– Ainsi, une instabilité n’est pas complètement fortuite, puisque c’est une situation donnée qui la provoque, une situation que l’on pourrait qualifier de « à risque ».
– C’est juste, même si nous ne sommes pas capables d’expliquer pourquoi elle survient. Une telle volonté est peut-être ridicule, puisque au fond l’instabilité est partie constituante du Flux. Et le Flux est. Toutefois, la récurrence de certains facteurs lors d’instabilités nous pousse à chercher des liens causaux dans tout cela. D’ailleurs, un autre facteur d’apparition d’une instabilité est la position sur la Forme dans une stabilité donnée. Plus vous vous approchez de l’Océan, plus la probabilité d’instabilité est grande. A l’inverse, plus vous montez sur les pentes du Ker, plus elle diminue. Une théorie a postulé que ceci résultait de la rotation de la Forme autour de son centre de gravité, si l’on adoptait la schématisation triangulaire. En fait, selon cette hypothèse, une stabilité serait une position de la Forme à un instant donné. Donc plus vous vous éloignez du centre de rotation plus la circonférence est grande, ce qui signifie plus de positions possible pour la Forme le long de cette circonférence, donc plus de stabilités. Qui dit plus de stabilités dit plus de passages entre elles donc plus d’instabilités. Ainsi, le Ker, plus proche du barycentre, serait plus stable. Mais cela supposerait définir la Forme dans chaque stabilité, alors que la Forme est plutôt une somme des stabilités, inscrite dans la durée.
La statue de la Liberté avait dès sa conception été équipée d’un discret système de motorisation. La robe, d’un bloc, ne permettait pas, bien entendu, une progression imitant un pas humain. En revanche, des roues rétractables couplées à une dynamo lui autorisaient un déplacement lent mais efficient sur une centaine de kilomètres. De même, la tête et les bras disposaient d’articulations assez élaborées bien que terriblement bruyantes. Le cristal placé à l’intérieur du flambeau pouvait, le cas échéant, libérer une énergie comparable à celle d’un éclair, et se rechargeait à l’aide du soleil. L’ensemble était manoeuvrable depuis la France, grâce à un réseau de fils cuivrés plongeant sous l’Atlantique. Pourtant, quand le gouvernement français décida de détruire New York dans un accès de folie, en 1923, la statue était tellement corrodée par l’air marin et les dépôts salins qu’elle ne bougea pas d’un pouce.
« J’ai appris qu’elle fréquentait un autre garçon ; je me suis dit que mon manque de bravoure m’avait fait gâcher une occasion. Je vais lui déclarer, mon amour, maintenant qu’il n’y a plus d’enjeu. J’en sais trop rien, je pense que je garderai le silence, je ne suis pas suffisamment courageux. » « Dis pas ça »
– Twist & I, my ladybird we were in love, not so long ago he kissed me under a special tree we were on extasy … mdma, I mean.
-Twist was riding a green unicorn I used to fly on a magic carpet we stopped on the side of the world there was no light but candle light and we died several times…
– Twist & I, my ladybird… we are drug addicts now no more magic tricks and spells but I remember how intense & good this things can be and sometimes I miss it too…
(a-wa) O kodwa u zo-nge li-sa namhlange (a-wa a-wa) Si-bona kwenze ka kanjani (a-wa a-wa) Amanto mbazane ayeza She’s a rich girl She don’t try to hide it Diamonds on the soles of her shoes…
Les larmes du pompier Fernand Pièce en une scène à deux personnages au minimum ———————- Fernand : un pompier, naif Marie : la petite amie de Fernand Ferdinand : le frêre de Fernand, riche Freddy : le prof de yoga de Ferdinand, baba Falbala : la copine d’Obélix Idefix : un chien ———————- Acte I – Scène 1
F. traverse la scène F : Je cherche un feu.. Entrent F. et M. M : Oh, F. comme je t’aime ! Entrent I. et F. I : waf waf ! F : Oooooooom… F : M. tu aimes ma nouvelle voiture rouge ? M : Oh, F. comme je t’aime ! F : Et mon gros camion, tu l’aimes ? M : Oh ! F : Je cherche un feu… F : Et ma grande échelle, tu l’aimes ? I : waf waf ! I. sort un coup de feu et des jappements F. entre avec un fusil et le cadavre de F. F : J’aime pas qu’on touche aux arbres F : Là je te rejoins complètement M : Mais elle est morte F et F en choeurs : NON, NON, ELLE N’EST PAS MORTE !! M : Ah. F : Que voilà une belle voiture rouge ! F : Merci… F : Non je parlais de F. pas de toi… M : J’avais compris F : Ooooooom ! F épaule le fusil et tire F : Arrrgh F : ça t’apprendra à toucher à mon camion rouge. F : Oooooooom M : Il est bizarre le prof de yoga F : Oui. M : Oh, F. comme je t’aime ! F : Je sais. Le rideau tombe, plusieurs coups de fusil, F sort de sous le rideau et se met à tirer sur le public en riant. F : Je cherche un feu ! F retourne le fusil contre lui et se fait sauter la tète.
Car les ânes, quoi qu’on en pense, sont plutôt difficiles.
La première contrainte, et la plus pénible de mon point de vue, est qu’il faut nourrir les ânes à heure fixe.
En l’occurence, il s’agit du matin, avant 10 heures de préférence.
Si jamais on déroge à cette règle, l’âne peut le faire remarquer de manière assez désagréable et parfois spectaculaire.
Cela s’est produit une fois, d’après ce qu’on m’a raconté.
Pris par je ne sais quelle obligation, le propriétaire des bêtes n’avait pu, en effet, leur donner leur botte de foin quotidienne.
Quand il est arrivé, sur le coup des 14 heures, il les a pourtant trouvé, tous les deux au rapport, calmes et l’air dégagé.
Il faut aussi savoir que dans le champ d’à côté, il y a deux chevaux. De belles juments de race, autrement dit dont la progéniture peut valoir très cher, pour peu qu’on les fasse monter par des étalons assez dignes.
Au moment de cette histoire, le propriétaire des juments prévoyait justement d’aller les faire engrosser je ne sais où dans l’ouest de la France.
Le pauvre homme emmène donc sa bête un jour de grande chaleur, la fait monter comme il se doit par un pur sang bien membré, et revient sur la colline des moulins. Il fait constater la grossesse, paie la saillie, et attend l’arrivée du poulain.
Bien entendu, au moment de mettre bas, ce sont deux grandes oreilles qui apparaissent au lieu du pur sang attendu.
Les ânes (on ne saura jamais lequel exactement), avaient sauté la jument ce jour où ils avaient attendu trop longtemps leur repas.
Voila pourquoi il me faut respecter avec rigueur cette première contrainte.
… le bord du canal laisser couler la masse empaquetée dans l’eau glacée se frotter les mains les plonger dans l’eau un frisson ne pas se retenir de pleurer encore se repasser la scène en boucle et imaginer que ça n’a pas existé puis regarder les bulles et le paquet qui se noie sous cette putain de lune …
—————————————- Je… Je m’appelle Igor Tourgueniev Je n’étais pas à EOF hier soir Je dormais avec mon chat Igor Tourgueniev n’existe pas Je suis en train de nier Igor Tourgueniev porte un éclair Je ne suis pas Igor Tourgueniev Je suis un personnage de fiction Je suis… —————————————-
L’ivresse roucoule lorsqu’elle parle de toi, elle dit qu’elle ne sait pas dans quel sens te prendre et que ni à l’endroit, ni à l’envers elle ne fournira de carte d’embarquement en classe loisirs à ce bras qui dépasse de toi
les chants des femmes n’apaisent plus mon âme, une énorme blessure comme un gouffre béant noircit ce qu’il me restait de passé, ces lumières qui dansaient et que dans mon coeur je gardais,
elles s’éteignent une à une,
j’ai été fou de penser qu’il pourrait combler ce manque
[…] Juliette et moi venions de fêter le premier anniversaire de notre relation ; autant dire que nous nous connaissions relativement bien. Certes, nous avions encore sans doute quelques secrets l’un pour l’autre – ces plis d’intimité que chacun préserve comme des sanctuaires inviolables, de longues années durant, parfois même jusqu’à la fin de ses jours. Mais fondamentalement nous nous connaissions, il n’y a aucun doute là-dessus, c’est le genre de truc que l’on sait. Une sereine certitude, d’autant plus évidente qu’elle est parfaitement empirique. Alors, comment vous expliquer la suite ? Je ne vous cache pas mon embarras. Bien que mes souvenirs soient effroyablement précis, j’ai toujours beaucoup de mal à expliquer comment tout cela a commencé. Après tout je ne suis pas écrivain. […]
Toulouse hier, Le bar à bouquins, 36 rue du Taur. Franck, le patron, a ma bibliothèque dans son café et des tracts antifafs sur ses murs. En plus son thé est bon et il fait librairie. Un jour qui sait, moi aussi ? Tu rentres à Paris aujourd’hui, l’amour comme un boomerang, je vais revenir aussi et me blottir dans tes bras si doux et tes odeurs qui me rendent sauvage et tendre. Le soleil me chauffe à travers la baie vitrée, mon chat et moi on ronronne à l’unisson, terminé Lafon, King, repris Sfar (reste plus qu’Ukulele), en attente Bernhard et Rowling. Mon chat lui, il ne lit rien, chat d’ignare ! Maman bouquine des trucs chinois, javanais et des trucs sur le jardin, les cabanes. J’écoute The Lo-Fi Covering Orchestra en boucle et Igor Tourgueniev pratique la guerilla urbaine dans les quartiers nord de Nice en jogging rose. Pendant ce temps là, Igor Tourgueniev boit un double pastis à la terrasse ensoleillée du Zebra 3 (Belleville). Au même moment, on signale Igor Tourgueniev en approche basse altitude de Sarajevo sous LSD. Igor Tourgueniev contre tout chacal. Ad lib…
Hier soir, 3 paires de jambes et 6 talons déterminés S’enfonçaient dans le sol de manière totalement synchrone Suivant le trajet de la lune, presque pleine Martelant en cadence Et savourant Simplement Ce moment Parfait …
Elle lui demande : « Qu’est ce que tu as attends de moi ? »
Il se recule d’un mouvement brusque au fond de sa chaise et met les mains sur la table. Il a du mal à cacher son brusque embarra et sent ses pommettes s’échauffer.
« Vas-y se, dit-il, dis lui que tu as envie d’aller plus loin avec elle. » Il est tellement gêné qu’il s’interdit même d’expliciter en pensée ce que sous-entend « aller plus loin ».
Elle le regarde. Comprend-elle son émoi ? Il ne saurait en être sure.
« Trouve une réponse, s’exhorte-t-il, pas trop précise mais qui ne ferme pas de porte ! »
Elle le fixe des yeux. Il hésite puis finalement répond :
je me fais peur jamais contente je deviens exubérante au berceau déjà mon corps avait besoin de moi j’étais persuadée que c’était de ma faute je vais culpabiliser je me sens de plus en plus moi-même je m’arrange pour ne jamais vivre de conflits plaire est mon hobby favori ça avait un côté interdit qui m’excitait je mise sur [ … ] un parfum de liberté j’ouvre les yeux je n’oserais jamais le faire en vrai quand je vais mal je tombe tout le temps amoureuse j’en fais trop mais il m’avait payé le resto
Unité de lieu : un concert de musique de chambre hommage à Astor Piazzolla, Unité de temps : un dimanche soir Unité de protagoniste : moi
Arrivé une demi-heure avant le début du concert, l’hôtesse de l’opéra de Paris m’installa dans la loge 37 face à la scène au deuxième étage, pour l’instant vide ; cette loge contenait six places, 3 rangées de deux fauteuils. J’occupai la cinquième place, un des deux sièges au troisième rang. Le casque dans les oreilles, un livre médiocre de science fiction dans la main, j’imaginai quels pouvaient être les autres occupants de cette loge. Après plusieurs minutes d’attente, j’entendis le bruit de l’ouverture de la porte de la loge. Quelle ne fut pas ma stupéfaction quand je vis entrer deux magnifiques jeunes filles, adolescentes aux longs cheveux blond, la peau vénitienne et le regard prude. « Mon Dieu ! » m’exclamai-je intérieurement. Je me levai pour m’effacer devant elles lorsqu’elles rejoignirent les deux fauteuils du premier rang et je m’aperçu qu’elles étaient accompagnées de leurs parents.
Le concert était très bien et j’aime beaucoup le Tango, composé par Astor Piazzolla.