Des nouvelles du front (communiqué du collectif OI, canal hystérique)
C’était il a y a un bail, déjà. Depuis, les journaux intimes et les logs de geek imbitables, ça a fini par fatiguer tout le monde, leurs auteurs les premiers.
Comme il y en a toujours qui veulent faire les malins, on parle déjà de la ringardisation des blogs. Avoir un blog, ce n’est déjà plus assez pour animer une conversation entre deux platitudes. Connards de blogueurs.
D’autres, plus pragmatiques, essaient de rentabiliser le truc avec leur carnet d’adresse constitué grâce à la blogotruc : développement de plateformes éditoriales, site de camshots avec allopass, publicité, etc…
Mais le pire, la dégénérescence absolue de ce sympathique outil qu’est le blog provient de ceux qui se creusent ce que les hasards de la gestation a bien pu mettre dans leur boite crânienne pour trouver un nouveau « concept » attractif. Ah ça, putain, les blogueurs adorent les « concepts », ils s’en font des bains de bouche.
Le blogueur type chie mollement sur l’ordre établi, affiche un cynisme hésitant dans son ode au consumérisme, nous inflige sa mauvaise poésie dans l’espoir vain de se faire pardonner mais il parle comme un chef de pub véreux.
Il faut du concept, de l’accroche, du design chiadé et un bon relationnel avec les blogueurs les plus connus afin d’assurer un bon score en visiteur/jour. Méthode de l’industrie du divertissement employée dans un but même pas lucratif. Triste et absurde.
Les poètes du dimanche avaient leurs rimes pauvres, les blogueurs ont leur réfèrences navrantes (beigbeder, bret easton ellis, naomi klein, matrix).
Plein d’écrivaillons de merde qui désespèrent de se faire publier, des chroniqueurs hype amateurs qui, à défaut de le ressentir, espèrent donner à leurs lecteurs le grand frisson de la branchitude. Pose et arrivisme. Vulgaire et merdique.
Pour le fun, allez jeter un coup d’oeil au dernier rejeton de la fabuleuse équipe de kedlagueul, ça s’appelle Clichey (sic) et c’est beau comme un numéro de WAD dont on aurait arraché toutes les pages à l’exception des pubs
Pour être franc, je pensais pas que ce serait aussi foireux, la blogosphère.
Je voyais ça comme un truc marrant, un peu comme ces vieux fanzines photocopiés sur du papier dégueu, à une époque pas si lointaine.
Alors, plus que jamais, il faut que le tourguenisme avance !
LiLi’s brain invaded
by scripts & matrix
When night appears
no stars in the sky
only shining codes
which float and fly
Agorafocus:
1970: haaa, les bonnes vieilles seances de niquage collectif au coin du feu…
…
de nos jours, rien de tel que le chaleur d’un bon feu de bois de meubles en chene massif…
Vous avez confié votre trésor à notre famille
il y a fort longtemps, grand roi
Nous avons appris à aimer et à chérir
sa lumière
Elle nous guide dans l’adversité
et garde nos coeurs vertueux
Permettez nous de la conserver encore un peu
d’emplir nos ames de sa magie pour les siècles à venir
Laissez à nos conteurs le temps de la décrire
à nos peintres celui d’en fixer la splendeur
Vous ne pouvez en un seul claquement de doigts
nous replonger dans l’obscurité et la laideur
C’est un sort trop cruel
pour un peuple qui fut si fidèle
Et je préfère mourir maintenant
que de subir un chatiment si injuste
Je ne veux pas voir mes enfants dépérir
ni revenir à l’état de béte
Les notres n’ont pas mérité ça
Bien que le tribunal l’ait lui-même souligné, c’est toujours avec un grand plaisir que je constate les avancées et investigations du « vandalisme urbain » dans la sphère de l’art légitime, les salons, les galeries, les musées…
Pourtant et heureusement, cela n’enlève rien à l’essence de l’acte de peindre au/le dehors : « graffiti must be a crime… » La « démocratisation » et la reconnaissance plastique du graffiing ne peuvent oter le caractère criminel au fondement de cet art. Un art basé sur le vol… vol de materiel d’abord (bombes qui servent à peindre), vol de l’espace investi ensuite (le mur, la porte, le train…). Et c’est précisément pour cela que l’acquisition pour la pratique du graffiti d’une légitimité, d’une quote, et parfois aujourd’hui d’une protection (les pochoirs de Miss Tic à Paris échappent à l’effacement des murs vandalisés appliqué par les autorités publiques) est une prouesse et un régal (enfin ça me fait jubiler… à chacun ses kiffs!). Le mouvement hip hop a ouvert des brèches monumentales, entre le dehors et le dedans, le privé et le public, et entre la voix du peuple et celle du pouvoir astraignant : peindre des murs aboutit à un décloisonnement entre des univers d’ordinaire séparés, à l’investissement de zones interdites, et à une réapropiation des moyens et des lieux de la communication publique légitime… Yeahhhhhhhh! A VOIR ! : Les arts graphiques de la rue sont très respectés à Barcelone, voire protégés. C’est assez avant-gardiste comme mentalité et à la fois conservateur : alors qu’en France, on commence à faire rentrer la rue et ses arts dans les musées, à Barcelone, c’est déjà l’idée de musée qui investit la rue, avec ses problématiques de conservation et de patrimoine. |
mmm…
Elle était le genre de fille dont on pouvait dire qu’elle savait vraiment ce que « Poivre » et « Sel » signifiaient.
hey les tourguenistes!
comme kronstruc’
je vous aime
moi non plus…
// spOkème vibriOn //
« … un pied dans l’eau ouh !
c’est froid la mer
et puis chaud ta bouche
toutes voiles dehors
toutes voiles je trouverai
même si je n’ai que l’allure
de tes doigts sur ma poitrine
l’allure de ta nuque
qui se penche et vite
pour regagner la sortie
l’escalier
pas un mot pardon !
l’escalier métallique
et de bois après le concert le
concert et l’orchestre qui
remet de l’ordre dans ses feuillets
ses instrument et les autres qui
partent aussi mais me
frôlent sans me faire
sans me faire croire l’amour
qu’un doigt porte à l’ongle
de mes seins je virevolte
et les échancrures les mouettes
flottent comme une rafale sur l’eau
les genoux les cuisses le maillot
ça y est je vais y aller
mousse plastique
prendre le risque
il y avait un pont ici avant
un pont il y avait là… »
Tourgueniev ce héros – deux ans plus tard
mi-nuit : en ce moment, on boit au sommet de l’arche de la d. et on se frotte les cuisses etc… rapport à la première journée de célébration de l’anniversaire de Tourguy remarquablement organisée par Agnes b. et Charleston Parva (welcome back). Demain, sans doute palais de tok et pop’in si l’organisation des artistes séminaristes peut se faire comme prévue. pour en savoir plus : contact@palaisdetokyo.com. Mot de passe si nécessaire : « Tourgueniev.com c’était mieux avant ! ». A ce soir.
en fait l’identité secrète de catwoman,
c’est d’avoir une entreprise d’agente secrète- filatures en tous genres
dans la banlieue de Nice et ses environs (les collines, les piscines)…
mais restons discrets
il cOntemple On dirait
One
would
say
that
he
gazes
at
(…)
freakshow (chaud)
ceci n’est pas un mammifère (a cheval).
[message perso : que je t’aime]
Quand ta bouche se fait douce
Quand ton corps se fait dur
Quand le ciel de tes yeux
D’un seul coup n’est plus pûr
Quand tes mains voudraient bien
Quand tes doigts n’osent pas
Quand ta pudeur dit non
D’ une toute petite voix
Yo pronto me voy a escapar
Je brûle mes dernières cartouches.
Je ne sais pas à quoi tu joues. Je t’ai tout dit mais tu as encore peur. Ferme les yeux. Allonge tes jambes sur mes genoux. Donne moi ta main. Je sens ton coeur trembler. Un peu pour moi. Un peu devant l’inconnu. Qu’avons-nous à perdre ? Crois-tu que je ne sache pas tous ceux qui me haïrons ? Crois-tu que j’ignore le le prix de ma trahison ? Crois-tu que je n’aie pas eu le temps de songer à tout cela ?
Je rêve de toi depuis si longtemps que j’ai dû perdre un peu la raison.
Je rêve de toi depuis si longtemps que l’attente m’est devenue presque indolore.
Je survis, en sursis, une éternité dans ton ombre.
Ne t’éloigne pas trop, chacun de tes pas loin de moi resserre l’étau autour de ma poitrine.
Je t’aime à mourir sur la plage devant le soleil couchant.
Mes mots d’amour sont aussi risibles que cela sans doute.
Bientôt il y aura du changement tu sais. Je rassemble mes forces avant la revolucion. Je ne t’ai jamais menti malgré toutes ces années de silence. J’ai trop attendu peut-être. Je me suis endormi quelques temps. Mais aujourd’hui je suis bien en vie devant toi et n’attends plus qu’un mot pour t’emmener.
Ne joue pas.
Je t’aime.
I need a fix ’cause I’m going down
Quand je te tiens dans mes bras (bang, bang, shoot, shoot)
et que je sens mon doigt sur ta détente (bang, bang, shoot, shoot)
je sais que je n’ai rien à craindre (bang, bang, shoot, shoot)
car le bonheur est un fusil tout chaud (bang, bang, shoot, shoot)
pas de doute
Defending the community against malevolent ‘sorcerers’.
![]() Avec ses fonctions spécialisées, Igor Tourgueniev peut analyser de gros ensembles de données à une vitesse impressionnante. Ses fonctions de lissage de courbes sont très complètes : moindres carrés linéaires et non linéaires, calcul automatique des résidus, intervalles de confiance, lissage multivarié, lissage sous contraintes. Ses fonctions d’analyse vous donneront un maximum d’information sur vos données : analyse de pics, FFT multidimensionnelle, lissage, convolution, corrélation…
|
Logoled.
Un sourire planqué dans une tasse de thé.
La vaisselle recèle des trésors, parfois.
Mais c’est une petite cinématique japonaise.
Enfin, dans le doute, les femmes et les makis d’abord.
La nuit approche,
l’enfer est à nous
Pas juste à moi,
l’enfer est à nous
N’oublie jamais,
l’enfer est à nous
Apport de la neurophysiologie à la connaissance de l’altruisme
Chez l’enfant altruiste le rythme boogie est rare alors que les rythmes samplés et lents à la trip-hop-coollattitude sont abondants et entrecoupés de rythmes rapides et de faible amplitude. Pendant le sommeil paroxysmique on note davantage de fuseaux et moins de bouffées de mouvements occulaires rapides mais la perception des stades de foot au cours de la nuit ne semble pas significativement affectée.
On sait que les enfants altruistes présentent des troubles de l’élasticité. On sait également qu’ils ont des difficultés à associer deux mondanités d’affilé et sensorielles. (quand ils regardent ils semblent ne pas tilter et quand ils écoutent ils semblent ne pas claquer).
…
AVANT:
les telephones sans fil étaient un peu marrons…
(mais on pouvait aussi s’en servir pour se faire cuire un steak)
ALARIC : MEILLEUR ACTEUR MASCULIN
Les Invasions Barbares ont reçu un triple César.
Intermittents, où étiez vous lors du Sac de Rome ?
Has anybody seen Barry ?
Thank you for e-mailing President Tourgueniev. Your ideas and comments are very
important to him.
Because of the large volume of e-mail received, the President cannot personally
respond to each message. However, the White Houz staff considers and reports
citizen ideas and concerns.
In addition to Presidentourgui@WhiteHouz.gov, we have developed White Houz Web
Mail, an automated e-mail response system. Please access
www.Whitehouz.gov/webmailtourgui to submit comments on a specific issue.
Additionally, we welcome you to visit our website for the most up-to-date
information on current events and topics of interest to you.
order # 2612
fpc fortuitous alligator weiss pyhrric belly chinese media dignitary carcass
infantile gubernatorial operand cushman downbeat mimicking hester loretta
conic every miscellaneous anyhow winnipesaukee.
revenir
Un retour.
Même s’il paraît que les gens qui vous disent Non ne reviennent jamais.
Réajuster. Deux pas en arrière pour jouer en cercle.
« Caresser-le il deviendra vertueux » comme il l’a dit.
revenir pour retracer l’écart creusé par les coeurs qui n’osent plus se regarder.
Pourquoi?Allez savoir! ça ils ne le diront pas
encOre
e
n
c
O
r
e
(…)
Les ombres sous la pluie"
Je me suis encore réveillé habillé ce matin. J’ai du mal à émerger. Je ne sais pas exactement où je me trouve.
Plus tard, le docteur un sourire apitoyé sur les lèvres vient me voir.
« Vous devriez tenir compte de mes avertissements. Je fais vraiment du mieux que je peux avec vous, vous savez ? »
…
« Vous avez des illusions suivies de pertes de conscience. »
Je l’écoute d’une oreille distraite ; en regardant la pluie ; je sais bien que je suis normal : ce ne sont pas des illusions. Comment expliquer ce que je vois, comment expliquer ces ombres sous la pluie ?
Peut-être me verrez-vous un jour dehors.
Nous serons entrain de danser sous la pluie.
Quand je vois mes amis dehors, je les rejoins.
Ainsi épousait-elle des ombres avec philosophie.
Ça alors… même en mode extra-sensitif c’est un peu inattendu.
Certes, les indices convergeaient, mais (le reste de la phrase a disparu, NDLR).
Note : garder un œil sur cette affaire.
Et en parler à un precog plus expérimenté que moi.
cinq heures pile
|
Anyway, l’argent a raison de tout
Minuit pile
le mec avec son couteau il marque K.R.U.G.
sur la poitrine de la fille, elle est pas trop d’accord
puis il la viole, après elle se dégueule, puis elle fait
une prière, puis elle va dans l’eau pour se noyer,
lui il utilise son revolver plusieurs dans le visage.
elle coule, délivrée enfin…
NIGHTCLUB’PAS IN’
Bang bang. Sur le Champs – avenue george le cinq – bang bang – Hôtesse est-ce « s » ? bang bang – Champagne rosé – bang bang – easy jet set trend set – bang bang gin to – regard fuyant les connaissances d’antan. Smoke holy smoke – journalistes sportifs retraités – star du show business wannabe your star – doggie style – bang bang ancien lutteur ouvrier pdg survolté – bang bang petits fours canapés revivre de vieilles soirées arrosées – Claire C. PPD – prendre un verre survitaminé – bang bang – tag d’andré retrouvé sur vieilles poupées pipées siliconnées – bang bang – regard croisés – visage connus mais pas calculés – bang bang – fille désespérée ne sait pas à quoi se raccrocher – bang bang – gin to paillettes rose et presse tv – bang bang s’estmer bien entouré sous les karatékas bien gaulés – danses lascives lassantes passives passantes – on se connait ? Nez à nez poignées puis collé serré – foule peu agitée – rigoler surdosé – bang bang je prend mon cuir je rentre chez moué – bang bang fille du voisin qui bangue son copain – bang bang – tv réalisée – bang bang – appeler pour mieux rentrer pour la quitter – défourrailler sur du papier, pour après rêver.
Allez, quoi…
… oublie ta mêre cinq minutes
et rejoins moi dans la piece froide…
on va tester l’effet de ce nouvel ustensile
sur ma rigidité personnelle…
Ethique
J’assassine de jeunes hommes et je revends leurs organes
à des vieux répugnants qui peuvent payer
DE NOUVELLES AVENTURES!
Ma chambre devint inhabitable.
Dans le coin des forêts vierges les panthères firent défaut.
J’en trouvai dix chez un fourreur et fabriquai les autres
avec des vieilles lettres d’amour rapiécées, les yeux d’un
civilise à la recherche des barbares, les sourire d’une promesse.
Bientôt les usines réclamèrent de l’or: chimiste, ton whisky
solidifie fut une trouvaille et les mots plats d’un entrepreneur firent le reste.
Pour le centre, la glace fut difficile à trouver; je me rappelai opportunément
les paroles d’un crétin qui m’appelait « sans cœur »
(il fumait un cigare muet et j’avais besoin de mille francs),
l’arrivée lymphatique d’une maîtresse fiévreusement attendue,
d’anciennes saouleries délayées en causeries -et les réveils
au milieu des lampes allumées
Dans le fond droit je devins brasseur d’affaires grâce aux chèques
sans provision distribues en guise de prospectus, la réduction
au dixième des contrats proposés, le vide romantique prêché
du haut d’un réverbère, l’indifférence à la pluie et la suggestion secrète.
A l’Ouest, j’acquis un ranch de voleurs de chevaux.
Appliquant strictement les méthodes de ma jeunesse
(quand je faisais tourner les péchés capitaux -et les femmes à mon profit),
je devins, après quinze jours de gérance, propriétaire d’un état.
Mais, fatigué par un multimillionariat sans incidents, je dus
retraverser l’océan plat. Il fallut alors inventer l’eau et l’immensité.
Sur un signe, trois amis m’analysèrent rapidement,
firent pivoter mes défauts sur un plancher de vices cachés
et de mensonges et définirent par quoi ils m’étaient supérieurs
– ô soleils et vos couchers sur la mer vous étiez enfin dans le décor!
•
Les ports sont introuvables. Je drapai quelques vieux désirs,
étendis des carpettes usées menant à des lits bretons,
façonnai quelques femmes; mais, mes idées vivant de plein air
depuis vingt ans moururent asphyxiées et se métamorphosèrent en matelots ivres.
Je les congédiai et déclarai la croisière terminée.
Plus de murs. J’étais sans socle suspendu dans l’espace,
écartelé par les éléments, le feu allait me démettre l’épaule droite
quand j’agrippai des dents une échelle de passage entraînant mes
quatre mendiants comme une tour quatre nefs d’église.
Je m’élançai vers les sommets et fus marchand de papiers peints.
Belles et soi-disant belles, les vertus théologales, modelées en rouge
sur le fond bariolé du ciel et de l’enfer, s’enlevèrent rapidement
et je fis une nouvelle fortune.
Quelques rouleaux d’espoirs sous le bras, je redescendis vers la ville.
Avec des complices, j’organisai toutes les banques en filiales
et dans la maison-mère j’installai un dancing. Je pris au sérieux
mes seules billevesées. L’orchestre fut un ramassis de souvenirs
bien accordés, d’orgasmes mal partagés et de saxophones.
Mais les copulations possibles sont en nombre limité.
Je cédai mes aventures et mon établissement au danseur professionnel,
et, maintenant, assis sur un tapis de prière, j’attends Lucifer
afin de lui proposer mon âme contre une dizaine de millions.
S’il existe, il va venir. J’ai dit: je compte dix et s’il n’est venu,
il n’existe pas. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10… J’étais un peu ému,
mais rien n’a bougé. Je suis rassure, j’ai couru le risque; je suis satisfait.
Exerçons notre courage, éteignons la lumière, refaisons notre voeu.
Il n’arrive rien. Je m’ennuie et m’enorgueillis de mon ennui
pour avoir au moins quelque nourriture. Je suis orgueilleux
par besoin de changement: il y a un monde où je suis seul sans décor,
où je peux m’absorber et me multiplier indéfiniment: équilibre difficile,
position instable. Si j’étais humble, je serais assis et tout tournerait
autour de moi dans un ordre parfait. Les hommes orgueilleux,
quand ils se rencontrent, se sauvent mystérieusement et retournent,
chacun, à leur trapèze. Les humbles seuls peuvent juger parce
que tout leur est volupté et embrassements. Je suis orgueilleux
par nonchalance; qui peut m’atteindre ? Je suis comme les épiciers:
la qualité de mes marchandises m’importe peu (ma famille est dans l’aisance).
Mais je manque de naïveté, et comment causer avec quelqu’un?
Je dois demeurer orgueilleux ou je me perds.
Supplice de l’orgueilleux: il se mange; et je mentais en disant
que la multiplication est illimitée.
Je tourne en rond et je suis une pointe: grotesque!
Si je ne descends pas dans la rue tout de suite, je deviens fou.
Je me lève; je mets un manteau en sifflant. Mais alors?
Je ne suis rien si une chanson peut me distraire de moi-même;
où suis-je à ce moment-là?
Ma vie n’est peut-être qu’une parenthèse. Ouvrons la fenêtre.
Ah !. si je pouvais entremêler mes pensées avec la précision
qu’ont les angles des rues au carrefour ! Mille variétés!
Je sens que c’est possible et je me sens soulevé: cet homme qui passe
et moi si haut, le vent qui passe ronfle en moi comme en une coquille.
Je suis emporté, je m’évade en fumée au-dessus de moi. Un triple saut périlleux.
Je suis dans la rue, mort. Mais je regarde la petite fumée qui s’élève…
Tout cela est faux.
PAUL MÉRAL
On avais dit (pas de trucs perso, please)
l’autre nuit je rencontre cette fille toute shootée, la sameplayer
je lui demande gentiment si elle ne serait pas celle à laquelle je pense
elle me regarde avec des yeux ronds interloqués voire exaspérés genre : « Mais
qu’est-ce qui me veut celui-là, pourquoi il me parle? » Puis me tourne le dos en marmonnant dans sa barbe une réponse inaudible. On est tous le zombi de quelqu’un, hein?
Du boeuf ou du veau, ma p’tite dame ?
J’adore tuer, là n’est pas la question
mais je n’arrive jamais à me décider : est-ce que je préfère manger les adultes ou les enfants ?
[DEDANS/DEHORS] poésie brute
il est plus de dix heures
les voisins m’entendent crier
et puis je ne crie plus
je finis par m’endormir
papa s’endort aussi
maman dort depuis longtemps déjà
je ne dors pas assez longtemps
je me lève à six heures quarante cinq
j’ai douze ans
et je vais à l’école à pieds
je ne mange rien le matin
le matin papa et maman dorment
et moi je n’ai pas faim
de toute façon c’est pas souvent que j’ai faim
je sors de la maison à sept heures trente
je crois monsieur lopez
il habite juste en face de chez nous
il est divorcé
il ne se plaint jamais du bruit qu’on fait le soir
là il me dit bonjour
et il me fait son petit sourire
je descend les escaliers
au rez de chaussée je croise madame reigner
elle est retraitée
elle est vieille
elle a des cheveux blancs
elle me dit bonjour
dès fois elle me donne un bonbon
elle ne se plaint jamais
quand maman vient téléphoner en cachette
au docteur quand papa est au travail
et puis je vais à l’école
le maître il est gentil
quand je viens pas en cours parce que je peux pas bouger
il fait comme si j’étais pas absent
alors qu’il pourrait me punir
à dix heures je m’asseois dans mon coin
les autres ils se moquent de moi
ils disent des trucs sur moi c’est vraiment pas gentil
à midi je mange à la cantine
je ne parle à personne
quand je rentre à la maison
je croise monsieur poulet
monsieur poulet c’est le concierge
c’est lui qui sort les poubelles et qui rentre les poubelles
il habite juste en dessous de chez nous
lui non plus ne se plaint pas
alors qu’on fait plein de bruit au dessus de sa chambre
ils sont tous très gentils
nos voisins
un jour il y aura la police
qui viendra chercher mon papa
et me chercher moi aussi
ma maman pleurera
et les voisins parleront entre eux
ma parole, je vois double…
qui a shtroumpfé mon ordinateur?