle pisser alors ils se sentent le nez et c’est la paix.
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ceci est un texte qui va me servir de modèle afin de définir ce que je vais pouvoir mettre ici dans cette petite case minuscule qui va être neuf fois reproduite afin de construire un post particulier.
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au pulp, le club des filles qui rigolent, on se demande toujours ce que les gens trouvent à cet endroit puis finalement on danse, c’est pas joli-joli mais finalement pourquoi pas la vie est courte alors merde hein non mais oh.
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dans le jacuzzi avec patrice carmouze tout à coup ça m’est revenu le tourguenisme, en fait il ne s’agit pas de l’intégrer à une quelconque réalité, juste de le remarquer et de le pointer, éclater la masquarade.
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le tourguenisme n’est pas un mode de vie ou un mouvement artistique de plus ou un délire crétin (quoique) c’est juste un mot pour dire qu’on existe et qu’on est, qu’on garde les yeux ouverts et la pensée.
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dans le nouveau salon il y’a un très beau jonc de mer un peu verdâtre c’est très beau vraiment et très stimulant pour la plante des pieds, en plus l’odeur d’herbe coupée persiste à me rappeler tokyo la nuit, les dirigeables.
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Note reçue de mon precog :
Assez de réflexions stériles. Agissez ! Foncez ! Faites-vous beau, défragmentez votre cortex, téléchargez quelques plug-in de derrière les fagots, attaquez-vous au désherbage des plates-bandes, sortez de votre aquarium et plongez dans l’océan. Mais attention à votre orthographe : elle vous trahit. Surtout à votre âge. Et prenez garde aux anticyclones – un seul nuage, et hop, fini le bronzage. Et ne mangez pas trop de pizza.
J’ai des pieds de tigre
fantastiques
avec
j’amortis les chocs
je reste de glace
je saute
les étages
je réconcilie les amoureux
et je joue du banjo
en regardant la rivière s’en aller
One
would
say
that
he
gazes
at
(…)
|
proposition synthétique||axiome quelconque||prolégomènes||questions transcendantales||opposition successive
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Une erreur s’est glissée à la page 62 du catalogue de votre cerveau
pour toute reclamation veuillez contacter le 01 23 45 67 89
demandez Zan et souhaitez lui un bon anniversaire.
Avec toutes nos excuses.
° * – …
plus tard dans la nuit, j’ai eu une sorte de bouffé d’horreur, je me suis réveillé en sueur et en larmes. j’étais oppressé, je n’arrivais pas à respirer. je me suis précipité à la fenêtre, pour avaler un peu d’air frais. une impulsion m’a saisi, j’ai sauté, je suis mort, et voilà.
(FIN DU PROLOGUE)
en pleine nuit, des gens attendent sur le parvis d’une église, éclairés par les lampadaires d’un parking proche. ils sont massés, ils ont l’air d’avoir froid ; leurs vêtements sont froissés, leurs yeux sont cernés, leur teint maladif ; certains portent des sacs ou des valises, qu’on devine remplis à la hâte. ils ont l’air de réfugiés. ils sont une trentaine, tout au plus. les gens sont mêlés, il y a des femmes et de hommes, de tous âges, de l’enfant au vieillard, de la fillette à la vieille. il n’y a pas de famille cependant, et seulement un couple, serré, qui fait masse au milieu du désarroi. personne ne se parle, ils se lancent des regards à la dérobée, inquiets, peureux. on leur suppose des pensées angoissées, la crainte de l’avenir. l’attente se prolonge, dans l’ombre massive de l’église. certains sortent des passeports ou des permis de conduire de leur poche, les tripotent d’un air pas rassuré, les relisent, les remettent dans la poche.
des phares puissants trouent la nuit au bout de la rue qui longe l’église ; les phares approchent, le bus arrive.
Ne regarde pas cette folle
Le rideau est tombé,
Tu voudrais bien bouger
Mais tu es attaché
Elsa fraulein, de l’autre côté,
Ne pouvait pas penser mais elle savait chanter
Ne regarde pas cette folle
Tu dois la prendre en vol,
Dans l’infernal cauchemar
Elle s’habille tout en noir.
Partout tu suivras cette folle
Le rideau est levé,
Maintenant tu peux bouger
Tu n’es plus attaché.
M’évader, m’évader pour sortir, il n’y a qu’un mur à sauter
Aimer, aimer Sortir de ce trou noir,
qui t’empêche d’aimer
Je me suis encore réveillé habillé ce matin. J’ai du mal à émerger. Je ne sais pas exactement où je me trouve.
Plus tard, le docteur un sourire apitoyé sur les lèvres vient me voir.
« Vous devriez tenir compte de mes avertissements. Je fais vraiment du mieux que je peux avec vous, vous savez ? »
…
« Vous avez des illusions suivies de pertes de conscience. »
Je l’écoute d’une oreille distraite ; en regardant la pluie ; je sais bien que je suis normal : ce ne sont pas des illusions. Comment expliquer ce que je vois, comment expliquer ces ombres sous la pluie ?
Peut-être me verrez-vous un jour dehors.
Nous serons entrain de danser sous la pluie.
Quand je vois mes amis dehors, je les rejoins.
Après « Vous n’aurez pas l’alsace et la lorraine »
voilà
« Allez vous carrez une quiche lorraine en als4$$ »
alleeeeeeeeeez on rigole ;-)
tu m’auras tout fait
et pourtant
je te baille bye
a moi les neiges de l’Alaska
et tout l’or du klondike
qui n’y changera rien









car désormais…
tu m’appartiens.
j’en suis toujours à me demander si ça n’est pas reculer pour mieux sauter que de cliquer ici

Deux décennies après, le secret est dévoilé : le côté obscur de la Force, c’est juste un peu de dioxine et beaucoup de mythomanie.

Message aux amants du n’importe quoi mais certainement pas ça :
« Un jour, tu comprendras. Le frigo des filles et tout ça. Celles qui accumulent les Diet Coke, celles qui collectionnent les jus d’orange survitaminés. Tu comprendras les crèmes épilatoires, les salles de bains avec ou sans baignoire, le sérum physiologique pour les lentilles de contact, le petit fil blanc ou bleu qui dépasse quelques jours par mois. Et le frigo des filles, la façon dont elles rangent et cartonnent au jeu des sept familles, jamais, jamais tu m’entends, en six ans de vie commune, je n’ai vu une plaquette de beurre à côté d’une bière ouverte ou d’une confiture périmée dans un frigo. Je vais te dire Henry, dans un frigo de fille, la nonchalance n’existe pas.»
Nicolas Rey / Un début prometteur.
Prometteur, en effet…
Nous allons pourtant rester vigilants et mobilisés. Vigilants car nous voudrions être convaincus que le Président de la République et le gouvernement, qui viennent de changer de cap si brutalement, sont définitivement acquis à l’importance de ce dossier pour l’avenir du pays. Mobilisés, car nous devons maintenant réussir le plus difficile : faire en sorte qu’en s’appuyant sur ce mouvement historique, la recherche française retouve les moyens d’une nouvelle ambition. Les scientifiques et l’ensemble de la société civile ont une grande responsabilité vis à vis de l’avenir, pour analyser les conditions du développement d’une société de la connaissance qui sera, n’en doutons pas, la marque des pays libres de demain. Les Etats Généraux de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur sont une occasion exceptionnelle de refonder, dans un moment historique particulier, la place de la recherche dans le dispositif national. Il n’y faudra ni frilosité ni repli sur soi, mais beaucoup d’audace au service du plus grand nombre.
ti amo ma
ci lasciamo
e ogni giorno mi dico, aspetTIAMO ANCORA un po, IO non sono pronta…
dans la vie
il faut se faire chier
sinon
on s’emmerde…

Entre 1958 et 1972, Vladimir Chauviré livrera quatre romans à Milo Tourgueniev. Tous montrent une identique précision dans le regard quasi-chirurgical, à la fois proche et détaché, porté sur ses personnages, des gens simples, des antihéros, anti-fascistes et anti-sceptiques, pouvant le rapprocher de Dieu et de son confrère le docteur Tchekov.
_ Hier soir, il y avait un trognon de pomme sur mon lit
_ Et j’ai failli l’écrire
_ Les soirées ne sont pas autres que celles de leurs jours à cela près que ceux-ci ne sont plus les mêmes
298
estimer lassantes les tv siliconnées
je prends le visage de la foule arrosée
manger des vieilles danses désespérées et passives
Réinsertion dans la matrice stomacale
via les artères globules rouges
globules blancs trouant l’opacité nocturne
le gaz carbonique et les néons bleutés
Réinjection fielleuse
Je ne saurai jamais exactement ce que
j’ai laissé derrière moi mais j’ai arrêté
de me poser la question. Des pans de murs
s’écroulent pendant que certains en acquièrent
en pleine propriété.
Les voyages dans le temps sont fatiguants.
– Si t’etais un dragon et moi une amibe, pourrions nous danser, encore une fois la Salsa?
– Au fait, quelqu’un d’autre que moi sait que Pascal a une soeur qui s’appelle Sabine?
– Allez… on avait dit « pas les trucs perso »… ?
– dis, Toi…, pourquoi t’es comme ça avec Moi?
mmm
L’anarchisme est un mouvement d’idées et d’action qui, en rejetant toute contrainte extérieure à l’homme, se propose de reconstruire la vie en commun sur la base de la volonté individuelle autonome.
Bien que l’anarchisme militant ne se manifeste que vers la fin du XIXe siècle avec Kropotkine , Élisée Reclus et Malatesta, les lignes essentielles de la doctrine anarchiste se précisent dès la première moitié du siècle. La Révolution française institue un divorce radical entre l’État, qui repose sur les principes éternels de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, et la société qui est dominée par l’esclavage économique, l’inégalité sociale et la lutte des classes. Cette contradiction semble d’autant plus insupportable que la Révolution française proclame en même temps que l’individu est une fin en soi et que toutes les institutions politiques et sociales doivent servir à son plein et entier épanouissement. La liberté politique paraît illusoire, voire néfaste, à ceux qui, en vertu même de ces principes, subissent une servitude sociale et économique. La première réaction « antiétatiste » est sans doute la « conspiration des Égaux » dirigée par Gracchus Babeuf et visant à substituer à l’égalité politique l’« égalité réelle ». « Disparaissez, lit-on dans son Manifeste, révoltantes distinctions de riches et de pauvres, de grands et de petits, de maîtres et de valets, de gouvernement et de gouvernés. »
L’anarchisme en tant que doctrine philosophique appartient essentiellement à l’histoire de l’hégélianisme. La réalité objective étant pour Hegel issue de l’esprit, l’objet qui semble séparé du sujet finit par y retourner afin de constituer cette unité foncière que Hegel appelle l’Idée absolue. Or cet Esprit hégélien qui se réalise grâce à la prise de conscience des esprits finis, de transcendant qu’il était sans doute chez Hegel lui-même, devient pour une importante fraction de ses disciples l’esprit humain parvenu à la pleine conscience de soi-même. Une fois engagés sur la voie de l’immanence, ces jeunes hégéliens s’efforcent d’interpréter le monisme de Hegel dans un sens de plus en plus révolutionnaire. L’Esprit est arraché au clair-obscur prudent où son créateur avait voulu le maintenir ; il s’« humanise » progressivement. Devenu homme, c’est-à-dire être humain au sens général du mot dans le maître livre de L. Feuerbach, L’Essence du christianisme (1841), il se transforme en esprit humain dans la Critique pure de Bruno Bauer – doctrine contre laquelle Karl Marx se déchaîne dans La Sainte Famille – et finit par apparaître sous les traits surprenants du Moi original, du Moi « unique » dans l’ouvrage de Max Stirner, L’Unique et sa propriété (1845).
Cet effort d’interprétation s’accompagne de la ferme volonté de renforcer le monisme hégélien. Les jeunes hégéliens pourchassent tous les dualismes ou, pour parler en termes d’école, toutes les aliénations ; ils luttent contre l’aliénation religieuse, c’est-à-dire contre l’Église ; contre l’aliénation politique, c’est-à-dire contre l’État ; contre l’aliénation humaine enfin, c’est-à-dire contre l’humanisme qui, par les contraintes d’un collectivisme abstrait, menace d’étouffer l’originalité de l’individu. Le marxisme insiste sur la filiation qui relie Hegel, Feuerbach et Marx, c’est-à-dire sur une évolution philosophique qui, en partant de l’idéalisme absolu, passe par le matérialisme mécaniste pour aboutir au matérialisme historique et dialectique. Mais l’anarchisme, qui, en prêtant l’immanence à l’Esprit absolu de Hegel, aboutit à la souveraineté du Moi « unique » et part en guerre contre toutes les aliénations dont celui-ci est victime, dérive également de la philosophie hégélienne. La lignée qui va de Hegel à Stirner et à Bakounine n’est pas moins légitime que celle qui rattache Hegel à Marx.
L’exigence de justice totale étant le « principe affectif central de la sensibilité anarchiste » (E. Mounier), l’anarchisme, en dépit de ses outrances verbales d’inspiration athée, garde des résonances proprement religieuses, voire chrétiennes. Tout en se dressant contre le « mythe de la Providence », Proudhon maintient la transcendance sous la forme de la justice. En rappelant la célèbre recommandation de Jésus, « Rends à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu », il insiste sur le caractère apolitique du christianisme. « L’enseignement de Jésus, affirme-t-il, est tout social, ni politique, ni théologique. » Max Stirner prétend de son côté qu’il conforme son attitude à celle de Jésus qui dépasse l’État en l’ignorant. Tolstoï enfin, le plus chrétien des anarchistes, constate que « la doctrine de Jésus donne la seule chance de salut possible pour échapper à l’anéantissement inévitable qui menace la vie personnelle ».
Ayant puisé à des sources fort diverses, l’anarchisme semble à première vue tissé de contradictions et déchiré en tendances et sous-tendances. Dans ce « chaos d’idées » (Sébastien Faure), le départ avait été fait vers 1900 entre l’anarchisme individualiste, dont les défenseurs se réclamaient de Stirner et de Proudhon, et l’anarchisme communiste, qui s’inspirait avant tout de l’enseignement de Bakounine et de son disciple Kropotkine.
La première tendance consistait à garantir la liberté individuelle par le maintien de la propriété privée ; la seconde, en revanche, soutenait que seule l’institution de la propriété collective permettait de réaliser la justice sociale, condition indispensable à l’épanouissement individuel. L’anarchisme subit ainsi une double tentation à laquelle il ne sait pas toujours résister, celle de l’individualisme libéral des économistes classiques et celle d’un collectivisme dépersonnalisant. L’évolution ultérieure, il est vrai, rend à l’anarchisme une certaine unité doctrinale. Alors que l’anarchisme individualiste, professé souvent par des déclassés, des « en-dehors », se replie de plus en plus sur lui-même et qu’il ne semble plus s’intéresser qu’à la liberté sexuelle, qu’un de ses chefs, Émile Armand, conçoit sous la forme de « pluralité amoureuse », l’anarchisme communiste, animé par Élisée Reclus, Jean Grave, Émile Pouget, Sébastien Faure et Enrico Malatesta, finit par représenter l’anarchisme authentique.
Ce dernier, après avoir inspiré le syndicalisme révolutionnaire d’avant 1914, le mouvement makhnoviste en Ukraine au lendemain de la révolution d’Octobre et l’action de la Fédération anarchiste ibérique pendant la guerre d’Espagne, fait encore partie ou, tout au moins, tente de continuer de faire partie du tableau idéologique de la fin du XXe siècle. Peut-être faudrait-il mentionner également la survivance d’un certain anarchisme chrétien dont l’idée-force est constituée par la « non-violence ». Quant à l’anarchisme littéraire tel qu’il se manifestait dans certaines revues de la fin du XIXe siècle, il appartient à la Belle Époque, dont il reflète l’individualisme exacerbé.
L’anarchisme répudiant toute idée d’autorité comme étant contraire à la notion de la liberté individuelle, il lui apparaît que l’ordre et la justice, dont il ne nie aucunement la nécessité pour la cité, doivent reposer sur un contrat librement conclu entre les intéressés. Les clauses d’un tel contrat, profitables à tous les contractants, sont observées tout aussi librement. Ce contrat anarchiste se situe à l’opposé du contrat social de Rousseau. Proudhon démontre, en effet, dans son Idée générale de la révolution au XIXe siècle, que le contrat de Rousseau, loin d’être social, est responsable de la tyrannie étatiste à laquelle aboutissent toutes les démocraties. Le contrat social de Rousseau ne concerne que le pouvoir politique ; il le renforce en lui donnant pour appui la souveraineté d’une volonté générale qui n’est d’ailleurs que celle d’une majorité opposée le plus souvent à la volonté particulière. Le contrat social, du fait qu’il néglige la vie sociale et économique, est un contrat sans contenu, un contrat qui autorise tout arbitraire et qui équivaut à une aliénation consciente et organisée. « C’est, en un mot, à l’aide d’une supercherie savante, la législation du chaos social, la consécration, basée sur la souveraineté du peuple, de la misère. Du reste, pas un mot du travail, ni de la propriété, ni des forces industrielles que l’objet du contrat social est d’organiser. Rousseau ne sait ce que c’est que l’économie. Son programme parle exclusivement de droits politiques, il ne reconnaît pas de droits économiques. » Le contrat tel que Proudhon l’envisage, loin d’être le résultat d’une abstraction politique, est issu de libres débats où les intéressés engagés ont fini par se mettre d’accord ; il est modifiable au cas où les intérêts subiraient des changements. Ce n’est pas un contrat unique, contraire par définition à la complexité et à l’hétérogénéité de la vie sociale, mais un ensemble illimité d’accords contractuels qui correspondent le plus possible aux mille nécessités de l’individu. Enfin, l’abandon de la liberté individuelle au profit du contrat n’est pas seulement provisoire, il est aussi partiel. Alors que Rousseau exige au nom du contrat social « l’aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté », Proudhon précise qu’en concluant un contrat chaque contractant doit recevoir au moins autant qu’il donne et qu’en dehors des obligations rigoureusement délimitées qui découlent des clauses du contrat il continue à jouir de sa pleine liberté et de sa souveraineté.
La multiplicité des contrats se traduit par le fédéralisme, appelé à remplacer l’organisation étatique. Une infinité de contrats s’engendrant les uns les autres et s’équilibrant d’autant plus facilement qu’ils ne sont point immuables ni définitifs, soit sur le plan professionnel, soit sur le plan régional, soit encore sur le plan national et même international, voilà un édifice d’apparence chaotique et incohérente.
Mais, grâce au maintien à tous les échelons du principe de l’autonomie de la volonté individuelle, on doit aboutir à une union librement consentie dont la solidité est certainement supérieure à celle d’une union obtenue par la force. « Le principe appelé, selon moi, à régir la politique moderne, écrit Proudhon dans Fédération et Unité en Italie, n’est autre que le principe de fédération, corollaire de celui de la séparation des pouvoirs, lequel à son tour est la base universellement reconnue de tout gouvernement libre et régulier, à plus forte raison de toute institution républicaine, et a pour opposé le principe de l’agglomération des peuples et de la centralisation administrative. » Et Bakounine de prophétiser : « Quand les États auront disparu, l’unité vivante, féconde, bienfaisante, tant des régions que des nations, et de l’internationalité de tout le monde civilisé d’abord, puis de tous les peuples de la terre, par la voie de la libre fédération et de l’organisation de bas en haut, se développera dans toute sa majesté. »
Le fédéralisme anarchiste, c’est-à-dire la recherche perpétuellement renouvelée d’un équilibre entre des groupements distincts, implique le rejet absolu de toute forme de gouvernement à tendance synthétique et unitariste. D’où une hostilité déclarée à l’égard de la démocratie issue des principes de la Révolution française et, en particulier, à l’égard de tout jacobinisme. Stirner insiste sur l’aggravation de la servitude provoquée par le passage de l’Ancien Régime à la nation souveraine, fille de la Révolution française. Sous l’Ancien Régime, le pouvoir monarchique ne s’exerçait pas directement sur les sujets. C’est la corporation qui s’intercalait comme élément médiateur entre le roi et le peuple. L’homme dépendait d’abord d’un groupe social, en sorte que le prétendu « absolutisme » était en fait limité par d’innombrables pouvoirs secondaires. Mais du jour où la nation s’institua souveraine, le sujet entra en dépendance directe vis-à-vis du pouvoir. Le règne des privilèges de l’Ancien Régime se transforma en un règne du droit, contre lequel nul ne pouvait désormais s’insurger. Ainsi, l’esclavage extérieur de l’Ancien Régime est devenu un esclavage intérieur, c’est-à-dire un esclavage dont nous reconnaissons nous-mêmes la légitimité. Proudhon, de son côté, accuse la Révolution française d’avoir engendré la lutte des classes. Après l’abolition des castes, les anciens ordres hiérarchiques, qui avaient assuré l’organisation du travail, se sont dissous sans que de nouvelles structures soient venues les remplacer. Il en est résulté l’exploitation capitaliste qui ne semble laisser aux pauvres d’autre issue que la révolte. Dans le domaine politique, l’esprit monarchique combattu par la Révolution française a d’ailleurs été ressuscité par Robespierre, disciple de Rousseau. La journée du 31 mai 1793, date à laquelle Robespierre écrasa les Girondins, a mis fin à l’inspiration communaliste et fédéraliste de la Révolution. C’est à partir de ce moment que triomphent à nouveau les traditions autoritaires et étatistes de l’Ancien Régime. L’optique historique de Proudhon amène Bakounine à mettre en parallèle la lutte de Robespierre contre la Commune de 1793 et celle des autoritaires, des étatistes, contre ses propres conceptions fédératives à l’intérieur de la Ire Internationale.
Antidémocratique par essence, l’anarchisme se dresse avec vigueur contre l’illusion néfaste du suffrage universel. « Religion pour religion, écrit Proudhon dans La Justice, l’urne populaire est encore au-dessous de la sainte ampoule mérovingienne. Tout ce qu’elle a produit a été de changer la science en dégoût et le scepticisme en haine. » Le bulletin de vote souffre, en effet, aux yeux des doctrinaires anarchistes, d’un double vice. D’une part, il met les électeurs à un niveau qui est établi le plus souvent par le mensonge et la fourberie des politiciens ; d’autre part, il dépouille les électeurs de leur pouvoir, le système parlementaire reposant sur la délégation des pouvoirs consentie entre les mains des députés, et non pas sur la simple représentation d’une volonté dont les députés seraient chargés. Ainsi Émile Pouget, anarchiste et syndicaliste révolutionnaire, fait bien ressortir la différence entre le syndiqué, qui préserve son droit de contestation et l’électeur, qui y renonce. « L’individu, précise-t-il, est la cellule constitutive du syndicat. Seulement, il ne se produit pas pour le syndiqué le phénomène dépressif qui se manifeste dans les milieux démocratiques où, le suffrage universel étant en honneur, la tendance est à la compression et à la diminution de la personnalité humaine. Dans un milieu démocratique, l’électeur ne peut user de sa volonté que par un acte d’abdication : il est appelé à « donner » sa « voix » au candidat qu’il souhaite avoir pour « représentant ». L’adhésion au syndicat n’implique rien de semblable et le plus pointilleux n’y pourrait découvrir la moindre atteinte à la personnalité humaine ; après comme avant, autonome il était, autonome il reste. »
Parmi les nombreuses utopies sociales qui s’inspirent de la ferme volonté de préserver la souveraineté absolue de l’individu, relevons d’abord l’associationnisme de Stirner. L’auteur de L’Unique et sa propriété établit une différence fondamentale entre la société telle qu’elle existe et l’« association » dont il prône l’avènement. La société se dresse face aux individus ; elle est située en dehors et au-dessus d’eux. Elle apparaît comme quelque chose de définitivement établi, de stable, voire de sclérosé. Abusant de sa souveraineté, fictive il est vrai, mais non moins réelle tant que les hommes ne se rendront pas compte qu’elle est pétrie de leurs mains, la société entrave, déforme et anéantit la volonté individuelle. L’association, en revanche, est la rencontre passagère, l’union instable et perpétuellement modifiée des individus, qui n’en perdent jamais le contrôle. L’association demeure soumise à la souveraineté des « Moi » ; sa durée est fonction des services qu’elle leur rend. Elle se dissout dès qu’elle devient inutile. Les rapports interpersonnels retrouvent ainsi un cadre qui leur est approprié. Dans la société, qui est une abstraction, les hommes éprouvent l’un pour l’autre un amour « humain », c’est-à-dire un amour qui n’a pas pour objet l’individu particulier, mais l’homme abstrait et normatif. Or cet amour, qui participe du caractère transcendant de la société, se transforme facilement en haine et justifie toutes les persécutions contre l’individu particulier qui ne consent pas à se confondre avec l’image qu’on se fait de l’homme en général. L’association, en revanche, repose sur l’amour « égoïste », c’est-à-dire sur un amour qui considère l’autre comme un objet de satisfaction égoïste, comme « une nourriture offerte aux passions du Moi ». La différence entre la société et l’association réside donc essentiellement dans un changement d’optique : la société telle que nous la connaissons est maintenue, mais interprétée d’une manière individualiste. L’associationnisme stirnérien, pure construction de l’esprit aux données exclusivement morales, a trouvé un écho complaisant auprès de certains anarchistes individualistes de la Belle Époque.
Proudhon s’efforce d’inscrire la défense de l’autonomie individuelle dans le cadre de la réalité sociale elle-même. Or, pour ce faire, il lui faut lutter contre le pouvoir oppresseur et démoralisant du capital. Afin de l’évincer de la vie sociale et économique, il envisage la suppression du numéraire et la gratuité du crédit et de l’escompte. L’argent sera remplacé par des billets de crédit gagés sur des produits dont la valeur est fonction du travail qu’ils représentent, le crédit et l’escompte ne seront plus du ressort des banques capitalistes qui, par des intérêts élevés, prélèvent la part léonine du travail, mais confiés à une société mutuelle, c’est-à-dire réciproque, des producteurs. La Banque du peuple, fondée par Proudhon en 1848, repose ainsi sur un double principe : d’une part, la banque constitue son capital en émettant des actions qui seront souscrites par ses clients ; d’autre part, l’intérêt des sommes prêtées par la banque est réduit au taux strictement nécessaire pour couvrir les frais d’administration, c’est-à-dire 0,50 ou même 0,25 p. 100. Grâce à ce système, que Proudhon qualifie de mutuellisme, on pourra procéder à une sorte de « liquidation sociale », à savoir au rachat des terres par les fermiers et à la substitution de compagnies ouvrières aux industriels, sans qu’il faille recourir à une expropriation violente. Mais deux mois après avoir déposé les statuts constitutifs de cette institution appelée à fonder la liberté politique et industrielle, Proudhon est frappé d’une condamnation et contraint à l’abandon de son projet. Pourtant le mutuellisme proudhonien, sous son double aspect de l’échange et du crédit, aboutit par la suite, non seulement en France mais aussi en Angleterre et surtout aux États-Unis, à la création de coopératives et de sociétés de secours mutuel.
Alors que Proudhon, loin de condamner la propriété privée, soutient que la possession constitue la base même de la liberté individuelle, les anarchistes communistes suppriment la propriété en affirmant que, née de l’injustice, elle l’engendre à son tour. Or, le rétablissement de l’égalité économique et sociale sera obtenu non pas à la suite d’une intervention étatique quelconque, mais grâce à la spontanéité révolutionnaire. Surenchérissant sur les socialistes qui promettent « à chacun le produit intégral de son travail », les anarchistes communistes réclament « le droit à la vie, le droit à l’aisance, l’aisance pour tous ». Kropotkine, dans La Conquête du pain, appelle les non-possédants à l’expropriation violente. « Les paysans chasseront les grands propriétaires et déclareront leurs biens propriété commune, ils démoliront les usuriers, aboliront les hypothèques et proclameront leur indépendance absolue. » À l’opposé de Malthus, pour qui la population s’accroît bien plus vite que la production agricole, Kropotkine fait confiance à la science capable d’augmenter les ressources à l’infini. Le problème social se ramène donc en fin de compte à un simple problème de répartition Eu égard à l’abondance des biens, cette répartition se fera, non selon les capacités, mais selon les besoins de chacun. L’ère anarchiste aura pour devise : « Prenez ce qu’il vous faut. » Le travail, dont la durée quotidienne sera réduite à quatre ou cinq heures effectuées par tous les adultes de vingt à quarante-cinq ou cinquante ans, suffira pour assurer largement la vie matérielle de tous, étant donné qu’il sera « infiniment supérieur et autrement considérable que la production obtenue jusqu’à l’époque actuelle, sous l’aiguillon de l’esclavage, du servage et du salariat ».
L’anarchisme ne cesse de provoquer des résonances irritées, l’exaltation frénétique de l’individu semblant, en effet, justifier la licence la plus effrénée. Or, tout au contraire, l’éthique anarchiste développe le sens de la responsabilité individuelle bien plus qu’elle ne prédispose à un relâchement moral où l’individu au lieu de s’affirmer finit par sombrer et disparaître. C’est parce qu’il est convaincu que l’émancipation personnelle ne pourra résulter que d’un travail de perfectionnement intérieur continuel que l’anarcho-syndicaliste d’avant 1914 attache un tel prix à la « culture de soi-même ».
L’anarchisme s’efforce en outre d’inscrire l’autonomie personnelle dans un cadre social ; il est ainsi amené à rejeter toute liberté purement individuelle. Chacune des libertés individuelles se suffisant à elle-même et tirant son origine d’elle-même, la liberté de chacun ne peut, en effet, se manifester qu’en niant celle de tous les autres ; elle constitue la base de cette morale aristocratique du mépris qui ne laisse à l’homme d’autre issue qu’un individualisme forcené. Pour l’anarchisme, en revanche, la liberté de chacun se confond avec la liberté de tous. « Tout ce qui est humain dans l’homme, précise Bakounine, et, plus que toute autre chose, la liberté, est le produit d’un travail social, collectif. Être libre dans l’isolement absolu est une absurdité inventée par les théologiens et les métaphysiciens. » C’est pourquoi la solidarité est le chemin le plus sûr qui mène vers la liberté. La révolte anarchiste, loin d’opposer les hommes, les rapproche, puisque, d’un commun accord, ils luttent contre l’abstraction étatique qui les opprime tous en empêchant le fonctionnement normal de la société. « La loi de la solidarité sociale est la première loi humaine, précise encore Bakounine, la liberté est la seconde loi. Ces deux lois s’interpénètrent et, étant inséparables, elles constituent l’essence de l’humanité. Ainsi, la liberté n’est pas la négation de la solidarité ; au contraire, elle en est le développement et, pour ainsi dire, l’humanisation. »
Le socialisme et l’anarchisme se rencontrent dans une hostilité commune à l’égard de l’État ; tous deux en réclament la disparition. La différence ne porte que sur la manière de l’envisager. Engels, dans un passage de L’Anti-Dühring cité par Lénine dans L’État et la Révolution, la situe dans une perspective historique : « Le prolétariat s’empare du pouvoir d’État et transforme les moyens de production d’abord en propriété d’État. Mais, par là, il se supprime lui-même en tant que prolétariat, il supprime toutes les différences de classe et oppositions de classe, et également l’État en tant qu’État […]. Le gouvernement des personnes fait place à l’administration des choses et à la direction des opérations de production, l’État n’est pas « aboli », il « s’éteint ».
Selon la doctrine marxiste, le dépérissement de l’État ne se produit donc pas du jour au lendemain. Lorsque le prolétariat aura pris le pouvoir, lorsqu’il se sera emparé de l’appareil étatique, il lui faudra d’abord s’en servir afin de briser définitivement la puissance de ses ennemis. L’État continuera à exercer un pouvoir d’oppression, mais ce sera au bénéfice exclusif du prolétariat. Le chemin vers la société communiste sans État passe par la dictature du prolétariat. L’anarchisme, en revanche, ne cherche pas à surmonter l’antinomie entre l’État et la société. À la conquête de l’État il préfère le rejet total d’un pouvoir qu’il estime étranger à l’essence véritable de l’homme, au dépérissement progressif de l’État sa disparition brutale et immédiate. Inférieur au socialisme scientifique en ce qui concerne l’efficacité politique, l’anarchisme, en vertu même de ce sens de l’homme qui l’anime, peut se prévaloir à son égard d’un certain droit de contestation. Max Stirner s’élève contre tout collectivisme : l’État libéral a laissé à l’individu un dernier domaine où se réfugier, la propriété privée ; or voici que le communisme le réclame pour la société ; désormais la sacro-sainte société possède tout, l’individu ne possède plus rien ; le communisme est le règne de la « gueuserie universelle ». Proudhon accuse le système communiste de provoquer « la déchéance de la personnalité au nom de la société », de ressembler au « despotisme oriental », à « l’autocratie des Césars », et de réaliser pour son compte, étant une sorte de « religion nouvelle », « l’absolutisme de droit divin ». Dès 1866, Bakounine prévoit que l’État despotique mis en place par le communisme d’État fera naître « une classe exploitante de privilégiés : la bureaucratie ».
Si l’anarchisme en tant que mouvement social s’est quasi éteint après la Seconde Guerre mondiale, ce sont surtout ces avertissements lancés au XIXe siècle, matérialisés par les errements des démocraties populaires et du communisme, qui ont permis aux idées anarchistes de conserver une certaine pérennité. Le fédéralisme, l’ordre pluraliste, l’organisation de bas en haut pourraient s’inscrire dans la recherche de cadres sociaux et économiques favorables à la dynamique du groupe et la non-directivité.
un entonnoir sait seul canaliser le façonnage du flux
A la mi-nuit, boire une infusion de camomille et d’absinthe en branche afin d’éveiller en moi divers cauchemars et songes malsains, gros acariens cancéreux (de forme crabe) à cuire au feu de bois avant dégustation.
Flou/Ambigu/Equivoque
Comme chaque semaine, j’attendais, seul, ma pizza, ronde. Le restaurant aux charmes italiens était rempli d’une musique qui remplissait aussi mes oreilles, alors que mes yeux suivaient en diagonale un livre de martiens bradburyens.
Elle arriva.
J’écartai les couverts et enlevai la serviette afin que le restaurateur pose le plat.
Puis je réalisai. La lourdeur.
La fourchette était lourde. La sensation fut étrange. Ephémère car elle disparut au bout de quelques secondes, rondes.
Toutefois, dans la devanture, une affiche ondula, se troubla à mon regard.
Je fus moi-même troublé.
J’avais eu l’impression de soupeser un minerai extraterrestre, martien, défiant notre bonne vieille gravité. Cependant un homme affamé écoute son estomac et non sa Raison qui le pousse à comprendre.
Je l’ai mangée.
Je repensais au fait qu’elle n’était plus qu’un premier quartier de lune.
Je fus de nouveau troublé.
Mais les saveurs italiennes du mets dissipèrent mes doutes intergalactiques sur l’origine de la fourchette, vulgaire objet qui semblait être d’inox.
Je payai avec un billet bleu, petit homme vert sur la planète bleue.
Une fois dans la rue, je réalisai. La lourdeur.
La fourchette avait été lourde. Et je l’avais oubliée. Car pendant un instant, j’avais aussi songé à la dérober pour pouvoir l’étudier.
Absurde. La Raison est si peu face à l’immensité. Je fermai mon manteau vert, mes yeux, clignement involontaire pendant lequel j’entr’aperçus la vérité que ma Raison n’aurait pu conceptualiser.
Ils trinquèrent avec ce liquide qui rend les mers bleues, sobres mais hilares, car les petits hommes verts ne cultivent pas la vigne et ne peuvent, sur leur planète, boire du rouge.
le récitant : enfin un sondage qui nous concerne en vrai.
Anyway, l’argent a raison de tout
« Il en est du véritable amour comme de l’apparition des esprits :
tout le monde en parle mais peu de gens en ont vu. »
(Maximes, La Rochefoucauld)
spector exploit creosote deconvolution coco inhale shunt stephenson oil cudgel
valedictorian barrett cannery agrarian algebra berkeley kwashiorkor grain downtrend
coerce hyphen brindisi bureaucrat theoretic treasonous.
balzac, might actually have.
je devrais peut-être changer de nom…

Depuis que
Jolly Jumper
a réussi
dans les affaires
il a lâché lucky luke
mais
il est
nettement
moins
sexy
– Chéri, j’ai fait du chili…oops: t’en fait une tête de morue panée!?
– <(°-°)>
– Quoi, tu es végétarien! me dit pas ça non puisque je sait que tu adores le chili …
– <(°-°)>
– Mais c’est un monde ça depuis quand les loups se nourissent de salade …?
il est toujours dix heures dix quelque part sur la planete.
Et d’ailleurs, j’y vais.

Gogoled ?
Altaïr Lama, Miss Hulk, Random collocation pattern, oscilloflingues
et têtes d’ail.
Il faut quitter ces bars.
Ne pas attendre que la dernière cloche retentisse.
Non, il n’y a rien de moral là dessous. Catégorique, le dernier verre que l’on boit sans trop savoir pourquoi est vain. Un point c’est tout. Laisser ces formes passer en sachant qu’il n’y aura d’étreinte que dans la pensée. Torture dérisoire.
Il faut quitter ces bars.
mi-nuit : en ce moment, on boit au sommet de l’arche de la d. et on se frotte les cuisses etc… rapport à la première journée de célébration de l’anniversaire de Tourguy remarquablement organisée par Agnes b. et Charleston Parva (welcome back). Demain, sans doute palais de tok et pop’in si l’organisation des artistes séminaristes peut se faire comme prévue. pour en savoir plus : contact@palaisdetokyo.com. Mot de passe si nécessaire : « Tourgueniev.com c’était mieux avant ! ». A ce soir.
Je ne sais plus à qui mentir, quand tu n’es pas là
Je n’ai pas pris garde
à compter tes anneaux
Ce rendez-vous à Olympie
était un faux
Je suis à nouveau à ta merci
ordonne et j’obéirai
Perdu dans la ville. La nuit. Un endroit chic. Du monde, de la chaleur, du champagne. Les cigarettes se grillent. Bonsoir mélancolie. La route, le mot dans la poche, arrivée au steps. Pleurs, descente, caverne bondée, nana na ! na ! allumée. Ben, bière. Route dans la nuit. Flash semaine. Champagne rosé du matin, restaurant à midi cidre-kenavo. Trop tard : en retard, vite, vite, rue des dames, on se retrouve on parle, Elles logent – éloges. Feuilles roulées, cigares coupés – Vin chilien, retour aux départs, alcools, sorcières enivrées, blanche et rouge, amitiés truquées, branché – débranché / déconnez – déconnecté. Stop – post.
Assis autour d’une table sous les spots qui dégageaient une chaleur bien
moins artificielle que les sourires qui s’échangeaient entre eux, ils discutaient
en prenant des inspirations biens profondes ou des expirations concernées. Chacun
y allait de son petit commentaire : qui baise avec qui, l’un sur le Palace,
l’autre sur la növo, l’une sur le punk, l’autre sur Warhol… et tous se délectaient
de l’excellence de la soirée, name-droppant, private-jokant,
donnant un air vicié et suffisant à leurs propos périmés, anagrammes de Prosper Merimée, deux litres de Sancerre et un camembert bien fait.

et baisser le son d’un cran.