mon héros, ce lapin
A VENDRE/
MAISON BLEUE-VOLETS JAUNES/
PROVENCE + CIGALES + TERRAIN DE PÉTANQUE/
TRAVAUX DE RENOVATION A ENVISAGER SERIEUSEMENT…
* septième ciel * ?
Et bien non, pas de nirvana en vue, surtout quand je pense que tu n’as répondu a aucun des mails que j’ai pu t’envoyer. Que ce soit des lettres d’amour, des mails sans prétention ou bien des images, rien, semble-t-il, n’est assez bien pour toi. Je ne dois sans doute pas être assez « stimulante ». Mes jupes pas assez courtes, mes yeux pas assez bleus, ou bien, c’est beaucoup plus simple: je suis trop disponible, tu crois sans doute que je suis à ta disposition, que tu n’as aucun effort à faire pour me séduire. Tu dois penser que ce que tu connais de moi est bien suffisant, qu’on est un déjà vieux couple, qu’il ne faut pas trop en demander, mais tu n’as rien épuisé en moi, et c’est bien dommage car tu ne le sauras jamais puisque je te quitte…
Les éléphants passaient dans les phalanges comme des sangliers dans des touffes d’herbes; ils arrachèrent les pieux du camp avec leurs trompes, le traversèrent d’un bout à l’autre en retournant les tentes sous leurs poitrails; tous les Barbares avaient fui. Ils se cachaient dans les collines qui bordent la vallée par où les Carthaginois étaient venus.
le récitant qui peut aussi se nommer Philippe Aronson : les hommes se branlent et les filles se bidouillent.
« Moi aussi, j’ai eu de ces professeurs avec leurs airs
de flûte pervers et avec leur pincement de guitare pervers (…)
ces sentimentalo pathétiques suppôts de l’état
à l’index dressé. » T. Bernhard.
Perdu clone
Lundi soir
entre l’avenue des gobelins et la place d’Italie
Il me ressemble en tous points
et répond au nom de Zan (enfin normalement)
il est aprivoisé et ne mord pas
si vous le retrouvez appelez-moi au 06 10 61 85 10
FORTE RÉCOMPENSE
#23
Parole vaine du héros.
La voix souveraine, elle revient, c’est ça : tressautements de sensations
et je parcours le temps, je revis en une minute les dernières journées,
et je vois un esprit insatisfait, une tête bien faite. E. m’a dit que j’aimais la douceur
de mon visage. Est-ce ainsi qu’il faut lire les traits du héros ?
Douceurs sourdes.
Je ne vois pas pourquoi je m’interdirais de relier mon bonheur à l’écoute
d’une cantate. Et si la quête du héros c’était de se rapprocher de dieu ?
Ha non. Pas sérieux. Pas aujourd’hui. Pas dans l’époque.
Et je me tairais enfin ? A la droite ? Le ciel ? Oui j’aime regarder le ciel.
Mais cela ne prouve rien.
Le héros veut anticiper, brûler des étapes, se brûler la vie
pour un chemin somptueux.
Est-ce que je mérite cette éternité ? Cette facilité ?
J’écoute donc la voix souveraine de Barbara Hendriks
au nom du père inconnu. Et j’attends.
Posture essentielle du héros, chasseur grotesque ; mouche aux ailes d’anges.
il parait que la blanche colombe à 300 tonnes de plomb dans l’aile
il paraît qu’il faut s’habituer à des printemps sans hirondelles…
quelques morceaux de toi, je les mange au fur et à mesure,
à ce train là
je t’aurais fini au début du mois de juin
tu me manqueras
Faire semblant de jouer du Jean-Sebastien Bach au piano en récitant la bible et écrire des posts débiles sur Tourgueniev.
le récitant : imposteur !
J’aurais eu envie
d’être un loup
pour le style
un lion
pour la force
un toucan
pour les couleurs
mais je suis une grenouille
l’avantage c’est qu’on peut passer dans les conduits
pour aller visiter
les jeunes filles la nuit
et (avec un peu de tchatche pendant qu’elles sont à moitié endormies, on peut tenter de) se faire passer pour le prince charmant
(et puis pour les couleurs on peut s’arranger)
Les mecs U.S. Male Corps sont réels.
Leur sueur, leurs muscles et leurs efforts sont réels. Leur virilité est brute et absolue. Leur équipement militaire de combat, leurs uniformes et leurs armes sont authentiques.
Cette petite ligne, tu t’en souviens ?
Celle que tu as trouvée dans mon journal
Celle qui part de la hanche et qui descend…
Tu veux la lécher encore ?
Elle a un goût d’encre
Et ce petit caillou dans mon nombril
Tu te souviens de son goût de terre ?
N’oublie jamais rien…
le récitant : Comique ? Tragique ? Réaliste ? Romantique ? Gogol est tout cela, justifiant ainsi une phrase attribuée tantôt à Dostoïevski, tantôt à Tourgueniev : « Nous sommes tous sortis du « Manteau » de Gogol ».
Sibérie 1984
On marche dans la neige, Nicolaï devant, moi au milieu, lent à cause de la blessure-barbelée-jambe et Grishka me soutient pour me permettre d’avancer. Loin derrière nous, les chiens du camp hurlent et ne rêvent que de nous déchiqueter. Moi, coup de genou à Grishka, écraser son visage dans la neige, le regarder souffrir, frapper encore, le sang-jaillir rouge sur le blanc. Nicolaï, interrogatif, moi très persuasif, chiens furieux. Grishka servir de piknik dis-je, lui pleurer mais d’accord. Continuer à deux, abandonner Grishka…
Les plus mauvais aphorismes du monde (première partie)
Il n’y aurait aucun inconvénient à être snob si les autres n’existaient pas.
Gérard Chestophion
l’effet et rien que les faits
fait 1 : je viens de me lever
fait 2 : j’ai laissé le thé trop infuser
fait 3 : elle mixe juste pour nous deux
fait 4 : elle est belle quand elle mixe
fait 5 : remarque : elle est belle aussi quand elle ne mixe pas
fait 6 : la marque sur mon front est revenue
fact 7 : j’aime quand elle porte ce paréo
fait 8 : je reconnais un morceau qui passe
fait 9 : once more with feeling [B6-07], je suis bien ici.
fait 10 : rentrer chez moi et bosser un peu
fait 11 : oublier que je suis si bien ici pour pouvoir rentrer.
ces bouffées d’amour
quand je murmure ton prenom
ces frissons délicieux
qui me parcourent les entrailles
quand j’évoque ton visage
ce soleil dans mon coeur
lorsque je sens ton odeur
je veux les oublier,
te les rendre
et me perdre dans le brouillard pour toujours
Je ne peux me résoudre à m’expliquer qu’après l’avoir quitté,
je n’ai même pas réussi à pleurer…
Ce n’est pas faute d’avoir essayé…
Au dehors
Les chiens se frottent aux herbes sages
Les courbes folles
lancées à la conquete du ciel
n’ont pas le temps
d’attrapper la rage
are you hungry?
are you sick?
are you begging for a break?
are you sweet?
are you fresh?
are you strung up by the wrists?
we want the young blood (la-la-la-la)
are you fracturing?
did you do anything?
are you torn at the seams?
fleabitten? motheaten?
we suck young blood (la-la-la-la)
we want the young blood (la-la-la-la)
won’t let the creeping ivy?
won’t let the nervous bury me
our veins are thin
our rivers poisoned
we want the sweet meats (la-la-la-la)
we want the young blood (la-la-la-la)
Il y a un papillon chez moi que je n’arrive pas à déloger
Il vole partout, il papillonne quoi…
Ce qui m’embête c’est que s’il pouvait parler
Il trahirait tous mes secrets les plus honteux
Je suis un peu mal à l’aise maintenant
Un peu intimidée
Est-ce que c’est ça l’oppression?
SUPER TOURGUETEST : QUEL BEATLE ETES-VOUS ?
Question 1 : Si vous aviez un groupe de rock, par quoi seriez-vous le plus branché ?
« Fading : Epreuve douloureuse selon laquelle l’ëtre aimé semble se retirer de tout contact, sans même que cette indifférence énigmatique soit dirigée contre le sujet amoureux ou prononcée au profit de qui que ce soit d’autre, monde ou rival. »
Fragments d’un discours amoureux, Roland Barthes
Quarta-feira, Abril 9
Turgueniev, esse Herói
É o Tourgueniev ce Héros, um blog coletivo engraçadinho, em francês.
Muitas fotos e imagens legais, pra quem não lê na língua do Chirac.
Enviado por Láudano, In Opio Veritas et Circenses às 15:12
on ne le répétera jamais assez :
l’important n’est pas l’uppercut
mais le jeu de jambes.
Qu’importe que ce soit léger puisque ça sent le sang et la sueur
les yeux qui chavirent
c’est un bulldozer,
c’est pas délicat
c’est pas fait pour les champs de coquelicots
les coquelicots nous on les broie
on en fait un jus sombre
qui pique la langue
on joue pas de la flûte dans les vertes prairies
au soleil
on écoute le Boum-Boum
sous nos côtes
à la lune
on regarde
nos cages thoraciques
qui volent en miettes
– Quelle coïncidence!
– Ce n’est pas une coïncidence.
– Si, c’en est une. Autrement ça ne serait pas si troublant…
J’ai trainé ton corp jusqu’au camp.
Le sang coule partout.
Le bruit des bombes et les pleurs des femmes me terrifient.
J’ai peur.
(N on)tropo lyrico.
D’un réseau à l’autre, il manque toujours l’image, la voix, le corps ;
je les invente, je déplace le foyer dans un autre lieu ;
avez-vous déjà
été brûlée ?
Il y a des interdits, ces limites me fatiguent ; trop chaud,
la toile est increvable.
Il n’y a aucune image derrière, pas d’être ; des flammes m’ont
promis que j’aurais le droit de conserver les restes de nos paroles.
le récitant : I don’t wanna be like everybody else, that’s why I’m a mod, see?
#9
Il soupçonne ses réactions dites instinctives
de n’être pas spontanées.
« Est-ce que je ne simule pas l’enthousiasme quand C.
par exemple me téléphone ? »
Mais il ne s’en rend pas compte. Peut-on retrouver l’âme véritable ?
Il ne veut pas s’y essayer car il a peur de la découvrir noire,
pleine de haine et d’indifférence.
« Si ça se trouve, la voix de C. impromptue dans une journée
consacrée à la méditation solitaire me pèse atrocement ;
l’entendre ne provoque aucun amour, pire encore : aucune reconnaissance.
Mais je n’accepte cette part de méchanceté. Je dois faire des efforts de bonté».
Le héros, comme on le voit, est clivé. Sa tâche : éteindre
une à une les fausses paroles, les gestes empruntés.
Une bataille au cœur du langage, face aux corps. N’être plus qu’un.
sous ses paupières il y a des ombres écarlates
qui dansent
un grand brasier
vieux, déjà
et il n’est pas question de mots
Alors elle s’en fout du monde
C’est facile pour elle
De le laisser où il est
Elle rêve à des crimes incandescents
Et se lèche les lèvres
Fumer des Reynolds parce que le paquet coulisse,
mais avec la voix de Patrick Eudeline qui fait des interludes,
sauf le dimanche,
si tu veux aller à Plougastèle,
toute cette clique là,
putain mes ces mecs là,
attends moi j’fais du punk hein,
on va faire péter les vitres à la samaritaine,
prod’ aux States,
il monte en puissance,
Julie a tout compris de la poésie contemporaine,
Garance vend car garance Dor,
Garance Gore,
D’habitude il est trop à tailler des pipes à tout le monde,
Moi ce qui me réjouis dans cette histoire,
Vous proposez vraiment un show,
C’est une baltringue t’inquiètes!
(Rires)…
On entend un beat… pow-pow,
putain c’est génial,
alors t’as la solution fatale?
on a du temps pour le faire…
ok, j’accèpte et puis on fait un deal
c’est dur d’écrire sur un portable, non?
En fait le problème avec abjection infame
ça joue presque contre ton camps…
tu vois ton texte il est déjà vraiment méchant
et là on est trente ans plus tard quoi
Regardes le truc,
moi j’adore par contre l’idée de la lettre,
et en te justifiant à aucun moment!
Faut que j’aille à la Samaritaine récupérer des CD’s
c’est sur mes mails et je peux pas les lire d’ici
pourquoi pas l’inverse
de la virtualité guerrière quoi!
ou la probabilité expansive, qui se donne…
c’est stylistique! Nique la pédagogie!
ça fait comme les mômes, le désir, que ça dans la bouche,
et pareil, pas besoin d’adjectif puisque tu vas le flinguer.
Obsolette…
le parti pris capitaliste
et pas de majuscule à situationniste
Mald Aurore aime les pieds de Rodia,
C’est du bon coco,
Grumpfff!!!
s’épuisant dans des formes d’action synonymes à stériles
La virtualité et l’alliénation,
on comprend pas c’est la même chose,
il fait gravement chaud
et la virtualité sera réticulaire!
le récitant : d’après les experts, il existerait une méthode secrète ‘sannen-goroshi » qui consiste à porter un coup entraînant la mort à coup sûr au bout de trois ans.
lu ce matin dans la presse spécialisée:
« connasses diplomées
cherchent bites d’amarage
pour ancrer divers bateaux… »
« Qu’est-ce que résister ? C’est avant tout
avoir la force de décréer ce qui existe,
décréer le réel, être plus fort que lui. »
Giorgio Agamben
elle ne faisait que dire du mal de tout et de tout le monde
et un jour la mer
agacée par ses jacassements
la noya en son sein
pour ne plus rien entendre
Bonjour,
Bonne journée à tous, il est huit heures et avant de prendre son petit déjeuner, nous allons faire quelques mouvements de gymnastique intellectuelle :
Trouvez les définitions des mots suivants :
consultant,
poésie,
coruscant,
syncytium.
C’est bon … maintenant, vous pouvez prendre votre petit déjeuner.
Passez une bonne journée, en ce vendredi 4 avril 2003.
A bientôt.
9 Muses
Calliope, la poésie épique; Clio, l’histoire; Euterpe, suceuse de flûtes; Melpomene, la tragédie; Terpsichore, le chant et la danse; Erato, la lyre et la poésie érotique : année 69; Polymnie, pour les hymnes aux dieux; Uranie, l’astronomie; et Thalie, pour la comédie
9 muses mais pas une seule pour la sculpture, pas une, tu imagines?
En passant, en écrivant.
Pourquoi, depuis longtemps, écouter Bach me
remet dans le droit chemin ?
Et oui.
Aux dernières nouvelles, le moi serait
élastico -hystérique. Arquez-le,
placez-y n’importe quoi (un souvenir, une souffrance,
un amour) et lancez. Soit il expulsera la chose
loin de lui (moi allégé) soit elle
lui retombera dessus (moi patatraco -névrotique.)
Mauvaise pensée.
J’ai trouvé la phrase la plus nulle de
l’ignorance de K.
« Tout le monde admire sa mère pour sa vitalité »
Mais j’ai aussi trouvé la plus belle :
« …émue de sa beauté que son corps pleure. »
Bonheur.
La voix de Glenn Gould qui chante derrière la toccatta.
F.B. m’a dit un jour à ce propos :
« Il grommelle. »
Vanitas.
Je me moque de A.C. qui publie son journal de travail
(de photographe) en lui rappelant une phrase d’un ami
qui le concerne :
« A.C. prépare le terrain pour ses futurs biographes. »
A.C. rit, un peu vexé, s’en sort victorieux :
« Derrida dit justement qu’écrire est indécent ! »
SO WHAT ?
Bizarre.
Nostalgique de la période où je découvrais Proust :
Batignolles, automne 1995, souvenirs d’enfance,
douce mélancolie.
Le vieux Folio élimé sentait la cave où
il avait séjourné 20 ans.
Téléphone.
— D. te trouve suffisant & gueulard.
— Je vais l’appeler pour me faire pardonner.
Video.
C. est une ancienne amoureuse de Turin, venue quelques jours à
Paris pour conquérir les galeries. Son énergie l’a transformée
en une machine. Plutôt qu’artiste, elle se définit comme stratège et produit
davantage qu’elle ne crée. Je me sens alors poussiéreux,
pré-moderne.
Bach.
Le Praeludium en ut mineur BWV 934 me fait penser
au cheminement prudent vers un orgasme, lui-même
associé à l’éclatement d’une très bonne
bouteille de vin blanc.
Barthes.
» Savoir qu’on n’écrit pas pour l’autre, savoir
que ces choses que je vais écrire ne me feront jamais
aimé de qui j’aime, savoir que l’écriture ne
compense rien (…) c’est commencement de l’écriture. »
Une telle désespérance ne t’a conduit sous les roues
d’une voiture que pour rejoindre les morts.
Bach.
Agacé parfois par cette méticulosité moqueuse
du profane sans méthode que je me surprends à être
parfois.
Autologie.
Invention de soi.