#8486 : comme sur un vrai blog

deretouràparis. je lis la geôle pastroptôt je suppose. il fait un drôle de temps. le monde est finalement vasteetêtrangeetouvert si bien sûr on est né au bon endroitmoment. commesurunvraiblog je, igortourgueniev, raconte les choses simples et détachées de sa vie sans motif, oupas. igortourgueniev toujours nouveau boudha en 2007ajc, des nouvelles donc je donne. le corps semble fonctionner, point d’electrochocs destructeurs à signaler, vie de couple normaleagitéesimplecomplexe aveclafemmequej’aimequim’aime ou pas. igortourgueniev est il en russiesibérie à casser des caillou avec ses deux frères bossus et rêve t’il sa vie parisienne. le papillon qui rêve qu’il est igortourgueniev marié trois enfants et le petit raoulsidifférent qui joue dans la cuisine avec les couteaux pointus. non point de crises, de chimiques explosions electriques. pourquoi se rêver épileptique. pourquoi ne pas sinon. dans le ciel, les zeppelins symbolisent l’utopie, l’uchronie et rappellent que l’empire n’a jamais pris fin. de longs tubes de métals prompts à la destruction. de longs putainsdevibrosvolants pour les femmesgéantesde50pieds qui nous enjambent, géantes chinoises aux petits pieds d’argile, triades lesbfem victorieuses, enfin et à jamais. i shot andy warhol. en bref une belle journée pour avoir 34 ans, s’en foutre un peu de tout ça et raconter avec simplicité sa vie sur un blog. je cause aussi un peu avec mycroft. il prendra de la valeur quand l’oeil humain pourra voir 128 images seconde. qui sait, dans pas si longtemps sans doute. de retour à paris donc, je m’étire, ramasse un marteau, ouvre la porte et sors dans la rue en souriant, no future.

Old par igor le 07 Août 2007

umbrella was behind everything

Mercredi : -1- chercher des provisions. Le rouge ne va pas à Paula.
Jeudi : jack a défoncé la porte de service, il a dû s’y prendre depuis un bon bout de temps. Remplacer les planches du coming out.
Vendredi: -5- Ai commencé le grand nettoyage de printemps par l’aile B, Mme Witkowski n’en a toujours pas fini avec son mari.
Samedi : Vérifier le terrain de basket et peut-être demain, crier des noms de la NBA en sautant partout, qui sait ?
Dimanche : -3- Barricader les entrées principales du terrain. Une voiture de flic garée à dix mètres. Vérifier la radio.
Lundi : Aucun Tango Charlie à l’appareil. Du Wagner, ça venait du magasin, je ne vois aucune lumière.
Mardi : Un message à côté du poste « je reviendrai dans quelques jours », je réponds « ok, l’appartement 16, passe par devant, attention aux Mc Intire, leur fils james a très faim et n’oublie pas le vin » je change pour du pink floyd.
Mercredi : De moins en moins d’hurlements. Tiens, James a retrouvé son chien.
Jeudi : Coma philanthropique. Laisser prendre l’instinct, laisser mourir…
Vendredi : -2- Ai sécurisé la ruelle vers le magasin.
Samedi : Taguer « copinage 24h/24 » sur la façade de l’immeuble.
Dimanche : Deuxième meute de chiens, finalement jack a servi à quelquechose.
Lundi : Toujours pas de cinémathique flippante pour boss de fin de niveau, pas faute d’avoir dégommé le quota plus que nécessaire.

le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 17ème livraison

à chaque fois que je quitte paris
je vois la tour siemens dressée dans le ciel gris
au moins quarante étages et une enseigne en béton au sommet
d’au moins quinze mètres de long et qui tourne lentement
et chaque fois je me demande
à quoi peut bien servir
un immeuble aussi grand
à quoi ça peut bien servir
tout ça
quelle activité nécessite
quarante étages de gens
quelle activité nécessite
autant de gens que ça
et je ne comprends pas
***
dans le métro il y a
des arabes en jogging qui crient
un curé en soutane qui se tait
une copine à moi qui rigole et moi
qui raconte des conneries
un type qui écoute et ne rit pas du tout
un indien et un type
qui apprécie enki bilal
des gens
des gens
des gens
***
dans le train y’a un rabbin
avec un chapeau noir et un habit noir
et une barbe blanche et un grand sac ed
blanc et vert et rouge
hors du train un type fait son jogging sur une chemin de campagne éloigné de tout
je le regarde courir et ne vois ni maison
ni voiture
ni rien
des fois il pleut
des fois il ne pleut pas
ça dépend des kilomètres
à une gare déserte
le rabbin descend
je reste seul dans le wagon
et je remarque
sur le dossier du siège qu’il occupait avant
un vieux smiley
dessiné au marqueur
à la couleur passée
***

Aube 2007

« L’aurore grelottante en robe rose et verte
S’avançait lentement sur la Seine déserte,
Et le sombre Paris, en se frottant les yeux,
Empoignait ses outils, vieillard laborieux. »
Crépuscule du matin, Charles Baudelaire

in god i trust —


? J’aurais du oublier quelque chose…(quelqu’un ?)…

tendre apocalypse

Old par igor le 26 Mai 2007

le bordel quotidien / poésie / 25ème livraison


 
(jean-marc renault – jmr02.blogspot.com)
 
***
 
vingt-cinquième livraison
 
***
 
à paris sur un banc un peu après midi
on s’emmerde à deux en attendant un rendez-vous
je ne parle pas alors qu’il faudrait que je ne fasse
que ça
mais on choisit pas son moment pour faire la gueule
je regarde un pigeon parmi d’autres pigeons
son comportement est bizarre
à des moments il cesse de marcher et il lève une patte
et il regarde partout
et il repart
je le vois faire ça deux ou trois fois
et puis mon attention se porte
sur un corbeau
 
***
 
la voiture est arrêtée à un feu rouge et la vitre arrière
de la voiture devant nous
ça fait comme un écran de cinéma
le reflet d’un oiseau entre dans le champs par le coin inférieur droit
sa silhouette traverse en diagonale et quitte le champs
par le milieu du côté supérieur
je suis ému
trente secondes après le feu passe au vert
 
***
 
je m’arrête de marcher pour regarder deux canards traverser la rue
il y en a un plus audacieux et l’autre suit sans conviction
une voiture approche et le plus audacieux
fait une pause
la voiture passe et le canard se remet en route
il est au milieu de la deuxième voie
l’autre sur la bande blanche
et une nouvelle voiture
le canard ne sait pas quoi faire
il avance un peu
il recule un peu
l’autre recule un peu
les deux s’immobilisent
la voiture est sur eux
ralentit et klaxonne
stoppe et klaxonne encore
le canard vexé se dépèche et tortille du cul
le type dans la voiture me voit et me sourit
l’autre canard est un peu désemparé
il rejoint lentement le premier
une autre voiture le frole
il tortille du cul
il agite ses plumes
et la vie continue

le récitant : pas facile à lire le konsstrukt quand ça clignote.

Old par igor le 23 Oct 2007

1er mars 2007 : début de « l’année polaire internationale », sur le thème du changement climatique. Des missions scientifiques se dérouleront dans les cercles polaires. Plusieurs phénomènes alarmants sont recensés : rétrécissement de la calotte de glace de l’Arctique ; élévation du niveau des mers qui s’accélère ; recul des glaciers à travers le monde ; dégel du permafrost ; débâcle plus précoce des cours d’eau et des lacs ; modification de la répartition et du comportement des animaux et des plantes.

idiosyncrasie – scarification – régression

mais quand vous marchez dans la rue vous regardez les gens ?
je veux dire dans les yeux, ceux que vous croisez vous les voyez ? cherchez-vous leur regard ?
quand j’avance certains jours
– surtout si j’ai rêvé de toi, si tu m’as ignoré, si j’ai eu mal aux tripes d’être anéanti –
j’ai peur de voir dans leur yeux la difformité
mon âme
je crains que mes jambes ne s’emmêlent, j’ai le vertige
je ne croise que leurs yeux
aimantés
globuleux
curieux
ça me porte au cœur, j’ai un peu peur
vous voyez mon cœur, n’est-ce pas ? oui c’est ce qui déforme ma poitrine, je ne sais pas comment ça se fait
non ils ne me voient pas, chacun est son propre centre du monde
et je ne sens que ton absence et ton indifférence et rien n’importe plus que ma belle douleur
je la chéris comme une trace de toi, je veux des cicatrices
parfois j’ai mal à la tête
très mal
à ramper sur le carrelage pour chercher la faîcheur
à frapper le sol de mon cerveau nu,
avez-vous remarqué comme ma boîte cranienne a rétréci ? ça ne peut-être que cela
ces maux de tête
non ?
parle-moi
je veux encore sentir ta peau
je veux encore sentir ta peux
je veux encore sentir ta peau

Putain j’ai horreur des sites internet qui te tutoient, ça me fait penser aux radios libres et ça me donne des envies de mass murder.

Old par ... le 31 Août 2007

Cool, bon débarras.

« Stephane, Fabien, Reno et Axel sont retenus depuis 24h dans un lieu inconnu, dans le plus total irrespect de la liberté des personnes. »

En fait ça m’a rappelé un truc.

Old par igor le 25 Oct 2007

mystique-moi #2 —

complique-moi l’amour mon dieu my god fais-moi vivre en péril l’émoi extrême au ventre le trac serais-je à la hauteur j’ai peur mon dieu my god je veux courir je ne peux plus faire un pas traque-moi mille tours et mille détours mon dieu my god encercle-moi rend-moi extrême braise ardente une femme flamme une femme feu mon dieu my god embrase-moi si dieu le veut

Baby-Boom ou Ka-BoOm

Tourguenisme : Live or Die ?

Old par Nicolai le 09 Oct 2007

Old par ... le 19 Juil 2007

LE FANTÔME DU MARCHAND DU SEL ?

Angleterre: Tourgueniev dérobe l’urinoir d’un pub et l’emporte dans un sac à dos ?

La police britannique recherche Tourgueniev qui a volé un urinoir dans un pub du sud de l’Angleterre et l’a emporté discrètement après l’avoir démonté avec beaucoup de dextérité.
L’inconnu tourgueniste est entré dans le pub Royal Oak à Southampton (sud du pays), a commandé une bière blonde et est ensuite allé aux toilettes où il a passé quelque 40 minutes à détacher l’urinoir du mur. Tourgueniev a ensuite glissé l’urinoir dans son sac à dos et est sorti sans éveiller de soupçons immédiats mais une caméra de surveillance avait filmé son manège et la bande a été remise par les propriétaires du pub, Alan et Suzie Dreja, à la police.
« Il a fait un travail très professionnel. Il a fermé le robinet d’eau et a bouché le tuyau. C’est un tellement bon travail que nos employés ont pensé qu’on l’avait retiré pour réparation et on n’a rien remarqué avant le soir », a dit Suzie Dreja. Le voleur expert en plomberie a même effacé ses empreintes digitales des toilettes en partant, a-t-elle ajouté.
La police du Hampshire estime que l’urinoir a pu être utilisé pour des travaux artistiques voire littéraires à un autre endroit et a indiqué rechercher Tourgueniev sur la vidéo (extra-it).

Message personnel

Comme s’il suffisait d’une journée d’information pour se faire pardonner des millénaires d’indifférence et de domination, on ouvre les yeux une fois par an et l’on s’étonne encore que tu marches voilée -et pas qu’à l’autre bout du monde, et l’on s’étonne aussi que tu sois torturée, violée, battue, pour un regard, un sourire, un désir soupçonné, pour une idée, pour avoir voulu savoir, pour avoir voulu être libre … Mais on ne s’étonne plus que tu travailles, que tu élèves les enfants, que tu fasses le ménage, la lessive, les courses, à manger …
Je ne te souhaite pas vraiment de devenir notre égale, tu vaux mieux que ça.

La journée de la Femme est finie et je voulais te dire je t’aime.
Tous les jours.

Même si des fois tu me fatigues.

Nicolaï Tourgueniev : putain – mais putain quoi – j’ai rêvé de toi cette nuit – c’était rigolo – je fêtais mon anniversaire dans un étrange appartement qui n’était pas vraiment le mien, dans une ville qui n’était ni Paris, ni Lille – et à un moment donné, je m’éclipsais pour aller chercher un autre appartement, parce qu’il fallait que je déménage – et l’agence immobilière était en fait l’endroit où vivait Hélène, Fred, la mère d’Hélène et Jehanne, la petite fille, qui au départ était un chat qui vivait sous l’eau – dans une sorte de piscine – et en fait c’est une petite fille de 2 ans et quelques qui parle et qui court partout comme si elle avait 8 ans – et puis à un moment donné tu arrives pour me chercher – parce que je suis parti depuis très longtemps de mon anniversaire – et tu es habillé avec une sorte de chapeau pointu et un string en bonbons, et tu as un peu honte d’arriver comme ça chez la mère d’Hélène – et je me rends compte que moi aussi je suis à moitié à poil – et du coup on repart dans la rue pour retourner à la fête, mais au lieu de rentrer à l’appart, on commence à s’égarer dans les rues, de bar en bar – et je me souviens plus de la fin – voilà – tu t’en fous bien hein – salaud…

Old par igor le 07 Mar 2007

surfaces / nouvelles / 4ème livraison

– gauche… droite… gauche… droite… gauche-droite-gauche-droite-gauche-droite… impasse à gauche… gauche… droite. impasse à droite… gauche-droite-gauche et tu m’attendras là.
je regarde les pavillons au fur et à mesure
je suis le dernier à sortir
les autres sont déjà dans leur secteur
gilles arrête le van le temps que je descende
il fait demi-tour et repars plus vite
je suis seul
je porte mon carton
dans mon carton il y a encore quatre gâteaux et six paquets de nougats
il est dix-sept heures
la journée est commencée depuis midi
il fait encore super chaud
je commence à puer un peu la transpiration
j’ai mal aux pieds à force de marcher
je marche d’un pas lent vers le premier numéro de mon secteur
posé sur les paquets il y a la liste des tarifs
un produit pour quatre-vingt-neuf francs
deux prduits pour cent quatre-vingt dix-huit francs
etc.
je soupire
j’en ai plus que marre
depuis que la journée est commencée j’ai vendu deux paquets dee nougats
ça veut dire que j’ai gagné cinquante-quatre francs
le tiers de chaque vente est pour moi
vingt-sept francs par vente réalisée
et c’est tout
rien d’autre
je suis devant la porte
je rumine encore
je n’ai pas envie de sonner
c’est un petit pavillon merdique
ils se ressemblent tous
façade blanche en crépi
porte een bois
une espèce de cigale ou d’abeille moche en céramique
des volets en bois à l’ancienne avec un renforcement en z – ouverts
les trucs pour bloquer les volets en fer forgé
en fer forgé aussi le nom à la con du pavillon à la con
un petit garage qui flanque le pavillon et un petit jardin qui l’entoure
des nains
un vélo d’enfant
un petit toboggan
un muret en pierre blanche crépi qui sépare le petit jardin de la rue
un portillon en bois marron de la couleur des volets pour les piétons et un autre plus large pour les voitures
les deux sont ouverts mais je sonne
j’ai du bol y’a pas de visiophone ni d’interphone
le quartier est plutôt classes moyennes
si ça ouvre ça sera une femme de quarante ans dont le mari est au travail
il faut que j’en vende au moins quatre à cette connasse
allez
quatre
un coup de quatre c’est ça qui me faut
il faut que j’en vende au moins quinze par jour pour ne pas me faire jeter
normalement je dois en vendre minimum vingt-et-un
tu parles
bande d’enculés
bon ça répond pas
je ressonne
quand j’en vends dix c’est pas si mal déjà
ça me fait même pas trois cent balles par jour
en soustrayant le fric pour les sandwiches sur l’autoroute ou dans un bistrot
et ma part de l’essence
ça fait pas très lourd
ça répond pas
bon
je continue
je vais remonter la rue – tous les numéros pairs et l’impasse à droite et puis redescendre tous les numéros impairs et l’impasse à gauche jusqu’à mon point de départ et attendre le camion
je sonne
ce fils de pute viendra me chercher et il y aura déjà tout le monde et si j’ai rien fait il me foutra la honte devant tous les autres
putain il fait chaud
putain de sa mère
ah
la porte s’ouvre
une meuf de quarante ans en robe qui attend sur le pas de sa porte et qui crie : « ouiii ? »
j’ai le soleil dans la gueule je souris à tout hasard
je la déteste déjà – cette conne
– bonjour !
mon carton est posé par terre – hors de vue
je lui souris – allez approche-toi bordel de merde
– c’est pour quoi ?
– bonjour, je représente l’association oui-dir ! puis-je vous prendre une minute de votre temps
elle s’approche enfin mais je sais déjà que la vente est foirée
tant pis
je continue mon baratin et mon sourire artificiel mais elle ne m’écoute pas
quatre-vingt neuf francs le gateau ? mais c’est hors de prix – oui mais c’est une bonne action, madame. cet argent sert à financer un centre d’acceuil, vous comprenez
dynamique
je dois être dynamique
sourire
bouger les mains
créer une énergie
non, merci
vous êtes sûre ?
oui, je suis sûre
bon, au revoir, alors
allez – au suivant
putain de merde il fait chaud j’en peux plus
j’arrive à la porte suivante
et pareil je me fais poliment jeter
à la porte suivante aussi
à celle d’après la meuf est dans soon jardin – elle m’a vu faire – je suis grillé d’avance
– non merci je n’ai besoin de rien
son sourire de connasse
salope
pute
je continue
au bout d’un quart d’heure je n’ai rien vendu
j’attends le camion
je suis en sueur
le camion passse me chercher – les autres son là
je grimpe à l’avant
j’annonce deux ventes
le chef me regarde
deux ventes ? c’est tout
bin oui
putain, tu dors ! djamilla en a fait six ! et thierry, un coup de huit ! tu fous quoi, bordel ?
bin, je sais pas
je suis hébété par la chaleur
je mens pour pas me faire jeter et je me fais quand même jeter
maintenant il va falloir faire gaffe à retomber sur mes pattes à la fin de la journée
au pire je rognerai sur mes bénefs – si j’en ai
pfff
et c’est reparti
il largue tout le monde
et moi en dernier
allez ! et t’en fais au moins cinq ! c’est facile, un coup de trois, un coup de deux, et hop c’est fait !
ouais
le camion repars
je suis collant de sueur et de poussière
c’est un quartier de centre ville avec des vieilles baraques – sûrement habitées par des vieilles pauvres ou radines – putain de merde – enfin y’en aura au moins une qui m’offrira un jus d’orange
putain je crève de soif
c’est parti
je sonne à la première maison
le soleil me cogne sur le crâne
c’est une vieille qui ouvre
– bonjour madame !
grand sourire
elle voit le carton
non merci
elle sourit pas
elle ferme direct – je retire ma main tendue
putain ça commence bien
vieille pute
connasse
dans la rue il y a deux jeunes sur un banc
ils me regardent faire
deuxième porte je sonne – ça répond pas – je toque – pfff merde
je pousse la poignée – ça s’ouvre – j’entre en disant « il y a quelqu’un ? » je referme
il y a quelqu’un ? bonjour ! j’ai sonné mais vous n’avez pas entendu !
il fait frais ça fait du bien
dans le salon il y a une vieille assise sur une chaise les bras ballants – les poignets et les mains et la jupe trempés de sang – une mare de sang sous la chaise
ho bordel de dieu
un cutter posé sur la table
je me sens faible
je pose le carton
je m’assieds dans un fauteuil
j’ai une bouffée de chaleur
putain de merde
je regarde la vieille
elle est assise bien droite
elle porte une robe à fleurs et un tablier bleu ciel
elle a des cheveux blancs
une permanente
il y a une croix sur le mur et une peinture du christ
il y a une photo du pape
la mare de sang s’étend sous la chaise
le sol est fait de tomettes rouges
je commence à retrouver mes esprits
je vais fermer la porte à clé
je ne veux pas être surpris ici
faudrait quand même pas que je traine trop
je cherche la cuisine
je bois un verre d’eau
quand je reviens je contemple encore pendant un bon moment la vieille
je vais ouvrir les tiroirs du buffets
je trouve le pognon rapidement
des billets rangés dans une enveloppe
et encore quelques billets dans son sac à main
plus de trois mille francs
je laisse un paquet de gateau et un paquet de nougat
j’annoncerai un coup de quatre et le compte sera bon avec les deux de tout à l’heure
le sang commence déjà à figer
je range les billets dans ma poche
sauf quatre cent balles que je mets dans la banane qui me sert de caisse
je regarde encore la vieille
elle est maquillée
elle sent l’eau de cologne et le fond de teint
elle a les yeux fermés
le sang est noir marron à ses poignets
elle a mis du rouge à lèvres
sur la table il y a un verre a moitié rempli d’eau
il y a la télécommande de la télévision
il y a télépoche ouvert à la page des programmes d’aujourd’hui
la vieille porte une alliance
je me demande si elle est veuve ou mariée ou séparée
il est temps d’y aller
je sors de la maison
dans la rue les jeunes ne sont plus là
je vais frapper à la porte suivante
quand le camion vient me récupérer il me manque deux maisons à faire
le chef d’équipe me dit de monter quand même
il me dit qu’on change de ville
j’annonce six ventes
les quatre de la vieille
plus un coup de deux que j’ai réalisé après
mon chef semble content
on sort de la ville
on roule en silence sur la départementale
 

le bordel quotidien / poésie / 24ème livraison


 
(jean-marc renault – jmr02.blogspot.com)
 
***
 
vingt-quatrième livraison
 
***
 
à quick à midi à deux tables de nous
une très grosse femme d’environ quarante ans mange assise seule à une table pour deux
deux plateau occupent la table
ils sont remplis de bouffe
il y a deux boites en carton pour les hamburgers
un grand cornet à frite
un grand gobelet
une crème glacée et encore
un truc dans un sachet en papier
le regard de la femme ne quitte pas tellement la table
elle croise furtivement le mien mais c’est tout
elle mange proprement
tristement
lentement
 
***
 
on croise des trucs marrants sur l’autoroute
sur cinquante kilomètres j’ai vu
un pigeon marcher sur la bande d’arret d’urgence
tranquillement
pas du tout dérangé par les voitures
qui passent à toute blinde
sur la bande d’arret d’urgence j’ai vu aussi
une énorme merde de chien
et j’ai imaginé
un énorme chien marron venir déféquer là
qu’est-ce qui lui est passé par la tête à celui-là
et j’ai vu aussi un escalier
qui partait de la bande d’arret d’urgence
pour escalader le talus
vers où
et qui pouvait en descendre de cet escalier
et qui pouvait le monter
je me demande
 
***
 
– ai’e ‘ien ‘e ‘e’a’é ‘ai’e
– hein ?
– J’AIME BIEN TE REGARDER FAIRE
j’articule mieux à cause de la brosse à dents et du dentifrice
et je mets une main devant ma bouche
à cause des projections
ouais j’aime bien regarder vanessa
mettre du noir sur ses cils
et nettoyer l’excédent sur ses paupières
avec un coton-tige mouillé de sa salive
ça me fait penser à un numéro de cirque
en miniature

do e mo la ma n

i y a b e c s éc il e t q i m p us e un p u p r out – le m ins di c ète t me dé or s par ois la m itié du vi age – m is j squ’ ci ce n’est pas i dol re à arr cher.
C’est tou ours des qu stions et je s is là je ne uis pa fâché, non, non pas la tête, je ne suis pas malh ur ux, je s is bien qu’on me rt partout, très viola ment, et la misère aussi, je sais tout cela, mais quoi ?
to t va bi n, je suis t ujo rs moi-même, non ?
j’ai un p u moins de cheveux po r te plaire, je l’a mets, et ce ve tre : il y a ce creux, là, dessous les côtes, cette dép ession surp enante, ma s il suffit d’un peu d’ex rcice et c’est comme une lig e qu’on veux garder
aha … cette obsee sion
mais n n! c’est ta faço de me reg rder ta façon d ne plus me voir, co me si on ne s’étai jamais con us alors que pré isé nt nous ne no s sommes jam is connus, alors po rqu i pe ses-tu le contra re ? tu s is je n’ai pas envie d’e trer dans ton lab rinthe
mais … il n’y a pas de lab rinthe, seulement toi,
parfois j’ai du mal
c’est bi n ce q e tu veux ? ce que tu ve x ? c’est bien ce q e tu ve x ?

– Non, rien…

Old par ... le 28 Juin 2007

Vendredi 15h

Dehors il pleut de grosses gouttes chaudes, la mousson parisienne. J’ai envie de parler à quelqu’un. Envie de somnoler surtout. Le mot mousson proviendrait du mot arabe mawsim qui signifie saison et désigne notamment la saison favorable à la navigation vers l’Inde dans l’océan Indien. J’ai eu une idée ce matin, une idée de développement industriel peut-être rentable. Ça me fera grincer des dents quand quelqu’un le sortira à ma place. Dommage c’était sympa mais il me fallait un ingénieur. Dehors il ne pleut plus, j’espère que Lisbeth Salander va se sortir de ce guêpier. L’eau ruisselle encore un peu par la longiligne meurtrière qui me donne un peu de lumière. A part le Livre, le portable et un grand verre d’eau on ne peut pas dire que ma cellule soit vraiment meublée. Le crépit se fait la mal et je m’écorche souvent en changeant de position. Avec la chaleur dehors, j’espère que ça ne s’infectera pas. A L’AIDE. Je me demande comment ça s’est passé hier soir pour les autres. SORTEZ MOI DE LA. J’aime assez la musique qu’écoute le type dehors, dans le genre reggae, je veux dire dans le genre reggae, dans le genre reggae. Encore une averse, je pousse le verre contre le mur pour le remplir à nouveau. Je râpe mon genou avec vigueur contre le mur pour en faire du carpaccio. Super, j’aime aussi vraiment le carpaccio à volonté. La vie est belle.

Old par igor le 22 Juin 2007

L’estragon est originaire de Chine et il fait partie des aromates classiques. Les cuisines chinoise et française en sont friandes et il aromatise à merveille le poulet, certains poissons et les sauces béarnaise et tartare. Il aromatise également les cornichons au vinaigre.

Tout s’explique au niveau des cornichons.

Photo Sharing and Video Hosting at Photobucket

dîner galant

Qu’est-ce que tu leur as encore promis

Des tendres croques

Ouais ouais ouais

Il est temps papa

Il faut se dépêcher, papa il devient fou

Tu as raison

Tendre croque Herta si tende si croustillant

Oh t’es calmé là

Ça va beaucoup mieux

C’est toujours une fête

Herta le goût des choses simples

don’t feed the lion anyway…

Old par igor le 24 Oct 2007

Question :

en ces temps de fin du monde, le Ukulélé serait-il l’ultime manifestation de ce que les scientifiques appellent le « tourguénisme hormonal »?

il est 17:43

gnn.

Old par ... le 31 Mai 2007

I’m so fucked up, you know…

Old par ... le 29 Mai 2007

CHERS MONSIEUR, MADAME

Je vous envoie ce message pour demander votre aide je me nomme FRANCK MICHAEL j’ai 25ans je suis precisement en COTE D’IVOIRE.
Franchement dit, depuis je suis petit je rêvais à tout moment de tourner un film porno mais je ne sais pas quoi fais.
Je vous le dit en toute sincérité je suis abandonné par mes parents, présentement je vis chez mon camarade ici dans cette maison nous vivons à quatre(4) mais malheureusement j’ai deux(2) amis qui ont rejoint un correspondant en FRANCE qui tourne un film porno que j’adore de tout mon coeur, mais ce dernier me mène la vie très dur dans cette maison, mais je n’ai pas le choix je suis obligé de supporter ces caprices.
chers monsieur et dame pour l’amour de DIEU aidé moi je vous le jure je n’ai pas les moyens pour me déplacer en EUROPE pour devenir un acteur de porno c’est pour cela que je m’invite à vous par ce message pour plus d’aide.
S’il vous plaît je vous implore aider moi car je souffre dans les mains de mon amis, il n’aime pas voir son prochain réussit.
Je vous le jure si vous m’aider je serai très reconnaissant en vers vous, je vous le promet car mon plus grand rêve c’est de devenir un grand acteur de porno.
Je vous laisse mon adresse téléphonique: 00225 04 73 46 06.

NB: VOUS POUVEZ MEME ME LAISSER VOTRE CONTACTE POUR QUE JE VOUS APPEL

DANS L’ATTENTE DE VOTRE RÉPONSE VEUILLEZ RECEVOIR TOUTES MES
SALUTATIONS LES PLUS DISTINGUÉES.
CORDIALEMENT.

FRANCK MICHAEL.

Si t’as bu sur Tourgeuniev – 21

J’aime pas les gens qui se disent et qui font pas, qui disent ce qu’ils font en oubliant de faire ce qu’ils ont à faire j’aime pas les gens qui se racontent très fort pour sentir avec volupté le ton de leur crâne et les contractions de la mâchoire, j’aime pas les gens qui l’ouvrent j’aime surtout ceux qui la ferment tout en ouvrant leur cul ou peut-être leur sœur, j’en sais rien, une mélodie même si elle pue, j’aime pas les gens coincés, j’aime pas les gens qui étudient, qui curriculum vitae, qui ne tremblent pas, j’aime pas les gens qui pensent trop tellement qu’ils pensent à votre place, j’aime pas les gens qui baisent pas, qui mangent pas mais qui bizarrement trouvent le moyen de se pendre la bouche, comme si l’air et le vide vitalisaient et fortifiaient leur salive, j’aime pas les gens qui sont constamment à leur propre poursuite qui manquent d’eux-mêmes qui se manquent tellement qu’ils s’attachent à eux-mêmes pour ne pas se perdre, qui passent leur temps à se guetter entre leurs murailles, j’aime pas les vieux cons, pas parce qu’ils sont vieux, mais parce qu’ils étaient cons avant d’être vieux et qu’ils ont trouvé le moyen de pas changer et de rester cons jusqu’à l’infini de toute leur trouille, j’aime pas les jeunes cons, c’est rébarbatif et inquiétant, si jeunes et déjà embouteillés, la cervelle périphérique, j’aime pas les gens qui vomissent des conseils à n’en plus finir, qui vous retournent les entrailles de leur presse féminine, j’aime pas les gens qui se conseillent pas eux-mêmes, j’aime pas le public des salles de fête ça fourmille de sociopathes en série, j’aime pas les petits villages ce que les gens s’ennuient ce qu’ils haïssent la capitale en lui enviant la vie qu’ils soupçonnent de ne pas vivre, j’aime pas la capitale elle est morte et ennuyeuse elle tourne en rond, j’aime pas ton frère ni ta sœur ni tes ennuis je veux dire tes amis, je veux dire arrête de me prendre à parti et de me faire garder les bêtes qu’il y a dans ton cœur, j’aime pas les gens qui parlent de shampooing de tubes de talons de voitures de gamecube, j’aime pas les jeux de mots pitié avec tes jeux de mots, on dirait des ruby-cube décomposés dans un frigo détraqué, t’arrives tellement pas à parler simplement aux gens comme à ta mère le dimanche t’arrives tellement pas à être limpide et nu qu’t’as besoin d’en faire trop même avec les mots, histoire de pas te frotter avec tes profondeurs, j’aime pas les gens qui se pointent dans les salles d’expo en espérant coincer l’artiste, pour lui faire mal désespérés de n’avoir rien fait de leur doigts si rassurés d’avoir quand même, ingurgité des tonnes de bouquins en études d’histoire de l’art à l’école du Louvre, histoire de mater les artistes de références, de pouvoir repeindre la toile exposée de leurs analyses claudiquantes toutes suintantes de leur masturbation glaireuse, histoire d’avoir l’impression de peindre eux-aussi, j’aime pas trop les gens en vrai on avouera qu’il y a deux choix : les cons, les intelligents, les muets, les vociférants, les plaies les piliers, non il n’y a pas deux choix il y en a des milliers et c’est bien ce qui me gangrène on ne peut pas les emmagasiner quoiqu’on puisse les résumer en deux pôles : les faibles muets, les forts vociférants, et ce qui commence à me péter les couilles plus je vieillis c’est qu’il faut surtout pas être doux histoire d’avoir la paix avec les vociférants, tu peux même pas rester un con muet en paix, j’aime pas ta mère tu sais non je l’aime pas elle t’a fait à son image et toi tu l’as dégueulée, ce qui se conçoit certes, certes mais regarde ta gueule dans la glace maintenant, t’as vieilli de dix ans et t’es devenu sacrément agaçant avec ton orgueil quand même vaguement dérisoire faut l’avouer, j’aime pas les gens qui parlent beaucoup et qui n’ont que cette pauvre vérité, la leur, pleine de spaghettis à six et de cinémas à trois, vérité glanée, l’art de la parole, l’art de la génuflexion, vraiment c’est nauséeux, j’aime pas les gens qui se contractent en costumes, rappeurs, gothiques, mal rasés, grunge, pour ne pas disparaître dans la masse, j’aime pas les gens faiblards qu’ont trouvé comme seul moyen que de se bâtir une autre identité afin de crier qu’ils n’en ont pas. C’est pénible et pas citoyen ça encombre les rues, vraiment j’ai envie d’hurler de rire en les pointant, vraiment ces pouilleux, me fais pas croire que tu veux disparaître, non vraiment j’aime pas les gens qui se regardent dans les miroirs, j’aime pas les gens qui se mentent à eux-mêmes avec leurs plaintes et leurs costumes coordonnés à leurs plaintes alors que ces connards ils transpirent la rage d’exister, vraiment ça me fout la gerbe l’inutilité de toutes ces heures devant les glaces à se confectionner des costumes destinés à prouver aux gens qu’on-se-regarde-pas-dans-la-glace vraiment c’est vrai avec l’âge je deviens nazi et vraiment je m’aime pas trop pour ça, vraiment j’aime pas cette sensation d’une solitude qui perfore son carrelage en continu vl’à t’y pas que j’ai creusé un puits dans ma cuisine vraiment c’est dérangeant cette sensation de m’être coupé du reste du monde depuis trois ans que ça dure, vraiment j’aime pas cette sensation d’aimer ça, vraiment j’aime pas ne pas aimer, vraiment j’aime pas inspirer, j’aime pas avoir de références, j’aime pas les biographies des gens qui sont encore en vie, j’aime pas les creux scolaires qui veulent plaire, j’aime pas les gens qu’aiment pas parce que ça fait chouette d’avoir l’air implacable et de pas aimer, ceux-là j’me les ferais bien avec cet air de pas comprendre qu’ils sont laids, ce qu’ils sont assoiffés les gens, ils savent plus quoi faire, j’aime pas l’épicier quand il me dit repassez samedi y’en a plus, mais j’ai passé une commande ça arrivera samedi le Cahors, j’aime vraiment pas cette sensation d’avoir transformé mon épicier sympa en dealer notoire de l’avoir vu festoyer en patins à roulettes dans la rue avec ma cousine et Colin-Maillard quand j’avais huit ans, j’aime pas Monoprix, cette sensation détestable qu’ils changent tous les rayons de place, je comprends bien que c’est pour perdre le client dans des rayons qu’il avait pas l’habitude, je suis tellement handicapé que j’arpente le supermarché trois heures des instants éreintants flippants angoissants j’aime pas cette sensation de toujours retrouver mon chemin malgré tout vers le rayon alcoolisé c’est fou quand même ce que j’ai le nez en forme de poire, j’aime pas cette sensation de tout dire, que plus la vie va, et plus j’en ai rien à foutre de vous plaire, j’aime pas cette sensation de me faire arnaquer le regard, mais que c’est pourtant la seule solution, j’aime pas cette idée que c’est la seule solution mais que c’est pourtant bien la seule solution, que d’être transparent et de parler comme si je venais de naître, c’est bien le seul postillon que je brigue, si jamais y’avait un truc à revendiquer ce serait ce postillon-là même si j’aime pas les revendications, non j’aime pas les revendications putain faut les voir encore s’essouffler ceux-là qui se sentent encore et toujours pas exister assez fort – putain ce que c’est déprimant ces humains assez couillons pour adhérer à des partis couillons, soit des opinions, soit des congrégations et des gays-pride, des réunions et des entreprises et des comités et des cercles, dont ils se foutent éperdument mais ils se sentent tellement tout seuls, et faut voir leur petit cerveau prompt au conditionnement rien que pour l’amour de cette multitude, ce parti qui les accueille, qui les aime enfin, putain c’est pas vrai non mais c’est le pompon, j’aime pas moi, j’aime pas me sentir me sentir exister, j’y pense pas je veux dire, je me dis pas que c’est bien, ou pas assez, j’aime pas y penser, quand je commence à y penser, j’me dis que c’est mal barré que je vais devenir couillon forcément, commencer à palabrer et me décerveler comme tous ces gens qui baisent pas, qui baisent pas du cerveau je veux dire, j’aime pas non j’aime pas, j’aime pas cette sensation que j’ai de mentir depuis trois pages à vociférer que j’aime pas, j’aime pas manipuler, j’aime pas mentir, j’aime même pas tout ça, l’écrire, avoir eu suffisamment de prétention pour l’écrire et le déclamer à voix haute alors que putain toute ma vie j’l’ai passée à aimer, c’est facile d’enfler son gros bras putain personne n’aime personne, et personne n’aime pas, et on est vachement personne faut le dire à tous grouiller en masse et se colporter comme des sauterelles dans les cerveaux des autres, putain quel manque d’originalité que ce texte, j’aime pas les gens qu’ont la trouille et je m’efforcerai toute ma vie de leur faire du mal, j’aime pas cette sensation qu’ils ont de toujours devoir s’écraser quitte à faire tuer les autres, voilà, c’est un peu pour ça, que j’ai été tout ça.

nan mais déjà, la journée avait commencé approximativement…

Pour les enfants


Alice : – Pourriez-vous m’indiquer la direction que je dois prendre maintenant, s’il vous plaît ?
Le Chat : – Cela dépend beaucoup de l’endroit où vous souhaitez vous rendre.


 
(jean-marc renault – jmr02.blogspot.com)

***

vingt-troisième livraison

***

pendant que vanessa me téléphone
j’entends passer près d’elle un camion de pompiers
et la sirène
et quelques minutes plus tard c’est par la fenêtre de la chambre
que j’entends la sirène
et vanessa l’entend à travers mon téléphone à moi

***

neuf heures deux devant le supermarché
deux ou trois personnes attendent que le rideau se lève et un vieux
qui porte des lunettes noires des baskets et une sorte de fuseau qui lui colle aux cuisses
et lui arrive aux genoux
fout des coups de pieds dans le rideau de fer
en regardant tout le monde et en faisant deux avec ses mains
neuf heures quatre le rideau s’ouvre
le vieux engueule l’employée et les vigiles engueulent le vieux
neuf heures quinze à la caisse
la vieille devant moi ne sait pas quoi faire de son panier vide
je le lui prends des mains pour l’empiler sur un autre panier vide
et le sourire qu’elle m’adresse
est le plus beau depuis longtemps

***

je ne vais pas aller à lyon
en vacances
je ne vois pas ce que j’irais foutre
loin de vanessa
je vois ça d’ici
passer deux jours à déprimer
mécontent d’être parti
mécontent de rentrer
la seule chose que j’aime c’est m’éloigner
être ailleurs je n’aime pas
et revenir ça m’angoisse
je m’éloigne bien assez
en allant marcher une ou deux heures dans la ville

 
***

Prolégomènes

« Rien ne manque au triomphe de la civilisation. Ni la terreur politique ni la misère affective. Ni la stérilité universelle. Le désert ne peut plus croître : il est partout. Mais il peut encore s’approfondir. »

« INTENSIFIER CE QUI N’EST PAS CALCULABLE »

– cut –

Old par ... le 02 Juil 2007

« IL FAUT REVALORISER

LES VALEURS, M’DAME CHABOT !!!!!! »

(un ex-candidat bourré à la goutte)

Old par ... le 29 Avr 2007

Salaud de voeux

Février 2007, pas de doutes, l’année qui commence est vraiment pourrie. Un land cruiser pour Noël, je leur avais dit c’était une mauvaise idée Babette, partons avec les enfants à Acapulco mais rien à faire, sur le parking, un dernier regard en arrière, rien à faire Babette, tu marches mais tu es déjà morte à l’intérieur.
hard boiled bambi
Fatal janvier, fatal Billy Jean, fatale surmultipliée, fatal Eyrand qui court toujours à 280 sur les départementales du Périgord, on peut voir ma jambe gauche en regardant à travers le trou dans ma tête. La pluie tousse, je vomis mes yeux, Babette passe la cinquième, tout est bien, sans doute. Tourguenistes, mangez du chevreuil…
Old par Nicolai le 03 Jan 2007

Nul donc un-dispensable

le récitant : my love is a flower (just beginning to bloom).
la poste, la depression de fevrier, les accents, ce soir on va pendre le DJ, one more time, Je le regretterai sans doute, de cocktails subtils en filles dociles, le micro et sa mixette, panic, etc…

Old par igor le 09 Mar 2007

Old par ... le 15 Juil 2007

surfaces / nouvelles / première livraison

je me tourne sur le côté
je n’arrive pas à dormir
je ne sais pas quelle heure il peut être
putain
l’image de ma soeur
ça ne me quitte pas
sa bouche qui s’active sur la bite de ce mec
les yeux fermés
le plaisir qu’elle y prend
ça dure une seconde et elle me remarque
une seconde où j’entends les bruits mouillés de sa bouche qui pompe cette queue
où je vois le type qui lui tient la tête
son visage crispé par le plaisir
sa tête à elle
les yeux fermés
les humm-hummm qu’elle pousse en le pompant
ça dure une seconde
même pas
et j’enregistre tout
et le bruit que je viens de faire en ouvrant la porte de sa chambre lui arrive au cerveau
on est figés tous les trois
je me retourne encore dans mon lit
j’ai la gaule
je n’ai pas sommeil
le silence de la baraque m’énerve
je suis sur le dos
cette image ne me quitte pas
ces deux images
un
sa tête quand elle pompe le type
deux
leurs têtes à tous les deux quand ils m’ont capté
je suis sur le ventre
ma queue frotte contre le matelas
ça m’envoie des décharges
j’ai envie de me branler
j’ose pas
ma soeur qui ouvre la bouche et le type qui se rhabille
sa bite qui se dégonfle
je détourne les yeux et ma soeur me gueule dessus et je lui gueule dessus aussi
elle claque la porte
je retourne dans la chambre
j’entends le type partir
il discute avec ma soeur à voix basse dans le couloir
je ne comprends pas ce qu’ils disent
ils s’embrassent
ça je l’entends
j’ai envie de sortir et de l’emplatrer
je ne sors pas
je suis scotché
ma soeur retourne dans sa chambre
putain j’ai trop envie de me branler mais ça le fait pas
ça le fait trop pas
je me mets sur le ventre
j’ai la bite gonflée à mort j’ai le gland hypersensible
je n’arrive pas à me débarrasser de cette image
la bouche de ma soeur qui avale la bite du type
ses yeux fermés
le plaisir qu’elle y prend
les hummm-hummm qu’elle pousse
je me branle
je me branle rapidement
si j’y allais
si j’y allais putain et que je la force à me la mettre dans la bouche
haaaaannnn
comme l’autre type
mes mains qui attrapent ses cheveux
sa langue qui s’enroule sur mon gland
haannn
je suis taré ou quoi
hooo
hooo putainnn
je lâche tout sur mon ventre
il y en a un bon paquet
mon coeur bat très fort
j’ai trop chaud
je prends le rouleau de pq sous mon lit
je m’essuie
je roule le papier en boule et je le jette par terre
ma sueur sèche vite
mon rythme cardiaque se calme
j’ai sommeil d’un coup
je me mets sur le côté
peut-être je devrais faire ça
elle aime sucer
elle aime ça j’en suis sur
elle était bizarre au repas
elle me parlait pas
elle me regardait à peine
on s’est pas parlé depuis que je l’ai vue pomper ce type
elle en a pompé beaucoup si ça se trouve
elle aime ça j’en suis sûr
elle doit super hyper bien
je sens le sommeil qui arrive
je me demande
je me demande si
thierry
si thierry ça l’intéresserait –
ça

***

on entre dans la chambre de ma soeur
elle lève la tête
elle était en train de faire ses devoirs
elle nous regarde
elle dit : « vous pourriez frapper, merde ! »
et puis elle croise nos regards et elle se met en colère
elle se lève
« cassez-vous bande de blaireaux »
on ferme la porte elle est sur nous
« calme-toi » je dis
elle essaie d’ouvrir la porte je l’attrape par le bras et je la repousse
thierry est bloqué il regarde
« arrête connard ! »
je la repousse sur le lit
je dis à thierry : « aide-moi ! »
on maintient ma soeur sur le lit
« putain mais qu’est-ce que vous faites ? connards ! »
elle se débat
j’ai aussi peur qu’elle
mais j’ai trop envie
j’ai trop envie
je la tape aussi fort que je peux
du plat de la main
elle est à moitié assommée
je défais ma braguette
thierry lui maintient les bras
elle me mets des coups de pieds
« connard, connard, connard ! »
je m’assieds sur elle
elle est affallée sur le lit
ses jambes sont par terre
thierry est derrière elle et lui tord les bras en arrière
je suis sur elle
ma bite est à moitié dressée
« qu’est-ce que tu veux faire ! connard ! »
sa voix devient plus aigüe
ses yeux reflettent de la terreur
je ne bande pas beaucoup
thierry a l’air dégoûté
ma soeur pleure et hurle en même temps
je l’étrangle pour qu’elle se calme
j’en peux plus de ses cris
« ouvre la bouche ! ouvre la bouche ! »
elle se débat
je l’étrangle
je la force à ouvrir la bouche
elle bat des jambes mais ça ne fait rien
je m’enfonce en elle
je suis à moitié en érection
je m’enfonce dans sa bouche
thierry lui maintient la tête en arrière
hhhmmm putain c’est trop bon
je n’ai plus peur
je bande comme il faut
« vas-y pompe-moi pompe-moi ! »
je donne des coups de reins
hooo putainnnn
c’est fantastique
elle a la bouche grande ouverte et les yeux vitreux de peur
sa langue glisse sur ma bite
de la salive coule sur son menton
je vais plus vite
je lui tire les cheveux
thierry rigole mais en fait il a l’ai un peu dégoûté
putaiiinnnnnn
hmmmmm
hannnn
je vais jouir
je vais jouir
je
hoooo
j’attrape son visage à deux mains je m’enfonce tout au fond de sa bouche
elle a un haut-le-coeur
je jouis
le sang bat à mes tempes
je suis dans un état second
je décharge tout dans sa bouche
elle se dégage
du sperme lui coule sur le menton
thierry la lache
je lui dis : « tu veux aussi ? c’est trop bon »
il fait non de la tête
il dit : « on devrait peut-être y aller, là »
ma soeur dit : « connards. bande de connards de fils de pute. allez vous faire foutre. »
je la regarde
je dis rien
elle pleure
je me dis qu’elle s’est pas beaucoup débattu
je me dis que si elle n’avait vraiment pas voulu on aurait eu du mal à la force
je me dis que celui qui veut me forcer un faire un truc pareil il faut qu’il me tue d’abord
on sort de la chambre
thierry fuit mon regard
« bon je peux pas rester. je me sens pas très bien. je crois que c’est un peu dégueulasse ce qu’on lui a fait. tu crois pas ? »
« je sais pas. elle s’est pas beaucoup défendue non ? »
je rigole
il rigole
d’abord un peu jaune
et puis franchement
« bon c’est quand même pas si grave hein. on n’a tué personne et on n’a violé personne, non ? »
« non, c’est vrai. mais bon. c’est quand même un peu dégueulasse. »
« ouais, bon, c’est vrai, mais elle m’en a fait aussi, des coups de pute, t’inquiète. et puis tu sais quoi ? c’était franchement trop, trop bon. c’est une super suceuse. »
on se regarde pendant un court instant sans rien dire
je vois dans ses yeux qu’il hésite
finalement il dit : « je vais y aller. on se voit demain au lycée ? »
« ouais »
je le raccompagne
je reviens dans ma chambre
je me sens bizarre
je ne regrette rien
le mur qui sépare nos chambres n’est pas très épais
j’entends ma soeur chialer et sangloter comme une conne dans sa chambre
je me dis qu’il ne faut pas exagérer
ça n’a même pas duré cinq minutes
elle ouvre la porte de la chambre
elle sort
elle claque la porte de la chambre
elle marche dans le couloir
elle entre dans la salle de bain
elle claque la porte de la salle de bain
elle verrouille
elle ouvre le robinet du lavabo
l’eau coule pendant un moment
je suis allongé sur mon lit
l’eau coule encore
je me demande ce qu’elle fait
au bout d’un quart d’heure elle sort de la salle de bain
elle retourne dans sa chambre
je mets un cd

***

le soir elle dit à maman qu’elle ne veut pas manger
qu’elle ne se sent pas bien
le repas se passe comme d’habitude
je regarde les experts à la télé avec les parents
je chatte un moment sur msn
je discute avec thierry
on ne parle pas de ça
je pensais qu’on en parlerai
mais il n’y a rien à dire
ma soeur est dans sa chambre
je l’entends écrire des textos
elle raconte ça à toutes ses copines
peut-être
je me demande comment elle présente le truc
mon frère m’a forcé à le sucer
j’ai sucé mon frère
j’ai fait une pipe à mon frère
je ne sais pas
moi je n’aimerais pas raconter ça à tout le monde
peut-être qu’elle n’en parle à personne
moi à sa place je n’en parlerai à personne
thierry va se coucher
il est minuit et demi
je traine encore quelques minutes sur des sites de cul gratuits
je vais me coucher aussi
il est une heure du matin
dans la chambre de ma soeur c’est le silence
pendant quelques jours elle me lancera des regards de pure haine
et puis ça se tassera

satanée faute de frappe

Troudair et l’Amour.


Troudair – Live in Laroche-Migennes
envoyé par Troudair
Old par igor le 28 Août 2007



A LA VOTRE !


Présidentielles : acte 2

Littéralement, "Encule les Majeures"

Old par ... le 19 Sep 2007

Moderar comentarios : pastillas… le retour

avec igor nous avons alterné le rôle de premier de cordée, sommet atteint sans trop de problème malgré le manque d’oxygène. boum boum boum. igor a gagné deux doigts de pied supplémentaire dans la première épreuve, moi une toulousaine dans la seconde. nous avons avancé sûrement mais fermement malgré l’abandon de nos sherpas à mi-sommet. c’est comment qu’on freine. La neige tombe à flot et la nuit nous manque. les sommets sont vertigineux. Appréhension pour la descente. nous pleurons à tour de rôle sur l’avenir d’une chaussette trouée. olé.

"Where is my bubble ?"

Old par ... le 05 Juil 2007

Mai 68 : dis-moi, p’tit gars, tu connais rien à l’histoire des idées et au passé politique de ton pays ou tu le fais exprès ?
Niqueulas : nan !!! c’est toi, tout est de ta faute, l’assistanat, l’antiracisme, la tolérance, les libertés, le relativisme culturel, c’est toi, tout est de ta faute !
Mai 68 : t’as bientôt fini avec ton terrorisme intellectuel et tes escroqueries sémantiques ?
Niqueulas : nan !!! les stock-options, l’immigration, la spéculation, l’effet de serre, la mondialisation, le laxisme, les banlieues, le fric-roi, tout ça c’est toi !!!
Mai 68 : …mais t’es un énorme menteur, au fond, tête d’ail…
Niqueulas : nan !!! tu vas voir, moi je suis décomplexé et efficace, et je vais en finir avec toi !
Mai 68 : bah, à moins que moi je revienne en finir avec toi, sous une forme nettement moins idéaliste mais nettement plus létale… fais gaffe quand même : entre ton déterminisme socio-génétique, tes réformes ultralib et ton blaze de dictateur, tu vas finir par récolter un méchant grain, tête d’ail…

Old par ... le 02 Mai 2007

le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / septième livraison

au feu rouge il y a une file de voitures arrêtées
dans l’une d’entre elles il y a un jeune type assis à la place du passager
il porte une veste jaune fluo
un genre de truc que mettent les mecs qui bossent sur les voies ferrée ou sur les autoroutes
et il dort
la tête posée contre la vitre
le soleil fait briller sa veste et éclaire bien son visage
à côté de lui
le conducteur baille et s’étire et au même moment le soleil
éclaire son visage
je passe mon chemin

***

un type ouvre la porte de la maison d’arrêt
la petite porte pas la grande
il y a deux portes
une grande comme une porte de château fort
et l’autre de taille humaine
les deux sont en acier bleu
le type ouvre la porte de la maison d’arrêt
la petite pas la grande
regarde derrière lui et son regard croise le mien
et entre
et ferme la porte
je n’entends rien du bruit de la serrure à cause de la circulation
et j’ai cette pensée à la con
je me demande si les gens là-dedans
ont tant que ça envie de s’évader
je repense à mon état d’esprit
quand j’étais en foyer
à mon absence totale
de volonté

***

jouir dans ta bouche mon amour
et mon nez et ma bouche à moi
plongés dans ta chatte
tes mains sur ma bite et mes couilles mon amour
et mes mains à moi aggripées à tes cuisses
incapable d’autre chose que d’éjaculer
tous mes sens réduits à ta chatte
mon nez plongé dedans
ma langue écrasée contre
mon seul univers réduit à ça
c’est bien


©ydl.

le maugréant : Finally, some action !

Old par ... le 30 Mai 2007

Des millions de connectés érogènes
plus de quatre-vingt poèmes
et un concours menstruel gratuit
à Paris, Lille, Lyon, Marseille, Strasbourg, Rouen.
Association pour le ramassage et recyclage
des amoureux : Quelle est la principale raison qui nous pousse
à papillon dans le ventre ?
parce qu’il m’émeut Vente de vins de France au prix de la propriété (www.amourduvin.com).
Tout est possible sur Réseau Contact :
se réduire, dès le plus jeune âge, au positif, romantique et facile à comprendre (éducation sexuelle agréée par les pouvoirs publics) (en plus des œuvres des poètes reconnus) et devenir enfin UN AMOUR DE TAPIS.
Petite chatterie familiale d’élevage de l’amour courtois : tout sur la pêche à la carpe, recettes de bouillette, pas de discrimination ni d’interdit, jeux, bricolages, expériences, Aragon, Ronsard, ta menteuse école où j’ay perdu l’esprit (présentation de la chatterie, informations sur la race et son élevage, la génétique et la santé).
Et enfin : ESPRIT_AMOUR Dancing espace vituel (animé par Dj Yoyo) qui augmente l’espérance de vie, à 800 m de la plus belle plage d’Europe et à 1.2 km du centre ville.

Une lettre d’Amour pour vous, elle vient directement du cœur du Père.

Our love will destroy the world

Constat, le tourguenisme, constat numéro trois : pas de fumée sans feu. On peut se demander ce que vient faire le feu dans cette saga familiale au ralenti. La France est un pays, un territoire, une zone marchande reconnaissable, une hallucination consensuelle, un ensemble de médias, un groupuscule de terriens perdu au fond de l’espace et du temps, constat. Alors ça serait aussi une histoire, un récit, un conte pour adultes raconté par des enfants à une meute de loup regroupée autour d’un feu précaire qui ferait s’éloigner la nuit, la peur, la forêt toujours plus profonde. Constat donc, ralentissement de l’activité, mise en sommeil, début de la fin, catalépsie, coma, mort, poussière à la poussière. Les loups se frottent le museau pour se rassurer, on peut entendre les milices dans les broussailles, les derniers tourguenistes sont cachés par des amis, voire des sympathisants. On a dit en 2006, le mouvement est mort. On a dit, moribond en 2007. On a dit beaucoup de chose, on a dit, la pratique du tourguenisme empêche la théorisation. On a dit la pratique du tourguenisme n’est ni une démonstration ni une performance, encore moins de l’art contemporain. Habillée en infirmière si possible. Tourgueniste, où et qui que tu sois, tu dois penser à la pratique. Le tourguenisme n’est pas un culte de l’idiotie. Le tourguenisme est une valeur de vie, un prisme zen de déformation de la réalité consensuelle. Le tourguenisme n’est pas une parade schizophrène. Le tourguenisme a valeur morale et politique à un instant donné, ça n’est pas un abandon nihiliste pour magazine branché. Le tourguenisme ne se pratique pas seul : il ne peut se pratiquer qu’en regard de la virtualité consensuelle à faire plier. J’ai dit virtualité il fallait bien sûr lire réalité, ou pas. Constat. Tourguenisme est une arme de guerilla, pas de destruction massive. Tourguenisme est le nanomécanisme révolutionnaire avec un sourire en coin. Le sourire en coin n’est pas le cynisme. Le sourire en coin est le recul sur ce que l’on fabrique, l’humilité, ou l’orgueil. Le tourgueniste croit, il fait car il croit. Il ne fait pas en disant : regardez-moi je fais. Même si, surtout si, sa croyance est extraordinaire. Le tourgueniste peut pratiquer la sorcellerie et le tantrisme. Tourguenisme est Grand Amour. Tourguenisme est Mouvement Spiraleux. Tourguenisme est Ephemere passion. Constat. Aujourd’hui par exemple, Tourguenisme fait de grandes théorisations. Demain il caressera son chat en écoutant les Smiths. Hier il se grattait le dos. Tourguenisme est un sortilège lancé à la face du Monde.

Old par igor le 16 Mai 2007

serge, ce héros —

« Pour éteindre le feu au cul de Marilou
Un soir n’en pouvant plus de jalousie
J’ai couru au couloir de l’hôtel décrocher de son clou
L’extincteur d’incendie »

A goal

« First, they meet. Then, they fight. And at the end, they fuck »

Déréliction totale, la diode pulse comme un stroboscope, lancée à plusieurs centaines de km/h sur le RDO,
les synapses en ébullition, loin de tout, loin de vous, un ailleurs où les fonctions vitales sont réactivées un
ailleurs où les possibles sont réenchantés, une condamnation sans appel du hic et nunc, une perspective
monumentalement égoïste, une spirale égotiste, une nouvelle explosion qui transforme un cours d’eau trop
calme en torrent turbulent, qui s’écrase de rocher en rocher, se vautre sur le trottoir et éclabousse tout le
monde alentour, une (des) résolution(s) écrasantes et des étoiles, putain des étoiles partout, des étoiles et
des constellations entières que vous ne verrez probablement jamais, la galaxie en coupe, là-haut là-bas,
devant et derrière, une extase insulaire débarrassée des pesanteurs urbaines, des coercitions opérationnelles,
des contingences matérielles, une noix de coco brisée en deux et ma machette fichée dans ton crâne, un monde,
bref, tout un monde, un monde définitivement interdit aux teckels.

Le matin c’est ça. Tu as trés mal mais tu te dis que c’est pour la bonne cause. Ou t’essaies de pas penser.

Le midi c’est ça, pour peu que tu aies le temps d’aller acheter un sandwich avant que les cols blancs du quartiers
n’aient dévalisés la boulangerie. Si tu as jeté un oeil sur les infos, tu es traversé par des pulsions homicides de
basse intensité, au mieux. Au pire tu ressens la dépression comme un tsunami ralenti, un truc proche du
mouvement perpétuel, et la jolie serveuse n’y peut strictement rien, parce qu’elle peut être aussi jolie qu’elle veut,
elle n’est pas celle qui, et en plus elle te colle une addition aussi salée que cette merde de confit de canard qu’elle
a osé te servir.

Café, clope(s), gnn. Les préfectures explosent, le centre du trésor public ressemble à une boule de feu, les métros
déraillent et tailladent les corps hostiles en fines lamelles sanguinolentes, mais c’est encore dans ta tête. Celle
qui fonctionne à 10 % et donne de plus en plus de signes de fatigue. Celle qui grince la nuit et collectionne les
bugs le jour.

Le soir c’est ça.

Trop de monde dans la rue, trop peu de luminosité par rapport aux taux de photons que ta peau exige par jour,
si tant est que tu l’écoutes dix minutes. Mais soit, c’est encore et toujours pour cette foutue bonne cause.

Sauf qu’un jour, tous les jours, ça sera ça. Et que de là-bas seront encore envoyées des salves psychostiles qui
feront passer les 18 janvier 2008 pour des séries B mal branlées. Plus belle la vie ? Mais t’as pas idée.
Non seulemement ta peau sera gorgée de soleil, mais tu dessineras des arabesques dessus jusqu’à ressembler
à un putain de yakuza.

Precious and fragile things
Need special handling
My God what have we done to You?

We always try to share
The tenderest of care
Now look what we have put You through…

Things get damaged
Things get broken
I thought we’d manage
But words left unspoken
Left us so brittle
There was so little left to give

Angels with silver wings
Shouldn’t know suffering
I wish I could take the pain for You

If God has a master plan
That only He understands
I hope it’s Your eyes He’s seeing through

Je ne vois franchement pas pourquoi l’affirmation de soi devrait passer par la destruction des autres.
Sartre peut écrire tout ce qu’il veut, après tout l’exploit réside peut-être plutôt dans l’explosion sans
dommages collatéraux. J’aimerais bien essayer, mais à tout hasard, je conseille à l’aimable assistance
de s’écarter un peu. Des fois que.

Old par ... le 31 Août 2007

un an déjà, merci.

beware of da green beasts picts by Mister Knight
Old par igor le 24 Juin 2007

Pourquoi, le soir, le ciel est-il rouge ?

Lorsque le soleil est proche de l’horizon, les rayons qui nous arrivent ont traversé une épaisseur d’atmosphère nettement plus grande que dans la journée ; ils ont donc eu la possibilité d’être diffusés de plus nombreuses fois par les gaz et poussières présents dans l’atmosphère. La partie bleue de la lumière a été presque complètement ôtée par cette diffusion ; les parties verte et jaune ont été affaiblies pour la même raison. Restent donc les rayons à forte dominante rouge, la couleur la moins diffusée. C’est pourquoi le soleil nous paraît plus rouge et moins lumineux, et le ciel prend également une teinte rouge-orange.

Partenaires sociaux : les discussions reprennent

Old par ... le 04 Juil 2007

Bertrand, il faut ta gueule fermer maintenant..

Old par ... le 21 Avr 2007

les pédiluves sont ouvertes aux porcs de cherbourg

Old par igor le 02 Mai 2007

Igor Imposteur Extra Terrestre : Tu viens ?
Moi Imposteur tout court : d’accord.

Bis repetita

Old par ... le 31 Août 2007

le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / dix-huitième livraison

j’espère que vous avez passé de bonnes vacances.
j’espère que vous êtes contents de me lire.
j’espère que vous me le direz un peu, ça fait toujours du bien aux chevilles, les compliments, nom de nom.
***
dimanche c’est le changement d’heure
le passage
à l’heure d’été
et comme chaque fois je me demande
ce qui se passe pour les trains
qui circulent
à ce moment-là
à ce moment-là
à deux heures du matin
il sera trois heures du matin
et pourtant cette nuit-là
les trains partiront à la même heure
arriveront à la même heure
alors que se passe-t-il dans les trains
cette nuit-là

***

et on prend le soleil
le cul posé contre un muret
parce que le banc qu’on voulait
est squatté par cinq lycéennes
juste à nos pieds y’a une abeille
ou une guèpe ou un truc
qui ne vole plus qui agite juste les ailes
et l’abdomen en faisant du surplace
en se dandinant
un peu
pendant que je touche le genou de vanessa
l’abeille ou la guèpe ou le truc
échappe à la mort quand un skateur la frole
et une deuxième fois
quand quatre meufs avec leurs huit pieds
manquent de peu de l’écraser
plus tard quand je repasse par cette rue
l’abeille ou la guèpe ou le truc
n’est plus là

***

je me souviendrai toute ma vie
du jour où une fille m’a embrassé sur les joues
pour la première fois
c’était à l’époque où je me branlais tous les soirs en lisant des bouquins de la collection média 1000
les confessions érotiques
ces bouquins je les piquais chez le marchand
j’osais pas les acheter
c’était l’époque où j’allais au collège et je parlais
à personne

Les voiles blanches se dressaient fièrement dans l’azur, tandis qu’Ulysse,
le torse gonflé d’air, se tenait immobile.

Elle lui lança à peine un regard fuyant, préférant longer le rivage des yeux.
Son navire quittait lentement l’ombre méprisante.

Le sel de ses larmes lui inspira soudain une rage terrible.
L’écume aux bord des lèvres, il lui cria : « J’aurai ta peau Calypso ! ».

Old par To le 17 Jan 2007

le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / sixième livraison

oui moi je me vois bien
vieux avec elle
valentin grandi et parti
et nous deux sans plus grand-chose à se dire
déjà tout dit
et sachant que c’est pas les mots qui comptent de toute façon
regarder des conneries à la télé
comme maintenant
ses jambes un peu plus sèches sur mon ventre un peu plus rebondi
peut-être
un peu plus de pognon
peut-être
s’enthousiasmer encore s’engueuler encore
pour un livre ou un film et être content de se rendre compte
qu’il reste encore des trucs à faire découvrir à l’autre
qu’il reste des moyens
de se décevoir et de s’émerveiller
l’autre matin j’ai été très heureux
de choisir avec elle
les cadeaux pour l’anniversaire de valentin

***

dans le bain avec vanessa
elle me parle de sa journée
de boulot
mais je n’écoute pas trop
ses deux seins sont des yeux
le pli de son ventre est une bouche
et sa chatte une barbichette
et je m’éclate à regarder ça
avec le son de sa voix

***

ce matin j’ai mis un string
pour faire marrer vanessa
et elle s’est pas marrée
tant que ça
et je me suis rendu compte
qu’aucune fille qui m’a vu en string
ne s’est marrée
les filles aiment bien les string
vanessa a trouvé belles
mes fesses séparées par la ficelle blanche
c’est étrange

le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 16ème livraison

en descendant la rue saint-denis
je regarde les mannequins
dans les vitrines
comme si c’étaient des putes et les putes
j’ose pas
je sais pas quoi leur répondre
si jamais elles me raccolaient
j’aimerais bien bander
mais je suis amoureux

***

à paris j’ai vu
des crottes de pigeon fluos
et des arrestations
et des gens qui parlent tout seul
et plein de bistrots
et philippe jeanada
et une amie bousculer un balayeur et ne pas s’excuser
mais moi oui
et plein de gens promener plein de chiens
et deux clodos casser la croute
assis à califourchon sur un banc
l’un en face de l’autre
un papier gras entre eux deux et dessus
du fromage
de la saucisse
du pain

***

j’ai revu esparbec
au salon du livre
vieux et seul sur une chaise
ses bouquins à côté des miens
je lui ai souri
il m’a pas reconnu
j’aimerais bien veillir
comme lui

***

mais demain ?
je n’aurai plus rien
pourquoi veux-tu que j’efface tout ? il y a déjà ma mémoire qui s’efface, des pans entiers qui s’effondrent et je ne sais pas quoi faire de tout ces gravas, je ne peux quand même pas t’effacer comme ça ?
il faut m’aider un peu
je ne peux pas faire ça tout seul je suis déjà rongé de l’intérieur, regarde c’est tout vide là-dedans, il y a bien longtemps que plus personne n’habite ici
attends

la récitante : Mords! Ajoutes-y une apparence et mords!





le bordel quotidien / poésie hebdomadaire / 19ème livraison

il est six heures onze
et je suis allongé sur le dos
il est six heures douze
et vanessa est allongée sur ma poitrine
entre mes bras
je ne dors pas
elle ne dort pas non plus
je ne pense pas à grand-chose
et j’ignore à quoi elle pense
elle est triste je crois
je ne suis pas assez réveillé pour lui remonter le moral
je sens battre ses cils contre ma clavicule
***
le terrain de jeu pour enfants forme une petite pente avec de l’herbe et des jeux
limitée d’un côté par les hlm
et de l’autre par une petite ruine et puis plus loin la route
valentin a trouvé un rat mort
il le trimballe embroché au bout d’un bâton
pour pas se saloper les mains
il le montre à ses copines
il essaie de le réanimer
je regarde tout ça depuis la fenêtre
il cherche un endroit où le poser
il ne trouve pas trop
des passants le voient avec son rat crevé au bout d’un bâton
ils sont horrifiés
je me marre depuis la fenêtre
valentin est près du tobbogan
valentin fait du toboggan avec le rat crevé
il est bientôt l’heure de manger
***
quand j’étais ado je faisais la différence entre les pochettes de disques
ou les couvertures de magazines
ou les couvertures de bouquins
etc.
qui montraient soit une illustration
soit la gueule de l’auteur
et j’établissais mes goûts en fonction de ça
et aussi je jugeais une carrière
en fonction de ce que le mec
passait de l’une à l’autre
de ces philosohies
j’avais raison je crois
mais aucune copine
avec qui partager
mes théories à la con

"Where is my sex ?"

Old par ... le 05 Juil 2007

Les feuilletons tv du dimanche après-midi c’est du temps de cerveau disponible
pour des messages subliminaux.

Old par To le 07 Jan 2007

OB



Old par JLB le 24 Juil 2007

C’est malin, vos conneries…

Old par ... le 07 Mai 2007

Mardi 11h30, enveloppe craft glissée sous la porte.

Par l’intermédiaire du wumuau le yetquot a. Fixe connexe, cours d’instruction si le besoin. Mon chargement auxiliaire, attendent svp l’emplacement. Édité par le quotie de P.M. voir le leur marais. Chaque, la tentative assurent le conseil précis, cause, mal cependant ! Offre qui donnent, l’expertise, font chaque tentative. Les conseils ou signalent maintenant des messages possèdent des liens, mises à jour ! Le téléchargement de problème de résolution de Xbased, installent, laquo d’updatequot. Droit sans pastebin de galerie, mailirc de chesslug. Les dispositifs ont tabulé la lecture rapide, droite de bouton de pages Web en dehors ! Situe des utilisateurs a eu, rapporté le nouveau filtre phishing. Ici aide libre de trouvaille de youll et. Fin d’automobile de volonté d’emplacement dans la bienvenue de secondes. Pourrait visiter des pièces rapportées sont. La page contente la révision de revue d’iegt ! Youre, employant que compatible, suggérer fortement le firefox pensent ? Navigateurs nouveaux de cette poussée sur quelques sites Web. Cela, amplifient nouveaux navigateurs sur certains. Posséder, groupe du DEC AM de profil de membre de vue de mises à jour de liens. Le paquet de service xbased le téléchargement de problème de résolution installent l’updatequot. Apprendre explorent nos panneaux de message ou signalent maintenant des messages. Lentement, évalue la page, contenu. Ouvert est des commentaires parler de nouvelles. Les options mon chargement auxiliaire attendent svp l’emplacement. Avait rapporté nouveau filtre phishing ralentissant des PCs. Updator de groupe du DEC AM de profil de membre de vue, poteaux. Options de cet onlymore de forum mon aide, chargeant svp ? Quotie voient leur multiframe de marais, indicateurs de fraude avec grand.

Old par igor le 22 Juin 2007

le récitant : ça clignote…

Old par igor le 22 Oct 2007

Where is my bubble ?

Old par ... le 05 Avr 2007

Old par ... le 16 Juil 2007

Gloire à l’instinct!
Gloire à l’instinct!
Gloire à l’instinct!

Sometimes I feel so happy

Sometimes i want to be

et ainsi de suite

Old par ... le 14 Juil 2007

mystique-moi —

complique-moi l’amour mon dieu my god alambique -moi fais-moi vapeur mon dieu my god n’ai pas peur distille-moi du liquide au gazeux envoie-moi plus loin très haut dans les cieux alchimiste de mon désir mon dieu my god l’amour complexe c’est la formule qui me rend belle mon dieu my god plus tu m’enchevêtres plus je me substance essentielle

What happened to the design?

To know more about why styles are disabled on this website visit the

Annual CSS Naked Day
website for more information.

Old par igor le 06 Avr 2007

il est 17:39

le récitant : i have built a treehouse, nobody can see us, it’s a you and me house

Old par igor le 24 Jan 2007

konsstrukt / 26

à la radio ils parlent d’une meuf qui a accouché sans rien dire à personne et qui a planqué ses bébés au congélo
putain elle a trop raison cette pute
son mec était en prison
putain moi mon mec il est même pas en prison
c’est moi qui suis en prison
en taule
en cabane avec jason une putain de cabane hlm et je n’en sors que pour aller mendier du fric à la caf putain
je me refais une clope
pendant que son père s’en fout pendant que son enculé de père il est à paris où je sais pas où avec sa pute à prendre du bon temps
moi j’ai même pas de quoi m’acheter des vraies clopes
je fume de l’aja 17 parce que c’est moins cher
saloperie
huit ans que je suis en prison
et ils veulent me coller une assistante sociale ces pédés
elle a raison cette connasse
elle n’a plus d’emmerdes elle
j’aurais du avorter
j’aurais du avorter putain
je me rappelle ce cette autre meuf qui a abandonné son mome à la terrasse d’un quick
putain elles ont trop raison ces connasses
je ris encore
j’éteins la radio
il est onze heures du soir
je pense à un truc
une voiture passe dehors
je pense à un truc
je pourrais me casser
je pourrais très bien me casser
c’est pas comme si je tuais jason
c’est pas comme les autres tordues
nononon
moi les enculés des services sociaux font tout pour me faire comprendre que je suis pas une bonne mère
que jason est perturbé
que s’il fout rien à l’école c’est à cause de moi
c’est parce que je suis seule
c’est parce que je suis au chomage
ils parlent tous de me le piquer et de le foutre en famille d’accueil
hé bin je suis pas une bonne mère
d’accord bande d’enculés
alors gardez-le
gardez-le putain et moi je me casse
une autre voiture passe
ouais
c’est ce que je vais faire
c’est ça que je vais faire
c’est pas un crime
je vais le leur laisser
après tout son enculé de père s’est tiré sans poser de question
il est heureux maintenant avec sa nouvelle salope
il est heureux et personne ne vient le faire chier lui
il est pas harcelé toutes les semaines par les putains de services sociaux lui
hé bin je vais faire pareil
je vais juste faire pareil
jason je vais le laisser
exactement comme son connard de père l’a laissé
et c’est tout
je vais me barrer moi aussi
moi aussi je vais la quitter la prison putain de merde
moi aussi je vais la quitter
je regarde ma clope
elle est éteinte
je la rallume
je la fume
mon cerveau tourne dans tous les sens
c’est comme si j’étais défoncée
l’excitation m’empêche de penser
il faut que je prenne mes affaires
mais pas trop
c’est pas la peine
de toute façon je n’ai pas besoin de grand chose
je vais dans ma chambre
je prends un sac
je le remplis d’affaires
je ne fais pas attention
mon esprit tourne dans tous les sens
je n’arrive pas à me concentrer
je vais à la salle de bain
je prends des trucs
mon sac est rempli
ça suffira
pour le reste j’ai ma carte bleue
je vais dans la chambre de jason
j’ouvre la porte
j’ouvre la porte
il dort
la couette est rabbattue à ses pieds
il dort en pyjama
il est tourné sur le côté
il est bien quand il est comme ça
il faudrait qu’il ne se réveille jamais
ce matin je lui ai mis une claque et il a pleuré
j’en peux plus
je le supporte plus
il ne n’aime pas je crois
je crois qu’il ne m’aime pas
quand il me regarde je le sens dans son regard
de l’indifférence
du mépris
rien d’autre
pas d’amour
aucun amour dans son regard
dors
dors bien mon ange
puisque je ne te supporte plus
et puisque tu ne m’aimes pas
on va se laisser une nouvelle chance à tous les deux
dors bien mon ange
adieu
je referme la porte
je traverse le couloir jusqu’à l’entrée
je pose le sac dans le couloir
je mets mes chaussures
j’ouvre la porte d’entrée
le froid de la cage d’escalier vient contre mon visage
je referme la porte de l’appartement
je suis dans le couloir
je tourne la clé
ça y’est
ça y’est c’est terminé
peut-être je devrais pas refermer à clé
non
c’est pas grave
l’agence a un double
j’appellerai demain pour les avertir
jason va avoir un peu peur
je devrais lui laisser un mot peut-être
oui
je devrais lui laisser un mot
je rouvre la porte
j’entre
j’ouvre son cartable
je déchire une feuille de papier à son cahier de texte
j’écris
chéri,
je dois partir en voyage. un très long voyage. je t’aime, je pense à toi très fort. nous ne nous reverrons pas avant un très long moment. des gens vont s’occuper de toi, ne t’inquiète pas. ça sera mieux comme ça. surout n’ai pas peur, et ne sois pas triste.
je t’aime.
ta maman.
j’ai trop chaud avec mon manteau dans la maison
je pose la feuille en évidence sur la table
je range le cahier de textes dans son cartable
je ressors
je referme à clé
je me sens soulagée
terriblement soulagée
je quitte l’immeuble
dehors il fait froid
le froid vif me fait du bien au visage
combien de temps que je suis pas sortie seule en pleine nuit
ça se compte en années
en années
je marche un peu au hasard dans les rues
je marche en direction du centre-ville
il fait noir
il n’y a pas beaucoup de voitures
il n’y a que les lampadaires et le vent et moi
quelques fenêtres sont allumées
je ne croise presque personne et puis au fur et à mesure que je m’approche du centre-ville il y a un peu plus de monde et un peu plus de bruit et puis les rues deviennent animées des bandes de jeunes des couples des types seuls des zonards avec des chiens des bars de la musique qui s’en échappe des odeurs de kébabs des rires des aboiement des gens qui s’engueulent des phrases saisies au vol
je déambule au milieu de tout ça mon sac pèse lourd mais je m’en fous je trouverai un hôtel mais c’est pas le plus urgent
je me balade et c’est bon
la liberté
je pense un peu à jason
je me sens coupable
mais je le supporte plus alors quoi
j’entre dans un bar
il fait chaud
le brouhaha est plus fort
l’odeur de tabac est très prononcée
je m’installe à une table
je commande une vodka pomme
le serveur l’apporte
je la bois d’un trait
une bonne chaleur me remplit le ventre
je me roule une clope
le temps de fumer trois taffes et je suis pompette
je commande une autre vodka
je me souviens que j’ai pas mangé ce soir
je n’ai pas faim
je termine ma clope
je bois ma vodka à petits coups en écoutant la musique
j’en commande une troisième
je bois et je fume
un type vient s’asseoir à ma table
on discute
je lui raconte ma vie
il me raconte la sienne
il est chomeur
il est divorcé
il me plaît bien
je suis bourrée
je commence à avoir faim
il me propose d’aller manger un kébab
j’accepte
on marche un peu
le froid me dégrise
on se roule des pelles pendant que le type prépare nos kébabs
ça sent la viande
on se roule encore des pelles en mangeant dans la rue
il me dit qu’il habite pas loin
je le suis chez lui
on boit du whisky et je ne me souviens pas de la suite
je reviens à moi il fait nuit
il dort
je sais pas comment il s’appelle
il y a deux capote par terre
elles sont remplies
j’ai mal à la tête
je cherche la cuisine
je trouve du coca
je bois une longue rasade de coca glacé
ça me détruit la gorge et intensifie la barre à ma tête
je me casse de chez lui
dehors il gèle
l’air est humide et glacé
je marche longtemps
je suis encore bourrée mais ça n’a rien d’agréable
j’ai les jambes coupées
je sais pas combien de temps je marche heureusement que l’alcool attaque la notion du temps
au bout d’un moment je suis devant chez moi et je me souviens pas du trajet
je rentre
je froisse le mot et je le jette à la poubelle
j’ouvre le frigo
il y a une bière
je la décapsule
je la bois lentement en bloquant devant la télé
il est quatre heures du matin
je jette un œil dans la chambre de jason
il dort
il a changé de position
il dort tourné vers le mur et la couette est sur lui maintenant
j’ouvre une autre bière
j’ai pas sommeil fait chier
mon mal de crâne est parti
je suis bourrée
je regarde les émissions de la nuit
je fais pas gaffe à ce que je regarde
je termine pas ma bière
je commence à piquer du nez
je vais au lit
je me déhabille pas j’ai trop la flemme
je m’endors instantanément et je suis réveillé par la télé
je regarde l’heure
il est six heures quarante-cinq
dans quinze minutes le réveil va sonner
va falloir se lever pour préparer jason
y’a école aujourd’hui
je suis en vrac

ceci est un attentat…

On peut pas refuser éternellement les invitations (c’est ce qu’elle me disent toutes).
On peut donc logiquement s’attendre à une pluie de chiures de mouettes dans le quartier…
alors, puisque t’insistes :

et comme on dit chez mycroft:
Thanx for the add…

Moderar comentarios : pastillas…

lundi, bcn, jour 5, le baron et moi sommes un peu fatigues, mais nous gardons confiance l’un dans l’autre. nous progressons vers le nord, bon rythme. les epreuves sont de plus en plus erudites. mes pieds ne sont que plaies purulentes, on a trouve de la betadine. ole !

Old par igor le 18 Juin 2007

le récitant : Now it’s time to save the world.

Old par igor le 30 Mai 2007

on se refait pas


via Menstruel

Old par igor le 30 Août 2007

42% d’indécis bien décidés

« Nous nous déclarons ennemis de tout pouvoir d’Etat, de tout gouvernement, ennemis du système étatique en général ; et nous pensons que le peuple ne pourra être heureux et libre que lorsque, s’organisant de bas en haut, au moyen d’associations autonomes et entièrement libres (…), il créera lui-même sa vie. »

« là ici »