(un brin de gauloiserie)
Fraicheur francophone
« Baisse ta jupe les jambes te gèlent. » : Être mal habillé quand il fait froid.
Chaleur francophone
« Chaud comme chez le diable » : Très chaud.
je me demande…
analogique : une toile moche dans une pizzeria à 60 euros
numérique : une jpg trouvée par google du même genre « gratuite »
analogique : tu peux retourner la toile, voir le dos, le cadre, et la tenir entre tes mains
numérique : quoi que tu fasses, l’image reste sur ton écran
la vraie vie est analogique ou numérique ?
suite du feuilleton :
si on vous demande, le sorbitol est un stabilisateur osmotique, rien que ca.
vous pourrez pas dire qu’on vous a pas prévenus, non mais vraiment.
Piano
Mal de dos
Des arbres dans le dos
Du soleil des épines de pin des parfums d’automne
Mal de dos
Sombrer s’effilocher s’autodévorer
Sentir voir douter craindre
Sourire
Mal de dos
Aquarium
Textos
« Je suis là, où les écossais portent des strings sous leurs jupes au lieu de rien«
« Eisberg aux habitudes malsaines, dites moi ce soir qu’un jour on sera bien…«
M.
le tamanoir est un animal pointu.
comme il est pointu,
sa pénétration est plus facile.
il a une longue langue et une longue queue.
le tamanoir mange des fourmis.
l’acide formique est son délice.
c’est un animal en noir et blanc,
essentiellement.
on en apprend sur « Tourgueniev ce héros ».
hum, c’est jeudi, et je me suis levé bien tôt.
je suis crevé. mais bon… faut rien éxagérer non plus.
bises.
« Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent.
Toutes se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent.
Je m’ennuie donc un peu.
Mais, si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.
Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres.
Les autres pas me font rentrer sous terre.
Le tien m’appellera hors du terrier, comme une musique.
Et puis regarde! Tu vois là-bas, les champs de blé?
Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile.
Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste!
Mais tu as des cheveux couleur d’or.
Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé!
Le blé qui est doré, me fera souvenir de toi.
Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…«
« être près de toi
et t’aimer toujours
être près de toi
et t’aimer d’amou-ou-ou-our
peut être qu’un jour
toi, tu m’aimeras
peut être qu’une fois
tu m’aimeras d’amou-ou-ou-our
on se touchera
ça te troublera
tu gémiras d’amou-ou-ou-our
on s’embrassera
ça me troublera
pour toujours on sera rois ! »
… Nikolaï chantonne encore cette vieille comptine de Lo alors que les trois envoyés du conseil de la ligne quittent la galerie. Ils se débarrassent de leur matériel et se quittent. Nikolaï restera à l’abri, Natalia regagnera Gardune à pied et Tourgueniev ira à Gardel faire son rapport au correspondant local des services spéciaux …
— Ensemble.
— On revient sur les lieux du crime ?
— Hélas, on ne baisse pas les bras.
— Depuis notre dernier entretien, j’ai pensé à un seuil commun.
— C’est à dire ?
— Le lieu qui nous rassemble.
— Histoires, amours, mondes.
— Rien n’a changé ?
— Si, seuil introuvable, histoires lourdes à raconter, fictions lassantes.
— Questions de numéros insupportables.
— Il faut aller ailleurs.
— Si seuil quelque part il y a.
— Vous pensez qu’on ne doit plus rien communiquer ?
— Peut-être, momentanément.
— Pause purificatrice.
— Un peu de pudeur, laisser la vie se faire, sans désir de la contenir, décrire, inventer.
— À un moment, on retrouvera un désir ?
— Je pense que c’est ça.
— De quoi ?
— Les désirs aujourd’hui sont nains.
— Les objets, caricaturaux.
— C’est pour cela la haine de l’image ?
— Exactement.
— On attends dans la prudence.
— C’est ça.
— Agaçant votre communautarisme.
— Pourtant, aucun angélisme consolateur.
— Pouvoir enfin se regarder en face, à partir d’œuvres possibles & acceptables.
— Ensuite, on peut s’aimer, se rejeter, passer à autre chose.
— Je vous avoue avoir ce désir d’être fasciné par le monde à travers la présence de l’autre. & non l’inverse.
—mmmmm.
— Ensemble.
— Je ne vois pas du tout de quoi vous parlez.
— Cela ne m’étonne pas.
— Ensemble.
j’ai envie de clafouti aux cerises
mais ceuh n’eest pas l’épooooooqueeeeeeeeuuuh!
mais ceuh n’eest pas l’épooooooqueeeeeeeeuuuh!
une petite place de province sous la pluie.
C’est une petite place de province sous la pluie.
Elle lui écrit:
C’est surtout son corps à côté du mien.
C’est surtout mon corps à côté du sien.
Elle lui écrit:
Je voudrais tant que tu sautes dans un trou au milieu du désert australien.
Je voudrais tant que tu me sautes dans l’air.
C’est trop facile?
Elle lui répond:
Comment oublier ces mains qui n’osaient pas bien?
Soyons précis, regardons par la fenêtre ce qui nous tend dans l’espace. Tu vois, mon amour, il ya une petite place de province, et un jardin très riche autour de la maison d’en face.
Je pleure de ne pas vouloir d’enfant.
Soyons précis, mon amour, regardons au fond du jardin ce qui limite notre réel. Tu vois je sais qu’il y a quelque chose derrière, et je crève, mon amour, d’aller y faire un tour. Reste sur la chaise longue et attends-moi pour toujours. A moins qu’un jardinier ne vienne te planter sa tige.
Je fume…
COMMENT ETRE LA ?
D’abord un coup d’oeil en surface où rien n’est encore décidé si ce n’est une adhesion complaisante aux images, puis un retour décisif du côté du cervelet gauche, qui provoque un rejet pas encore verbalisé ; cela peut engendrer la colère, ou le plaisir, mais les deux mélangés peuvent très vite susciter une emphase catastrophique, une mêlée odieuse dont on ne comprend rien, absolument rien, ni la cause, ni la visée, ou peut-être simplement un amusement enfantin, un fourre-tout monstrueux en expansion constante.
COMMENT LIRE CELA ?
THE ALIEN TENTACLE RAPE IS
THE ULTIMATE RAPE
!!! try it !!!
ainsi font font font, les petites marionettes.
ainsi font font font, trois pti tours et pi s’en vont !
Orgie de sucre, seule solution trouvée… bâfrer, ingurgiter, déglutir, régurgiter. L’odeur devient insupportable, mes miasmes se mêlant aux baies industrialisées. Le jour, la lumière, retrouver le monde auquel j’appartiens, vite, Vite, VITE.
Le sage du fond de son tonneau de Bordeaux éructait que seul un bon Saint Emilion permettait de sortir des tréfonds de la sombritude. Jamais compris ce qu’il voulait dire… pas eu les diplômes nécessaires.
Première goulée d’air, aspiration avide, émerveillement, tête qui tourne, extase.
Mon corps reprend ses proportions habituelles, à mon grand désespoir, rien ne s’est arrangé en lui, la mécanique fonctionne toujours aussi mal.
Mais cela n’a aucune importance : ma mission, juste ma mission, la finir. Il est là, face à moi, voûte le dos, il est en position d’attaque, mon œil exercé perçoit les feuilletons fleuves qu’il a roulé dans sa main gauche.
Je ne peux m’empêcher de rire… il croit réussir à me noyer sous ces flots de caractères typographiques ?
Non… pas par une attaque aussi facile, c’est tellement élémentaire…
Et pourtant…
Un commando de Ä du Nord s’infiltre dans ma bouche, bouchant les parois tandis que des Õ Sudistes infiltrent les autres orifices de mon coärps.
Je n’õrrive plus à penser, les lättres infiltrent mõn esprit. Jä, jõ, jäõ mõärs…
Un lutin sort de l’oreille du héros malheureux et regarde le cadavre. Haussant les épaules il repart, cherchant une nouvelle proie…
L’intégrale des aventures de Tourgueniev est disponible pour votre plus grande joie ICI Grand sourire cathodique
Les personnes qui ont contracté la maladie doivent être isolées, alitées et nourries avec des aliments liquides facilement assimilables. De simples précautions comme l’hygiène des mains peuvent suffire à se prémunir contre l’infection par un patient atteint de forme bubonique simple. Les sujets en contact avec des malades atteints de peste pulmonaire doivent recevoir un traitement préventif à base de tétracycline par voie orale.
« L’amitié existe-t-elle encore dans notre monde aujourd’hui ?
Un premier regard pourrait nous faire craindre qu’elle ait disparu. Le monde des affaires est dominé par l’idée de marché, l’économie et l’intérêt ; la politique, par la course au pouvoir. Dans les deux cas, il reste peu de place pour la sincérité dans les rapports personnels. De plus, le monde moderne nous impose des changements continuels. Quitter son quartier et son travail, c’est finir par oublier ses vieux amis. Nous nous promettons de nous revoir, mais de nouveaux intérêts développent en nous de nouveaux besoins, nous faisons de nouvelles rencontres. Qui pourrait un instant songer à prendre un temps d’arrêt, les yeux tournés vers son passé ? »
Elle pleure sur ses genoux, elle n’est pas particulièrement pliée en deux, mais ses larmes tombent sur ses genoux. Elle sanglote doucement, pas de soubresauts ou alors des soubresauts calmes. De temps en temps elle les essuie, mais elle ne les sent presque pas. Elle regarde ce qu’elle ne voit pas en face d’elle. Ses yeux sont gros, gonflés rouges, et humides, on peut voir ses pupilles à la loupe, les larmes se succèdent. Des soupirs, quelques râles un peu rauques, des mots à peine chuchotés, est-ce la peine de les dire. Les mêmes depuis toujours les mêmes qui agitent les jeunes filles quelque soit leur peine. Celle-là a cent trente ans et elle pleure tous les soirs. Ses plaintes ressemblent à des prières qu’elle ne peut proférer à voix haute. Femme damnée mariée à un vampire que tu ne peux mordre. Il apparaît derrière elle. Il faut sortir maintenant, il faut survivre ce soir. Il dénoue le chignon qui lui couvre la nuque, sans la toucher ; elle a un nouveau sanglot. Mariés pour toujours, amants éternels, peuvent-ils vraiment se toucher ? Il n’y a que son sang à lui qu’elle voudrait boire, mais elle doit sortir, quitter ce château la nuit, le seul moment qu’elle pourrait passer avec lui. Elle se lève, met sa cape, étale ses cheveux, maquille ses yeux, aiguise ses dents. Rayonnante, il la trouve belle, mais il n’est pas temps de la désirer. Ils sortent. Il passe devant elle et la quitte jusqu’au matin (chasse séparée d’un couple maudit). Elle part dans les rues sombres. Ils ne tardent pas à l’entourer. Ils sont dix, et elle se défend à peine quand ils la traînent dans l’impasse. Sa cape est déjà maculée, ils déchirent sa jupe. Ils lui ouvrent les cuisses, deux d’entre eux la tiennent par les bras, un troisième commence à la forcer. S’étonnent-ils de ses yeux immobiles qui ne craignent pas ? Ils ne l’ont pas regardée. Maintenant elle regarde ceux qu’elle n’entrevoit qu’à peine dans la pénombre en face d’elle. Ses yeux deviennent un bulle de couleur glauque, deux rangées de dents rougies s’ajoutent aux siennes, sa peau se transforme écaille de diable, puissamment son cou s’élance vers les hommes qui sont restés au fond, elle les mord, si vite, presque tous en même temps. Ils n’ont pas le temps de la voir. Elle pousse un cri que personne n’entend ; la bête a rugi, le cri résonnera mille ans et les anges aux trompettes descendront du ciel détruit pour la noyer. La bête à une tête a mordu sept têtes. Sept corps au sol, et les trois autres qui ne se sont aperçus de rien. Quand l’homme entre les cuisses a fini de manœuvrer, il la regarde enfin. Il se rend compte qu’il vient de baiser un monstre. Elle le tue, et mord les deux autres avant qu’ils n’esquissent le geste de la fuite. Le vampire est repu. Elle renoue ses cheveux, puis se dirige vers son château où seule d’amour éternel elle pleurera encore.
petit chaperon rouge, go home:
acte 1 : wouééééééé vive la libertééééééééé !
acte 2 : oulala, oulala, ça chatouiiiiiiiiille !
acte 3 : ben alors, ben quoi ?
réponse : c’est pour mieux te … , mon enfant .
MATIN (qui ne recouvrira rien) « Fais en sorte que je puisse te parler. » Blanchot. Rhume métaphysique (aspirine et vérité, vite).Sortir de la « stratosphère du verbe. » Matin « pluie d’une aurore mêlée. » Tout traverser, vite. Littérature ? » Nous n’avons rien à voir avec L. mais nous sommes capables de nous en servir. »
*
Le moment improbable où il faut tout revoir, considérer à nouveau nos phénomènes adorés. Des mots cruels, « Tu as été élevé à un manque d’amour. » Pasolini.
*
Et puis il y a la tentation du désœuvrement. Quelques temps après, la mort. Douce plutôt.
*
— Les expériences se rejoignent-t-elles quelque part ?
— Finiras-tu par te taire ?
*
» Je n’ai jamais été mis en vie. » Bernard Lamarche-Vadel.
*
Comment nous avions regardé ensemble la photographie d’une femme derrière une vitre, sur une terrasse et qui regardait la mer. Le verre opaque, la figure enfin tracée. Tu as dit : c’est là où je veux aller, c’est elle que je veux être.
*
« On peut changer de mode aussi. »
*
Cela donnera ceci
Tom, get your plane right on time.
I know your part’ll go fine.
Fly down to Mexico.
Da-n-da-da-n-da-n-da-da and here I am,
The only living boy in New York.
I get the news I need on the weather report.
I can gather all the news I need on the weather report.
Hey, I’ve got nothing to do today but smile.
Da-n-da-da-n-da-da-n-da-da here I am
The only living boy in New York
Half of the time we’re gone but we don’t know where,
And we don’t know where.
Tom, get your plane right on time.
I know you’ve been eager to fly now.
Hey let your honesty shine, shine, shine
Da-n-da-da-n-da-da-n-da-da
Like it shines on me
The only living boy in New York,
The only living boy in New York.
l’enfant photosensible, prophétique et avaleur de spaghettis du jour
Harlington – lundi 25 novembre 1985
22h30 – Nuit, je déambule, peu de voiture, la lune est cachée par les nuages.
solitude, égarement, hasard, vent, froid, calme
23h00 – Nuit, je vagabonde, plus personne dans les rues, la lune est visible à présent.
solitude, froid, obscurité, calme, vent, humidité, indécision
23h10 – Nuit noire, picotement sous la tempe gauche, je reste encore un peu dehors, où est la lune ?
solitude, démangeaison, douleur sourde, humidité, froid, sentiment de perte, vent
23h15 – Nuit, le temps n’arrange rien à l’affaire, mon oeil gauche dégouline de pus, fait chier.
solitude, démangeaison, douleur larvée, humidité, froid, dégout, vent, faim
23h42 – Nuit, sur un banc, je regarde passer les cyclistes. L’œil ça va mieux.
calme, faim, fatigue, froid, humidité
00h03 – Nuit, je gobe un peu plus de speed. Dans mes veines, la musique du club.
tension, chaleur, vitesse, musique mentale, éveil
00h45 – Nuit, cette fille me sourit tranquillement. Je me sens plus paisible. Je danse un peu avec elle. On se frôle.
musique, foule, sensualité, caresse, joie, affection, complicité naissante
01h59 – Nuit, elle s’appelle Anne. Elle me présente sa petite amie, Anne aussi. On danse à trois à présent.
vitesse, musique, foule, sensualité, caresses, joie, amour, empathie, complicité, regards
02h24 – Nuit, on prend un taxi tous les trois, on échange des numéros, des mots, on s’embrasse, on s’enlace.
confort, baisers, contacts, chaleurs, confidentialité, empathie, complicité, tendresse, amour
03h53 – Nuit, Oneko m’accueille impatient, je m’installe sous la couette, aucune envie de dormir.
vitesse, chaleur, douceur, ralentir, attention
06h30 – Petit matin, le Rivette vient de finir, Jeanne, Oneko et moi, on s’endort…
fatigue, bonheur ?
on chante dans un garage
on visite une cathédrale
on se balade dans les marecages
on assiste à des courses de moto…
…ma vie tourne au n’importe quoi de catégorie A,
ca rigole plus.
CETTE SEMAINE EN EXCLU SUR TOURGUENIEV
Le Match de la semaine, sans pitié, sans merci :
Du sang, des larmes, de la violence, et des filles à poil qui sucent dans un van Wolksvagen comme vous n’en avez jamais vu.
Promis, la semaine prochaine, on essaye de faire plus sexy
(Tu es jeune, catcheuse et tu n’as pas peur de lacher des mandales à tour de bras ? Contacte-moi et toi aussi tu pourras être sur tourgueniev.com)
(putain, ça pisse haut tourgueniev.com, moi ça m’épate)
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………(pour Astrid)
Parce qu’il y avait ces retours de la joie, ces découvertes incongrues venues de nulle part, nous décidions de racheter notre temps, de recommencer à attendre ; par exemple, au bord de l’eau, guettant je ne sais quoi, un bateau, une mouette à l’œil sévère qui m’avait impressionné dans la photographie de Joseph Koudelka ; en ville aussi, dans un restaurant, discutant à la fois de livres, de désastres, et de nuits qu’il nous faudrait passer pour honorer ce changement. Nous ? Qui sommes-nous ? Le temps, les années, hommes, femmes, animaux même, défis insensés pour relever un monde mortifère, ennuyeux le plus souvent, où vous (femme quelconque, toute femme) vous vous plaigniez que personne ne sache vous guider ou vous prendre tout simplement, regardant en face le temps, les années à venir, les directions possibles à partir d’un baiser, d’un pas, d’un engagement ; je me rappelle ce jour où nous avions marché dans le parc du luxembourg sur une carte géante et qui représentait la nation française ; nous riions je me souviens, mais il y avait là de quoi nous rendre heureux : parc, été, vos yeux curieux de mes yeux, le monde discret derrière nous, des enfants, ou un homme qui lisait le journal et vous m’aviez juré de ne pas regarder les tragédies planétaires, les titres gras sur la feuille que l’homme lisait en tremblant ; assis je me concentrais sur vous, moi, encore cette affaire de temps qui réunissait tout ce que j’aurais pu vous dire, par amour qui multiplie les regards sans jamais les identifier, modalités changeantes, théories diverses, exercices de mise en jambe, pas de mise à niveau, oubliez les niveaux : nous avions choisi le dérapage, la pré-vision, la balade autour de la littérature, malgré notre souhait de l’écarter, elle revenait sans cesse se joindre au monde si bien que nous savions plus qui imitait l’autre ; finis les remontrances, l’homme qui lisait le journal avait l’air de redouter l’emphase, mais à partir de cette journée ce fut le mot d’ordre, la déviation constante, le balayage des saisons, le rattrapage du passé, l’anticipation romanesque de nos prises de position sur les choses, fermes et toujours à réévaluer, et enfin, dans le crépuscule où nos chemins nous séparaient, j’avais juré ceci : MUTATIONS, AVENTURES, ENSEMBLE.
Que de chemins différents…
Avec des éléments similaires…..
En tout cas des recherches proches…
Aimer et être aimé, point.
Recevoir cela et rester sans voix…
chuuttt… j’ai peur de te regarder, et que tu croises mon regard
j’ai peur que tu comprennes que ce qui te plaît en moi c’est ma fuite
j’ai peur que tu comprennes que notre amour était partagé
aujourd’hui à l’heure où les morts viennent me chercher
ta mère, vas-y tape, tape… allez tape lui sa sale tête, tu vas faire sortir toutes les merdes de cette tête. allez vas y plus fort, mais qu’est-ce que t’attends BORDEL DE MERDE!!!!! allez, prends cette putain de batte arrache lui la tête!!!!!!!! fais pas gaffe à son regard de merde, fais sortir toutes les merdes de cette tête, allez vas-y mais tape tape taPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE TAPE
Un ami m’a dit comme ça :
Je pars, je veux explorer les strates les plus profondes, persévérer au sein des couches les plus obscures et de cette souillure transcender l’objet.
Je veux retrousser mes manches, ne pas ménager ma sueur et ma peine, dynamiter les profondeurs et de cette explosion tirer une joie violente.
Et à mon retour, enfin je pourrai t’aimer, mes mains sauront caresser tes contours, je te livrerai mes entrailles.
Ne m’attends pas
on vous appelle à manger. prudence, ne montrez pas que vous ne voudriez pas y aller, et que suivre l’heure vous fatigue. le soleil se couchera bientôt, il y aura l’heure de dormir, mais aussi l’heure la plus facile pour ne pas faire sans se faire avoir. vous pourrez lire sans être vu, gémir sans être entendu, vous pourrez boire sans qu’on le sache. et même peut être, sortir?
demain on vous réveillera, il sera l’heure de travailller; soyez courageux, c’est là-bas le plus difficile. il faudra que personne ne devine que votre intérêt n’est pas le même que celui qui vous emploie, que vous avez de meilleures aspirations, que peut être vous pourriez être un autre. ne les laissez pas vous regarder et ne leur parlez de ce que vous faites après le travail. respirez, attendez, écoutez ce qui se trame. là-bas dans un autre pays, un corps a explosé sur un parking. patience, le vôtre cicatrise.
La fabrique du sens dans les………………………………………………………………………………………………………coins.
*
Projet, programme.
*
Au-devant d’elle.
*
Allers et retours dans le laboratoire de fiction.
*
Un mois encore jusqu’à……………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………exténuation ou
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………ennui. (Feuillets nombreux.)
………………………………………………………………Reprises.
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………Images.
Choucroute party à Roubaix
petite pièce minimaliste en un acte à jouer franco de porc, à la charcuterie du coin
Personnages
Paul Prédault : ce rôle est joué de préférence par une femme chauve avec un fort accent allemand.
Mandrox : magicien qui parlera avec une voix de fausset dans un boléro très serré. Il porte un complément capillaire, une sorte de toupet blond qui glisse.
Un Larron sourd muet : joué par le fils handicapé de la voisine.
Accessoires
Une choucroute, des cotillons et un complément capillaire.
Acte 1, scène 1
Mandrox (fait tomber son complément capillaire en entrant en scène) : Par Bélénos !
Paul Prédault (ramasse le toupet en entrant en scène) : Mandrox, fous zici ! Où est tonc fotre femme ?
Mandrox (remettant son complément capillaire) : Et bien, elle est portée disparu. C’est un drame, une tragédie.
Paul Prédault (notant d’un air circonspect les références hypertextuelles de son compagnon à la voix de fausset) : Fous ne panquez pas de toupet ! (clin d’oeil au public)
Mandrox (devenant tout rouge) : Il n’est pas d’homme au monde dont la condition première ne soit une abnégation de la prétention à la transcendance. (gifle Paul Prédault)
Paul Prédault (projette Mandrox au sol et se jette sur lui par un saut vertical destiné à lui briser la colonne vertebrale) : Foutriquet !
Mandrox (disparait dans un nuage de fumée) : Pouf !
Paul Prédault (se fracture les deux genoux et meurt dans un râle d’agonie) : Ch’aurais tant aimé lui tire kompien il komptait tant ma fie.
Rideau
Mandrox (sort de derrière le rideau et une choucroute de son chapeau, lance les cotillons sur le public en déclamant la météo marine)
Rideau à nouveau.
Vendredi a Miami il fait plus chaud que partout ailleurs.
Les coeurs s’envolent à Miami.
Tu as tes amis à Miami.
Welcome to Miami.
Je vais à Miami et mon âme est plus sexy.
Mes ongles plus longs et mes dents, j’t’en parle même pas.
Tu sens l’odeur de la coke sur moi ?
Putain de parano !
Welcome to Miami.
Y’a un rappeur qui me poursuit dans la rue…
Ca se voit que je me tripote le nez ?
Je sais pas si ma mère aurait aimé Miami…
La japonaise habillée bleu éléctrique, c’est pas un mec..?
Je te tend 10 USDOLLARS et tu souris.
Peace mon frêre…
Welcome to Miami.
OUI
Il y a quelque chose qui nous échappe. Est-ce cette voix ? Les journées happées ? Les nuits dévorées ? Savoir retarder la rencontre pour ne pas tout gâcher. Comment se comporter face à elle ? Les questions pleuvent ; j’oserais dire aussi — les questions pleurent. Je réponds peu à peu à ses exigences. Mais je ne la connais pas. On tâtonne. On prépare le terrain. Elle se fiche éperdument de notre réserve. Bien ridicule. Je veux activer l’entreprise. À peine sera-t-elle entamée, (une liaison, un branchement ?) qu’une foule de questions m’assommera. Il ne sera pas question de se retourner vers vous. J’accrocherais au-dessus du lit une carte de l’amour & de l’œuvre. Aussi,
OUI
griffonnés sur des post-it, les prévisions de nos actes. Des plus légers, au plus lourds. Nous assumerons parfaitement les risques. Sans amour, pas d’échos, pas de constructions, pas de monde. Tout le monde le sait. Et peu à peu, la figure apparaîtra sous vos yeux. Il s’agira de respecter le corps & la voix.
encore une nuit,
à rôder près de toi.
à souffler sur mes doigts pour en chasser l’effroi.
longer les murs de planches de ta cabane,
écouter le bruit sourd de tes accouplements.
glisser mon corps sous le plancher,
parmi les rats et les cafards.
t’entrevoir entre les lattes pourries,
marcher au-dessus de moi.
oser mon regard sous ta chemise immonde,
me caresser, fermer les yeux.
t’imaginer princesse, m’accordant mille voeux.
ouvrir les yeux, te retrouver pauvresse,
et moi plus pauvre encore.
un jour je te tuerai, je baiserai tes lèvres et tes seins.
j’appuierai la lame contre mon ventre,
et de mon sang versé rachèterai tes péchés.
je cherche un discours de la méthode et jai perdu moravagine.
que pensez-vous de cela?
d’accord: j’ai marché dans l’ombre au moins ffff longtemps!
quand ça me tape le moral, je sors un orteil.
wouaouh!!!!!!!!
on cherche, on cherche, mais où est donc son visage, à qui est ce pied?
absurdité, vous voilà. mmm… dormez avec moi ce soir.
mais si mais si montrez-vous, vous avez un si bel orteil, que cachez-vous donc?
hop je disparais, moi ça va mieux, vous contentez-vous d’imaginer.
non, non, on veut voir!
ils entrent dans l’ombre; les malheureux!
ils cherchent, ils cherchent, mais il ne voient plus rien.
chez moi, tout le monde se perd, et surtout moi.
mais lâchez donc ce pied, (il y en a un qui a marché dessus sans faire exprès)
on m’agrippe la gorge, raaaaaaa, on m’étouffe.
ça y est tout a disparu, et moi, moi?
j’imagine………. je lis moravagine disparu et je remplace le discours de la méthode par ce que je crois qu’il est.
PARA UN TANGO FUTURO
corriendo por el frio y la lluvia
courant dans le froid et la pluie
dibujando mi destino sobre labios que imagino
dessinant mon destin sur des lèvres que j’imagine
buscando por algun dia como me llamo
cherchant dans les jours mon nom
corriendo por la calle y por la noche
courant dans la rue et dans la nuit
llamando mi amor pesado como lagrimas
appelant mon amour épais comme des larmes
ya no te encuentro en mi porvenir
je ne te trouve plus dans mon avenir
donde estas? donde estas?
où es-tu? où es-tu?
mi vida… un llanto largo e invisible
ma vie… une plainte longue et invisible
vos… un fantasma que en mi primer nacimiento soñé
toi… un fantôme que je rêvai lors de ma première naissance
mi muerte… tu mano, tu ojo, mi olvido y tu voz
ma mort… ta main, ton oeil, mon oubli et ta voix
llanto febril de un dia olvidado
plainte fébrile d’un jour oublié
corriendo por el frio y la lluvia
sourant dans le froid et la pluie
dibujando mi destino sobre labios que imagino
dessinant mon destin sur des lèvres que j’imagine
buscando por algun dia como me llamo
cherchant dans les jours mon nom
vos… un fantasma que en mi primer nacimiento soñé
toi… un fantôme que je rêvai lors de ma première naissance
c h a q u e n u i t j e m ‘ a t t e n d s – j ‘ a i m e r a i s – t e t r o u v e r d e v a n t m a p o r t e à m ‘ a t t e n d r e
Quitter le dôme, c’est quitter le seul espace de tranquillité de tout Gardel. Le jour déclinant éveille les noctambules, on dresse des estrades où viendront jouer des musiciens de Tan, on allume les lampions aux couleurs bariolées, chacune des habitations communes devient un improbable débit de boisson aux couleurs chaudes, les langues se délient et les esprits s’embrasent. La fameuse fièvre de Gardel n’est pas un vain mot pense Tourgueniev… il lance des oeillades appuyées aux femmes, les hommes le dévisagent avec envie tandis qu’il progresse dans le labyrinthe de venelles qui composent le coeur de la vieille ville. Passé l’espace commun du centre de Gardel, Tourgueniev retrouve la galerie n°7, d’où s’exahlent d’exotiques fumets…
Rober Walser ce héros ?
tu veux de la baston, sale rascal ?
tiens robertwalser.blogspot.com/
Herr Kommandant
Der arme Mann
Es mir nun mal nicht antun kann.
Vor seiner gröblichen Palette
Zerstreut in mir sich jede nette
Aussicht ins Leben. Ach, wie kalt
hat er sein Lebenswerk gemalt !
Er malte, scheint mir, nur zu richtig.
will jemand sich ein wenig wichtig
vorkommen in der Ausstellung,
so wird ihm bang vor solchen Pinsels Schwung.
Schrecklich, wie diese Aecker, Felder, Bäume
einem des Nachts wie klob’ge Traüme
den Schlummer auseinanderreissen.
Hochachtung immerhin vor heissen
Kunstanstrengungen, beispielweise
vor einem Bild worin im Irr’nhauskreise
Wahnsinnige zu sehen sind
Den Sonnenbrand, Luft, Erde, Wind
gab er ohn’Zweifel prächtig wieder.
Doch senkt man bald die Augenlider
vor so selbstquälerischer Stärke
in doch nur halbbefriedigendem Werke.
Zu grausen fängt’s ein’an,
wenn Kunst nichts Schön’res kann,
als rücksichtslos ihr Müssen, Sollen, Wollen
vor schau’nden Seelen aufzurollen.
Wunsch, wenn ein Bild ich seh’,
liebkost zu werden wie von einer güt’gen Fee,
geh, geh, adee !
Rober Walser
DÉPARTS
Commençant à écrire, j’exigeais d’une phrase qu’elle se soulève au-dessus de moi pour me conduire vers l’inconnu. Aujourd’hui, la raison d’écrire renverse rapport et je tiens à remonter à l’origine de cette phrase, recherchant son essence. N’ayant jamais encore trouvé cette origine, je doute avoir commencé un travail. (Peut-être ai-je anticipé en brûlant des étapes.)
Cet exercice quotidien m’échappe. S’agit-il d’un entraînement ?( Si oui, en vue de quoi ?) Représente-t-il une fin ? Ces questions m’inquiètent. Comme si ce travail était menacé par une désignation, son titre par exemple. Je préfère lutter contre lui en m’adaptant à son anarchie. Anticiper sur sa fin est un risque. Relire ce qui précède, une souffrance. Allons de l’avant, les plûmes.
PLUS TARD
(Savoir une fois pour toutes poser la question. Poser une question. Tandis que le projet avance, les mauvaises images s’écartent, les souvenirs poreux restent sur le bas-côté.)
Une journée. Je suis dedans, complètement englué en elle. On trouve que c’est mieux que rien.
La journée que je passe, assis dans un transat précaire, totalement sous le soleil. Il y a de l’eau prés de moi. Des livres aussi.
J’ai le courage de tourner la tête pour voir le gros immeuble jaune ou rouge, où des vieux finissent leurs vies. Je commence quoi ? A me tarir. J’ai extrêmement chaud. (Le fantasme : courir vers ma propre histoire. La suggérer, la conduire, instamment.)
Mais bronzer, c’est pas mal aussi.
( Une pulsion de parole commune. Comme les jeunes qu’on interview à la télévision. On demande : comment entrevoir son avenir ? Je réponds : dans le sud de l’esprit. Là où les pensées sont chaudement exposées au danger.)
Le danger est pour l’instant invisible. Quoi que je risque de gêner mes voisins. Je peux gueuler, exiger que les enfants, dans la petite cour de mon immeuble restent dans l’ombre de leur misérables appartements.
Une jeune fille l’a dit, aigri. Elle était tellement moche, tellement peu crédible. Sa laideur recouvrait chacune de ses phrases.
( Tandis que la beauté sauve la bêtise de certaines salopes.)
Les mots sont jetés brutalement. ( On pense enfin devenir un produit de son intelligence. On est rebuté par de longs exposés.)
Rien à voir : ici : soleil et désœuvrement. Aucune force pour raconter comment les objets qui transpirent contribuent à me rendre inutile mais si heureux de prendre des couleurs.
ce matin : réveil + sourire + en retard + métro + boulot + mails + MSN
(utiliser le medium comme support pour un journal intim’impartial)
Mon très cher Az*,
Comme votre courrier a réchauffé la moiteur de cette sombre garçonnière dans laquelle je suis astreinte à résidence le temps que cet effroyable exil s’achève. Mes premiers jours de vie parisienne sentent le bouilli. La pluie qui ici ne s’interromps jamais accable jusqu’aux façades des immeubles : dans un lent mouvement monotone, les passants enveloppés dans leurs longs manteaux ternes défilent comme des macchabées, dans une sorte de procession fantomatique, devant des soupiraux d’où une fumée grasse s’échappe et imprègne les tissus et les pavés d’une exhalaison de bouillon. Elle recouvre à grand peine de larges traînées grasses qui défigurent les édifices, comme autant de plaies suppurantes qui, heure après heure, imprègnent le grès rendu poreux par l’humidité. Derrière le petit secrétaire tâché duquel je vous écris, on distingue au loin le promontoire de Montmartre, dominant tant bien que mal de sombres ruelles où les gargotes se succèdent les unes aux autres répandant jusqu’à ma modeste chambre des relents de garbure. Si vous saviez comme je soupire en regardant, par delà la vilaine reproduction maladroitement accrochée sur un mur, notre belle contrée, son temps clément, ses solides gaillards, fier-à-bras comme votre neveu, qui fera à n’en pas douter un charmant compagnon de jeu pour ma petite sirène. Comment va-t-elle ? Se porte-t-elle bien ? Donnez-moi vite de ses nouvelles, son souvenir seul me porte et me permet de conserver une lueur d’espoir.
Et vous-même, mon cher ami… que ferais-je sans votre aide, votre soutien de tout instant ? Je sais combien vous regrettez ce qui nous arrive, et je sais à quel point vous vous souciez de ma condition et de mon bien être. Cette lettre ne doit pas vous rassurer, mais malgré mes lamentations et mes humeurs moroses, je vous prie ardemment de ne point vous morfondre ; après ces nombreuses épreuves, et la disparition de mon tendre At*, je suis aujourd’hui une femme forte. Aussi me laisserez-vous vous narrer les moindres détails de mon séjour sans en prendre ombrage ni vous préoccuper outre mesure. Nous savons tous deux qu’il vous est impossible de me rejoindre, sous peine de compromettre irrémédiablement ce que nous avons mis tant de mois à échafauder.
Aussi vous prié-je de ne point faire cas de ces gérémiades d’une provinciale égarée dans cette monumentale cité, et qui n’a pas été instruite à cotoyer tour à tour la gagneuse des bas faubourgs et l’aristocrate des beaux quartiers. Je vous envoie, à vous deux, mes seuls amis, mes seuls lueurs, toute mon affection, et le soir, dans le creux de mon mauvais sommier, je prie ardemment, les mains serrées contre mon coeur, pour que Dieu vous épargne le sort cruel qui m’attend.
Ar*
les paysages défilent derrière les doubles vitrages, cimetières, cimetières pas terminés à espace prévu pour les suivants, villages, lotissements, campagnes, autoroutes, à l’intérieur tous les bruits sont étouffés, on n’entend pas passer les gens dans le couloir, ni le voisin tousser, ou si peu… la tête tombe, sursaut réveil d’une micro seconde de sommeil. le regard retourne à la fenêtre, il voit son visage dans le reflet, si précis, contours un peu troubles, mais chaque imperfection de la peau dessinée, et le visage de celui de devant endormi. derrière les yeux sans profondeur des taches vertes, marrons qui se mêlent dans la vitesse; zoom, le regard se rectifie, un champ. douceur du passage, bonheur du départ.
L’anonymat d’un cyber cafe, encore.
Une radio au fond force la voix, des nouvelles en boucle d’un monde oublie, ou les chiens crevent sur la route, ou les rapaces deviennent charognards, ou un phare rouge et blanc n’attend plus personne. Des murs de terre et de bois encerclent des pieces vides et pierreuses. Un fort, quelque part, vers la fin du monde, ou les gens crevent comme des mouches de maladies dont ils ignorent tout.
La solitude d’une chambre vide, ou le neon n’est meme pas foutu de gresiller, encore. Deja la Patagonie s’eloigne et me laisse seul, plante la comme un con, la bouche pateuse, l’esprit embrouille, dans une ville ou les lyceennes fument en uniforme devant des entrepots, ou les balades romantiques sur le port evitent difficilement les carcasses de vieux petroliers rouilles que les charognards refusent de bouffer, en attendant un nouveau depart.
La haut, il fait chaud, encore. Peut-etre plus pour tres longtemps. En parcourant la Province des Tenebres, je n’oublierai plus la petite fille en blanc. Dans un autre cyber cafe, je sais qu’elle m’attend, deja.
1 Foiradeje n’aime pas ce texte
longtemps cru que l’écriture n’avait rien a voir avec eux
alors je tu nous ils
remplacent
le mot
par l’image
Je regarde ton image
Je ne la décris pas
Je ne l’écris pas
Je désamorce la bombe
et n’aime pas ce texte.
2 Autrement dit je l’aime un peu plus
Trouver mes amis un vrai problème et vite, si possible
sans aucune solution pas de miracle, surtout pas, au-dessus de nous
rien ne compte, pas encore le poids des autres lettres intimidantes, je
jouis parfois d’une liberté quasi musicale qui se gausse du sens
dont je connais jamais la progression, si, en relisant, oui mais plus tard,
quand enfin je suis passé a autre chose, au piano par exemple
sur lequel je dessine des majuscules sur chaque touche et je suis heureux
good night. (Joué aria des variations goldberg devant un chat et le portrait
de l’océan, muet comme une CARPE & comme BACH).
Ce soir, je sors, cela vaut mieux pour vous, femmes inconnues.
« les tourguenistes ont une sexualité active, intense, bi-goût«
Car(r)oline Hazard
il dit que l’art, c’est un sale boulot, mais que quelqu’un doit bien s’en charger.
elle dit qu’elle l’aime. il dit qu’il l’aime beaucoup. elle pleure. il ne veut pas la faire souffrir. elle pleure. il l’embrasse. elle sourit. il est triste et sourit aussi.
Le monde a les yeux d’Isabella Rossellini
Et la bite de Rocco Siffredi
Il dit :
Je voulais vivre mes rêves avec eux,
ceux que j’ai aimés,
tu ne les entends pas rire
car ils sont loins.
Je les aime pour toujours
et le seul son
qu’on entend désormais sur la lande
ce sont mes sanglots et mes pleurs
en langue allemande.
Elle dit :
Mais…
*fondu au noir*
DDDDDBDDBBhhDDDDDBBBBBBDhzs+<(~~-~~~(<<<+==szhhDDhDDDhhhDDDDhDDDDDDDBBhDBDBBBBBBBBDz=+(--'.....''-~~~(( |
Itaf, le dromadaire et son ami Joan sont des amis inséparables. Ils partent à la recherche du Secret du Désert. Que trouveront ils?
Itaf the camel and Joan a young boy are inseparable friends. Being such good friends, they have strange and fabulous encounters.
Itaf, das Kamel, und ein kleiner Junge sind unzertrennliche Freunde. Durch diese Freundschaft erleben sie wunderbare und seltsame Abenteuer.
Itaf és Joan elvàlaszthatatlan baràtok. Indulnak a sivatag titkànak felkutatàsàra. Mit fognak talàni ?
Une nuit, le pacifique.
Deux jeunes filles sont installées au bord de la piscine vide, transats dépliés, pulls enfilés, surplombant la baie.
Une brise venue de la mer fait claquer les volets du vieil hôtel.
Attente. L’île toute entière retient son souffle.
Catherine indique une direction à Una.
– la première explosion… je crois.
– si tôt..?
Cathy prend la main de son amie, l’embrasse.
Elles observent la lumière qui grandit.
– oui… c’est la fin.
– enfin.
Une autre lueur vers le sud, puis une autre, et…
Un vent chaud, terriblement chaud frappe l’île.
– je t’aime…
I worship a god with an elephant head !
Gideon Stargrave
Dans la rue droite, assaili de pensées ridicules. Pourtant, il me faut régler le problème. Trottoir droit, je me dis. Dans la rue droite, assailli de pensées ridicules. Il faudrait fermer l’esprit sur tout cela. je bute sur ce promontoir de quotidiens de quartier. À défaut d’un chien dans lequel j’ai toujours rêvé de shooter. Je connais le chemin. Razant les murs. Innocent. Trottoir droit. Envie brusque de hierarchie. Bientôt la porte de l’immeuble où je vis. Bientôt les pensées ridicules me lyncheront. Je serai dans l’ascenseur à scruter dans le miroir un visage pâle, un être totalement moyen. Changer de trottoir ? Agir ainsi ne me couvrira pas de gloire. Personne pour admirer l’audace. Personne qui sache non plus que je m’obstine à renâcler des pensées ridicules sur le trottoir droit. Et s’il faisait froid au moins… Je mettrais en route la machine pour ne pas stagner dans l’idiotie. Mais j’ai chaud, mes pieds tremblent comme deux ampoules surchauffées. Est-ce le cerveau ? J’interpelle un jeune homme, lui demande une cigarette. Je fûme et j’oublie la bonté du gars, son chaleureux : “ bonsoir. ” Je fûme comme un savant sans science. Où vais-je ? Même pas mener la guerre. Rue déserte. Là, une vitrine cassée. Je dérobe un manuel de cuisine orientale que je jette ausitôt dans le canniveau. Bientôt chez moi. Bientôt l’épreuve de la veille où rien ne s’entamera, pas même une angoisse qui me glisserait aux limites de votre monde.
Mercredi : C’est une belle journée, un truc stupéfiant !
« Malgré son immense savoir et le mystère qui l’entourait, il supportait le poids de l’humaine et terrestre condition qui le faisait s’empêtrer dans les minuscules problèmes de la vie quotidienne.«
Gabriel GARCIA MARQUEZ
Et d’abord les deux serpents entourent et enlacent les corps
de ses deux jeunes enfants en se repaissant de leurs membres.
Puis comme leur père se porte à leur secours, les armes à la main,
ils le saisissent et le ligotent de leurs énormes nœuds.
VIRGILE, Enéide, II, v. 203-212
…
métro
station Concorde
je descends pas
contre moi un mec très grand, très mince, grands yeux verts
assez bronzé, maladif mais bronzé
donc Concorde
la porte s’ouvre
il se penche vers moi et me murmure un truc à l’oreille
moi, dans les vaps : « hein ?«
lui se repenche, la sonnerie retentit, la porte va se refermer
il murmure un truc du genre : « larvae fugit toma«
moi : « quoi ?«
il bondit dehors
la porte se ferme, je me rapproche de la porte
sa main, paume ouverte, me frappe au visage, collée à la vitre
une marque, un tatouage ou une brûlure…
ses yeux verts, que je devine, me scrutent
je fixe la marque…
le métro démarre
boulot
…
… jeudi… bientôt 14h… aucune envie de bosser… j’écoute BB chanter « nue au soleil »… Ca me détend… je regarde dehors, il fait gris, mais j’imagine des paysages plus cléments que la grisaille d’ici (d’Issy)… une plage… une barque… plonger dans l’eau vive, flotter comme en apesanteur quelques minutes les yeux clos…
certains jours
le monde s’arrondit
les angles s’apaisent
dans un sourire
serein
autour les gens sont bienveillants
ils me serrent dans leurs bras
(juste en pensée comme ça je n’étouffe pas)
Je plane un peu…
Un mail de oneko@altern.org (mon chat à moi) :
> Cher Papadieu,
> tu es parti au travail et je suis triste, je m’ennuie sans toi. Je vais
> peut-être aller faire pipi sur ta couette a ton retour pour te temoigner
> mon affection. Car je t’aime Papa-Dieu.
> Je suis tres heureux chez toi, en + ca marche bien avec les meufs, et y’en
> a plein. Comme elles sont plus dodues que les garcons, c’est agreable de
> planter mes griffes dans leur chair. En plus elles crient c’est rigolo.
> Reviens moi vite Papadieu.
> Miaou.
>
> Kawaï Oneko.
>
> PS : est-ce que tu peux me ramener une balle avec un grelot dedans s’il te
> plait?
> Merci.
Hum… Ma vie prend un tournant décisif…
Et pour la balle à grelot on va voir…
En tout cas, bise à toi Oneko et ne t’inquiète pas si je rentre un peu tard ce soir je dois passer à la soirée SPOKE.
Jeudi 13 Juin 2002
Un petit message à quelqu’un que j’aime plus qu’il ne le pense ?
C’est son numéro 24 en ce jour
(même numéro pour les jumelles M. que j’embrasse autant que c’est permis)
à vous
Faire l’image au plus vite, vivement. Ecrire dessus une légende, un texte. Savoir qui
écrit et celle qui va lire. Au moins, la prose est au-devant d’une femme.
Cela élimine un certain nombre de gêneurs. Les états civils sont encombrants, certes. Mais la privation pose d’autres difficultés. Légères gênes solitaires.
A qui suis-je en train de penser, sinon à vous-même ?
J’évoque tout de suite l’insuffisance du procédé, et son manque de finesse. L’insistance a la part belle de l’entreprise. Je vous rends l’image. Je n’y figure pas. Comment pourrais-je ? Je la fabrique. Il y urgence, je pense. J’ai été photographe, mais il y a longtemps. Une générosité : c’est le mot qui s’écrit sur l’image, et le reste défile sur l’écran blanc.
à vous
(correspondance/deux/chapitre/comment je me figurais l’autre/comment
la rencontre et pourquoi la rencontre/recommencements/
autologie/anticipations/public & privé/vies/politique oblique/nubile et humide/dragues/commentmontrer/faire/penser/vivre/interface/inter-fesses/
retour paniqué de l’aura/critiques/impudeur/inconnues/infini/monde discret
/intime & ignoble/amis et cochons/prévisions
/comment je m’étonnais de m’étonner/tous les jours/une à une/réveils moyens/recommencements/retour paniqué de Laura/correlats/image-nique/recommencements/devenir fou/ écrire
/parasites/éloges/aventures/
audaces moyennes/image/vraie/origine/recommencement
/comment j’accumulais les bourdes/)